Re: Jacques Vaché soldat
Publié : mar. août 18, 2009 9:12 pm
Comme Achache me l'a suggéré, je poste ici les données relatives à Jacques Vaché. Il est né à Lorient d'un père militaire de carrière. Il participe durant ses années de lycée, à Nantes, aux activités littéraires d'un groupe d'ami, que l'histoire littéraire a retenu sous le nom de Groupe de Nantes. Certaines innovations littéraires du Groupe de Nantes annonce l'écriture automatique surréaliste. Il est mobilisé en décembre 1914, est blessé le 25 septembre 1915 à Mesnil-les-Hurlus. Hospitalisé à Nevers, sans doute jusqu'à la fin de l'année 1915, il arrive à l'hôpital de Nantes (au 103bis rue du Boccage, actuel lycée Guis'thau) sans doute en mars 1916. C'est là qu'il rencontre André Breton, qu'il éblouit littéralement par son comportement de dandy. Finalement, il ne fréquente Breton à Nantes que durant 3 mois et ne le rencontre, durant la guerre, que 5 ou 6 fois. Il meurt à Nantes d'une overdose d'opium le 6 janvier 1919. Mais son influence sur le futur pape du surréalisme est déterminante, comme en témoigne ce qu'en dit Breton dans le premier Manifeste du surréalisme : "Vaché est surréaliste en moi". Voilà pour une présentation synthétique de Vaché comme sujet de la discipline littéraire.
C'est plus l'angle historique que me fait m'adresser à vous, car il est pour le moins le parent pauvre des études consacrées à Vaché. Je suis en effet en train de réaliser un site pour faire découvrir Vaché et pour compléter les quelques éléments dont on dispose sur sa vie de soldat, ce forum m'a paru être l'une des meilleures pistes pour entrer en contact avec des spécialistes de cette période. Ci-dessous son parcours militaire durant 14-18 :
Détail des services
A été incorporé le 15 décembre 1914. Arrivé au corps et soldat de 2e classe le dit jour, passé au 64e Régiment d’infanterie le 16 juin 1915
Classé service auxiliaire par la commission spéciale de réforme de Ancenis en sa séance du 17 novembre 1915 pour myopie.
Maintenu service auxiliaire par la commission spéciale de réforme de Ancenis en sa séance du 22 mars 1916. Loi du 17 août 1916.
Passé au 81e régiment territorial d’infanterie le 18 mai 1916
Passé au 19e escadron du Train des Equipages Militaires le 19 juin 1916.
Passé au 34e régiment d’infanterie le 24 juillet 1918 [cette mention fut barrée et rectifiée le 23 décembre 1918].
Passé au 14e escadron du Train le 30 août 1918.
Compléments à partir de sa correspondance :
Le 25 septembre 1915, il est blessé par ses propres grenades.
En juillet 1916, il est interprète dans l’armée anglaise.
A la mi-juillet 1916, il passe par Le Havre avant son incorporation à un escadron de ravitaillement d’artillerie.
En novembre 1916 nous apprend qu’il est en attente de mouvement avec un bataillon australien (ANZAC) basé en Bretagne : il est alors « Interpreter of 34th. Australian Bataillon, 9th. Brigade, 3rd. Division »
En janvier 1917, Vaché est de nouveau interprète dans l’armée anglaise, dans la Somme.
De retour au Havre à la fin de l’année 1917, il est, durant le mois de février 1918, agent de liaison entre les armées françaises et britanniques, puis attaché à un officier français.
De nouveau interprète de liaison près du front en mai 1917, il est attaché à un officier américain en zone de combat.
En septembre, il a quitté l’armée anglaise et « rétrograde » en se voyant confier un poste de vaguemestre.
Quelques compléments sur Vaché : ses Lettres de guerre qui l'ont fait passé à la postérité sont en ligne, dans leur édition originale, sur le site de l'Université de l'Iowa qui propose un centre virtuel d'archives du mouvement Dada :
http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Lettres_ ... /index.htm
Elles sont loin d'être des lettres classiques de poilus, mais il s'agit là d'une correspondance (que Vaché n'a jamais pensé comme étant possiblement publiable) entre jeunes gens aspirants à une carrière littéraire, du moins à imposer une certaine esthétique à la littérature. Les lettres à sa famille sont beaucoup plus classiques, même si le ton caractéristiques des lettres à Breton s'y retrouve parfois.
Un article sur les lettres à sa marraine de guerre, qui ont été acquises par la médiathèque de Nantes :
http://www.presseocean.fr/actu/histoire ... 6_actu.Htm
Un article sur sa mort, que André Breton a tout de suite qualifié de suicide, sans qu'aucune preuve n'aille dans ce sens :
http://www.presseocean.fr/actu/histoire ... 8_actu.Htm
J'ai déjà croisé un fil du site qui m'intéresse, consacré au secteur de Mesnil les Hurlus. Je parcours la suite des sujet avec intérêt
Merci et au plaisir de vous lire
C'est plus l'angle historique que me fait m'adresser à vous, car il est pour le moins le parent pauvre des études consacrées à Vaché. Je suis en effet en train de réaliser un site pour faire découvrir Vaché et pour compléter les quelques éléments dont on dispose sur sa vie de soldat, ce forum m'a paru être l'une des meilleures pistes pour entrer en contact avec des spécialistes de cette période. Ci-dessous son parcours militaire durant 14-18 :
Détail des services
A été incorporé le 15 décembre 1914. Arrivé au corps et soldat de 2e classe le dit jour, passé au 64e Régiment d’infanterie le 16 juin 1915
Classé service auxiliaire par la commission spéciale de réforme de Ancenis en sa séance du 17 novembre 1915 pour myopie.
Maintenu service auxiliaire par la commission spéciale de réforme de Ancenis en sa séance du 22 mars 1916. Loi du 17 août 1916.
Passé au 81e régiment territorial d’infanterie le 18 mai 1916
Passé au 19e escadron du Train des Equipages Militaires le 19 juin 1916.
Passé au 34e régiment d’infanterie le 24 juillet 1918 [cette mention fut barrée et rectifiée le 23 décembre 1918].
Passé au 14e escadron du Train le 30 août 1918.
Compléments à partir de sa correspondance :
Le 25 septembre 1915, il est blessé par ses propres grenades.
En juillet 1916, il est interprète dans l’armée anglaise.
A la mi-juillet 1916, il passe par Le Havre avant son incorporation à un escadron de ravitaillement d’artillerie.
En novembre 1916 nous apprend qu’il est en attente de mouvement avec un bataillon australien (ANZAC) basé en Bretagne : il est alors « Interpreter of 34th. Australian Bataillon, 9th. Brigade, 3rd. Division »
En janvier 1917, Vaché est de nouveau interprète dans l’armée anglaise, dans la Somme.
De retour au Havre à la fin de l’année 1917, il est, durant le mois de février 1918, agent de liaison entre les armées françaises et britanniques, puis attaché à un officier français.
De nouveau interprète de liaison près du front en mai 1917, il est attaché à un officier américain en zone de combat.
En septembre, il a quitté l’armée anglaise et « rétrograde » en se voyant confier un poste de vaguemestre.
Quelques compléments sur Vaché : ses Lettres de guerre qui l'ont fait passé à la postérité sont en ligne, dans leur édition originale, sur le site de l'Université de l'Iowa qui propose un centre virtuel d'archives du mouvement Dada :
http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Lettres_ ... /index.htm
Elles sont loin d'être des lettres classiques de poilus, mais il s'agit là d'une correspondance (que Vaché n'a jamais pensé comme étant possiblement publiable) entre jeunes gens aspirants à une carrière littéraire, du moins à imposer une certaine esthétique à la littérature. Les lettres à sa famille sont beaucoup plus classiques, même si le ton caractéristiques des lettres à Breton s'y retrouve parfois.
Un article sur les lettres à sa marraine de guerre, qui ont été acquises par la médiathèque de Nantes :
http://www.presseocean.fr/actu/histoire ... 6_actu.Htm
Un article sur sa mort, que André Breton a tout de suite qualifié de suicide, sans qu'aucune preuve n'aille dans ce sens :
http://www.presseocean.fr/actu/histoire ... 8_actu.Htm
J'ai déjà croisé un fil du site qui m'intéresse, consacré au secteur de Mesnil les Hurlus. Je parcours la suite des sujet avec intérêt

Merci et au plaisir de vous lire
