Forum PAGES 14-18

Bonjour tout le monde,

j'ai quelques questions qui me turlupinent, peut-être pouvez-vous m'aider:

J'aimerai avoir des infos sur les Alsaciens Lorrains au début du conflit.
Je pense savoir qu'ils étaient allemands, et pour éviter quelques fraternisations, nombreux (ou tous) ont été envoyés sur le front de l'Est.

Mes questions :
Un alsacien portant l'uniforme allemand, puis capturé par les français ou désertant l'armée allemande pour rejoindre l'armée française, sera-t-il réintégré dans l'armée française ou enfermé dans un camp de prisonnier ?

Quelques-uns (beaucoup ?) ont rejoint l'armée française juste avant le début des hostilités.
Change-t-on leurs identités pour éviter qu'ils ne soient passés par les armes en cas de capture par les allemands ? (ou que leurs familles n'est à subir des représailles)
Si on change leurs identités:
- Où peut-on trouver la trace de leurs doubles "identités" (nom réel, nom d'emprunt)
- Dans les J.M.O. quels noms apparaitront (identités réelles ou nom d'emprunt)
- D'ailleurs leurs cadres connaissent-ils leurs vrais identités ?
- Font-ils l'objet d'une "surveillance" particulière ou d'un "traitement" particulier (affectation, ...)
- En cas de décès, sous quelle identité est-il inhumé (en cours de conflit, et peut-être après-guerre)
- Comment retrouve-t-il son identité réelle en cas de démobilisation (blessure, fin de conflit, ...)
- Garde-t-il son identité d'emprunt après-guerre ?
- En cas de décoration, quel est le nom du récipiendaire ?

Enfin, vous voyez, on m'a posé une question. Elle me taraude et lève énormément d'interrogation,

Un grand merci si vous avez des réponses

Cordialement

Yvan

Bonjour,
les Alsaciens-Lorrains sujets de l'empitre allemand étaient soumis aux obligations militaires comme tous les Allemands.

Pour rejoindre les Français durant la guerre : la désertion, avec les risques que cela comporte (peine de mort du côté allemand).
Prisonniers, les ALsaciens lorrains dont on était sûr de leur loyauté (on les interrogeait) et après avoir été séparés des Allemands étaient dirigés vers des camps d'internement spéciaux : ST Rambert dans la Loire, Monistrol et Lourdes.
Dans ces camps on leur proposait uin engagement dans l'armée française, avec une affectation aux colonies ou s'ils le désiraient avec un engagement en France.
dans le cas où ils avaient fui les provinces annexées pour s'engager en France, ils avaient un nom d'emprunt, que l'on peut voir sur les fiches MPF.

Effectivement, les Allemands les dirigeaient en priorité vers les fronts de l'Est car ils avaient à leur égard une confiance limitée.
Mais en 1918, beaucoup de régiments allemnands sont revenus en France après la fin de la guerre en Russie.
Beaucoup d'AL n'eurent alors qu'une idée, celle de se faire prendre par les alliés pour quitter un uniforme qu'ils ne désiraient pas. C'était une opération délicate d'autant que certains parlaient des fois mal le français.

Pour le reste de vos questions, leur nom d'emprunty doit apparaître dans les JMO, je pense. Après guerre tout le monde retrove son nom d'origine, avec des complications parfois avec la réintégration à la nationalité française, mais cela c'est une autre histoire.

Pour la petite histoire, un de mes arrière grand-pères a reçu dans les années 20 la croix du combattant française au titre de sa participation au conflit dans le 377e régiment...allemand

Cordialement
P. Lamy

Bonjour,

Et pour les noms d'emprunt, vous pouvez aussi relire cette discussion :

pages1418/forum-pages-histoire/engage-a ... 0562_1.htm

Cordialement Jean Michel

Vraiment, un grand merci pour vos réponses.
Le sujet est passionnant, j'aurai très certainement encore des questions...

Mais auparavant, il me faut étudier la discussion sur les noms d'emprunts...

Merci pour vos informations, précises et pertinentes.

Cordialement

Yvan

Bonjour
"C'était une opération délicate d'autant que certains parlaient des fois mal le français". La majorite des alsaciens ne parlaient pas le français à cette époque d'autant plus qu'ils ne le parlaient déja pas sous le second empire. C'est d'ailleurs une erreur de croire que le français était interdit dans le reichland Elsass Lothringen, la pratique du francais n'a été interdite qu'à la déclaration de guerre.
Le français était surtout parlé dans la bourgeoisie qui envoyait d'ailleurs ses enfants en France pour le pratiquer, une de mes tantes fut ainsi envoyée à Reims avant guerre.
Les alsaciens étaient nombreux sur le front de l'ouest au début du conflit ce n'est qu'ensuite qu'ils furent envoyés sur le front russe, et effectivement en 18 ils revinrent souvent sur le front occidental pour les dernières offensives.
Les anciens combattant reçurent la croix du combattant dans les années 20 ainsi que pour ceux qui avaient été blessés l'insigne des blessés, il s'agissait "d'intégrer" les alsaciens mosellans qui a cette période commençaient (du fait des erreurs psychologiques du gouvernement fraçais) à loucher (pour une petite minorité) du coté de l'Allemagne. le temps passé sous les drapeaux allemands comptaient en campagne au même titre que pour les français de "l'intérieur" qui servaient dans l'armée française, toutefois pour les blessés les pensions d'invalidité si elles étaient attribuées par les commissions françaises des ACVG devaient être validées par les autorités allemandes les ACVG payaient la pension qui était ensuite réclamée à l'Allemagne.

Bonjour,
et voici la carte de combattant datant de 1935
Cordialement
Pierre

rebonjour,
la carte n'est pas passée
la voici
Cordialement
Pierre

Bonjour,
pour ce qui concerne la Lorraine annexée, avant 1914 le Français était pratiqué à l'école à raison de 5 heures par semaine dans les premiers niveaux de classes et pour finir à deux heures hedomadaires dans les classes supérieures, ceci pour la partie romane de la Moselle, c'est à dire ou la "Muttersprache" (langue maternelle) était d'origine française ou issue du patois roman. Ailleurs, dans le zones frontalières où régnaient le "platt" ou le francique, l'Allemand était de facto considéré comme langue principale par l'autorité allemande. La ligne de démarcation entre la zone de parler français et parler d'origine germagnique suivait une courbe ondulante partant du Nord ouest du département et s'achevant dans le pays de Dabo, à la limite de l'Alsace.
Evidemment, dans les familles de la zone romane, le Français était d'usage courant, de même que le patois lorrain. La première annexion de la Moselle même si elle a contribué à augmenter l'influence de l'Empire sur les sujets Lorrains, n'a jamais eu le caractère répressif aussi marqué qu'on connu les AL avec le nazisme. De plus, cette annexion a fait profiter la région de la croissance économique du Reich, et les nombreux militaires formaient une clientèle de choix pour les nombreux commerçants et agriculteurs locaux.
Après la guerre, de nombreux documents administratifs restèrent bilingues.
Cordialement
P. Lamy

Bonsoir,

Juste un petit commentaire : dans le département de la Moselle et en Alsace, sur les monuments aux morts il est noté : A NOS MORTS.

Alain

Bonjour,
Avant 1914 aussi en Alsace il y avait des zones où ne se parlait quasiment que le Français, notamment la vallée de la Bruche (pour cette aire les allemands avient même envisagé une rétrocession à la france) de même une partie de la vallée de Sainte Marie aux Mines (qui était partagée autrefois entre les ducs de Lorraine et les seigneurs de Ribeaupierre) ainsi que dans le pays welsh
L'usage de l'allemand pour les documents officielsa perduré car dans les années 60 de nombreuses personn es agées ne comprenaient pas le francais et je me rappelle les affiches des referendums pour l'election du poresident de la republique au suffrage universel et poiur l'indépendance de l'algerie elles etient doubles en français et en allemand Les DNA éditent en francais et en allemand, car l'alsacien ne "s'écrit pas" c'est normalement une langue parlée d'ou l'utilisationde l'allemand (en fait des écrivains utilisant le dialecte existent depuis belle lurette)
Au risque de choquer je dirai que l'Alsace à bénéficié de l'occupation allemande de 1870 à 1914 (apres le début de la guerre le comportement allemand "schwob" a fait majoritairement basculer l'opinion) cette occupation a vu l'essor de la faculté de Strasbourg quantité de construction, apparition de nouvelles industries etc, apparition de lois sociales qui pour certaines ne dviendront applicable dans le reste de la France qu'au début des années 2000!!!!!!!!!! cela a d'ailleurs lors du retour de l'Alsace à la France necessité de conserver un "droit local" toujours en vigueur.
Que pensaient les alsaciens à cette époque? C'est assez dur à dire comme toujours lors du changement de régime tout le monde a résisté!
Ainsi si je prends exemple sur une branche de ma famille, mon arriere grand pere avait combattu les prussiens en 1870 avait été interne à Rendsburg et était fier de sa médaille commémorative de 1870 (que je possède) il est resté à Ribeauvillé où il avait un commerce, il refusait moralement l'annexion , était abonné au petit parisien qu'il recevait (et que nous avons conservé) ses 3 filles et son fils ont eu une éducation faisant place au français que tous parlaient sans difficulté, il aurait refusé de pavoiser sa maison dans la rue principale pour la venue du Kaiser (à noter que les photos montre une ville noire de monde donc il n'y a pas que des fonctionnaires) malgré tout sa femme serait passée outre ... Il a par contre pavoisé sa maison pour l'entrée des troupes françaises, a accueuilli des soldats, ma grand mère quant à elle injuriat les allemands qui avaient l'outre cuidance de demander un renseignement lorsqu'elle vivait à strasbourg.. Bref tout est simple et manichéen c'était une famille alsacienne n'ayant pas opté mais restée française de coeur, et classant des lettres échangées par ma grand mère et mon grand père soldat sur le front de l'est en 1915/1917 je tombe sur un de ses lettres ou elle lui annonce l'entrée en guerer des italiens, et là surprise elle les traite de fourbes sur lesquels on ne peut pas compter! on objectera que c'est pour tromper lka censure, possible mais dans la suite elle se demande quand finira cette "boucherie" ce qui n'est pas particulièrement apprècié par la censure non plus..
Le problème est qu'au retour de l'Alsace il a fallu faire preuve de patriotisme et donc occulter tout ce qui pourrait aller à l'encontre d'une vision à la "Hansi"...
Les attributions de carte du combattant, d'insigne des blessés au anciens combattants alsaciens doivent être vu comme un moyen de retenir ceux ci dans le giron de la république ce qui est bien vu, sinon peut être auraient ils lorgné du coté du Stahlhelm. Lorsqu'il s'est posé la question de monuments aux morts il était difficile d'y inscrire mort pour la patrie, la majorité étant morts sous l'uniforme de leur pays de l'époque l'Allemagne d'ou ce choix d'inscrire "à nos morts" d'autant plus que lors du deuxieme conflit mondial la conscription de force à renvoyé nombre d'alsacien sous l'uniforme allemand
Le retour de l'Alsace n'a pas toujours été fait dans les meilleurs conditions et nombre d'alsaciens ont pu avoir l'impression d'être brimés par la république. pendant longtemps pour nombre de démarche administratives alors que l'on possédait une carte d'identité il fallait prouver sa nationalité au moyen du certificat de réintégration, ce document était encore au début des années 1970 dezmandé aux petits enfants! (je l'ai vécu!)

Je passe sur les cartes d'identité ABCD selon la filiation
Cordialement
Pierre