Merci Joël pour ces précisions sur le 49ème RA de Maurice Sergent.
Mais comme j'ai eu le cas de Clovis Deméocq du même régiment dont la batterie a été détachée au 13ème Corps d'Armée de Clermont-Ferrand, je suis prudent quand je ne connais pas exactement l'unité, ce qui n'est pas le cas du frère de Maurice Sergent, Octave Sergent, que je vais évoquer aujourd'hui.
Il y a cent ans, jour pour jour, le 27 octobre 1918……
Ce 27 octobre 1918, Octave Sergent, né à Frontenay en 1885, reçoit une citation suite aux combats d'avril à octobre 1918: "Excellent sous-officier, très consciencieux au front depuis le début, a dirigé le ravitaillement en munitions du groupe dans des conditions souvent difficiles, en particulier du 25 avril au 10 octobre, où il a su maintenir l'ordre, sous les bombardements, par son calme et son sang-froid, bataille d'entre Aisne et Oise (combats de Chavigny et du Moulin de Laffaux)" : Croix de Guerre
Voici un résumé de l'Historique du Régiment, le 220ème RAC, pour cette période d'avril à novembre 1918:
Le 31 mars 1918, l'artillerie de campagne divisionnaire s'installe dans un ravin, au nord de Quiry-le-Sec.
Le 4 avril, une attaque allemande sur Grivesnes est repoussée.
Le 5, les Français attaquent sans résultat, l'opération avait été montée trop rapidement.
Le 7 avril, les chars d'assaut prennent le parc du château de Grivesnes, qui n'est conservé qu'après trois jours de durs combats.
Le 8 avril 1918, le 220ème RAC relève le 234e RAC dans le secteur de Sourdon (80) et s'installe à Chirmont (80). Secteur très actif, aucune attaque, mais des tirs très intenses d'artillerie.
Le 1er mai 1918, le Régiment quitte la Somme pour débarquer à Revigny dans la Meuse. Après quelques jours de repos, le régiment monte en secteur entre le fort de Souville et les Éparges, où la division relève la 28 division d'infanterie américaine. La période qui s'écoule ensuite se passe en travaux, transformation de secteur, prises de dispositions pour le cas d'une attaque allemande.
Du 11 au 12 août 1918, le 220ème RAC est relevé et embarqué cinq jours après pour la région de Liancourt (60). Il est engagé à partir du 24 août au nord de l'Aisne, dans les opérations où la 59ème division s'empare de Chavigny et Leury (02); ces opérations sont rendues particulièrement dures en raison des vides nombreux causés par la grippe et des harcèlements ennemis.
Et pour cette fin de campagne, il n'y a pas mieux que le livret militaire d'Octave Sergent, récupéré chez une de ses arrières-petites-filles, pour préciser ses lieux de combats:
- Bataille entre Aisne et Oise région de Chavigny 25 août au 03 septembre 1918
- Secteur du Moulin de Laffaux 12 au 27 septembre 1918
- Anizy-le-Château 28 septembre au 14 octobre 1918
- Combats sur la Serre 20 au 27 octobre 1918
- Combats sur la Souche 30 octobre au 04 novembre 1918
- Poursuite de l'ennemi de Laon à Rocroi 05 au 11 novembre 1918
l'Historique du Régiment termine ainsi la campagne d'Octave Sergent:
Pendant ces six journées de poursuite, le 220ème RAC ne s'est laissé arrêter ni par les chemins défoncés par les pluies et coupés par des entonnoirs de mines, ni par la destruction des ponts: le Thon est franchi à gué, avec de l'eau jusqu'au dos des chevaux.
Après l'armistice, le régiment est cantonné à Aulnois-sous-Laon, où, laissant le canon pour la charrue et les outils de travail, les canonniers remettent en état les maisons et les toitures, réparent les machines agricoles, labourent et fument les champs après les avoir débarrassés des obus et grenades qui les encombrent.
Le 10 décembre 1918, le 220ème régiment d'artillerie de campagne quitte Aulnois-sous-Laon redevenu actif et plein de vie. Il se dirige par étapes sur Saint-Avold (Lorraine) qu'il atteint le 09 janvier 1919, après avoir traversé Reims et Châlons et fait 25 étapes par un temps épouvantable.
Le 31 janvier 1919, le 220ème Régiment d'Artillerie de Campagne est dissout.
Octave Sergent est démobilisé le 14 mars 1919 et reprend l'activité de la forge qu'il exploite à Frontenay-sur-Dive.
Après avoir perdu son unique fils Adrien en novembre 1967, Octave Sergent meurt le 03 octobre 1968 à Frontenay-sur-Dive où il est inhumé dans le cimetière communal.