Forum PAGES 14-18

Bonjour tout l'monde,

D'après mes notes, l'abbé Haudecoeur officiait dans la paroisse de Pouillon lorsque la guerre éclata.
J'aimerais bien en savoir un peu plus sur cet homme. Et notamment, obtenir la confirmation qu'il aurait été tué, en 14 ou 15, lors d'un bombardement. Si cela dit quelque chose à quelqu'un de la région...

Merci et bonne soirée.

Stéphan

Bonsoir,
Stéphan, je ne vois pas l'abbé Haudecoeur dans l'index du Journal de l'abbé Godin pendant la guerre, son confrère de Merfy et Chenay. En revanche, je lis, p 57 (Janvier 1915):

"Au milieu de l'après midi, M. le curé de Pouillon m'arrive malade, me conjurant de le faire à Avize."
et page suivante :
Le lendemain mercredi, je pars /.../ à Epernay conduire M. le curé de Pouillon."

Il s'agit ici de maladie, non de mort par bombardement.
Mais il n'est pas sûr qu'il s'agisse de l'abbé Haudecoeur. Cependant, ce nom me dit, bien sûr, quelque chose.
Je vais:
1°) refeuilleter ce Journal de plus près
2°) je verrai à la bibliothèque diocésaine ce que je trouve dans les Annuaires diocésains de l'époque.

Mais quand ?.... Peut-être dans le courant de la semaine prochaine...

Bien à vous,
Achache

Bonjour,

Merci, Achache, de me rafraîchir la mémoire : je n'avais pas pensé à me replonger dans les très intéressants carnets de l'abbé Godin.

Ainsi donc, il s'agirait là plutôt d'une maladie...

A suivre !

Bonne journée.

Stéphan

Bonjour

Bien, Stéphan, vous avez -bien sûr..- les carnets de l'abbé Godin; cela m'évitera donc de les refeuilleter: je vous en laisse le soin, et le plaisir...
C'est bien l'abbé HAUDECOEUR qui est curé en titre de Pouillon en 1914 : c'est donc bien lui qu'évoque ledit abbé Godin.
Cet abbé Haudecoeur est décédé à l'hospice d'Avize le 4 Septembre 1915. Hors cause de bombardement, donc.
Il se prénommait Arthur, et, en second: Hubert (joli prénom !... ) et était né le 20 Mars 1859 à Louvergny (Ardennes).

Bien à vous,
Achache

Bonjour,

Cet abbé Haudecoeur est décédé à l'hospice d'Avize le 4 Septembre 1915. Hors cause de bombardement, donc.

Grand merci pour cette précision.

Voici l'ellipse poétique que je souhaitais éclaircir.

"[...] Un obus a fauché son clocher un lundi,
Et le mardi son âme était en Paradis"

(extrait du poème "Le vieux curé", écrit "à la mémoire du bon curé de Pouillon" par P. Verlet).

P. Tézenas du Montcel a enfoncé le clou et m'égarait encore plus loin sur cette hypoyhèse d'une mort violente. Dans une note de bas de page de ses carnets de guerre, il évoque ce poème de P. Verlet et agrémente la dédicace de P. Verlet d'un "tué par un obus"...

Bref, paix à son âme !

Et pour finir, quelques belles lignes du carnet de route d'un gars du 74e qui évoque ce brave homme :

"[...] Et le soir, nous avons réuni tant bien que mal ces restes misérables en de pauvres cercueils de bois blanc faits des planches de caisses à biscuits ou à conserves. Nous les avons pieusement enterrés au pied de ce pommier que j’ai là toujours devant mes yeux, à droite du chemin, dans le creux, en avant de la villa Margot. Des croix noires marquent leurs tombes. Dans une bouteille fichée en terre, sur un papier, nous avons inscrit les noms.

Et puis un jour, nous demandons au vieux curé de Pouillon de descendre de sa montagne vers notre pommier. Il est venu, un peu tremblant, vêtu de son étole. Un enfant porteur de l’eau sacrée l’accompagne. Mais l’ennemi rageur bombarde le secteur. Notre petite troupe doit rester à l’abri dans le chemin. Et c’est seulement de loin que le pasteur aux cheveux blancs prononce les mots rituels et fait le geste qui bénit."

Bonne fin de journée.

Stéphan

re bonjour

Curieuse "ellipse poétique", en effet... Ah, ces poètes... pas toujours simple de les concilier avec les historiens rigoureux. -Bien placé pour le savoir: j'ai l'un et l'autre, respectivement, dans chacune de mes chaussures... Donc, au passage: le texte entier de ce poème de P. Verlet m'intéresserait bien...
A titre d'explication (mais "explique"-t-on la Poésie ????..), on peut cependant penser à l'expression: "avoir la mort dans l'âme"... la destruction de son clocher aurait rendu malade à en mourir ce bon curé... Reste à dater quel lundi le clocher de Pouillon fut réduit... pour voir si cela coincide un peu avec les notes de l'abbé Godin...

Merci pour l'extrait du "gars du 74e".

Bien à vous,
Achache

Bonsoir

J'ai rin à dire mais je viens y mettre mon grain de sel, car c'est "derriere chez nous". Bien intéressante cette "anecdote" locale. Je ne suis pas poete comme Achache. J'y vois une description chronologique : lundi, mardi,... et un lien entre un homme et ce qui lui tient le plus à coeur : son clocher, mais pas forcement de cause à effet.

Achache, redis moi, SVP, comment était l'etat du front en sept 15, du coté de Pouillon et de Merfy ?

Je viens de relire un discours du Cardinal Luçon : "Votre paroisse aujourd'hui, expliquait-il aux ecclésiastique de Reims, c'est le régiment, c'est la tranchée, c'est l'ambulance,....Vous y resterez peut-etre; Et nos soldats n'y restent-ils pas ? Ne convient-il pas que la phalange sacerdotale, elle aussi donne le sang pour la Patrie."
Source : Le Dieu allemand. T. 6, Denys Cochin (sur Gallica)

Amicalement
Armand

Bonsoir,
Stéphan, Armand,
Pour info, petits compléments: l'abbé Prosper Alexis Godin note lui même le décès de M. le curé de Pouillon, dans son Journal précité, Septembre 1915: "Le 4 septembre /.../ M. le curé de Pouillon meurt à 2 h du matin à l'hôpital d'Avize où je l'avais conduit.
Dans cette même page, pour ce même mois, il note le 41e, le 27e et le 78e RI, et le 1er Lourd; et p. suivante le 28e et le 35e (Octobre), quant à la Toussaint, il relève la présence du général Guérin à la messe. Donc, pour le front à cette époque, voir les JMO de ces unités, dont ceux la DI Guérin provisoire Guérin.

Bien à vous,
Achache