Durant le mois de décembre dernier nous avions eu un intéressant fil sur les différents numéros des registres matricules (corps et recrutement)
Voici le lien direct : pages1418/forum-pages-histoire/N-Matric ... 3060-1.htm
Quelques points étaient restés obscurs. Les abréviations mises parfois avec le numéro matricule au recrutement (ex : LM) et l'attribution des numéros matricule au corps.
Et bien... roulement de tambour... vous en aviez rêvé, Guilhem l'a fait ! (bientôt la grosse tête...)
Premier point : l'attribution des numéros matricules au corps.
DANGER : NE PAS CONFONDRE AVEC LE NUMERO MATRICULE AU RECRUTEMENT
Attention, il y a deux choses les numéros matricules au corps et le répertoire de réservistes spécial à chaque classe.
* Numéros matricules au corps.
"Il existe dans les corps de troupe des registres appelés matricules, destinés à recevoir l'inscription détaillée des renseignements concernant les militaires de tous grades et les enfants de troupe appartenant au corps. Ces matricules sont :
- Celles des chevaux, au nombre de deux.
Les matricules des militaires contiennent des renseignements sur leur état civil, leur signalement, le titre sous lequel ils sont incorporés, la relation successive de leurs services, entre autres les diverses périodes d'instruction des réservistes et les stages obligatoires ou volontaires des officiers ; les causes qui peuvent les maintenir sous les drapeaux au delà du temps exigé par la loi ; l'admission aux chevrons et à la haute paye d'ancienneté ; les payements d'indemnité et de prime de rengagement ; les dates de passage dans les différentes catégories du recrutement ; le motif et la date de leur radiation des contrôles, le lieu sur lequel sont dirigés ceux qui rentrent dans leurs foyers ; enfin elles indiquent le total des punitions infligées à l'homme de troupe quittant le corps, et s'il a été accordé ou refusé un certificat de bonne conduite.
...
L'immatriculation (1) des officiers et des hommes de troupe s'effectue à la réception et sur le vu des états, titres ou actes authentiques constatant qu'ils appartiennent au corps. Néanmoins, tous les officiers, sous-officiers, caporaux, soldats et enfants de troupe compris comme présents ou absents dans le procés-verbal de formation d'un corps sont immatriculés par ordre de grades. Le même ordre d'inscription est suivi par ceux qui, après cette formation, sont incorporés sous une même date.
Les pièces au moyen desquelles s'effectuent les inscriptions à porter sur les matricules sont, suivant le cas :
- copies de jugements de séparation ou de divorce
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L'incorporation prend date, savoir :
- Et pour les hommes venant d'un autre corps, à compter du jour où ils ont cessé d'appartenir au corps.
Les registres matricules d'un corps ne peuvent établir que les services rendus dans ce même corps ; tout ce qu'ils contiennent d'étranger à ce corps ne peut être considéré que comme simple renseignement.
...
Les militaires condamnés correctionnellement doivent continuer à figurer sur les registres matricules de leurs corps respectifs jusqu'au jour de leur incorporation dans les bataillons d'infanterie légère d'Afrique, dans les compagnies disciplinaires des colonies ou dans un autre corps. [hé ! hé ! hé ! hé ! et donc aussi pour les fameux "groupes spéciaux" si mystérieux...]
...
Les blessures avant d'être inscrites, sont constatées par une attestation, nommée certificat d'origine, des chefs sous lesquels le militaire servait au moment où il les a reçues, ou bien par celle de trois témoins bien famés ; les signatures apposées sur l'attestation sont légalisées par le conseil d'administration. Les simples contusions ainsi que les chevaux tués sous soi en combattant ne donnent lieu à mention.
Les actions d'éclat ne sont relatées que sur le vue de la copie, transmise par le chef d'état-major général au conseil d'administration du corps, des pièces à l'appui de la citation à l'ordre du jour de l'armée et au bulletin des opérations.
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Le registre matricule des officiers de l'armée active est tenu à la portion centrale par le trésorier. Les officiers sont inscrits au fur et à mesure de leur affectation au corps, en distinguant les médecins par la lettre M et les vétérinaires par la lettre V
Quand le registre est complet, il en est ouvert un second sur lequel la série des numéros est continuée.
Chaque registre est suivi d'une table alphabétique et reçoit, au dos, un numéro d'ordre.
...
Le registre matricule de la troupe est divisé en volumes destinés, chacun, à l'inscription de 250 hommes ; il forme autant de volumes que le complet d'organisation du corps l'exige.
Il est établi, à la fin de chaque volume, une table alphabétique sur laquelle on porte les noms, les prénoms et les numéros des militaires incorporés.
La série concernant la troupe est renouvelée tous les dix ans (1er octobre 1889, 1909...) celle des officiers ne l'est que lorsque le Ministre en donne l'ordre.
Le numéro sous lequel l'homme est immatriculé lui est conservé jusqu'à cette opération ou jusqu'au monment où il cesse de faire partie du coprs, quelles que soient les promotions dont il puisse être l'objet, à moins qu'il ne passe du garde sous-officier au grade d'officier. Mais si, après avoir quitté définitivement le corps, il y rentre un nouveau numéro lui est donné et l'ancien est inscrit au-dessous.
Lors du renouvellement des matricules, les hommes doivent être inscrits dans l'ordre où ils se trouvaient sur les anciens registres.
A chacune des dates de réfection des matricules, les corps retirent des écrous les feuillets des hommes encore présents sous les drapeaux et en forment une matricule nouvelle. En même temps, ils envoient au ministère de la guerre, bureau des archives :
- Les feuillets mentionnant l'historique sommaire du corps (en tête du volume, après l'instruction pour la tenue de la matricule)
Les conseils d'administration ne doivent faire parvenir au ministère les groupes de feuillets mobiles, qu'après les avoir mis à jour de mutations, les avoir convenablement numérotés et étiquetés, et avoir pris soin de clore et arrêter le dernier volume et de le faire viser par le fonctionnaire de l'intendance militaire chargé de la surveillance administrative du corps.
Les feuillets des déserteurs qui, par leur âge ou par suite d'amnistie, ne sont plus astreints à un service militaire quelconque, sont envoyés au ministère lors du renouvellement décennal
De la part des commandants de recrutement, cet envoi est fait, à la fin de chaque année pour la classe libérée et comprend le registre, la listre matricule et leurs tables alphabétique
L'historique des corps, qui se trouve dans chaque matricule, n'est placé qu'au commencement du premier volume."
(1) On distingue l'incorporation de l'immatriculation. La première est l'opération qui comprend l'homme dans un corps : telle est la mise en route des recrues ; elle est le point de départ des services comme la date de l'engagement ; tandis que l'immatriculation est l'inscription de l'homme sur la matricule : telle est la date d'arrivée au corps d'un jeune soldat ou d'un engagé.
* Répertoire de réservistes spécial à chaque classe et Tableau général :
"Les corps tiennent, pour chaque classe de mobilisation, un carnet-répertoire sur lequel le major porte les renseignements suivants :
- Temps passé sous les drapeaux
On suit l'ordre naturel des nombres, mais le major a soin de laisser entre chacune de ces catégories un nombre de lignes suffisant pour inscrire les hommes qui sont portés au contrôle postérieurement à son ouverture. Toutefois, les non exercés sont inscrits à partir du dernier numéro de la série réservée à chaque classe et en remontant vers le commandant de la série.
On établit, par corps ou fraction de corps, un tableau général comprenant les sous-officiers, caporaux, tambours, clairons et engagés conditionnels, groupés par classe et par compagnie.
Les officiers ne sont pas portés aux carnets-répertoires des classes, mais figurent, à titre de renseignement, sur un contrôle particulier.
Les hommes qui, pour un motif quelconque, engagement, condamnation, etc., doivent passer dans l'armée territoriale à une date particulière, sont annotés à l'encre rouge dans la colonne d'observations du répertoire, avec mention de la date de leur passage.
En conséquence, le répertoire d'une classe passant dans l'armée territoriale n'est déposé aux archives du corps que lorsque tous les hommes en ont été rayés.
Dans l'infanterie, le carnet de chaque classe comporte 1500 numéros ; le premier carnet allant de 1 à 1500, le deuxième de 1501 à 3000, et le dernier de 18001 à 19500. Cette série de 19500 épuisée, le carnet suivant reprend les numéros de 1 à 1500, numéros dont les anciens titulaires sont passés dans l'armée territoriale, et ainsi de suite.
On opère d'une manière analogue pour l'établissement des répertoires des autres armes, les séries de numéro affectés à chaque carnet pour chaque arme étant les suivantes.
- Sections de secrétaires d'état-major et du recrutement : 200
Ces séries, basées sur des données générales, ont pour principal objectif de réduire le nombre des chiffres dans le marquage des effets, mais elles ne sont pas absolues. Là, où les nécessités du service, les exigences d'une affectation spéciale le réclament, les commandants de corps d'armée peuvent les modifier."
OUF !!!!!
Voici donc le premier point (numéro matricule au corps) élucidé, pour le deuxième (LM) je vous ferai un peu plus tard... pas ce soir, j'ai une crampe aux doigts...
J'attends vos réactions.
J'ai pratiqué la censure pour certains passages, notamment les registres matricules des chevaux... C'est intéressant, mais là, ce soir, ce n'était pas le sujet. Un de ces quatre peut-être ?
Bien cordialement
Guilhem LAURENT