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Re: Photographe à temps perdu
Publié : jeu. août 16, 2012 9:02 pm
par delmi83
Bonjour,
plusieurs posts ont déjà traité des photographes des Armées au sein de la SPA, Section Photographique de l'Armée, pas celle de BB !
Mais qu'en est-il des photographes
free-lance ? Mon grand-père, le CNE O. LONGUET, artilleur avant tout, a laissé une iconographie importante durant la guerre 14-18. Parmi toutes ces photos, en voici une qui m'interpelle : prise à Perthes, elle a été refusée. Je vous joins donc copie de la plaque de verre, l'épreuve papier et son verso. On ne peut faire plus complet ! Quant au commentaire, où est le problème : Nommer Perthes, voir des ruines... ? Et le commentaire "photographie pour l'exportation", c'était pour les journaux (français, entre autre) ou pour les pays étrangers ?
Quant à lui, comme d'autres sûrement, était-il plus ou moins en contrat ou chacun envoyait-il ses photos en espérant qu'elles soient retenues ? Pour info, ce sont en grande majorité des plaques de verre 13x18.
Merci de vos commentaires et remarques
Michel

Re: Photographe à temps perdu
Publié : ven. août 17, 2012 12:10 pm
par Uschen
Faire paraitre sous un autre titre? Je propose "Compression"
Oui, en ces temps déjà, la désinformation fut réalisée pour le bon peuple à l'arrière.Comment le poilu en permission pouvait-il dépeindre la réalité du front? Seule l'image pouvait décrire les pertes des sinistrés.
Quand je lis des illustrés allemands de ce temps, la même ligne fut suivie afin de rendre la guerre propre et valoriser le "tombé au champ d'honneur" ou" Heldentod".
Un enfant n'a pas besoin de la froidure d'une médaille mais de la chaleur et de l'affection d'un père.
Re: Photographe à temps perdu
Publié : ven. août 17, 2012 12:46 pm
par Rutilius
Re: Photographe à temps perdu
Publié : sam. août 18, 2012 12:08 pm
par Tanker
Bonjour Michel,
Ne pas laisser publier la photo d'un lieu identifié était une simple application des consignes de protection du secret.
Ces consignes étaient aussi appliquées aussi photographes militaires de la SPA.
Si vous allez au Fort d'Ivry à l'Ecpa-D, vous pourrez voir la copie du cahier de mission des photographes dont la dernière colonne est le visa de censure.
La censure était ici logique dans sa décision car effectivement sans information précise sur le lieu (et sur l'unité des soldats photographiés),
cette photo pouvait avoir été prise n'importe où, et donc restait publiable. . . . .
Pour le journal, à qui elle était proposée, le point important était bien sur de pouvoir citer le nom du village.
C'était le seul intérêt de cette photo pour le lecteur car, sans cela, il s'agissait bien d'une photo finalement mille fois faite sur le front
et souvent accompagnée d'une légende bateau du style : "Groupe de soldats dans des ruines dans le village de P . . . . "
Une photo sol, géographiquement bien située, couplée à des photo aérienne et des cartes du secteur apporte inmanquablement de nombreuses informations.
A titre d'exemple, et pour la guerre suivante, lorsque la décision a été prise de faire le débarquement en Normandie,
l'autorité militaire à demander aux Britanniques d'envoyer toutes les cartes postales de vacances en Europe qu'ils pouvaient avoir.
Les services de Renseignement de l'Armée britannique ont du coup reçu des tas de cartes postales de Normandie,
cartes postales qui ont été à la base d'un travail important de préparation du débarquement.
Ces cartes postales fournissaient, entre autre, des éléments sur le niveau des marées. . . .
En renseignement militaire, toute information peut être utile et vérifiable et surtout en compléter d'autres.
Trés bon week-end - Michel.
PS : Votre grand-père aurait-il photographié des chars . . . . .
Re: Photographe à temps perdu
Publié : mar. sept. 25, 2012 7:26 pm
par Sylvain Halgand
La miniaturisation des appareils (entendez par là par rapport aux autres appareils de l'époque) et le recours de plus en plus important au film souple (et non aux plaques*) rendirent plus facile aux soldats de faire des photos souvenirs.
Voir ce catalogue de revendeur de 1916
http://www.collection-appareils.fr/gest ... annee=1916
La hiérarchie voyaient cela d'un mauvais oeil, mais les journaux (et les grosses maisons de photographie) étaient avides de ces photos et passaient régulièrement des annonces pour acheter des photos aux soldats. On ne peut parler de free-lance, il s'agit plus d'opportunisme que d'une démarche réfléchi de la part des soldats. J'imagine que l'envoi des photos devait être difficile du fait de l'oeil de la censure.
Les photos de première ligne sont rares, très rares et les journaux se contentaient souvent de prise de vue en seconde ligne.
Ces photos sont des 13 x 18 sur verre. Voici des appareils "compatibles" :
http://www.collection-appareils.fr/new_ ... crit%E8res
On voit que ce type d'appareil est quasiment impossible à utiliser en première ligne, car il nécessite l'usage d'un trépied et un temps de pose peu instantané. Les personnes doivent souvent avoir une attitude figée sur les photos du Capitaine Longuet.
Pour mon nouveau projet :
http://www.collection-appareils.fr/cent ... /index.php je suis très intéressé par l'insertion de photos originales.
* les plaques sont fragiles mais en plus nécessitent d'être insérées dans des chassis (au maximum par deux) qu'il changer ou retourner à chaque prise de vue)