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Re: 6è division de cavalerie / 6è groupe cycliste

Publié : ven. nov. 14, 2014 4:57 pm
par waziz
Bonjour

Vu la qualité des échanges et des connaissances partagés sur ce forum, je me permets de vous solliciter sur un cas particulier.

Je suis parti sur les traces de mon aïeul le lieutenant Maurice Arnon, mort pour la France dans la bataille de Launois dans les vosges le 24 juillet 1915.
J'ai lu sur ce forum des échanges concernant cette bataille et l'engagement du 23ème RI, sujets montrant également des cartes postales avec des prisonniers allemands et des récits vraiment intéressants pour comprendre les circonstances de sa mort.

Je souhaite approfondir mes recherches, tant sur mon arrière-grand-père, que sur cette bataille et sur la vie et le quotidien du 6ème groupe cycliste.

Auriez-vous des pistes de recherches à me proposer ? je suis également preneur de toutes les infos disponibles sur ce groupement cycliste en particulier, photos, lettres, ouvrages, noms des officiers à cette époque qui aurait pu entretenir des correspondances ou liens d'amitié avec mon aïeul...

Egalement, si vous connaissez des associations ou autres qui commémorent les batailles de Launois et du Ban-de-Sapt je serai très intéressé car j'aimerais y faire un tour lorsque l'occasion se présentera.

Merci de votre précieuse aide

Axel

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Voici quelques informations sur mon aïeul dans le cas où cela vous intéresserait et vous aiderait dans vos propositions

ARNON Maurice-Eugène

Né à : AUXERRE (Yonne)
Le : 15 novembre 1886
Filiation : François Eugène ARNON & Euphrasie Élisa CALMUS

Profession : Libraire

Affectation : Groupe Cycliste de la 6è Division de Cavalerie

Grade : Lieutenant

Décédé à : LAUNOIS (Vosges)

Le : 24 juillet 1915

Blessure ou cause de décès : Tombé à l'assaut de Launois

Source :

La dernière lettre écrite par des soldats français
tombés au champ d'honneur 1914-1918
(Téléchargeable sur http://gallica.bnf.fr)


Description et Parcours


Classe 1906, n° de matricule 178

Cheveux et sourcils châtains, yeux gris clair, front large, nez gros, bouche moyenne, menton rond, visage plein, taille 1,64m.

Degré d'instruction générale : 3

Incorporé au 4è RI comme appelé à compter du 9 octobre 1907, arrivé au corps et soldat de 2è classe le 9 octobre 1907, caporal le 12 février 1908, sergent le 25 septembre 1908, élève officier de réserve le 1er octobre 1908, promu s/s lieutenant de réserve au 122èRI par décret ministériel du 29 mars 1909 pour prendre rang du 1er avril 1909.

Affecté au 4è bataillon de chasseurs (7è groupe cycliste) par décision ministérielle du 29 mai 1914.
Rappelé à l'activité par décret présidentiel du 2 août 1914, promu lieutenant de réserve par décret présidentiel en date du 1er août 1914 pour prendre rang du 1er avril 1913 et maintenu au 4è bataillon de chasseurs à pied par décision ministérielle du même jour (J.O du 2 août 1914). Passé au 204è RI par décision de M. le Général commandant la VI armée. Passé au groupe cycliste de la 6è division de cavalerie le 31 décembre 1914. Passé au 13è bataillon de chasseurs à pied par décision ministérielle du 31 décembre 1914 (J.O du 3 janvier 1915).
Tué à l'ennemi le 24 juillet 1915 au combat de Launois. Mort pour la France (avis du ministère de la guerre C n° 7075 du 11 octobre 1915).

Cité à l'ordre du jour de l'armée (J.O du 24 septembre 1915) avec la mention suivante :
"Superbe soldat et excellent chef, au combat du 24 juillet, s'est élancé par trois fois vers la position ennemie et est tombé mortellement atteint après avoir franchi le premier réseau de fils de fer."


1919/07/23 (A51,N197)
Croix de guerre avec palme.


Re: 6è division de cavalerie / 6è groupe cycliste

Publié : ven. nov. 14, 2014 6:11 pm
par Eric Mansuy
Bonjour monsieur,

Pour information, son nom figure sur la plaque apposée à l'arrière de l'église de Saint-Jean d'Ormont.

Image

Bien cordialement,
Eric Mansuy

Re: 6è division de cavalerie / 6è groupe cycliste

Publié : ven. nov. 14, 2014 7:05 pm
par waziz
Bonjour monsieur,

Pour information, son nom figure sur la plaque apposée à l'arrière de l'église de Saint-Jean d'Ormont.

[url]http://img.imagesia.com/fichiers/r0/saint-jean-d-ormont_imagesia-com_r05p_large.jpg[/url]

Bien cordialement,
Eric Mansuy
Merci énormément pour cette information !! Je découvre de plus en plus de choses sur lui.

Merci

Re: 6è division de cavalerie / 6è groupe cycliste

Publié : ven. nov. 14, 2014 7:28 pm
par waziz
Bonjour M. Mansuy

J'ai trouvé sur un autre forum un post de mon cousin qui dévoile quelques photos de mon arrière-grand-père ! finalement le monde est petit !
D'ailleurs vous aviez à l'époque répondu sur ce sujet.

http://gcc14-18.forum-gratuiti.net/t76- ... rice-arnon

Merci encore donc pour tout ce travail!

Cordialement

Axel

Re: 6è division de cavalerie / 6è groupe cycliste

Publié : sam. nov. 15, 2014 9:20 pm
par pierret
Bonsoir Axel.
Bonsoir Eric.

Bien que la plaque à l'entête "sont morts glorieusement pour la Patrie et sont enterrés ici" apposée sur le mur de l'église de Saint Jean d'Ormont porte le nom du Ltn Arnon, son nom de figure pas dans la base de mémorial genweb qui recense les soldats enterrés dans ce cimetière militaire (il est cependant précisé qu'un bon nombre inhumés dans ce cimetière ont été restitués aux familles)

Je dois avoir quelques photos du cimetière militaire de Saint Jean d'Ormont.

Le Ltn Arnon est Chevalier de la Légion d'Honneur et est titulaire de la Croix de guerre


Ci-après un extrait de l'historique du 23° RI de Bourg-en-Bresse qui relate les combats du 24 juillet au cours desquels le Lt Arnon fut tué à l'ennemi.

L'opération du 8 juillet nous avait remis en possession de la cote 627 ; mais on se rendait compte que, pour atteindre entièrement le but indiqué plus haut, il était nécessaire de prononcer une nouvelle attaque portant nos lignes nettement au-delà des dernières pentes de la cote 627, sur lesquelles l'ennemi était encore accroché.

Tel fut le but de l'opération du 24 juillet, dont l'exécution fut encore confiée au lieutenant-colonel Sohier, et à laquelle prirent part /
7 compagnies du 23e RI. (2e et 3e bataillons) ;
Le groupe cycliste de la 6e D. C;
1 compagnie du 133, RI
1 compagnie du 43e RIT.

Le terrain sur lequel allait se dérouler l'action était constitué par les flancs est et sud-est de la hauteur 627, dénudée dans sa partie haute que nous occupions, mais partiellement boisée sur les pentes qui s'abaissent assez brusquement, au nord, vers la route Moyenmoutiers-Launois, à l'est, sur le village de Launois, au sud, vers le vallon de Frabois.

Les positions allemandes à enlever étaient établies, autour et en avant du village de Launois,sur les dernières pentes de la hauteur 627.

Trois groupes d'attaque furent constitués :
A gauche, quatre compagnies du 3° bataillon du 23e R.I., sous le commandement du chef de bataillon Bonnotte.
Au centre, quatre compagnies du 2e bataillon du 23e et une compagnie du 133e sous le commandement du chef de bataillon Rotilet.
A droite, le groupe cycliste de la 6e D.C. sous les ordres du capitaine Marmier.
Les parallèles de départ étaient établies sur la ligne Crête 627 (bois Martignon, ferme de Fayemont), Battant de Bourras.

Les objectifs finaux à atteindre étaient respectivement les trois groupes de maisons (nord, central et sud) de l'agglomération de Launois, transformés par l'ennemi en trios puissants centres de résistance.

La, préparation d'artillerie commence le 24 juillet à 16 heures ; les Allemands ripostent violemment.

A 18 h.22, soit 8 minutes avant l'heure fixée pour le débouché de l'attaque, l’ennemi exécute un tir de barrage d'une violence inouïe ; les obus fusants de 150 tombent comme grêle ; une compagnie du 2e bataillon perd tous ses officiers et ses sous-officiers.

Malgré l'intensité soutenue du bombardement, le lieutenant-colonel Sohier ordonne l'exécution de l'attaque qui se produit exactement à l'heure fixée (18h30) avec un élan magnifique, au milieu d'une pluie de shrapnells.

A gauche, les 9e et 12e, compagnies du 23e, malgré des pertes sérieuses, atteignent rapidement leurs objectifs ; la 10e compagnie, chargée du nettoyage des tranchées dépassées par la 1ere ligne, doit livrer un combat acharné pour remplir sa mission, elle l'exécute entièrement cependant et capture de nombreux prisonniers et plusieurs mitrailleuses.

Au centre, même rapidité d'exécution : les 5e et 6e compagnies du 23e bondissent de la tranchée de départ sous une pluie de fer et sous le tir ajusté de deux mitrailleuses allemandes restées intactes.

D'un seul élan, la 1ere ligne atteint les maisons du groupe central de Launois et s'en empare.

Une section de la 5e compagnie continue même son mouvement jusqu'à l'église de Launois.

Le bataillon lui aussi fait de nombreux prisonniers et enlève deux mitrailleuses et un matériel considérable.

L'attaque de droite se heurte à des fils de fer non détruits et reste en butte à un feu intense d'artillerie et de mitrailleuses ; les porteurs de, cisailles sont tués, les pertes sont très sévères. Le Commandant de cette colonne d'attaque cherche alors, à tourner l'obstacle par la droite, en engageant vers les maisons sud de Launois une unité réservée de son groupe cycliste. L'opération est couronnée de succès et le centre de résistance allemand se trouve bientôt encerclé de tous côtés.

A minuit, tous les objectifs sont atteints et le 25 juillet à 7 heures, les défenseurs du centre de résistance, étroitement investi par le groupe cycliste, se constituent prisonniers.

L'opération a donc pleinement réussi ; désormais la possession de la crête 627 est définitivement assurée et la position de La Fontenelle restera intacte entre nos mains jusqu'à la fin de la guerre.

En abordant les lignes ennemies avec un entrain magnifique, le 23e a établi sa réputation de Régiment d'attaque ; il en est récompensé par une Citation à l'Ordre de l'Armée, premier fleuron de sa couronne de gloire



Ci-après un extrait de l'historique du 133° RI de Belley qui relate les combats du 24 juillet au cours desquels le Lt Arnon fut tué à l'ennemi.

Le 23 juillet, le 1er bataillon occupait les tranchées dans le secteur route de Launois-Bois Martignon. En vue de l'attaque qui devait avoir lieu sur le bois Caduc-Launois, les 2ème et 3ème bataillons, cantonnés à Saint-Jean d'Ormont et à Robache, montèrent également en ligne comme troupes de réserve.

Le temps était épouvantable. Depuis plusieurs jours une petite pluie fine, qui ne cessait de tomber, avait transformé le grès rouge de ce terrain imperméable, en un bourbier fangeux. Chaque trou était une mare; les tranchées s'effondraient, et, n'ayant plus d'écoulement, s'emplissaient d'eau. Il eût été impossible d'attaquer dans de telles conditions. Aussi l'opération fut-elle remise au lendemain. Le 24, il pleuvait toujours ! Les hommes étaient entassés dans les parallèles, la toile de tente sur la tête, courbant l'échine sous cette pluie qui les pénétrait et les glaçait.

La préparation d'artillerie commença cependant. Tous les calibres y prenaient part, depuis les mortiers de 220 jusqu'aux obusiers de 58. Du pic d'Ortomont et du bois des Faîtes, le Boche répondait de toutes ses pièces, et bientôt la cote 627 disparut sous un nuage de fumée. L'ennemi était-il donc averti de notre attaque ? Un 210 écrasa dans Daubard l'entrée d'une sape où s'était réfugiée une demi-section de la 2ème compagnie. On se précipita pour dégager les malheureux. A 18 heures, alerte ! L'ennemi venait de sortir de ses tranchées, face à la ligne Daubard-La Faucheuse, et semblait vouloir nous attaquer. Mais, gêné par notre barrage d'artillerie, il s'empêtra dans ses fils de fer et pataugea dans les trous d'obus, sans arriver à progresser sensiblement. Finalement il dut regagner ses parallèles de départ. Presque aussitôt, de longues colonnes de fumée s'élevèrent le long de notre front. Avec des charges allongées de pétard, nous faisions sauter des brèches dans nos chevaux de frise.

L'attaque fut déclenchée à 18 heures 15. En première ligne se trouvaient le 23ème R. I., le 13ème bataillon de chasseurs cyclistes et des éléments volontaires du 43ème territorial. Le 133ème était en réserve : il occupa sans trop de difficulté les tranchées qui lui étaient assignées et les nettoya, y faisant environ 150 prisonniers, dont 1 officier. Un peloton de la 10ème fut appelé pour boucher un trou qui s'était formé entre la 5ème compagnie du 23ème R. I. et les chasseurs cyclistes, vers les maisons au sud de Launois. A 19 heures 30, la 12ème compagnie fut envoyée à Drogan, et la 11ème au bois Caduc, pour aider à l’organisation de la ligne de défense établie par le commandant Roullet, du 23ème. Le lendemain, le 23ème descendait au repos, et le 3ème bataillon du 133ème renforcé d’une compagnie du 23ème qui n'avait pas pris part à l'attaque et d'une compagnie du 43ème territorial, recevait mission de garder et d'organiser la position conquise.

L’attaque, largement poussée sur Launois et au sud-est de la cote 627, avait complètement réussi. La presque totalité des troupes d'assaut ennemies - près de 800 hommes - n'ayant pas eu le temps de se retirer, tomba entre nos mains. Cette série d'attaques établissait, d'une façon définitive, notre prédominance dans le Ban-de-Sapt. Le Boche était définitivement muselé dans ce secteur, et, sauf des bombardements d'une violence rageuse pour nous empêcher d'organiser la position, il ne tenta aucune réaction après ce dernier combat. C'était l'aveu de son impuissance
.

Pour ce qui est des groupes cyclistes, je pense que Philippe Crozet sera à même de vous renseigner.

Je vous contacte en MP.

Cordialement.

Jean-Louis.

Re: 6è division de cavalerie / 6è groupe cycliste

Publié : sam. nov. 15, 2014 9:28 pm
par pierret
Re Bonsoir

Ci- après quelques vues du cimetière de Saint Jean d-Ormont

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Cordialement.

Jean-Louis

Re: 6è division de cavalerie / 6è groupe cycliste

Publié : lun. nov. 17, 2014 10:53 am
par waziz
Bonjour Jean-Lousi

Merci pour ces récits et les photos !
D'après le livre d'or du 6eme GCC, toute sa section a été anéantie lors de la troisième attaque sur le blockhaus.

Mon aïeul est enterré dans le caveau familial à Auxerre, je vais me renseigner pour vérifier quand il a été rappatrié a priori du cimetière de Saint Jean d-Ormont.

Je vous tiendrai au courant.

Merci encore pour votre précieuse aide.

Axel

Re: 6è division de cavalerie / 6è groupe cycliste

Publié : sam. avr. 11, 2015 8:34 pm
par alexandre
Bonjour ,
Les corps du capitaine Duverney et de certains de ses chasseurs du 53 ème BCA tombés le 26 aout 1914 au col des Raids de Robache, et dont les noms figurent sur la plaque de l'église , ne sont pas inhumés à Saint-Jean-d'Ormont . Le capitaine repose au cimetière de Charrière-Neuve à Chambéry et certains des chasseurs à la nécropole nationale Les Tiges à Saint-Dié.
Bien cordialement,
Alexandre