Re: Marcel CAMBON, 40e RI, tué à Dieuze le 20 août 1914
Publié : jeu. août 20, 2009 6:52 pm
Bonjour à tous,
En ce 95e anniversaire des sanglants combats de Dieuze, permettez-moi d'évoquer en quelques lignes la vie trop brève de Marcel Cambon tué à l'ennemi le 20 août 1914.
Il est né le 26 septembre 1893, dans une famille originaire de Montpellier; à l'âge de 20 ans, après une retraite, il décide d'entrer au noviciat de la Compagnie de Jésus. Ses parents exigent qu'il fasse d'abord son service militaire. C'est ainsi que la mobilisation de 1914 le trouve à Nîmes, incorporé au 40e RI. Le 5 août au soir, après avoir écrit à sa mère une lettre enthousiaste, il rejoint la Lorraine avec son régiment. Il envoie une dernière lettre hâtive à sa mère dont les derniers mots sont "Nous nous fatiguons beaucoup, mais on peut tenir".
Le 20 août 1914, il tombe grièvement blessé durant les combats de Dieuze. Le voyant impuissant à marcher, des camarades l'emportèrent, mais à ce moment il venait d'apercevoir d'autres blessés: "Ceux-ci pressent davantage, dit-il en les désignant, emportez les à ma place ... je puis attendre." Ses camarades le crurent comme toujours. Ils le laissèrent. Son corps n'a jamais été retrouvé.
Marcel Cambon a été déclaré Mort pour la France. Il avait 22 ans.^
Le 3 juin 1921, la Médaillle Militaire était attribuée à la mémoire du soldat Marcel Cambon: "Brave soldat. Tué glorieusement à l'ennemi, le 20 août 1914. Croix de Guerre avec étoile de bronze."
Pour le 10e aniversaire de sa mort, en 1924, un hommage lui fut rendu saluant ce véritable apôtre des tout-petits: "... A l'oeuvre du patronage à laquelle il consacra ses loisirs d'étudiant, il fut un véritable apôtre par son zèle, son exemple et son dévouement sans bornes...". Marcel Cambon se destinait au sacerdoce.
Marcel Cambon était le frère de ma grand-mère Yvonne Farret, veuve de Paul Farret (150e RI) tué le 5 avril 1917 à Sapigneul; elle perdit aussi son beau-frère André Farret (173e RI) tué le 10 juin 1918 à Antheuil dans l'Oise.
Je dédie ces quelques mots "in mémoriam" aux frères d'armes de Marcel Cambon du 40e RI qui ont combattu lors de ces journées sanglantes. 334 de ses compagnons étaient tués le 20 août 1914. 389 soldats du 40e RI sont inhumés dans la Nécropole nationale de Vergaville. Peut-être que mon grand-oncle y repose...
Amicalement.
Olivier
PS: Participant pas assez assidu à ce magnifique Forum, je suis toujours preneur de renseignements ou de contacts pour les régiments suivants: Paul Farret : 111e RI, 161e RI, 150e RI: André Farret : 173e RI.
Je suis désolé de l'insertion en doublon de la photo ..... mais je ne suis pas assez pro pour en supprimer une.


En ce 95e anniversaire des sanglants combats de Dieuze, permettez-moi d'évoquer en quelques lignes la vie trop brève de Marcel Cambon tué à l'ennemi le 20 août 1914.
Il est né le 26 septembre 1893, dans une famille originaire de Montpellier; à l'âge de 20 ans, après une retraite, il décide d'entrer au noviciat de la Compagnie de Jésus. Ses parents exigent qu'il fasse d'abord son service militaire. C'est ainsi que la mobilisation de 1914 le trouve à Nîmes, incorporé au 40e RI. Le 5 août au soir, après avoir écrit à sa mère une lettre enthousiaste, il rejoint la Lorraine avec son régiment. Il envoie une dernière lettre hâtive à sa mère dont les derniers mots sont "Nous nous fatiguons beaucoup, mais on peut tenir".
Le 20 août 1914, il tombe grièvement blessé durant les combats de Dieuze. Le voyant impuissant à marcher, des camarades l'emportèrent, mais à ce moment il venait d'apercevoir d'autres blessés: "Ceux-ci pressent davantage, dit-il en les désignant, emportez les à ma place ... je puis attendre." Ses camarades le crurent comme toujours. Ils le laissèrent. Son corps n'a jamais été retrouvé.
Marcel Cambon a été déclaré Mort pour la France. Il avait 22 ans.^
Le 3 juin 1921, la Médaillle Militaire était attribuée à la mémoire du soldat Marcel Cambon: "Brave soldat. Tué glorieusement à l'ennemi, le 20 août 1914. Croix de Guerre avec étoile de bronze."
Pour le 10e aniversaire de sa mort, en 1924, un hommage lui fut rendu saluant ce véritable apôtre des tout-petits: "... A l'oeuvre du patronage à laquelle il consacra ses loisirs d'étudiant, il fut un véritable apôtre par son zèle, son exemple et son dévouement sans bornes...". Marcel Cambon se destinait au sacerdoce.
Marcel Cambon était le frère de ma grand-mère Yvonne Farret, veuve de Paul Farret (150e RI) tué le 5 avril 1917 à Sapigneul; elle perdit aussi son beau-frère André Farret (173e RI) tué le 10 juin 1918 à Antheuil dans l'Oise.
Je dédie ces quelques mots "in mémoriam" aux frères d'armes de Marcel Cambon du 40e RI qui ont combattu lors de ces journées sanglantes. 334 de ses compagnons étaient tués le 20 août 1914. 389 soldats du 40e RI sont inhumés dans la Nécropole nationale de Vergaville. Peut-être que mon grand-oncle y repose...
Amicalement.
Olivier
PS: Participant pas assez assidu à ce magnifique Forum, je suis toujours preneur de renseignements ou de contacts pour les régiments suivants: Paul Farret : 111e RI, 161e RI, 150e RI: André Farret : 173e RI.
Je suis désolé de l'insertion en doublon de la photo ..... mais je ne suis pas assez pro pour en supprimer une.

