Forum PAGES 14-18

Bonsoir à toutes et à tous,

Depuis quelques jours, à la demande d’un ami vendéen dont la famille a ses origines dans la région de Saint Quentin (02), je m’intéresse au petit village de Mont Saint Jean (02) et, plus particulièrement à son Monument aux morts.

Après avoir ouvert un fil sur le Forum Pages d’histoire (« Que s’est-il passé à Mont Saint Jean ») pour parler des victimes civiles dont les noms sont gravés dans le marbre, je vais de surprise en surprise avec ce monument….

Les 2 premiers noms inscrits sont : Jules BARBIER et Alcide BARBIER.

Il s’agit là de 2 frères nés à Mont Saint Jean, fils de Joseph Eugène BARBIER et de Marie FOURNEAUX qui résidaient dans cette même commune.

L’aîné des deux frères, Ernest Auguste BARBIER – surnommé Jules – est né à Mont saint Jean le 11 février 1885. De la classe 1905, il a le n° matricule 383 au Bureau de recrutement de Saint Quentin (02). Sa fiche matricule, en ligne sur le site des AD de l’Aisne, donne les grandes lignes de son parcours militaire. Il est mort pour le France le 8 juillet 1915 à Consovoye (Meuse). Sa fiche SGA/MDH donne la même information. Il est inscrit au Livre d’or de la commune de Mont Saint Jean.
Il s’est vu concéder à titre posthume la médaille militaire et la croix de guerre avec étoile de bronze ( JORF du 27 mars 1920) et le JMO du 59e BCP précise que, le 8 juillet 1915 à 17h00, alors qu’il travaillait dans un boyau de communication, le chasseur BARBIER a été atteint mortellement d’un shrapnell à la tête. Donc, pas de problème en ce qui le concerne.

Là où l’affaire se corse s’est pour son frère….
Eugène, Joseph, Alcide BARBIER est né à Mont Saint Jean le 12 avril 1891. De la classe 1911, il porte le n° matricule 1206 au Bureau de recrutement de Saint Quentin (02). Sa fiche matricule, en ligne sur le site des AD de l’Aisne, vaut son pesant d’or.
En effet, il a fait campagne contre l’Allemagne jusqu’au 24 octobre 1917, date à laquelle il est parti en renfort au 1er Régiment de marche d’Afrique. Elle mentionne qu’à cette même date il est passé au 4e Zouaves à Tunis…
La cerise sur le gâteau est qu’il aurait été mis en congé illimité de démobilisation par le dépôt du 87e RI le 14 décembre 1919 et aurait été affecté au C.M. d’Infanterie n° 21 Travailleurs le 25 janvier 1934, mais… « Rappelé à l’activité le 24.9.1938. N’a pas rejoint par avis de la Gendarmerie d’Aubenton du 6.1.1939.L’intéressé serait disparu pendant la guerre 1914 1918 ».




…. Bien sûr, je n’ai pas trouvé de fiche SGA/MDH a son nom, je n’ai pas trouvé de décorations à titre posthume. Il n’est pas au Livre d’or de la commune de Mont Saint Jean…. Pourtant, il est au Monument aux morts de Mont Saint Jean, vraisemblablement réalisé bien avant le constat de la gendarmerie en … 1939 !!!!!

Bref ! c’est le grand….binz !.. . et je ne sais plus trop par quel bout prendre ce problème.
Que faut-il faire, comment procéder pour savoir ce qui est arrivé à Joseph, Alcide, Barbier.


Je suis preneur de toutes idées, pistes ou suggestions. D’avance, merci et bonne soirée.

Cordialement.

Jean-Pierre

Bonjour Jean-Pierre.

On ne peut que se fier à l'avis, envoyé au bureau de recrutement par le dépôt démobilisateur du 87e RI, attestant que l'intéressé a été envoyé en congé de démobilisation. On l'a donc vu et il était vivant.
Par contre, je suis dubitatif quant à la signification de la date du 14 décembre 1919 : elle me paraît bien tardive pour une démobilisation, alors que la campagne avait pris officiellement fin depuis le 23 octobre 1919. Cette date, inscrite à la suite de la mention "résidence : Mont-Saint-Jean" est précédée des mots '"parti le ", ce qui peut s'interpréter comme la date à laquelle il est parti de Mont-Saint-Jean.
Vous voilà devant une énigme, qui sera bien difficile à résoudre. Il a visiblement disparu de la circulation, mais quand et dans quelles circonstances ? Plusieurs hypothèses possibles :
- il est décédé peu de temps après la fin de la guerre, dans un hôpital quelconque, et sa famille, considérant que son décès était la conséquence de la guerre, l'a fait inscrire sur le MaM. Dans ce cas, on devrait trouver son décès dans les tables des absences et mutations par décès de l'Enregistrement, en série Q des AD.
- il a effectivement disparu, de son plein gré et sa famille, ne le voyant pas revenir, l'a considéré comme mort et l'a fait inscrire sur le MaM.
- il a été inscrit par erreur sur le MaM et il en a profité pour disparaître opportunément de la circulation lors de la mobilisation de 1938.

Si ses parents sont morts entre les deux guerres, la déclaration de succession auprès de l'Enregistrement (toujours en série Q) comporte la liste des héritiers. Il faudra une dérogation pour la consulter, mais cela peut s'obtenir (à demander aux AD, la décision relève de leur compétence). Vous saurez alors s'il était encore en vie.

Avec un peu de chance...
Bon courage !
Cordialement
Bernard

Bonjour,
S'il est mort "disparu", il y a eu un jugement, à défaut d'acte, et celui-ci nécessairement transcrit dans sa commune. Epluchez ( via les tables décennales) les registres de décès.
Cordialement
Alain

Bonsoir Alain, bonsoir Bernard,

Merci de m'avoir fait part de vos réflexions. Elles vont me permettre de rebondir pour essayer de savoir ce qui s'est passé, et si j'arrive à en savoir plus je ne manquerai pas de vous en tenir informés.

Bonne soirée. Cordialement.

Jean-Pierre