Forum PAGES 14-18

Bonjour,

Je possède plusieurs photo-cartes allemandes montrant des prisonniers français affublés de bonnets de police allemands.
Curieusement, toutes ces photos datent de l'année 1918 et semblent prises à proximité immédiate du front (ce ne sont pas des photos de camps !).

Je me pose la question du pourquoi de cette pratique qui semble assez répandue.

Une hypothèse: lors des offensives de 1918, dans une guerre redevenue de mouvement, il s'agissait d'éviter des méprises et que des groupes de prisonniers français (capturés par les strosstruppen et ramenés vers l'arrière peut-être encadrés par de rares gardiens allemands débordés par l'afflux de prisonniers) ne soient pris pour des combattants et fassent l'objet de tir intempestifs. Des consignes auraient pu être donnés pour que les Français prisonniers soient coiffés de bonnets allemands afin qu'ils ne se fasse pas "allumer" lorsque ils croiseraint les secondes vagues d'assaut.

Qu'en pensez-vous ?

Soldats du 53e RIC pris en Lorraine en 1918 (sur la soixantaine de prisonniers, une quinzaine porte un bonnet allemand...)





Soldats du 7e RI pris en mars 1918 (4 soldats sur les 6 portent un bonnet allemands)


Soldats du 348e RI (1 soldat sur les 3 porte un bonnet allemand)


Cordialement

Yann LE FLOC'H

Bonjour Yann,

Sur la photo du haut, ce sont des prisonniers des 52e et 53e R.IC. capturés le 20 mars 1918 au Bois Brûlé (près d'Apremont-la-Forêt) (On ne voit pas ceux du 52e sur votre extrait).

Cordialement,
Joël Huret

Bonsoir,

Je ne fais que supposer mais j'ai pu voir des soldat Français poser dans un camp de prisonnier avec des képi appartenant a d'autre régiment français. Ainsi quant on prends la photo peut être qu'il est juste préférable d'être couvert. Certain d'ailleurs devait faire des travaux forcé et donc être sous le soleil. Pourquoi donc ne pas les couvrir avec leur effet?

Cordialement,
Shark

Bonjour,
pour rejoindre Shark, la première préocupation du grand-père a ma femme, lorqu'il a été fait prisonnier par les Anglais, a été de se confectionner un calot à partir d'un petit sac de toile, afin de remplacer la Mütze qu'un soldat anglais lui avait pris comme trophée de guerre. Ce qui pourrait être une explication pour ces photos. Je ne pense pas pour ma part que le portde Mütze par des soldats français prisonniers soit un moyen de se protéger de tirs intempestifs. Les soldats se couvraient plus facilement la tête que de nos jours.
Cordialement.
P. Lamy

Bonjour,

Voilà la photo du haut dans son intégralité : Comme je l’ai dit précédemment, il s’agit des prisonniers capturés le 20 mars 1918 au Bois Brûlé (près d'Apremont-la-Forêt). Ce coup de main avait pour but de faire diversion pendant qu’un second, de plus grande envergure se produisait du côté américain devant Seicheprey. A noter que les prisonniers français du Bois Brûlé et les américains de Seicheprey ont été pris en photos après les combats devant la même façade. Ce sont les « photos souvenir » de ces deux opérations. Elles n’ont pas été prises dans un camp de prisonniers. Alors pourquoi des « Feldmützen » et autres sur la tête des marsoins des 52e et 53e R.I.C. ? Je pense qu’il faut chercher la réponse du côté des trophées de guerre pris pas les allemands, qui pour certains ont procédé à un « échange » avec une Feldmütze voire un passe-montagne (peut-être même juste le temps de la photo ?)

Dans le même registre, vous trouvez ci-dessous le détail d’une photo prise à Toul, avec des prisonniers allemands capturés au Bois-le-Prêtre durant l’hiver 14-15 certains portent un calot français…

Cordialement,
Joël H.

Bonsoir,

Merci à tous pour vos réponses .
Merci spécial à Joel HURET pour ses photos et précisions sur le contexte de la photo des marsouins capturés en 1918.

En ce qui concerne le port de "Feldmuntzen" par les captifs, mon hypothèse d'une distribution conventionnelle sur le champ de bataille pour éviter une "bavure" ne semble ne pas recueillir d'écho favorable et je conçois que c'était un peu "tiré par les cheveux".....

L'hypothèse selon laquelle il s'agirait d'une coiffure de rechange pour dédommager la prise d'un casque ou d'un calot comme trophée paraît séduisante. Il est vrai qu'à l'époque, se couvrir la tête était important et que passé les premières minutes délicates de la capture où la vie ne tenait pas à grand chose, il semble , surtout à la fin de la guerre que les prisonniers étaient de part et d'autre correctement traités et ne faisaient guère l'objet de brutalités, vols ou autres exactions ....
Néanmoins, peux-t-on imaginer des soldats allemands se défaire aussi facilement de leurs propres effets ?
Ou alors peut-on imaginer qu'on coiffait la tête des soldats uniquement le temps de la photo souvenir pour masquer justement ces "prélèvements" incorrects....

Cordialement

Yann

PS : pour la photo des soldats des 52e et 53e RIC, remarquez le port de la fourragere sur certains soldats....