Forum PAGES 14-18

Bonjour à toutes, bonjour à tous,


En lisant les matricules des soldats du 148ème RI, (mais c'est valable pour d'autres régiments), j'ai remarqué ceci (Surtout dans la classe 1913)



N'a pu rejoindre... resté en pays occupé. Cas de force majeure!
Sur la plupart des fiches, il y a une relation entre état de santé et ce cas de force majeure.
Ces soldats n'ont pas rejoint pour cause de santé. Certains étaient réformés momentanément. D'autres mourront durant le conflit.... Ils ne devaient pas rejoindre leur régiment, du moins pas avant d'avoir repassé une visite;
Ce serait donc une des raisons.
Mais (car il y a un mais...) pour quelques-uns, il n'y a pas de "raison de santé"! Du moins la fiche ne renseigne rien de ce genre.
Y aurait-il d'autres raisons de ne pas rejoindre tout en invoquant cette clause particulière "raisons de force majeure".
Merci de votre réponse.

Cordialement

Christian

Bonjour
Ayant lu cette cause un certain nombre de fois sur les ESS de mes aïeux ( et collatéraux), il s'agit ... de la force majeure de l'occupant !! Une fois le front refermé, tous les mobilisables, ou qui le sont devenus, étaient dans l'incapacité de rejoindre la France libre. D'ailleurs, pour un certain nombre d'entre eux, l'Etat des Services porte également la mention " Retrouvé en pays reconquis", ce que je trouve fort sympathique (ça signifie un peu, on vous tient, ouste ! retour en caserne !) Pour quelques-uns, on peut chercher leur réincorporation loin dans le futur, juste pour préparer la suivante.
Cordialement
Alain

Bonsoir Alain,
oui je te comprends mais.... à mon avis
le front ne s'est pas refermé "si vite" que cela... disons que pour Givet c'est (vers) le 29 août que la ville tombe, pour Avesnes, Maubeuge, pour Cambrai....Donc entre le 2 ou 3 août et le 29..... les gaillards ont eu le temps de rejoindre. Ton explication " front refermé" est plausible pour un des appelés du 148ème venant d'Alsace, (il avait d'ailleurs demandé la naturalisation en 13) et semblait être retourné dans sa province pour travailler. "Front refermé" en Alsace.. ce fut plus rapide.
Certains de ces appelés n'ayant pas rejoint auraient-ils été des prisonniers civils? Il y a parfois de telles annotations.
Allez merci de ta réponse

Cordialement

Christian

Bonjour,

Difficile, pour ne pas dire impossible, de répondre de façon générale. Chaque cas ne peut être que particulier et doit être examiné au prisme de la résidence effective de l'intéressé au soir du 1er août 1914, lorsque l'ordre de mobilisation a été diffusé.

Cordialement
Bernard

Bonsoir
Mon papymat (classe 1897) s'est présenté, et est rentré chez lui avec l'ordre ... d'attendre remis le 13 Août à Avesnes : " Le porteur du présent ordre ne se mettra en route pour rejoindre son corps que sur nouvel ordre" (j'ai le document)
Il a vu arriver l'occupant -qui s'est installé immédiatement, alors que quelques kms plus à l'ouest il ne faisait que passer vers la Marne, permettant de s'échapper de la nasse. Tous n'étaient pas convoqués pour le 1er jour de la mobilisation, et tous ceux qui étaient d'une classe non encore appelée se sont faits piéger. Les allemands se sont d'ailleurs empressé de faire le recensement des mobilisables !

L'ordre n'arrivera pas et mon grand-père, rattrapé par les Allemands aurait pu se contenter d'attendre ...... Mais ! Il avait certainement envie de servir, et peut-être que la mort de l'abbé DELBECQUE, fusillé à Valenciennes le 17 Septembre 1914 pour avoir gagné Dunkerque, puis être revenu porteur de documents (dont je ne pense pas que l'on ait su alors qu'ils disaient de rejoindre les unités en France libre) l'aura-t-elle conforté dans sa décision. Le 21/09 il traverse les lignes allemandes pour se rendre à Beauvais (ce n'est pas moi qui le dit, mais le document rédigé par l'autorité militaire)
S'il avait hésité un peu à laisser femme et 4 filles (dans la pratique il a désobéi à l'ordre !) le cas de force majeure s'appliquait.

La fermeture n'est pas seulement celle du front, mais aussi celle imposée par l’occupant prompt à s'installer et à verrouiller les communications, sauf cas d'autorisation très particulière, (parfois otages à la clef).
A Valenciennes ils sont arrivés le 25 Août, quelques jours après des édiles vont avec la permission de la Commandanture jusque Lille (55km, ville ouverte mais non occupée) demander en préfecture une aide financière pour une première (méga)-amende, on les traite de défaitistes, leur interdisant de dire ce qui se passe (et va se passer à Lille).
Douai, par exemple, a vu passer et repasser les allemands avec une certaine liberté entre les deux (et l'impression de n'être pas -encore- envahi)

Je me suis servi des cartes de carto14-18 pour illustrer la situation au bas de cette page : http://civils19141918.canalblog.com/arc ... 73269.html
Cordialement
Alain

Bonjour,

Merci de ton complément d'informations.
Cordialement

Chr.