Re: Soldat Richard un Picard chez les Bretons. 1916.
Publié : mar. oct. 06, 2009 11:25 am
Bonjour à tous, je vous livre un extrait du témoignage du soldat Désiré Richard (soldat au 72e RI) lors de sa période de convalescence en août 1916. Grièvement blessé en argonne (décembre 1915) Désiré Richard est soigné à l'hopital de Clermont Ferrand (hopital usine Michelin), qques semaines plus tard il est envoyé en repos à Morlaix. Incorporé dans la 26e Cie Désiré Richard est employé dans les fermes du coin pour des travaux agricoles...nous sommes en aout 1916.
Ce récit témoignage, non sans un certain humour, d'un certain décalage de culture et de tradition. Désiré Richard est un "terrien picard" attaché à ses méthodes de travail de la terre.
Témoignage: "Partis de Morlaix le 11 par le train pour Tresquily Berrien. j'arrive vers 12h. mon lieu de travail, quatre maisons auxquelles comme propreté cela laisse à désirer. Nous y avons lié du blé chez un bon homme. Comme nourriture, le matin, la soupe avec des crêtes dedans remplaçant le pain, car ce sont des crêpes qu'ils font pour 15 jours. Ensuite à 11h bouillie. C'est à dire pain trempé et du petit lait. Charmante nourriture pour les Bretons de ce pays. A 4h café avec du pain ou la cuillère tient debout.
Le soir à 9h grand diner. Là, installé plein un grand chaudron de pommes de terre cuites à l'eau, et tout le monde de la famille s'installe autour avec un petit bol de lait et chacun mange des PDT sans fourchettes et ils boivent un peu de lait sans pain. Voilà le souper finit ! Quelle vie auquelle rien qu'à les voir manger je n'ai plus faim. !"
Plus loin il poursuit son récit: "Une chose que j'ai remarqué, ils mettent les chevaux en pature et ils les attachent aux deux pieds, du même côté à l'aide d'une chaine passée dans le poigné de devant et celui de derrière. Et les moutons pareil, comme cela personne ne peut se sauver. Comme culture, un peu de blé et d'avoine. Quant aux grands champs de betteraves, cela n'existe pas !. C'est une bien triste vie qu'ils ont. Jamais de fêtes. Le dimanche à la messe, et après on se met au travail tout de suite."
Désiré Richard termine ses notes en Bretagne par ces qques phrases: "Je ne me plais pas trop ici, on demande des hommes pour un stage à la mitraille, je me fais inscrire et me retrouve à Landivisiau (29), en substance du 128e RI, là je m'y plais beaucoup...".
Un peu plus sur le parcours militaire de Désiré Richard >>>>> ICI
Laurent
Ce récit témoignage, non sans un certain humour, d'un certain décalage de culture et de tradition. Désiré Richard est un "terrien picard" attaché à ses méthodes de travail de la terre.
Témoignage: "Partis de Morlaix le 11 par le train pour Tresquily Berrien. j'arrive vers 12h. mon lieu de travail, quatre maisons auxquelles comme propreté cela laisse à désirer. Nous y avons lié du blé chez un bon homme. Comme nourriture, le matin, la soupe avec des crêtes dedans remplaçant le pain, car ce sont des crêpes qu'ils font pour 15 jours. Ensuite à 11h bouillie. C'est à dire pain trempé et du petit lait. Charmante nourriture pour les Bretons de ce pays. A 4h café avec du pain ou la cuillère tient debout.
Le soir à 9h grand diner. Là, installé plein un grand chaudron de pommes de terre cuites à l'eau, et tout le monde de la famille s'installe autour avec un petit bol de lait et chacun mange des PDT sans fourchettes et ils boivent un peu de lait sans pain. Voilà le souper finit ! Quelle vie auquelle rien qu'à les voir manger je n'ai plus faim. !"
Plus loin il poursuit son récit: "Une chose que j'ai remarqué, ils mettent les chevaux en pature et ils les attachent aux deux pieds, du même côté à l'aide d'une chaine passée dans le poigné de devant et celui de derrière. Et les moutons pareil, comme cela personne ne peut se sauver. Comme culture, un peu de blé et d'avoine. Quant aux grands champs de betteraves, cela n'existe pas !. C'est une bien triste vie qu'ils ont. Jamais de fêtes. Le dimanche à la messe, et après on se met au travail tout de suite."
Désiré Richard termine ses notes en Bretagne par ces qques phrases: "Je ne me plais pas trop ici, on demande des hommes pour un stage à la mitraille, je me fais inscrire et me retrouve à Landivisiau (29), en substance du 128e RI, là je m'y plais beaucoup...".

Un peu plus sur le parcours militaire de Désiré Richard >>>>> ICI
Laurent
