LE GUINER François , Aspirant à 18 ans

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marpie
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Re: LE GUINER François , Aspirant à 18 ans

Message par marpie »

Bonsoir à tous ,

Par quelle procédure , ce jeune héros breton a obtenu ce grade ?
Connaissez vous d'autres exemples ?

[img]mesimages/6916/LEGUINER.jpg[/

Bien amicalement
Marpie
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Re: LE GUINER François , Aspirant à 18 ans

Message par marpie »

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Francine Laude
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Re: LE GUINER François , Aspirant à 18 ans

Message par Francine Laude »

Bonjour Marpie,
bonjour à tous,

voici quelques détails concernant LE GUINER François Pierre né 03/05/1898 Ploujean

Transcription de décès, A.M. Quimper 2 MI 148 vue 90/604

fils de François Gilles Marie et Isabelle Olive LAURENT (domiciliés Quimper)
14ème Cie, décoré de la Croix de Guerre
tué à 6 heures du soir sur le champ de bataille
dernier domicile Quimper


Historique du 118ème RI ( Lt. Seguin)

François Le Guiner était l’un des meilleurs élèves de seconde du lycée de Quimper, lorsque dans la nuit du 25 au 26 janvier 1915,
il partit à l’insu de ses parents dans l’intention de gagner le front.
Ne voulant pas être reconnu, ni arrêté par personne, il se rend à pied jusqu’à Rosporden
et se glisse dans le train venant de Quimper qui emmène un renfort destiné au 118ème.

Garçon énergique et des plus robustes, la pratique assidue des sports avait fait de lui un véritable athlète.
N’ayant pas encore l’âge révolu pour s’engager (il n’avait alors que 16 ans ½), il voyait avec dépit ses camarades partir l’un après l’autre.
Animé du plus ardent patriotisme, il voulait faire comme eux et suivre l’exemple de son père qui, engagé volontaire à 50 ans,
servait déjà comme adjudant d’un régiment d’artillerie.

Arrivé sur le front, on refuse tout d’abord de le garder en raison de son jeune âge, mais il insiste tant et tellement que les chefs
se laissent convaincre et il est incorporé à la 6ème compagnie, après autorisation du général commandant le XIème corps d’armée.

Le 118ème tenait à cette époque les tranchées boueuses de La Boisselle, sous la menace perpétuelle des engins,
en attaques continuelles pour la possession d’un lopin de terre. Dure épreuve où le caractère français a fait valoir sa ténacité ;
gloire des bretons qui, malgré le désavantage de la position, les souffrances et les pertes cruelles, ont su conserver intégralement
le sol qu’ils avaient payé chèrement de leur sang, faisant preuve d’un magnifique esprit de sacrifice et d’attachement au devoir.

Dans les premiers jours de février, Le Guiner, qui avait été tout d’abord affecté au service des cuisines,
réclame de son commandement de compagnie la faveur de monter à la tranchée.
Il était venu au front, disait-il, pour faire le coup de feu et non pas exercer les fonctions de cuistot.
Satisfaction lui est donnée, et quelque temps après il est versé à la 1ère section de la 6ème compagnie.

Très intelligent, d’un esprit vif et décidé, Le Guiner avite fait de se mettre au courant de son nouveau métier.
Il refuse les ménagements dont il est l’objet, prétendant bien partager les dangers que courrent journellement ses camarades.

En mars 1915, au cours d’une inspection du général de Castenau, le lieutenant commandant la 6ème compagnie présente son plus jeune troupier
au commandant de la Iième armée. Celui-ci très satisfait des renseignements qui lui sont fournis, donne l’ordre de le nommer, le soir même,
soldat de 1ère classe. Le Guiner, très sensible à cette marque d’estime, promet de faire mieux encore à l’avenir.
Il tient parole, et à partir de cette date, est volontaire pour les missions les plus périlleuses.

Nommé caporal en avril 1915, il en impose de suite à ses hommes par son énergie et son courage,
et lorsqu’il atteint 17 ans, il contracte alors un engagement volontaire pour la durée de la guerre.

Pendant tout l’été de 1915, le caporal Le Guiner continue à donner à ses chefs entière satisfaction ;
il fait les marches longues et pénibles que le régiment exécute au mois d’août pour se rendre de la Somme en Champagne.
Ses camarades l’admirent pour son entrain et sa belle humeur.

Vers le milieu de septembre 1915, alors que le 118ème occupait les tranchées devant Mesnil-les-Hurlus, il est blessé au pied, par éclat de grenade.
A son commandant de compagnie, auprès duquel il est transporté, il manifeste son regret de ne pouvoir prendre part aux attaques prochaines.
Dès sa guérison, il suit les cours d’élèves officier et il est nommé à la 2ème compagnie de mitrailleuses.

Sous Vaux en octobre 1916, sa belle conduite lui vaut la Croix de guerre avec la citation suivante, à l’ordre du régiment :
« Blessé en Champagne, a toujours été digne de tous les éloges ; s’est particulièrement distingué devant Vaux,
pendant la période du 25 octobre au 5 novembre 1916. »


En novembre et décembre 1916, Le Guiner est avec son unité dans les secteurs de Damloup et Moulainville,
où il devient un auxilliaire des plus précieux pour son commandant de compagnie, qui apprécie ses brillantes qualités militaires.

En janvier et février 1917, le régiment très éprouvé est au repos dans les environs de Meaux.
Le Guiner se dépense sans compter pour parfaire l’instruction du nouveau personnel de sa section de mitrailleuses
et en faire une unité d’élite. Elle est tout à fait au point lorsqu’elle monte à Laffaux, fin mars 1917 ;
le jeune aspirant se prodigue partout et se distingue comme volontaire au cours de plusieurs reconnaissances dangereuses.

Le 7 avril, il part à la tête de ses mitrailleuses, à l’attaque de la position formidablement défendue.
Au début de l’action, ses deux mitrailleuses sont détruites. Un tir de barrage ayant isolé sa section décimée,
les allemands sortent en grand nombre de leurs tranchées, cernent la petite troupe et la somment de se rendre.
Pour toute réponse, Le Guiner ramasse un fusil et tire jusqu’au moment où il succombe, mortellement frappé.

« Sa mort nous consterne tous, officiers et solats » , écrivait son capitaine ....
c’était une belle âme qui disparaissait et chacun de nous en avait conscience.

Cité à l’ordre de l’armée n° 458, le 19 avril 1917, pour cette belle conduite à l’attaque de Laffaux, Le Guiner était, par décision du 18 juillet 1919 ,
nommé dans l’ordre de la Légion d’Honneur, au grade de chevalier, avec une citation des plus élogieuses.

Venu au front à l’âge de 16 ans avec un renfort du régiment, a refusé de se laisser renvoyer dans sa famille.
S’est fait incorporer et envoyer en ligne avant même de pouvoir contracter un engagement volontaire.
D’un courage eet d’une bravoure remarquable, a conquis rapidement les galons d’aspirant, et s’est distingué dans de nombreuses reconnaissances
et missions périlleuses. Le 7 avril 1917 , au combat de Laffaux, a vaillemment enlevé sa section à l’assaut.
Son unité décimée, ses mitrailleuses détruites, il a continué à faire héroïquement le coup de feu avec ses hommes,
les entraînant encore jusqu’au moment où il est tombé mortellement frappé.
Mort au champ d’honneur à 18 ans, avant l’incorporation de sa classe et au moment où il était proposé pour officier.
Une blessure, deux citations.


Au rapport du 8 août 1919, le colonel Dizot, commandant le 118ème écrivait :
« Tous les officiers et militaires du 118ème éprouvent la même fierté que le colonel en apprenant l’hommage rendu
à la mémoire de l’un de leurs plus vaillants camarades tombé au champ d’honneur.
Le Guiner est une des plus belles figures de notre épopée ; il sut être un grand soldat, alors que par l’âge, il n’était qu’un enfant ;
il honore grandement son pays et le régiment dans lequel il a servi avec fidélité et l’esprit le plus complet de sacrifice.
Son souvenir restrera vivace au 118ème.Il mérite bien d’être donné en exemple aux générations futures. »



« Le Progrès du Finistère» 2/12/1916 et milieu (ou fin) 1917
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« SGA» / Fiche MdH
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Amicalement
Francine

édition
Transcription des actes de naissances et mariages du cercle généalogique du Finistère


- né sous le patronyme LAURENT le 03/05/1898 au 8 rue de Plougasnou, Troudousten à Ploujean fils de LAURENT Isabelle Olive couturière
- dans l'acte de mariage le 25/09/1901 à Morlaix de LE GUINER François Gilles Marie, juge de paix du canton du Faou et de LAURENT Isabelle Olive,
mentions marginales :
[...] les dits époux nous ont déclaré qu'il est né d'eux [...] à Ploujean le 3/05/1898 LAURENT François Pierre, qu'ils reconnaissent et légitiment.

Francine
marpie
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Re: LE GUINER François , Aspirant à 18 ans

Message par marpie »

Bonjour Francine , Bonjour à tous

Merci Francine pour cette biographie
Bien amicalement
Marpie
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michelstl
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Re: LE GUINER François , Aspirant à 18 ans

Message par michelstl »

Bonjour
Sa fiche matricule au registre Quimper 1918 (classe 1916) n'est pas 100 ,mais 2008, vue 12
https://recherche.archives.finistere.fr ... 7_0779.jpg

LeGuiner.jpg
LeGuiner.jpg (106.09 Kio) Consulté 380 fois
1915-05-05 EV au 118e RI, soldat 2e cl
1915-05-06 Caporal, aux armées
1915-09-20 Blessé / Évacué du front /
1915-12-03 arrive au dépôt
1916-04-22 Admis comme élève aspirant
1916-05-18 au 1916-09-09 En subsistance au centre de Joinville
1916-04-10 Sergent
1916-09-10 Aspirant / aux armées
1917-04-02 décédé MPLF à la bataille de Laffaux
Salutations
Michel
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