Re: Décès d'un des derniers Poilus.
Publié : dim. oct. 09, 2005 12:35 am
Bonjour à tous,
Voici l'article paru dans les DNA ce samedi, concernant le décès d'Alexis Tendil :
Alexis Tendil est décédé à l'âge de 109 ans en Ardèche. En octobre 1918, il avait intercepté un message du chancelier du Reich informant le pape de la capitulation imminente de l'Allemagne.
Né le 16 août 1896 au Teil (Ardèche), Alexis Tendil est un brillant élève de l'école de la République. A tel point que, son certificat d'études passé, l'instituteur insiste auprès de ses parents pour qu'il poursuive sa scolarité. Mais ceux-ci préfèrent qu'il apprenne un métier et il deviendra électricien.
A la déclaration de guerre en 1914, l'armée ne veut tout d'abord pas de lui, le jugeant « trop mince ». « Au village, on commençait à "rouspéter" (...) ça a été le tollé général, j'étais "pistonné" (...) alors je suis parti la troisième fois », en janvier 1917, racontait-il. Affecté au 7e régiment du Génie d'Avignon, il se rend sur le champ de bataille. Première étape : Epinal. « Il passe un militaire qui dit : "il n'y a pas un électricien dans le coin ?", se souvenait-il. J'ai dit : "Si, moi" ».
« Comme fous » Le jeune soldat va alors à Paris, à l'Ecole militaire.
« Là, on m'a appris le morse et on faisait des cours d'électricité pour nous changer un peu. En électricité, j'étais pas le premier (...) mais en morse, alors là... je l'étais toujours », affirmait-il.
Sa formation terminée, Alexis Tendil est envoyé au front, près du funeste chemin des Dames. « Notre rôle, c'était de capter les messages allemands pour savoir ce qu'ils disaient. Alors, on envoyait ça à l'état-major et ils les classaient ».
Avec ses quatre camarades, il reste parfois des heures à écouter le moindre « ta ti ta ti ta ta ». Début octobre 1918, il intercepte un message, une dizaine de lignes en allemand, qu'il ne comprend pas.
Revenu de l'état-major, l'estafette lui dit : « Je ne sais pas ce que tu as pris mais quand les officiers ont découvert ton message, ils sont devenus comme fous », racontait le vieil homme au journal Libération en 2001, pas peu fier de souligner que « ça (avait) évité des milliers de morts, ce message ».
Le message provient du prince Max de Bade, nouveau chancelier du Reich, et informe le pape Benoît XV de la prochaine capitulation de l'Allemagne. L'armée française, qui avait prévu une offensive massive, annule tout. Après l'armistice, Alexis Tendil poursuit son métier d'électricien avant de rentrer en 1945 aux houillères de Molières-sur-Cèze (Gard). Il prend sa retraite en 1960.
Ces derniers temps, il avait eu la douleur de perdre sa femme, qui lui avait donné un fils. Il habitait toujours chez lui, à Saint-Genest-de-Beauzon (Ardèche), et recevait souvent la visite de ses deux petits-enfants.
Hospitalisé après une chute, Alexis Tendil est décédé mercredi aux Vans (Ardèche). Il ne reste plus que sept survivants de la Grande Guerre en France, tous âgés de plus de 105 ans.
Cordialemement
Daniel
Voici l'article paru dans les DNA ce samedi, concernant le décès d'Alexis Tendil :
Alexis Tendil est décédé à l'âge de 109 ans en Ardèche. En octobre 1918, il avait intercepté un message du chancelier du Reich informant le pape de la capitulation imminente de l'Allemagne.
Né le 16 août 1896 au Teil (Ardèche), Alexis Tendil est un brillant élève de l'école de la République. A tel point que, son certificat d'études passé, l'instituteur insiste auprès de ses parents pour qu'il poursuive sa scolarité. Mais ceux-ci préfèrent qu'il apprenne un métier et il deviendra électricien.
A la déclaration de guerre en 1914, l'armée ne veut tout d'abord pas de lui, le jugeant « trop mince ». « Au village, on commençait à "rouspéter" (...) ça a été le tollé général, j'étais "pistonné" (...) alors je suis parti la troisième fois », en janvier 1917, racontait-il. Affecté au 7e régiment du Génie d'Avignon, il se rend sur le champ de bataille. Première étape : Epinal. « Il passe un militaire qui dit : "il n'y a pas un électricien dans le coin ?", se souvenait-il. J'ai dit : "Si, moi" ».
« Comme fous » Le jeune soldat va alors à Paris, à l'Ecole militaire.
« Là, on m'a appris le morse et on faisait des cours d'électricité pour nous changer un peu. En électricité, j'étais pas le premier (...) mais en morse, alors là... je l'étais toujours », affirmait-il.
Sa formation terminée, Alexis Tendil est envoyé au front, près du funeste chemin des Dames. « Notre rôle, c'était de capter les messages allemands pour savoir ce qu'ils disaient. Alors, on envoyait ça à l'état-major et ils les classaient ».
Avec ses quatre camarades, il reste parfois des heures à écouter le moindre « ta ti ta ti ta ta ». Début octobre 1918, il intercepte un message, une dizaine de lignes en allemand, qu'il ne comprend pas.
Revenu de l'état-major, l'estafette lui dit : « Je ne sais pas ce que tu as pris mais quand les officiers ont découvert ton message, ils sont devenus comme fous », racontait le vieil homme au journal Libération en 2001, pas peu fier de souligner que « ça (avait) évité des milliers de morts, ce message ».
Le message provient du prince Max de Bade, nouveau chancelier du Reich, et informe le pape Benoît XV de la prochaine capitulation de l'Allemagne. L'armée française, qui avait prévu une offensive massive, annule tout. Après l'armistice, Alexis Tendil poursuit son métier d'électricien avant de rentrer en 1945 aux houillères de Molières-sur-Cèze (Gard). Il prend sa retraite en 1960.
Ces derniers temps, il avait eu la douleur de perdre sa femme, qui lui avait donné un fils. Il habitait toujours chez lui, à Saint-Genest-de-Beauzon (Ardèche), et recevait souvent la visite de ses deux petits-enfants.
Hospitalisé après une chute, Alexis Tendil est décédé mercredi aux Vans (Ardèche). Il ne reste plus que sept survivants de la Grande Guerre en France, tous âgés de plus de 105 ans.
Cordialemement
Daniel