deces du capitaine Meynadier en 1918

[zephyr joyeux]

Bonjour.Je recherche des renseignements sur le deces du capitaine Meynadier -Zouaves puis Tirailleurs- en 1918.Cordialement.

[Yv']

Bonjour,

Journal Officiel du 8 mai 1919 :

MEYNADIER, capitaine au 8e rég. de marche
de tirailleurs : officier remarquable d'énergie
et de sang-froid. Grâce à ses dispositions judi-
cieuses, à son esprit d'initiative, a contribué
dans une large mesure à la progression des
troupes de la division voisine, manœuvrant
l'ennemi sans lui laisser de répit. Apprenant
ensuite que sa compagnie devait être prochai-
nement réengagée, a conservé son commande-
ment bien qu'intoxiqué par les gaz.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6372770j/f10.item

Dans le même numéro du J.O., on trouve page 4736 une autre citation, dans laquelle on apprend que ses prénoms étaient Justin Antoine Casimir.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... adier.zoom

Encore une citation en 1918, cette fois je crois que c'est pour la Légion d'Honneur :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... in%22.zoom

Il a bien un dossier de LH, mais il est à peu près vide :
http://www.culture.gouv.fr/LH/LH166/PG/ ... 70V001.htm

On y trouve sa date de décès : 31 août 1918.

Cordialement,
Yves

[zephyr joyeux]

Bonjour et merci beaucoup.Ne supportant plus la vie tranquille de sa garnison au Maroc,il avait insiste pour rentrer combattre en France......Cordialement.

[rpetit]

Bonjour.Je recherche des renseignements sur le deces du capitaine Meynadier -Zouaves puis Tirailleurs- en 1918.Cordialement.

Bonjour,

Pour information les "lettres et carnets de guerre" de Justin Meynadier ont été publiés en 2018: https://actualitte.com/livres/189617/le ... -1912-1918



Présentation de Jacqueline Chabrol en 2019 : http://radiogrilleouverte.com/podcast/l ... re-250319/

Lorsque la guerre éclate, Justin Meynadier est au Maroc. Il arrive sur le front français en août 1915. Il est affecté au 2e RMZ, 63e compagnie à Sathonay. Il passe ensuite au 8e RMZ en septembre 1915 avec lequel il part au front le 25 septembre. En février 1916, il est nommé capitaine à TT pour la durée de la guerre. De mai à septembre 1916, il est hospitalisé pour dépression nerveuse. A son retour début novembre 1916, il retrouve le 2e RMZ à Sathonay puis passe le même mois comme capitaine instructeur au 3e RMZ, 20e bataillon, 79e compagnie (c'est bien la 79e et pas la 19e). En novembre 1917, il demande à partir au front. Il est affecté au 8e RMT début décembre 1917, 18e compagnie, 5e bataillon. Le 17 avril 1918, il est fait chevalier de la LH et reçoit la croix de guerre avec palme. Il est cité ensuite pour sa conduite du 18 au 23 juillet 1918 lors de la seconde bataille de la Marne puis à titre posthume pour sa conduite lors de la bataille de l'Oise en août 1918 au cours de laquelle il est tué au cours d'un bombardement.

Dans ces "lettres et carnets de guerre" cités plus haut, vous trouverez plus de détails sur les circonstances de la mort du capitaine Meynadier. Notamment cette lettre du caporal-fourrier Luc, à ses côtés lorsque il s'est fait tuer : "Le capitaine Meynadier a été tué au bord du canal de l'Oise entre le village de Varesnes et Pontoise. Lorsque l'obus l'a touché, il était adossé au remblai du canal à 1 mètre environ du passage pratiqué dans le remblai (passage destiné à conduire à une passerelle de fortune établie tout à côté du pont détruit). À ses pieds, se trouvait un énorme entonnoir causé par l'éclatement d'une bombe de très gros calibre. Au dessus de sa tête, se trouvait un arbre, planté dans le remblai, sur lequel d'ailleurs a éclaté l'obus qui a tué le capitaine. L'endroit précis est signalé par une croix rouge sur la petite carte ci-jointe."

et aussi celle du caporal Cazemanges, également à ses côtés lors de sa mort : « Le 3 octobre 1918 aux armées. Monsieur, Je réponds à la lettre que j'ai reçue aujourd'hui courant datée du 29 septembre 1918. Et je vais vous donner touts les renseignements possibles que vous désirez obtenir. Mon capitaine homme dévoué et courageux juste pour nous touts et capable et digne de commender une comp. J'ai été affecté à sa comp le 3 août 1918. Jai apprecié sa grande valleur en quelque jours. J'ai été appelé a établir la liaison de la section même de la comp 5 jours avant la terrible catastrophe qui nous est arrivé. Voilla l'horrible moment a 2 h 30 après midi le 27 ou 28 août [erreur sur la date] 1918 étant section de liaison du 4ème bat au 5ème de réserve et étant bombardé par quelques pièces de 88 ou 77 nous devions soutenir. Mon capitaine voullait se rendre compte de l'avance et cetait porté en face de la passerelle du canal avec sa liaison quand l'obus et meurtrier et vendale est arivé et a brisé un arbuste gros comme le bras la ou était mon capitaine, la détonation et la mort a été foudroyante. Pas de souffrance car hélas ces éclats meurtriers ont ateint le défunt a la tête a la poitrine et au molet gauche donc blessures mortelles. Relevé par le soin de la compagnie le corps du capitaine Megnadier est hinumé a Carlepont-Oise. Je nais pas assisté aux obsèques car le secteur était trop agité. Je ne connais pas dautres détails et ne puis fournir d'autres renseignements. Sy se n'est que d'adresser a toute la famille pour moi et pour touts les hommes et gradés de la compagnie nos veux sincères et grands regrets de condoléance. Bien à vous. J'attends réponse de votre part pour une autre question qui peut intéresser la famille de mon capitaine. Cazemages Roch Caporal 8eme tirailleurs indigènes 18ème comp. 5ème bat. SP 176 ».

Ces 2 lettres ont été transmises à sa soeur Marie.


Par ailleurs, en lisant les mémoires de Augustin Ibazizen (https://fr.wikipedia.org/wiki/Augustin_Ibazizen), berbère d'Algérie, ami du colonel de la Rocque dans les années 1930, nommé en 1959 conseiller d'état par le général de Gaulle, j'ai noté que Ibazizen mentionnait Meynadier à plusieurs reprises dans ses ouvrages. En effet Augustin Ibazizen a servi au 8e RMT, de juillet à novembre 1918, et comme chef d'une section d'une trentaine d'hommes dans la 18e compagnie de Meynadier en juillet-aout 1918. (voir Augustin Ibazizen, Le pont de Bereq'Mouch, La Table ronde, 1979 et Le Testament d'un Berbère, Albatros, 1984).)

"Un des plus beaux caractères d’homme" qu’il lui ait été donné de connaître confie Augustin Ibazizen à propos du capitaine Meynadier, son "inoubliable capitaine". "Sans lui, mon tonus de combattant eut été sans doute différent. Sa mâle maîtrise, sa manière de communiquer avec l'autre, sans mots, d'éduquer sans humilier, d'entraîner sans emphase, me marqueront bien au-delà du temps de guerre. Tant que durera celle-ci, elle aura valeur roborative à mes yeux", écrit-il. Voir Le pont de Bereq'Mouch :
https://www.google.fr/books/edition/Le_ ... 1&pg=PT203 .

Meynadier cite également le chef de section Ibazizen dans ses carnets ("Iba")

Dans Le Testament d'un Berbère, Ibazizen raconte comment, après avoir appris la mort de Meynadier fin aout 1918, il décide de se rendre jusqu'à lui avec deux hommes de sa section, qui sont tués en cours de route, puis retrouve le corps de Meynadier défiguré : " je me mis au garde à vous et je saluai la dépouille du combattant exemplaire qui après m'avoir donné tant de leçons sur le champ de bataille semblait s'imposer à moi dans la mort." :

[zephyr joyeux]

Merci beaucoup.