Page 1 sur 1

Re: Petite réflexion entre ami...

Publié : mar. nov. 15, 2005 8:41 pm
par Leo91
Bonsoir à tous et à toutes,

En attendant les réponses qui me tardent à venir du SAMHA et du bureau des Anciens de la Légion Etrangère :( je me permet, ce soir, de vous inviter à une petite réflexion...

Lors de mon séjour dans ma Loire natale, j'ai découvert aux Archives Départementales, que mon arrière grand oncle avait été condamné à 6 jours de prison et 16 francs d'amende en date du 26 février 1912 pour "coups et blessures"...
Le 29 octobre 1913, il s'engageait pour 5 ans dans la Légion Etrangère...

C'est là que je sollicite votre matière grise :wink: , à savoir s'il pouvait y avoir une causalité entre les deux faits précités ? Est-ce qu'au début du siècle on pouvait s'engager dans la Légion pour une si "faible" condamnation ? L'honneur était-il si précieux à cette époque ?
Bien sur, toutes les réponses que vous pourrez m'avancer ne seront que des hypothèses, mais fort de vos connaissances sur cette période de l'Histoire, je suis certain qu'elles m'aideront à d'avantage appréhender le parcours de mon aïeul !!!

Par avance, merci à tous et à toutes !!!

Amic@lement !!!

Lionel

Re: Petite réflexion entre ami...

Publié : mar. nov. 15, 2005 10:37 pm
par Leo91
Bonsoir Claude,

Mon arrière grand oncle est né le 10 novembre 1888, donc de la classe 1908, il a effectué son service militaire en qualité d'élève prévost puis prévost au 99eme R.I. de Vienne du 8 octobre 1909 au 24 septembre 1911. A l'issue, il a d'ailleurs obtenu le certificat de bonne conduite.
Dans le civil il savait lire, écrire et était cultivateur (donc d'un milieu somme toute assez modeste) mais son père, mon arrière arrière grand père, un ancien Zouave ayant participé à la campagne du Tonkin, était le garde-chasse et garde-pêche du village (donc à priori une figure locale...)...
Voilà pour le complèment d'information :wink:

Amic@lement !!!

Lionel

Re: Petite réflexion entre ami...

Publié : mar. nov. 15, 2005 10:50 pm
par Denis Rolland
Bonsoir,
Une telle condamnation était relativement courrante à cette époque. La justice condamnait beaucoup plus facilement qu'aujourd'hui: pour coups et blessures, braconnage, adultère, insulte à agent etc.
A mon avis il n'y a aucun lien avec l'engagement.
Cordialement
Denis Rolland

Re: Petite réflexion entre ami...

Publié : jeu. déc. 08, 2005 11:39 am
par JPG08
Bonjour
Extrait de la "Gazettte des Uniformes" N° 39, "1915-1918, le drap moutarde".

"La Légion En 14-18 et Le RMLE
La Légion Etrangère ne rejoindra la Division marocaine que fin octobre 1914, avec le 2e de marche du Ier Etranger et le 2e de marche du 2e Etranger, en qualité de renfort devant les lourdes pertes subies par les zouaves et les tirailleurs lors des combats de la frontière belge, de l'Aisne et de la Marne. Le 11 novembre 1915, ces deux régiments de Légion sont fondus en un seul, le RMLE.
Il est important de préciser que les légionnaires de la Grande Guerre sont d'une personnalité tout à fait différente de celle qui illustrait auparavant le légionnaire type d'Afrique, venu à la Légion pour des motifs divers : goût d'aventure ou d'exotisme, causes sentimentales, envie d'oublier ou de se racheter, etc. Ceux de 14-18 n'avaient qu'un seul idéal : la liberté de la France.

En août 1914, les hostilités à peine commencées, d'innombrables ressortissants étrangers demandent à servir sous le drapeau français. Par décision gouvernementale du 12 août 1914, leur réception est autorisée à dater du 2l août. C'est alors la ruée, et les villes garnisons de Sidi-Bel-Abbès et Saïda (1er et 2e Etrangers) envoient des détachements afin de mieux encadrer les légionnaires nouveaux promus. La plupart des légionnaires allemands ou autrichiens sont laissés en Afrique du Nord ; pourtant, le sous-officier le plus marquant de la Légion lors de cette guerre est bien de la "race adverse", il s'appelle l'adjudant-chef Mader et sera de tous les combats. L'instruction des volontaires se fait à Lyon, Avignon, Bayonne, Rouen, Orléans, Blois, Toulouse et Paris. On y compte 51 nationalités, qui formeront quatre régiments de marche :
- 2e de marche du 1er Etranger : formé le 1er septembre 1914, rejoint la DM le 21 octobre 1914.
- 3e de marche du 1er Etranger : formé le 1er septembre 1914 avec notamment de forts contingents russes, belges et italiens, qui seront progressivement rappelés par leurs gouvernements pour servir sous leurs propres drapeaux. Le régiment sera finalement dissous le 13 août 1915 et ses éléments restants versés au 2e de marche du 1er Etranger.
- 4e de marche du 1er Etranger : formé le 5 novembre 1914 exclusivement de Garibaldiens, cadres compris, qui étaient comme autrefois venus offrir leurs services à la France. Sous le commandement du Lt-Col Guiseppe Garibaldi, leur conduite au feu sera un exemple de courage et de sacrifice. Après accord avec le gouvernement italien en mars 1915, le 4e de marche est dissous et ses éléments rentrent en Italie.
- 2e de marche du 2e Etranger : formé le 1er septembre 1914, rejoint la DM avec le 2e de marche du 1er Etranger.
C'est en Artois, le 9 mai 1915, que la Légion (le 2e de marche du 1er Etranger) va connaître son baptême du feu sur le sol français (1) en enlevant à la baïonnette une position retranchée allemande, les Ouvrages Blancs. Cette action vaudra au régiment le chiffre terrifiant de 1889 légionnaires et cinquante officiers tués, blessés ou disparus, mais aussi sa première citation à l'ordre de l'Armée. Après d'autres combats très durs en juin en Artois, puis en septembre en Champagne, avec le 2e de marche du 2e Etranger, les deux régiments sont fondus le 11 novembre 1915 en un seul corps, le Régiment de Marche de Légion Etrangère. Les combats de ce corps prestigieux sont ceux inscrits sur son drapeau : Somme 1916, Les Monts-Verdun 1917, Picardie 1918, Vauxaillon 1918. Les deux premières inscriptions, Artois 1915 et Champagne 1915 sont celles du 2e de marche du 1er Etranger, car le RMLE n'eut jamais de drapeau propre : il prit celui-ci, tandis que celui du 2e de marche du 2e Etranger fut versé au Musée de l'Armée sur ordre du ministre de la guerre.
Ces deux drapeaux, remis le 13 septembre 1914 à Chaux (Territoire de Belfort) par le président Poincaré, portaient non plus la devise «Honneur et Fidélité» mais, comme tous les emblèmes français, « Honneur et Patrie», en hommage aux nombreux étrangers déjà devenus des fils de France par le sang versé. Dès sa création, le RMLE (aujourd'hui 3e régiment étranger) est riche de trois citations, obtenues par ses prédécesseurs. Le 27 août 1916, il reçoit la quatrième et se voit ainsi le premier régiment de France à épauler la fourragère de la Médaille militaire. Il ne s'arrêtera pas là et finira la guerre avec neuf citations (seul le régiment d'infanterie coloniale du Maroc le dépassera, avec 10 citations) et le droit de porter la fourragère double, aux couleurs de la Légion d'Honneur et de la Croix de guerre, privilège qu'il ne partage qu'avec le RICM. Aujourd'hui encore, ces deux régiments restent les plus décorés de France.

(I) Tout au moins pour la Grande Guerre, car en 1870-71, la Légion s'était déjà couverte de gloire pour la défense d'Orléans (10 octobre I870) et la reprise de cette ville en novembre."

Cordialement,
:wink: :wink: :wink:
JPG