Forum PAGES 14-18

Bonjour à tous

En recherchant un officier du 216è RI nommé Bizet, je suis tombé par hasard sur la fiche de Étienne Émile BIZET, civil habitant Paris, tué et volatilisé par un obus de canon à longue portée. Il avait 40 ans et demi et n'était donc pas mobilisé.
Aurait-on plus d'info sur ce bombardement du 5 aout 1918 sur la capitale et sur les dégâts occasionnés ? A priori dans le 15è arrondissement...
Avez vous vu des fiches du même type ?

Cordialement
Pierre

Bonjour Pierre,

Sur les bombardements de Paris, une première pite et un lien.
pages1418/Pages-d-Histoire-Artillerie/A ... .htm#t3614

Petite précision :
"Il avait 40 ans et demi et n'était donc pas mobilisé. "
Il avait 40 ans et demi mais n'était pas mobilisé". Le "donc" pourrait être interprété comme le fait que l'on ne mobilisait pas les hommes de cet âge.

Bien cordialement,
Arnaud

Bonsoir,

Si vous êtes sûr de la localisation du décès, ce malheureux a été tué au 353 bis Rue de Vaugirard à 17h12 par le 268ème obus tiré par un "Pariser Kanone" depuis le bois de Corbie près de Beaumont-en-Beine.
Cette journée a été très meurtrière à Paris et en Banlieue car les "Paris Kanonen" étaient muets depuis le 15 juillet 1918 et le 5 août commence la 4ème et dernière série des tirs à très longue portée sur Paris.Ce jour là, 17 obus sont tirés entre 9h35 et 19h40 provoquant la mort de 30 personnes et des blessures à 60 autres à Paris, Vanves et Aubervilliers.
L'obus n° 268 a tué 6 personnes et en a blessé 13 autres.
Cordialement,
Guy François.

Bonsoir
et merci à Guy et François pour leurs réponses rapides et précises.

Je ne suis pas certain de la location si ce n'est qu'il habitait au 38 rue Dombasle dans le 15è (selon sa fiche). C'était une éventualité. Néanmoins après un rapide coup d'œil sur un plan de Paris, la rue Dombasle est justement perpendiculaire à la rue Vaugirard à la hauteur du n°353 ! Le 38 rue Dombasle est à moins de 200 mètres de là. Notre homme devait rentrer ou sortir de chez lui !

Concernant la précision fort juste d'Arnaud, mon libellé résultait du fait qu'étant civil et ayant 40 ans, il n'était donc pas mobilisé. Effectivement il n'y avait pas de rapport avec l'âge et la mobilisation.

Toutes ces victimes essentiellement civiles ont elles eu droit à la mention "mort pour la France" comme Étienne Bizet.

Bien cordialement
Pierre

Bonsoir,

Voici une photographie des dégats causés par un obus de "Paris Kanonen" rue de Vaugirard.
Je ne garantis pas à 100% qu'il s'agit bien de l'obus du 5 août 1918 car la Rue de Vaugirard a reçu 3 obus à très longue portée à trois dates différentes et cette photo provenant d'un album d'un officier d'artillerie n'est malheureusement pas datée!

Cordialement,
Guy François.

Bonjour à tous,

Grâce à votre recherche, je viens de découvrir une belle collection de photos (clic) sur le site de l'ECPAD.
Voici ce que l'on y trouve, une photo du 353 rue de Vaugirard prise à 19h15 ! La rue que l'on voit en face est la rue Dombasle (on y voit le n° 2).
L'occasion de faire un petit "avant-après"... On voit qu'il est resté un trou sur la rue de Vaugirard au niveau du bâtiment détruit.




Yves

Bonsoir à tous

Merci Guy et merci Yves pour votre contribution
Ce forum est décidément magique. J'adore !

Bien cordialement
Pierre

bonjour tout le monde,

Bon, Paris n'est pas du tout mon lieu de prédilection mais la lecture de ce post m'a travaillé ces temps-ci, me disant vaguement quelque chose. J'ai donc plongé le nez dans ma bibliothèque.
Voici ce que j'ai pu y glaner :
Apparemment, chacune des offensives allemandes à l'époque coïncidaient avec une reprise des bombardements sur Paris.
Le bombardement qui nous concerne correspond à la bataille du Santerre.
Sur Paris,Du 5 au 9 août, 64 obus firent 51 victimes et 149 blessés.
La grosse Bertha en cause fut semble t-il un canon de 381 mm transformé d'une longueur de 37 m et d'un poids de 140 tonnes. La vitesse initiale des projectiles (obus de 210 ou 240mm) était de 1600m/seconde. Ceux-ci, tirés sous un angle de 50 à 55 degrés, atteignaient les couches raréfiées de l'atmosphère d'où une augmentation de la portée et de la vitesse lors de la chute (supérieure à celle du son). Aucuns sifflements n'annonçaient leur approche et ils éclataient à l'improviste.
A partir du 15 juillet, les bombardements s'effectuaient au moyen d'une pièce d'artillerie unique placée dans les bois de Corbie, près de Beaumont en-Beine (axe nord sud).

Voilà. Merci monsieur Quillet dont l"opuscule" se trouvait bien évidement entre 3 tonnes de BD, 450 000 romans ect ect...

Vincent.

Bonjour,

Merci à Yves d'avoir confirmé la bonne localisation de la photographie du 353 bis rue de Vaugirard.
Concernant les renseignements de Vincent, on trouve dans le "Quillet" et autres publications contemporaines pas mal d'approximations!
J'ai donné dans un sujet enfoui dans la rubrique "Artillerie" des renseignements sur les "Paris Kanonen", appelés "Grosse Bertha" par les parisiens et l'opinion publique, puisés aux sources des archives de l'artillerie française, très bien renseignée après 1918 après recherches par la voie du renseignement effectuées de 1918 à 1923.
Les canon étaient en fait des pièces de marine de 35-cm SKL/45 tubées au calibre 21-cm et réalésées après usure au calibre de 23,2-cm et non pas comme on le lit assez stupidement dans beaucoup de publications des 21-cm passant par le biais de l'usure à 24-cm par le seul fait du passage des projectiles (il faudrait au moins l'intercession de Sainte-Barbe pour parvenir à un tel résultat!).Un tube expérimental a aussi été établi après réalésage au calibre de 22,4-cm (qui sera d'ailleurs le calibre retenu en France pour construire un canon à très longue portée qui a tiré à 127.000 mètres de portée lors des expériences en 1929).
Cordialement,
Guy François.

Bonjour

on trouve dans le "Quillet" et autres publications contemporaines pas mal d'approximations!

Euh... personnellement, j'aurai dis de belles conneries sans aucun fondement historique...

J'ai donné dans un sujet enfoui dans la rubrique "Artillerie" des renseignements sur les "Paris Kanonen", appelés "Grosse Bertha" par les parisiens et l'opinion publique, puisés aux sources des archives de l'artillerie française, très bien renseignée après 1918 après recherches par la voie du renseignement effectuées de 1918 à 1923.

Il est juste ici, comme l'a souligné Arnaud:

pages1418/Pages-d-Histoire-Artillerie/A ... _336_1.htm

Cordialement
Cyril