Re: Un cas bizarre
Publié : ven. juin 27, 2014 11:31 am
Toujours dans le cadre du recensement des soldats Morts Pour la France en Loir-et-Cher, nous sommes tombés sur un cas très bizarre, qui ne nécessite pas de recherches à proprement parler mais sur lequel je souhaiterais avoir vos avis éclairés.
Voici les faits : sur le monument aux morts de Fontaines-en-Sologne, dans la liste des noms, apparaît celui d'Emile BESCOT, patronyme qui, d'emblée, ne fait pas très "local". Sa fiche sur Mémoire des Hommes le fait naître à Bracieux (tout près de Fontaines), idem pour son registre matricule à Blois. A Bracieux, dans l'état civil, rien à cette date. Dans le livre d'or de Fontaines, rien non plus. Nous l'avons donc mis de côté pour de plus amples recherches.
Quelques temps plus tard, il est réapparu dans la liste des MPF de Saint-Loup, assez loin de là, sur les bords du Cher. Cette fois, sur le livre d'or de la commune, figurait son véritable lieu de naissance : Paris (sans précision d'arrondissement). Il n'était donc pas difficile de supputer qu'il s'agissait d'un enfant des Hospices de la Seine confié à différentes familles du Loir-et-Cher (un véritable business à cette époque, notamment pour les familles pauvres de Sologne). Quelqu'un s'est chargé d'explorer systématiquement les tables décennales parisiennes et a fini par le retrouver, à la date indiquée, dans le Xe arrondissement. Comme nous l'avions supposé, il s'agissait bien d'un enfant naturel, reconnu par sa mère à St Denis deux ou trois mois plus tard. Sauf qu'un os de taille figurait en marge de cet acte de naissance : une mention de décès en... 1948 à Igny (91) !
Ma partenaire parisienne, qui habite précisément dans cette ville, s'est fait un plaisir de se transporter dans la mairie de sa commune pour jeter un œil à l'acte correspondant : Emile Bescot est bel et bien mort à Igny en 1948 et, parmi les témoins, figure d'ailleurs sa fille, née au début des années 20.
Quelque peu perplexes, nous avons alors décidé de chercher un éventuel dossier d'enfant assisté... et nous l'avons trouvé. Emile BESCOT né le 20/05/1893 à Paris Xe, a été abandonné par sa mère à l'âge de cinq ans et confié ensuite... à diverses familles nourricières en Sologne. Nous n'avons donc pas fait d'erreur concernant la personne inscrite sur les monuments de Fontaines-en-Sologne et de Saint-Loup, d'autant qu'à sa "mort" réelle ou supposée, l'État a récupéré le maigre pécule amassé sur son livret.
Mais alors quid de la personne décédée à Igny en 1948 ? Nous n'avons pas trop creusé le sujet, en cherchant des descendants par exemple, la chose nous paraissant un peu délicate à traiter. Mais nous avons émis deux hypothèses :
- Hypothèse 1 : une usurpation d'identité. Quelqu'un, connaissant ce soldat et souhaitant échapper à... quoi ?, a pris son identité pour couler des jours paisibles en région parisienne jusqu'à la fin de sa vie.
- Hypothèse 2 : Emile BESCOT n'est pas mort à la guerre. Il a échangé sa plaque avec celle d'un autre afin de se faire passer pour mort et échapper ainsi aux horreurs du front. Ou à d'autres choses indéterminées (sa fiche matricule ne mentionne rien de spécial).
L'hypothèse 2 semble peut-être plus plausible dans la mesure où usurper l'identité d'un soldat Mort Pour la France ne semble pas très futé (remarque d'un ami). Par ailleurs, il aurait fallu que l'usurpateur soit quand même très bien informé quant aux origines de ce soldat issu des hospices qui, visiblement, au moment de son service militaire en tout cas, n'a pas su indiquer précisément où il était né. La fiche matricule indique qu'il a été blessé en avant de Verdun "sans autres précisions" le 24 octobre 1916 et qu'il est décédé le 2 novembre sans indication de lieu, la fiche de Mémoire des Hommes qu'il a été "mortellement blessé" au fort de Vaux. Il aurait été inhumé à Osche, dans la Meuse.
Qu'en pensez-vous ? Existe-t-il d'autres cas similaires ?
Voici les faits : sur le monument aux morts de Fontaines-en-Sologne, dans la liste des noms, apparaît celui d'Emile BESCOT, patronyme qui, d'emblée, ne fait pas très "local". Sa fiche sur Mémoire des Hommes le fait naître à Bracieux (tout près de Fontaines), idem pour son registre matricule à Blois. A Bracieux, dans l'état civil, rien à cette date. Dans le livre d'or de Fontaines, rien non plus. Nous l'avons donc mis de côté pour de plus amples recherches.
Quelques temps plus tard, il est réapparu dans la liste des MPF de Saint-Loup, assez loin de là, sur les bords du Cher. Cette fois, sur le livre d'or de la commune, figurait son véritable lieu de naissance : Paris (sans précision d'arrondissement). Il n'était donc pas difficile de supputer qu'il s'agissait d'un enfant des Hospices de la Seine confié à différentes familles du Loir-et-Cher (un véritable business à cette époque, notamment pour les familles pauvres de Sologne). Quelqu'un s'est chargé d'explorer systématiquement les tables décennales parisiennes et a fini par le retrouver, à la date indiquée, dans le Xe arrondissement. Comme nous l'avions supposé, il s'agissait bien d'un enfant naturel, reconnu par sa mère à St Denis deux ou trois mois plus tard. Sauf qu'un os de taille figurait en marge de cet acte de naissance : une mention de décès en... 1948 à Igny (91) !
Ma partenaire parisienne, qui habite précisément dans cette ville, s'est fait un plaisir de se transporter dans la mairie de sa commune pour jeter un œil à l'acte correspondant : Emile Bescot est bel et bien mort à Igny en 1948 et, parmi les témoins, figure d'ailleurs sa fille, née au début des années 20.
Quelque peu perplexes, nous avons alors décidé de chercher un éventuel dossier d'enfant assisté... et nous l'avons trouvé. Emile BESCOT né le 20/05/1893 à Paris Xe, a été abandonné par sa mère à l'âge de cinq ans et confié ensuite... à diverses familles nourricières en Sologne. Nous n'avons donc pas fait d'erreur concernant la personne inscrite sur les monuments de Fontaines-en-Sologne et de Saint-Loup, d'autant qu'à sa "mort" réelle ou supposée, l'État a récupéré le maigre pécule amassé sur son livret.
Mais alors quid de la personne décédée à Igny en 1948 ? Nous n'avons pas trop creusé le sujet, en cherchant des descendants par exemple, la chose nous paraissant un peu délicate à traiter. Mais nous avons émis deux hypothèses :
- Hypothèse 1 : une usurpation d'identité. Quelqu'un, connaissant ce soldat et souhaitant échapper à... quoi ?, a pris son identité pour couler des jours paisibles en région parisienne jusqu'à la fin de sa vie.
- Hypothèse 2 : Emile BESCOT n'est pas mort à la guerre. Il a échangé sa plaque avec celle d'un autre afin de se faire passer pour mort et échapper ainsi aux horreurs du front. Ou à d'autres choses indéterminées (sa fiche matricule ne mentionne rien de spécial).
L'hypothèse 2 semble peut-être plus plausible dans la mesure où usurper l'identité d'un soldat Mort Pour la France ne semble pas très futé (remarque d'un ami). Par ailleurs, il aurait fallu que l'usurpateur soit quand même très bien informé quant aux origines de ce soldat issu des hospices qui, visiblement, au moment de son service militaire en tout cas, n'a pas su indiquer précisément où il était né. La fiche matricule indique qu'il a été blessé en avant de Verdun "sans autres précisions" le 24 octobre 1916 et qu'il est décédé le 2 novembre sans indication de lieu, la fiche de Mémoire des Hommes qu'il a été "mortellement blessé" au fort de Vaux. Il aurait été inhumé à Osche, dans la Meuse.
Qu'en pensez-vous ? Existe-t-il d'autres cas similaires ?