Re: Recherche de sépulture : un exemple de parcours
Publié : sam. janv. 08, 2011 12:32 am
Bonsoir à tous,
Après plus de deux ans de recherches tous azimuths, le moment me semble venu de vous faire partager mon expérience en matière de recherche de sépulture. Voici donc, après un bref rappel du contexte, un tour d'horizon des démarches effectuées. Pour plus de clarté, pour que ce message puisse apporter un peu d'aide à tous ceux qui se lancent dans ce type de recherche, particulièrement aux pauvres malheureux qui n'ont encore aucune idée de ce qui peut les attendre, les démarches ne sont pas présentées chronologiquement mais par type de source, organisme, etc...
Quelques réserves préalables, tout de même :
- ce travail a vocation à être complété, enrichi : il ne constitue pas, loin s'en faut, une liste exhaustive des ressources. Il en existe certainement d'autres dont je n'ai pas eû connaissance à ce jour. Peut-être que certains d'entre vous...
-tout n'est pas exactement transposable, je pense notamment au contexte du décès, ainsi qu'aux fonds conservés aux diverses archives départementales : pas forcément les mêmes documents, cotes variables, ou archives municipales, plus ou moins complètes, accessibles...
Mon aïeul, Rémy Didier, originaire de Pierrelatte, dans la Drôme, soldat à la 5ème compagnie du 158 RI est tombé au pied du plateau de Lorette le 18 octobre 1915 avec 6 de ses compagnons d'armes, au cours d'un bombardement, prélude à un assaut d'infanterie qui n'aura finalement pas lieu. Parmi ces soldats :
- Etienne Charvoz repose au cimetière militaire d'Aix Noulette
- Paul Guéry, Léon Morel et Urbain Cressent à la NN de la Targette
- Jean Août à St Cirgues de Jordanne, dans le Cantal, son corps a été restitué à sa famille
- François Béroud et Rémy Didier restent introuvables. Pour le premier, reste à arpenter le cimetière de St Bonnet le Troncy où il vivait, fouiller les AD69,...
Aucun de ces hommes n'a été porté disparu, les actes de décès ont été retranscris assez rapidement sur les registres de l'etat civil de leur lieu de résidence. La relève ayant eu lieu le lendemain, les corps, peu nombreux, ont plus que vraisemblablement ét remontés à l'arrière par les copains
Les premières démarches entreprises l'ont été en direction des organismes dépendant du Ministère de la Défense.
Site sépultures de guerre
http://www.sepulturesdeguerre.sga.defense.gouv.fr/
Repertorie normalement les soldats inhumés dans les nécropoles nationales et les carrés militaires des cimetières communaux.
On y trouve en effet les lieux de sépulture des 4 premiers.
Ce site permet également de contacter directement les services des sépultures, lien en haut de page. Les réponses obtenues varient. Le service des nécropoles de la Somme, auquel il fallait s'adresser en janvier dernier pour toute demande concernant le pas de Calais, ne précisait pas que les corps avaient pu être restitués.
les recherches effectuées dans mon service des sépultures
militaires n'ont pas permis de localiser de tombe individuelle au nom :
- du soldat Jean AOUT mort pour la France le 18 octobre 1915 à ANGRES,
- du soldat Rémy DIDIER mort pour la France le 18 octobre 1915 à ANGRES.
Compte tenu du lieu de décès, il est possible que leurs restes mortels
reposent dans l'un des ossuaires de la Nécropole nationale de Notre-Dame
de Lorette à ABLAIN SAINT NAZAIRE (62).
Or, il se trouve que, pour la même question, un autre forumeur a reçu en substance la réponse suivante : Jean Août a été réclamé par sa famille en 1920.
Voilà qui a le mérite de mettre clairement en avant la règle n°1 du chercheur : une réponse positive est uen preuve, uen réponse négative est la preuve de ce qu'il faut continuer à chercher.
Le BAVCC
Poursuivant mon tour d'horizon, je me suis adressée au BAVCC à Caen, bureau dépendant du SHD, j'y ai trouvé ceci :
http://www.servicehistorique.sga.defens ... duels.html
- Première demande : ayant ouï dire que certaines mais rares fiches MDH comportent au verso un lieu d'inhumation, j'ai posé la question concernant mon aïeul, c'est non.
- Deuxième demande :
Le SHD à Caen conserve également les dossiers individuels des morts pour la France. Cette série est très incomplète. Les dossiers qui s’y trouvent contiennent différentes pièces administratives relatives aux circonstances du décès, à la demande et à l’obtention de la mention « Mort pour la France ».
Allons-y. Là encore, la réponse est négative, inutile de chercher dans cette direction :
Concernant les dossiers détenus par le service, je vous précise que, malheureusement, les dossiers d'attribution de la mention "Mort pour la France" de la Première Guerre mondiale ont été détruits et qu'il ne subsiste que ceux des militaires décédés après le conflit, de blessures ou de maladies contractées au cours de ce dernier. En revanche, le bureau des archives des victimes des conflits contemporains conserve les dossiers des morts pour la France des guerres suivantes.
Les mairies
Les mairies possèdent également de documents bien utiles, en premier lieu les transcriptions d'actes de décès. ils ne sont pas à prendre au pied de la lettre comme en témoigne le fil ci-dessous :
pages1418/forum-pages-histoire/Generali ... 9174_1.htm
Les circonstances du décès faisaient que, bien souvent, il fallait prendre quelques libertés avec la loi et la réalité : nous nous sommes transporté auprès de la personne décédée...etc... Peut-être, peut-être pas...
Mais, dans la mesure où les corps n'ont pas tous suivi le même chemin, la comparaison des actes de décès peut apporter des informations interessantes. celà s'est vu, mais, hélas, pas dans le cas présent.
Registre des inhumations
Normalement obligatoire, c'est un document consultable par le public, qui, comme son nom l'indique, repertorie toutes les inhumations et exhumatiosn, notamment en cas de reprise de concessions, effectuées dans une commune donnée. En pratique beaucoup de communes, notamment les petites communes rurales, ne l'ont pas tenu. Pierrelatte non plus.
Documents divers
Là, c'est la pêche, miraculeuse ou non en fonction des documents conservés et de la disponibilité des fonctionnaires concernés. j'ai eû la chance d'avoir à faire, à Pierrelatte, que ce soit au service des archives ou à celui des cimetières à des personnes extrêmemnt patientes et serviables. dans mon escarcelle cette fois, une fiche de renouvellement de concession en date de 1987 sur laquelle Rémy DIDIER figure bien dans la liste des personnes INHUMEES dans la concession.
A ne pas négliger non plus, une visite au cimetière lui-même, et, dans le cas d'une inhumation récente dans la concession potentiellement interessante, un contact avec les Pompes Funèbres concernées.
Dernières pistes explorées : les archives départementales
Archives de la Drôme
Les archives départementales du lieu de résidence conservent en série R la liste nominative, par convoi, des corps rapatriés dans les années 20. A Valence, ce sont les cotes 6R4/2B et 6R5/2A .
Pas de Rémy, bien sûr.
Archives départementales du Pas de Calais
Ce sont les archives du lieu de décès.
Les CCB
Les CCB, Carnets du Champ de Bataille sont des registres tenus par un GBD des inhumations auxquelles il procédait. On y trouve notamment des informations sur l'identité du soldat décédé et son lieu d'inhumation; un double ayant été remis après guerre aux mairies, il a dû être redéposé ultérieurement aux AD concernées. Ce n'est a priori pas le cas dans le Pas de calais. Reste également à savoir où sont conservés les originaux.
En série R, on trouve sous la cote 11R1143 les listes dressées par les maires à la demande du préfet du Pas de Calais des soldats inhumés dans leur commune.
Sa consultation permet de déterminer qu'elle est lacunaire, il manque des communes, certaines listes présentent des lacunes temporaires. d'une manière générale, le relevé semble avoir été tenu rigoureusement dans les communes les moins exposées. Certaines feuilles ressemblent même étrangement à des pages de CCB.
Cette demande émanait-elle du préfet lui-même, ou s'est-il contenter de relayer une demande venue de plus haut. en d'autres termes, ce genre de liste a-t-il également été établi dans d'autres départements ?
PV d'exhumation
séries 2492W et 2533W . Ce sont les compte-rendus d'exhumation établis dans les années 20, lors du regroupement et du transfert de corps du champ de bataille et des cimetière provoires vers des nécropoles. ils comportent les indications figurant sur la sépulture initiale, l'identité supposée du corps si des éléments permettent de l'identifier, et les références de la nouvelle sépulture. De longues heures de dépouillement ont permis de suivre le parcours d'Etienne Charvoz, du cimetière provisoire du Fossé aux Loups au carré miliatire d'Aix Noulette, d'exhumer sur le plateau de Lorette, où ils n'auraient selon toute logique pas dû se trouver, les restes mortels d'Urbain Cressent, Paul Guéry et Léon Morel et, enfin sur place au Bois en Hache, la dépouille de Jean Août. Pas de Béroud, pas de Didier.
Affaires militaires de la Préfecture
Restent à explorer, en série 1W, versements récents, quelques cotes concernant les affaires militaires de la Préfecture qui peuvent se réveler interessantes, la gestion des nécropoles étant l'affaire des départements.
Enfin , les Archives Nationales semblent posséder des documents riches d'information mais je n'ai pas encore êu l'occasion de m'y plonger personnellement :
site de Fontainebleau
- documents relatifs au « Livre d'or » de la Première Guerre mondiale, listes des « morts pour la France » (1922-1935) sous les cotes F9 3901 à 5563 (numéros de versements 19860711 et 19860726).
- F9 3901 à 4493 (19860711) : dossiers de correspondance avec les communes, classement départemental
- F9* 4494 à 5563 (19860726) : registres d'état civil (décès) des régiments, ambulances et hôpitaux
militaires.
A noter également, divers sites, blogs, ...dont celui-ci pour le secteur concerné, http://lorette.canalblog.com/ qui hébergent une foule d'informations nominatives, des relevés de carrés miliatires, etc... Sur ce forum également, certains, merci à eux, se sont fait une spécialité de relever les noms des MPLF inhumés dans les divers cimetières qu'ils ont l'occasion de visiter.
Après ce tour d'horizon, le mystère, dans ce cas précis reste entier. trois hypothèses coexistent :
- la moins probable de toutes, une restitution à la famille en bonne et dûe forme, légale, peut-être tardive. mais en ce cas, pourquoi aucun document n'aurait-il été conservé nulle part ?
- un transfert de corps clandestin, illégal, qui expliquerait à la fois une absence de document et aucune trace sur la sépulture familiale. Ce genre de chose devait s'opérer dans la plus grande discrétion et n'était pas si rare.
- des restes mortels non identifiables à l'exhumation : corps en mauvais état, voire volatilisé dès le départ, destruction ultérieure par des bombardements, des combats, ... et transféré en ossuaire.
Et n''oublions pas l'autre règle d'or du chercheur : être bien aiguillé et épaulé, y compris très concrètement, par exemple lorsqu'après avoir dépouillé plus de 100 cartons, vous hésitez à revenir quelques semaines plus tard pour les 3 derniers et qu'on vous propose gentiment de les faire. Ou lorsqu'on retourne pour vous les cotes potentiellement interessantes aux archives nationales, etc... Un grand merci à tous ceux qui m'ont, ponctuellement ou sur le long terme, suivie et aidée dans ce long parcours encore inachevé.
Cordialement,
Violette
Après plus de deux ans de recherches tous azimuths, le moment me semble venu de vous faire partager mon expérience en matière de recherche de sépulture. Voici donc, après un bref rappel du contexte, un tour d'horizon des démarches effectuées. Pour plus de clarté, pour que ce message puisse apporter un peu d'aide à tous ceux qui se lancent dans ce type de recherche, particulièrement aux pauvres malheureux qui n'ont encore aucune idée de ce qui peut les attendre, les démarches ne sont pas présentées chronologiquement mais par type de source, organisme, etc...
Quelques réserves préalables, tout de même :
- ce travail a vocation à être complété, enrichi : il ne constitue pas, loin s'en faut, une liste exhaustive des ressources. Il en existe certainement d'autres dont je n'ai pas eû connaissance à ce jour. Peut-être que certains d'entre vous...
-tout n'est pas exactement transposable, je pense notamment au contexte du décès, ainsi qu'aux fonds conservés aux diverses archives départementales : pas forcément les mêmes documents, cotes variables, ou archives municipales, plus ou moins complètes, accessibles...
Mon aïeul, Rémy Didier, originaire de Pierrelatte, dans la Drôme, soldat à la 5ème compagnie du 158 RI est tombé au pied du plateau de Lorette le 18 octobre 1915 avec 6 de ses compagnons d'armes, au cours d'un bombardement, prélude à un assaut d'infanterie qui n'aura finalement pas lieu. Parmi ces soldats :
- Etienne Charvoz repose au cimetière militaire d'Aix Noulette
- Paul Guéry, Léon Morel et Urbain Cressent à la NN de la Targette
- Jean Août à St Cirgues de Jordanne, dans le Cantal, son corps a été restitué à sa famille
- François Béroud et Rémy Didier restent introuvables. Pour le premier, reste à arpenter le cimetière de St Bonnet le Troncy où il vivait, fouiller les AD69,...
Aucun de ces hommes n'a été porté disparu, les actes de décès ont été retranscris assez rapidement sur les registres de l'etat civil de leur lieu de résidence. La relève ayant eu lieu le lendemain, les corps, peu nombreux, ont plus que vraisemblablement ét remontés à l'arrière par les copains
Les premières démarches entreprises l'ont été en direction des organismes dépendant du Ministère de la Défense.
Site sépultures de guerre
http://www.sepulturesdeguerre.sga.defense.gouv.fr/
Repertorie normalement les soldats inhumés dans les nécropoles nationales et les carrés militaires des cimetières communaux.
On y trouve en effet les lieux de sépulture des 4 premiers.
Ce site permet également de contacter directement les services des sépultures, lien en haut de page. Les réponses obtenues varient. Le service des nécropoles de la Somme, auquel il fallait s'adresser en janvier dernier pour toute demande concernant le pas de Calais, ne précisait pas que les corps avaient pu être restitués.
les recherches effectuées dans mon service des sépultures
militaires n'ont pas permis de localiser de tombe individuelle au nom :
- du soldat Jean AOUT mort pour la France le 18 octobre 1915 à ANGRES,
- du soldat Rémy DIDIER mort pour la France le 18 octobre 1915 à ANGRES.
Compte tenu du lieu de décès, il est possible que leurs restes mortels
reposent dans l'un des ossuaires de la Nécropole nationale de Notre-Dame
de Lorette à ABLAIN SAINT NAZAIRE (62).
Or, il se trouve que, pour la même question, un autre forumeur a reçu en substance la réponse suivante : Jean Août a été réclamé par sa famille en 1920.
Voilà qui a le mérite de mettre clairement en avant la règle n°1 du chercheur : une réponse positive est uen preuve, uen réponse négative est la preuve de ce qu'il faut continuer à chercher.
Le BAVCC
Poursuivant mon tour d'horizon, je me suis adressée au BAVCC à Caen, bureau dépendant du SHD, j'y ai trouvé ceci :
http://www.servicehistorique.sga.defens ... duels.html
- Première demande : ayant ouï dire que certaines mais rares fiches MDH comportent au verso un lieu d'inhumation, j'ai posé la question concernant mon aïeul, c'est non.
- Deuxième demande :
Le SHD à Caen conserve également les dossiers individuels des morts pour la France. Cette série est très incomplète. Les dossiers qui s’y trouvent contiennent différentes pièces administratives relatives aux circonstances du décès, à la demande et à l’obtention de la mention « Mort pour la France ».
Allons-y. Là encore, la réponse est négative, inutile de chercher dans cette direction :
Concernant les dossiers détenus par le service, je vous précise que, malheureusement, les dossiers d'attribution de la mention "Mort pour la France" de la Première Guerre mondiale ont été détruits et qu'il ne subsiste que ceux des militaires décédés après le conflit, de blessures ou de maladies contractées au cours de ce dernier. En revanche, le bureau des archives des victimes des conflits contemporains conserve les dossiers des morts pour la France des guerres suivantes.
Les mairies
Les mairies possèdent également de documents bien utiles, en premier lieu les transcriptions d'actes de décès. ils ne sont pas à prendre au pied de la lettre comme en témoigne le fil ci-dessous :
pages1418/forum-pages-histoire/Generali ... 9174_1.htm
Les circonstances du décès faisaient que, bien souvent, il fallait prendre quelques libertés avec la loi et la réalité : nous nous sommes transporté auprès de la personne décédée...etc... Peut-être, peut-être pas...
Mais, dans la mesure où les corps n'ont pas tous suivi le même chemin, la comparaison des actes de décès peut apporter des informations interessantes. celà s'est vu, mais, hélas, pas dans le cas présent.
Registre des inhumations
Normalement obligatoire, c'est un document consultable par le public, qui, comme son nom l'indique, repertorie toutes les inhumations et exhumatiosn, notamment en cas de reprise de concessions, effectuées dans une commune donnée. En pratique beaucoup de communes, notamment les petites communes rurales, ne l'ont pas tenu. Pierrelatte non plus.
Documents divers
Là, c'est la pêche, miraculeuse ou non en fonction des documents conservés et de la disponibilité des fonctionnaires concernés. j'ai eû la chance d'avoir à faire, à Pierrelatte, que ce soit au service des archives ou à celui des cimetières à des personnes extrêmemnt patientes et serviables. dans mon escarcelle cette fois, une fiche de renouvellement de concession en date de 1987 sur laquelle Rémy DIDIER figure bien dans la liste des personnes INHUMEES dans la concession.
A ne pas négliger non plus, une visite au cimetière lui-même, et, dans le cas d'une inhumation récente dans la concession potentiellement interessante, un contact avec les Pompes Funèbres concernées.
Dernières pistes explorées : les archives départementales
Archives de la Drôme
Les archives départementales du lieu de résidence conservent en série R la liste nominative, par convoi, des corps rapatriés dans les années 20. A Valence, ce sont les cotes 6R4/2B et 6R5/2A .
Pas de Rémy, bien sûr.
Archives départementales du Pas de Calais
Ce sont les archives du lieu de décès.
Les CCB
Les CCB, Carnets du Champ de Bataille sont des registres tenus par un GBD des inhumations auxquelles il procédait. On y trouve notamment des informations sur l'identité du soldat décédé et son lieu d'inhumation; un double ayant été remis après guerre aux mairies, il a dû être redéposé ultérieurement aux AD concernées. Ce n'est a priori pas le cas dans le Pas de calais. Reste également à savoir où sont conservés les originaux.
En série R, on trouve sous la cote 11R1143 les listes dressées par les maires à la demande du préfet du Pas de Calais des soldats inhumés dans leur commune.
Sa consultation permet de déterminer qu'elle est lacunaire, il manque des communes, certaines listes présentent des lacunes temporaires. d'une manière générale, le relevé semble avoir été tenu rigoureusement dans les communes les moins exposées. Certaines feuilles ressemblent même étrangement à des pages de CCB.
Cette demande émanait-elle du préfet lui-même, ou s'est-il contenter de relayer une demande venue de plus haut. en d'autres termes, ce genre de liste a-t-il également été établi dans d'autres départements ?
PV d'exhumation
séries 2492W et 2533W . Ce sont les compte-rendus d'exhumation établis dans les années 20, lors du regroupement et du transfert de corps du champ de bataille et des cimetière provoires vers des nécropoles. ils comportent les indications figurant sur la sépulture initiale, l'identité supposée du corps si des éléments permettent de l'identifier, et les références de la nouvelle sépulture. De longues heures de dépouillement ont permis de suivre le parcours d'Etienne Charvoz, du cimetière provisoire du Fossé aux Loups au carré miliatire d'Aix Noulette, d'exhumer sur le plateau de Lorette, où ils n'auraient selon toute logique pas dû se trouver, les restes mortels d'Urbain Cressent, Paul Guéry et Léon Morel et, enfin sur place au Bois en Hache, la dépouille de Jean Août. Pas de Béroud, pas de Didier.
Affaires militaires de la Préfecture
Restent à explorer, en série 1W, versements récents, quelques cotes concernant les affaires militaires de la Préfecture qui peuvent se réveler interessantes, la gestion des nécropoles étant l'affaire des départements.
Enfin , les Archives Nationales semblent posséder des documents riches d'information mais je n'ai pas encore êu l'occasion de m'y plonger personnellement :
site de Fontainebleau
- documents relatifs au « Livre d'or » de la Première Guerre mondiale, listes des « morts pour la France » (1922-1935) sous les cotes F9 3901 à 5563 (numéros de versements 19860711 et 19860726).
- F9 3901 à 4493 (19860711) : dossiers de correspondance avec les communes, classement départemental
- F9* 4494 à 5563 (19860726) : registres d'état civil (décès) des régiments, ambulances et hôpitaux
militaires.
A noter également, divers sites, blogs, ...dont celui-ci pour le secteur concerné, http://lorette.canalblog.com/ qui hébergent une foule d'informations nominatives, des relevés de carrés miliatires, etc... Sur ce forum également, certains, merci à eux, se sont fait une spécialité de relever les noms des MPLF inhumés dans les divers cimetières qu'ils ont l'occasion de visiter.
Après ce tour d'horizon, le mystère, dans ce cas précis reste entier. trois hypothèses coexistent :
- la moins probable de toutes, une restitution à la famille en bonne et dûe forme, légale, peut-être tardive. mais en ce cas, pourquoi aucun document n'aurait-il été conservé nulle part ?
- un transfert de corps clandestin, illégal, qui expliquerait à la fois une absence de document et aucune trace sur la sépulture familiale. Ce genre de chose devait s'opérer dans la plus grande discrétion et n'était pas si rare.
- des restes mortels non identifiables à l'exhumation : corps en mauvais état, voire volatilisé dès le départ, destruction ultérieure par des bombardements, des combats, ... et transféré en ossuaire.
Et n''oublions pas l'autre règle d'or du chercheur : être bien aiguillé et épaulé, y compris très concrètement, par exemple lorsqu'après avoir dépouillé plus de 100 cartons, vous hésitez à revenir quelques semaines plus tard pour les 3 derniers et qu'on vous propose gentiment de les faire. Ou lorsqu'on retourne pour vous les cotes potentiellement interessantes aux archives nationales, etc... Un grand merci à tous ceux qui m'ont, ponctuellement ou sur le long terme, suivie et aidée dans ce long parcours encore inachevé.
Cordialement,
Violette