Forum PAGES 14-18

Bonjour à tous.
En pleine lecture du témoignage (cependant arrangé) de Marcel Guénot, plusieurs parties laissent une impression assez dérangeantes.
Pages 199-200, le sergent Guénot est chargé par le lieutenant commandant la 10e compagnie du 44e RI de retrouver un déserteur du côté des Cavaliers de Courcy en avril-mai 1917. Il s'agissait du soldat Petit, ancien soldat du génie, passé dans l'infanterie par mesure disciplinaire. Retrouvé dans une sape abandonné, le soldat Petit est amené par Guénot à son lieutenant, il y un pugilat et le lieutenant abat le soldat Petit avec son 92... Guénot estime qu'il l'a mérité et que ce soldat aurait été enterré avec un écriteau : "ici repose un lâche" (p. 202). Que penser de ce témoignage ? Quel était le nom de ce lieutenant (cela doit être facile de le retrouver pour un spécialiste de ce régiment.
Ce témoignage me pose problème car des noms de tués, cités dans ce livre, ne figurent pas dans MDH... Comment distinguer le vrai du faux ? Guénot insiste souvent sur les disciplinaires constituant sa demi-section ce qui laisse de ces souvenirs, un ressentiment assez partagé.

Le Sang de la liberté, Marcel Guénot (60e & 44e RI), éditions Cheminements, 2005, 20 €

Autre idée, cela serait utile de faire une liste de personne-ressource (très modestement biensûr) par régiment dans le genre :
74e RI : Stéphan, 99e et 216e RI : Hervé....

A bientôt


Hervé

Salut Hervé,

Je partage également tes sentiments vis à vis de ce témoignage. Je précise cependant que je n'en ai pas encore terminé la lecture.

Le répères chronologiques sont assez flous, même si l'on arrive tout de même à situer les évènements.

Je n'ai pas en tête la date des premières dotations en casques Adrian, mais à ce sujet, j'ai relevé une bizarrerie qui m'a alerté et incité à prendre un peu de recul sur ce que je lisais.

Guénot, alors au dépôt (printemps 1915, sans plus de précision) relate qu'il est appelé à constituer un renfort pour le 156e R.I. (ce sera en fait un faux départ). A cet effet, un nouvel équipement lui est remis en même temps que le casque Adrian. Or, si j'ai bien lu, il situe cette action avant l'arrivée de la classe 16, soit avant le mois d'avril 1915. De mémoire, il me semble que le casque est arrivé plutôt (ou plus tard, comme on veut ! ) vers l'été 15, non ? (p. 96-97)

Guenot se serait-il mélangé les pinceaux ou est-ce moi ?

Sinon, plus généralement, on peut se risquer à penser que ce témoignage ne restera peut-être pas dans les annales du genre... Personnellement, j'y ai tout de même relevé quelques infos intéressantes sur les périodes au dépôt et à l'instruction.

Amicalement,

Stéphan

Bonjour,
Ce témoignage m'intéresse beaucoup car j'en parle dans mon livre "La guerre des tranchées" p361, qui vient de sortir chez Imago, sans avoir les détails qui sont donnés dans le livre du 60e . Il s'agit en fait du soldat Petitfrère tué le 28 mai 1917. Vous trouverez sa fiche dans MDH. Pour ce qui est de la mention "mort en lache" j'en doute elle est soubent citée dans les exécutions.
Cordialement
Denis Rolland

Guenot se serait-il mélangé les pinceaux ou est-ce moi ?


C'est Guenot : les premières fabrications sortent des usines Japy en Septembre 1915.
louis Kuhiv (contremaître) réinvente la Bourguignotte du moyen âge et Adrian en fit fabriquer aussitot 300 000 en quelques semaines.



Cordialement.
Sous intendant JPierre.

Bonjour à tous

Merci Denis.
Cela pose aussi la question des exécutions sommaires sur le front, voir l'affaire Santerre (Bulletin de la ligue des droits de l'homme), un soldat exécuté par un officier pour avoir fait du bruit en se réchauffant les pieds fin 1914, ou la scène à laquelle a assisté Honoré Coudray (voir son témoignage) dans la Somme en 1916, deux officiers auraient exécuté un chasseur du 11e BCA car il été suspecté de vol sur un officier tué...
Reste aussi la criminalité au front, j'avais lu des rapports décrivant un sergent contraint d'abattre un de ses hommes, ivre et menaçant des collègues avec sa baïonnette. Les désertions et les itinéraires des déserteurs (que deviennent-ils une fois passés à l'acte ?) Certains soldats se cachaient pendant des mois dans la zone tampon entre les 1ères lignes et l'arrière, j'essaye de ma rappeler ce témoignage ou un soldat rencontrait des territoriaux, livrés à eux-mêmes, dans l'arrière immédiat du côté de Reims vers Sept-Saulx....

Un peu comme les "rats de la Nam-Youn" en 1954 à DBP, des soldats sans chef, vivant dans des sapes, se nourrissant de ravitaillement dérobé et attendant la fin des combats...

A bientôt

Hervé

Bonjour à tous,

Pour ceux qui s'intéressent au 44e RI, voici le bulletin trimestriel de l'Amicale générale des anciens combattants du 44e Régt d'infanterie et du 244e Régt. d'infanterie. Les volumes proposés par Gallica vont de 1936 à 1939.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32691956w/date


Sur la page suivante, vous trouverez un récit relatant la mort du caporal Peugeot, par le caporal GENOUDET, intitulé Fin juillet 1914 :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7 ... /f17.image

Cordialement
Yves

bonjour,

Merci Yv' !

Cordialement,

Stéphanie