Forum PAGES 14-18

Bonsoir,

En ce soir de 14 Juillet, je me permets de proposer aux amateurs de MAM, et en particulier de ceux de la Marne, l'un d'eux qui me semble ne pas manquer d'originalité: celui de mon village, Ville-Dommange, pavoisé pour la circonstance de ses deux doubles drapeaux et orné des gerbes déposées au cours de la traditionnelle cérémonie de ce matin.
Et tout d'abord, ce MAM vu de la fenêtre de mon bureau, juste à quelques mètres, (ainsi, je ne risque pas d'oublier ceux qui y sont inscrits, si j'étais tenté de le faire...):



Pour les deux photos suivantes, il m'a suffi de faire quelques pas dans la rue où se situe ma maison:





Bien à vous,
Achache

Merci Achache

Je penserais donc ce soir à Leon Bienvenot et au S/Lt Emile Saunier

Amicalement
Armand

Louis Bienvenot sur MGW (à corriger)

Merci Achache,
Excusez l'indiscretion de mon interrogation, mais avez-vous la chance de pouvoir veiller sur vos propres morts de votre fenêtre ?
Pour ma part, j'aimerais pouvoir penser que quelqu'un, de sa fenêtre, est attentif aux miens.
Cordialement,
Violette

Bonsoir,
Armand, où vois-tu Léon BIENVENOT ? Il s'agit bien de Louis, tant sur ce MAM que sur le mémorialgenweb... Si tu veux un cliché rapproché sur son nom, je peux te le faire: je commence à apprivoiser un peu mon nouvel appareil photo... Problème de lunettes, ou as-tu un peu trop "arrosé" ce 14 Juillet à la limonade de nos coteaux ?...
Amitiés,

Violette, toutes mes très respecteuses et non moins cordiales salutations, et toutes mes excuses de n'avoir pas respecté la préséance féminine, mais j'ai suivi l'ordre chronologique des réponses apportées à mon sujet initial et donc commencé par répondre à Armand .
Votre question est bien sans doute quelque peu insdicrète, mais, je ne sais guère résister à un pénom féminin...; le votre, "circonstance aggravante" ou "détail aggravant" comme dirait certain poète sétois, a la très "mauvaise idée" d'évoquer la campagne, les sous bois qui me sont chers, et, très probablment, de reflèter ce charme vôtre, à la fois énergique et si sensible, qui transparaît dans les interventions que vous produisez sur ce Forum. Me voici donc tout désarmé et réduit à votre merci, et je m'empresse de répondre à votre question sans la moindre résistance: ce MAM comporte seulement le nom d'un de mes grands oncles, inscrit du reste assez lontemps après les autres: sur la photo, on l'aperçoit en fin de liste, en dessous du trait qui fermait cette liste; ceci parce qu'il est mort plusieurs années après la guerre des suites de graves blessures reçues en Argonne. Mais les autres noms ne me sont pas étrangers: à chaque "appel des morts", lors des cérémonies, il me plait d'ajouter dans ma tête, après le "Mort pour la Fance": "à tel endroit", dans la mesure où ma mémoire ne me fait pas défaut, je connais, un peu chacun de ces morts ici commémorés, et donc le lieu de son trépas. Quant au reste de ma parenté victime de cette Guerre: mon grand père repose en Artois, au Sud d'Arras, donc en dessous de cette région que vos propres recherches vous ont amenée à connaître, si je me souviens bien; et son frère, mon grand oncle, repose quant à lui, pas très loin, dans la Somme, à la Nécrople de Rancourt; régions donc un peu éloignées de l'horizon de ma fenêtre, et je le regrette fort.
J'espère que ces quelques mots répondront a votre interrogation, avec mes regrets de ne pouvoir être ce veuilleur que vous souhaiteriez pour les vôtres...
Au reste, nos morts ont-ils besoin que nous veillions sur eux ? Ou n'est-ce pas bien plutôt eux qui veillent sur nous ? Vaste question, par excellence méta-physique, et sans doute parfaitement hors sujet dans les colonnes de ce Forum, dont je suis prêt à dialoguer avec vous plus avant, s'il vous en dit, mais en ce cas, plutôt dans les pages de la MP.
Veuillez être assurée que je suis
bien à vous,
Achache

Bonjour

Je vois Léon, Louis sur MDH dont acte on l'appelait Louis. Je n'avais pas relevé cela dans nos precedents échanges. C'est moi qui fut copieusement arrosé en Lorraine chez ma fille.

2e cl au 132e RI ; matricule 010298 au corps, 1181 au recrutement, mort le 18 Mars 1915 au Bois des Eparges. Acte de décès dressé à Ancemont le 6 Mai 1915; transcrit à VD le 5 juillet 1915.


Amicalement
Armand

Bonjour,
Tout à fait exact, Armand.
Ce "gars de Ville Do" était... plutôt un rémois; il m'a donné bien du mal à trouver quelques renseignements plus amples sur lui: patronyme inconnu, hormis lui, sur "la colline inspirée" de St Lié; pas présent à VD sur le dénombrement de 1911... C'était en fait l'épicier de l'une de ces "succursales multiples" dont la ville des sacres s'est faite spécialiste et même pionnière, comme bien tu sais, et donc arrivé à VD juste dans les années précédant la Guerre. Ensuite, j'ai pu trouver quelques éléments de sa généalogie...
Tombé aux Eparges aussi, en effet, mais, lui, pas identifiable dans les pages de "Ceux de 14", à la différence du S/Lt Emile SAUNIER, né juste en face de chez moi, dans la maison à côté de celle qui était où se situe le MAM que je présente en photo (au dessus, et donc à droite de ce Monument, emplacement exact non visible sur la photo). toutes maisons détruites par les bombardements de Juin-Juillet 1918... deuxième bataille de la marne, défense de Reims...
Amitiés
Achache

Bonjour

Dans "Ceux de 14" M.Genevoix évoque l'attaque du 18 où tomba Louis :

« …C’est le 132 qui a attaqué cette fois-là, dans le secteur Est de la crête, en direction des points C et D. Jusqu’au jour de l’attaque, il gelait pendant des nuits pleines d’étoiles, et, de l’aurore au crépuscule, un soleil éclatant nageait dans un ciel frais et pur où ne se voyait pas un nuage…

… Longtemps nous avons erré, cherchant une issue, pourchasser par le même malaise, la même déprimante sensation d'être épiés de trop près, suivis entre les branches par des canons des fusils prêts à tuer. Nous avons fait un très long détour, presque jusqu'au seuil de la plaine, et nous sommes revenus par la lisière nord du bois. Dans un pli de terrain, au soleil, un bataillon du 132 attendait massé, sacs à terre et fusils sur les sacs: le bataillon d'assaut. Nous l'avons traversé, d'un homme à l'autre ; les hommes nous ont semblé innombrables.

C'est l'après-midi qu'ils ont attaqué. Nous ne les avons pas vus, entassés que nous étions dans les guitounes aux toits de branches, blottis contre le talus pendant l'énorme bombardement. Toute la colline tressautait de secousses profondes; le Montgirmont, en face de nous, vomissait des fumées boueuses; et de grosses mar¬mites s'écrasaient sur les Hures, arrachant des sapins entiers qui tournoyaient avant de s'abattre.

Surtout nous entendions, à chaque seconde, des vols d'obus passer par-dessus nous, aigres, coupants, mauvais; ils frappaient dans le fond du ravin, si raide que les éclats revenaient siffler jusqu'à nous: ce n'étaient pas de gros obus, mais nous sentions en eux une telle force meurtrière que nous baissions la tête chaque fois que leur vol tranchait l'air.
- Des 88 autrichiens, disait le capitaine Frick.
- Une belle saleté » Source : Maurice Genevoix, Ceux de 14, Editions Flammarion, Paris, 1949.

Le 18 mars, cette attaque se solde par une conquête territoriale assez médiocre et 651 tués . Source : H. Raymondaud, « Le calvaire des Eparges », in Almanach du Combattant, 1970.

Oui, tu m'avait dit pour le S/Lt Emile SAUNIER du 106 RI, sous le nom de Marnier dans "Ceux de 14", né à Villedo, et dont le père, marié à une fille de Villedo, était à instituteur à Ecueil. Il est sur les 2 monuments.


Amicalement
Armand

Bonjour à toutes et tous

Voici un additif pour ce qui concerne le Monument aux Morts de VILLEDOMMANGE ou VILLE-DOMMANGE (51), afin de mieux voir les noms des défunts :





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Bien à vous


Achache et Mounette
[:achache:1] [:mounette_girl]

Bonsoir,

Comme un hommage du ciel aux morts de Villedo'... :



Au fond, Reims est en feu... mais, cette fois, le bon feu du soleil couchant, simplement...

Bien à vous.

[:achache:1]

Bonsoir, superbe photo Hachache. Merci
Alain