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Re: soldat 90°RI le 3 mai 1916

Publié : lun. janv. 26, 2009 12:51 am
par TERNY02
Bonsoir,
Le JMO du 90°RI à la date du 3 mai ne me donnant que peu d'éléments sur la disparition des soldats au lieudit "Le ravin de La Hayette" lors du bombardement par l'artillerie allemande, mon grand-oncle en faisant partie, j'aurais souhaité avoir plus de précisions sur cette journée, et mieux, avoir une carte des premières lignes occupées ce jour-là par le 1er bataillon, 3° et 4° cies. Merci d'avance à l'informateur.
Pour la petite histoire, le corps de ce parent a été retrouvé en janvier 1932 ! Dans un premier temps inhumé à la N.N. d'Avocourt, il a été restitué à sa famille en juin 1932. Il repose aujourd'hui dans son village natal.
Bien cordialement,
Pierre

Re: soldat 90°RI le 3 mai 1916

Publié : lun. janv. 26, 2009 7:26 am
par terrasson
bonjour Pierre
pour le 90émeRI il faudrait vous rendre sur l e blog de Jérome Charraud (que je salue au passage)
www.indre1418.canalblog.com
il y est tres explicite sur le 90éme
cordialement christian terrasson
adischats

Re: soldat 90°RI le 3 mai 1916

Publié : lun. janv. 26, 2009 9:30 pm
par Charraud Jerome
Bonsoir,
Le JMO du 90°RI à la date du 3 mai ne me donnant que peu d'éléments sur la disparition des soldats au lieudit "Le ravin de La Hayette" lors du bombardement par l'artillerie allemande, mon grand-oncle en faisant partie, j'aurais souhaité avoir plus de précisions sur cette journée, et mieux, avoir une carte des premières lignes occupées ce jour-là par le 1er bataillon, 3° et 4° cies. Merci d'avance à l'informateur.
Pour la petite histoire, le corps de ce parent a été retrouvé en janvier 1932 ! Dans un premier temps inhumé à la N.N. d'Avocourt, il a été restitué à sa famille en juin 1932. Il repose aujourd'hui dans son village natal.
Bien cordialement,
Pierre

Bonsoir
Malheureusement, je n'ai pas de cartes d'implantation du 90e RI.

Voici cependant un témoignage poignant:
3 mai. – Quand je parlais de la situation terrible et du sacrifice si largement consenti de tous ces Français qui gardent le front et que je vois à l'œuvre, je ne me doutais pas de ce que cette journée leur réservait.
Pour éviter tout entraînement vers le moindre développement littéraire, même empreint d'une parfaite sincérité, je noterai toutes choses comme sur un horaire.
A une heure du soir, commence un bombardement de grosse artillerie sur le ravin de La Hayette où se tient notre bataillon de droite. Ce bombardement se poursuit, intense, régulier. Des fumées multicolores, par gros nuages, montent. Notre artillerie, d'ailleurs, répond avec énergie.
Vers cinq heures, un coup de téléphone du commandant G... annonce : «Un homme en bras de chemise; essoufflé, affolé, rend compte que la 3e compagnie, compagnie de droite, est ensevelie dans ses tranchées bouleversées. On aperçoit la tête du lieutenant J..., qui demande du secours.» La nouvelle est confirmée peu après.
A six heures, le commandant téléphone les rapports des deux capitaines, rapports presque identiques: «Sections ensevelies. Trois officiers tués. Un, comme fou. Quelques survivants. Tous les fusils brisés.» Le bombardement continue. Impossible d'établir une liaison. Le colonel demande à Esnes, pour la tombée de la nuit, deux compagnies de renfort, des brancardiers, des outils . Il paraît, renseignement du commandement, que ce bombardement est le contrecoup, tombant sur nous, d’une attaque française heureuse sur Cumières.
La nuit monte lentement. Le commandant du premier bataillon, toujours celui de droite, fait savoir qu'une attaque se prépare. Du poste de commandement, nous téléphonons sans trêve à l'artillerie, qui tire mollement: Sentiment atroce de voir, d'un côté, les fusées rouges réclamant les tirs de barrage, et de n'entendre pas, de l'autre côté, le canon, du moins avec la force suffisante !
Vers le Mort-Homme, le bombardement n’arrête pas non plus, et les fusées montent continuellement. Mais toutes nos communications sont coupées avec le bataillon de gauche. A neuf heures, nous sommes toujours, sans nouvelles. Nous avons envoyé jusqu'à six coureurs, et des téléphonistes, pour essayer de rétablir les fils.
Les deux compagnies de renfort ont pu rejoindre, et c'est non sans peine, car les Allemands bombardent Esnes et tout le terrain intermédiaire jusqu'à nous.
On ne. sait ce que sont devenus les pionniers chargés de porter du matériel de secours au bataillon de droite, ni les voiturettes des mitrailleuses.
Enfin arrive un sergent de la 3e avec sa section sauve, puis des survivants de la 3e et de la 4e compagnie, une soixantaine d'hommes en tout. De la 4e, il ne reste que vingt hommes. Puis un blessé, avec le bras droit cassé, le bras gauche en sang. Puis un autre, touché au côté. Un camarade les soigne. Enfin les deux commandants des deux compagnies, dans quel état ! Celui de la quatrième est un jeune homme de vingt deux ans, lieutenant depuis huit jours. Boueux, tremblant, les yeux pleins de larmes, il dit au colonel : «Il ne me reste plus qu'une demi-section. » Bien entendu, ils n'ont quitté leur poste que les derniers. Pas un homme survivant qui n'ait attendu d'être relevé par les compagnies de renfort. On envoie tous ces malheureux qui n'ont plus ni équipement, ni armes, à Esnes où l'on espère qu'ils arriveront jusqu'à la cave, poste de secours. Mais les obus continuent à tomber toute la nuit sur les lignes, sur nous, sur Esnes, sur la route de ravitaillement, sur tous les points.
Des coureurs reviennent, en nage. Le bataillon de gauche ne peut envoyer son rapport, car la crête, vers 304, est infranchissable. Enfin, vers minuit, nous savons qu'il a moins souffert. Mais, à sa gauche, une compagnie du ...e, l'autre régiment de la brigade, est à peu près enterrée. La nuit s'écoule ainsi, sans que le bombardement se calme.

Commandant Bréant "De l'Alsace à la Somme - Souvenirs du front (Aout 1914 - janvier 1917)" Librairie Hachette 1917.


Le chef d'escadron Bréant était adjoint au chef de corps du 90e RI.

Re: soldat 90°RI le 3 mai 1916

Publié : lun. janv. 26, 2009 9:50 pm
par joel guyonneau
bonsoir
j'ai preferé laisser Jerome faire sa reponse. sur 304 il n'y avait pas grand chose comme organisation defensive. l'etat major poussait la "pâte humaine" en avant avec comme consigne d'aller le plus loin possible, au contact, puis de tenir... Les positions allemandes etaient au pied de la pente Nord de 304. sur la page 38 du jmo du 33e d'artillerie on voit parfaitement où etaient effectués les tirs de barrage. Dites vous que sur la partie Est (Hayette etc...) c'etait pareil, mais avec le 20e Rac et une partie de l'AC 9. Plus qu'un emplacement exact, il vous faut essayer d'imaginer les conditions de la lutte.
bien amicalement

Re: soldat 90°RI le 3 mai 1916

Publié : lun. janv. 26, 2009 10:02 pm
par Charraud Jerome
bonsoir
j'ai preferé laisser Jerome faire sa reponse. sur 304 il n'y avait pas grand chose comme organisation defensive. l'etat major poussait la "pâte humaine" en avant avec comme consigne d'aller le plus loin possible, au contact, puis de tenir... Les positions allemandes etaient au pied de la pente Nord de 304. sur la page 38 du jmo du 33e d'artillerie on voit parfaitement où etaient effectués les tirs de barrage. Dites vous que sur la partie Est (Hayette etc...) c'etait pareil, mais avec le 20e Rac et une partie de l'AC 9. Plus qu'un emplacement exact, il vous faut essayer d'imaginer les conditions de la lutte.
bien amicalement
Bonsoir
Merci Jojo de complèter le tableau. Il faut surtout imaginer un grand maelstrom, dont beaucoup ne ressortirent pas.
Image

Pierre, serait il possible d'avoir un peu plus d'infos sur ton grand-oncle?

Amicalement
Jérôme Charraud
(Actuellement, je suis un peu en retrait, j'ai le nez dans la généalogie des ducs de Bretagne, mais je garde un œil sur le forum)

Re: soldat 90°RI le 3 mai 1916

Publié : lun. janv. 26, 2009 10:31 pm
par terrasson
Bonsoir,
Le JMO du 90°RI à la date du 3 mai ne me donnant que peu d'éléments sur la disparition des soldats au lieudit "Le ravin de La Hayette" lors du bombardement par l'artillerie allemande, mon grand-oncle en faisant partie, j'aurais souhaité avoir plus de précisions sur cette journée, et mieux, avoir une carte des premières lignes occupées ce jour-là par le 1er bataillon, 3° et 4° cies. Merci d'avance à l'informateur.
Pour la petite histoire, le corps de ce parent a été retrouvé en janvier 1932 ! Dans un premier temps inhumé à la N.N. d'Avocourt, il a été restitué à sa famille en juin 1932. Il repose aujourd'hui dans son village natal.
Bien cordialement,
Pierre
Bonsoir Pierre
voici les cartes que je dispose du secteur de la cote 304 aidé du jmo du 90éme je pense que cela pourrait y faire cordialement adischats
christian terrasson


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Re: soldat 90°RI le 3 mai 1916

Publié : mar. janv. 27, 2009 10:22 pm
par Charraud Jerome
Bonsoir

Christian, quelles sont ces documents ? (Je n'en vois d'ailleurs qu'un seul)

Amicalement
Jérôme Charraud

Re: soldat 90°RI le 3 mai 1916

Publié : mar. janv. 27, 2009 11:46 pm
par TERNY02
Bonsoir à tous, bonsoir à JEROME,
Et merci pour votre aide, et surtout le témoignage communiqué par Jérôme. J'ai par ailleurs déjà "récupéré" quelques témoignages d'anciens sur cette journée du 3 mai 1916.
Pour Jérôme, les seuls éléments en ma possession sont des photos de ce frère de mon grand-père, et une photocopie du texte et des photos lorsque le corps a été retrouvé en 1932. Je dois me rendre aux Archives départementales afin de consulter son dossier. Si ces éléments peuvent t'intéresser, je peux te les scanner.
L'état des pertes signalé par le JMO pour les journées des 3 et 4 mai qui ne désigne que les off. et Ssoff est suffisamment "éloquent" dans la colonne "disparus".
Encore merci à tous pour vos communications. Bien cordialement,
Pierre

Re: soldat 90°RI le 3 mai 1916

Publié : mer. janv. 28, 2009 7:23 am
par terrasson
Bonsoir

Christian, quelles sont ces documents ? (Je n'en vois d'ailleurs qu'un seul)

Amicalement
Jérôme Charraud
Bonjour Jerome bonjour a tous
Jerome je t ai contacté en MP
adischats
christian terrasson

Re: soldat 90°RI le 3 mai 1916

Publié : dim. févr. 01, 2009 10:22 pm
par joel guyonneau
BONSOIR
Dans le livre la grande guerre d'un artilleur, carnets de guerre de Pierre GRISON (edition l'harmattan) il y a un croquis ou l'on voit les positions du 90e et du 68e, ainsi que les tirs de barrage de l'AD 17 (dont le 3e groupe "LAZARD" = mon grand oncle etait à la 7e batterie du 20e rac)
bien amicalement