Bonsoir à toutes et à tous.
Bonsoir Hervé, bonsoir Peyo.
Voilà quelques éléments sur cette journée 17 septembre 1918 avec le 18e R.I. trouvés dans un tas de copies...
Extraits de l'historique du 18e R.I. ( "version" 1936)
Combats d’Ailleval et d’Allemant (17 septembre 1918).
Le 12 septembre, une armée franco-américaine a attaqué le saillant de Saint-Mihiel. Cette affaire menée victorieusement n’est en réalité qu’un brillant épisode de la période de préparation qui s’étend du 8 au 26 septembre et dont l’effet doit être de fixer partout l’ennemi, de le rejeter sur la ligne Hidenbourg et de rendre possible une attaque générale de cette ligne.
Le 13, les britanniques attaquent à leur tour.
Le 14, les généraux Mangin et Degoutte, se portent en avant contre le redoutable bastion de Laon qu’ils attaquent, l’un par le massif de la forêt de Coucy, l’autre par l’Aisne. Le 15, vers 14 heures, le régiment est alerté, il traverse l’Aisne à Vic-sur-Aisne (ouest de Soissons) et se porte dans les bois situés au sud-ouest de Terny-Sorny.
Le 16 septembre, pendant que le général Mangin dont l’armée vient de recevoir la 36e division, s’empare du Mont-des-Singes ; à l’ouest de Pinon, de Vailly, et prend pied sur le Chemin de Dames, le régiment s’avance au travers d’une zone de désolation vers Neuville-sur-Margival. Partout des ruines ; les arbres fruitiers ont été sauvagement sciés par l’ennemi en retraite. La bataille fait rage à gauche vers la forêt de Saint-Gobain et à droite sur le Chemin des Dames.
A la nuit, les bataillons relèvent les débris du 7e régiment de Tirailleurs Algériens dans le sous-secteur de Bessy (ouest d’Allemant). Les 1er et 2e bataillons sont en premières lignes, le 3e bataillon en réserve dans le ravin sud de Neuville-sur-Margival.
Il s’agit, d’après les ordres du général Fayolle, d’aborder par l’ouest la formidable position constituée par les hauteurs nord de l’Aisne avec son fameux Chemin des Dames connu du 18e R.I., afin d’obliger l’ennemi, pris en flanc, à l’évacuer.
La tâche réservée au 18e R.I. est particulièrement périlleuse. Des bords nord-ouest du ravin d’Ailleval sur le mont des Singes (ouest de Pinon) en effet jusqu’à la vallée reliant l’Allemant à Pinon, le régiment devra s’emparer du dos de terrain dominant cette dernière localité et devant lequel les braves tirailleurs du 7e ont été décimés. Il faudra la fougue, le courage magnifique des soldats du colonel Decherf pour vaincre.
Ainsi dans la nuit du 16 au 17 septembre, les hommes du 18e R.I. s’installent dans les trous d’obus suivant un front orienté sensiblement nord-nord-ouest, sud-sud-ouest.
Dès la pointe du jour, l’aviation de bombardement procède toute la nuit à de nombreux et bruyants voyages vers nos arrières. Pour ne pas être aperçus, nos hommes se dissimulent sous leurs couvertures et toiles de tente.
Les 34e et 49e R.I. doivent encadrer le régiment pendant l’opération qui est prévue pour l’après-midi du 17.
La mise en place est rendue difficile par la nature du terrain. Le 1er bataillon (commandant Peyres), et le 2e bataillon (commandant Robert) doivent attaquer. Le capitaine Lasserre capitaine adjudant-major du 2e bataillon, s’assure personnellement que les ordres donnés sont exécutés, et à l’heure H, il sera le premier debout pour bondir en avant.
16 h 00 : Notre artillerie déclenche un tir de barrage efficace ; les canons de tranchées en position sur le revers du coteau qui domine l’entrée sud du tunnel de Vauxaillon envoient des volées de bombes.
Officiers, soldats s’élancent. Les Allemands surpris se ressaisissent et le tir meurtrier de leurs mitrailleuses n’empêchent pas nos troupes d’avancer irrésistiblement. Le capitaine Onagoïty (1ère compagnie) est grièvement blessé. Evacué aussitôt, il ne devait pas survivre à ses blessures. Le sous-lieutenant Magnon, entouré plusieurs fois par l’ennemi, se dégage et conserve le terrain conquis. L’adjudant Descalès (5e compagnie) se précipite avec ses hommes sur des mitrailleuses qui ne s’étaient démasquées qu’après le passage des vagues d’assaut, et permet ainsi de continuer la progression. Le soldat Saucaze retourne contre les Allemands une des pièces prises. Tous rivalisent d’ardeur dans cette lutte très dure. L’adjudant Errecart, chargé de nettoyer un abri, est blessé d’une balle à l’épaule au moment de partir. Ce brave sous-officier s’élance quand même à la tête de sa troupe. Cet abris n’a pas été atteint par notre artillerie, mais un obus Stockes tombe sur l’entrée au moment où les Allemands qui l’occupent sortent de la sape pour se porter à leur emplacement de combat. Ils hésitent un instant. Errecart est déjà sur eux ; l’abri est entouré, les Allemands se rendent. L’ adjudant, épuisé par ses violents efforts, et est emporté par les brancardiers.
Les bataillons avancent toujours, rien n’arrête l’élan de nos soldats. Entraînés par le capitaine Monziès (1er bataillon) et les lieutenants Lartigau et Ducaud (2e bataillon), ils collent au barrage. Certains éléments dépassent même l’objectif pour sauter sur l’ennemi avant qu’il puisse prendre les armes.
C’est ainsi que le sous-lieutenant Pitté amène sa section sur un point avancé pour tirer sur l’ennemi en retraite. Blessé à la tête, il refuse de quitter son poste.
16 h 30 : Tous les objectifs sont atteints et l’on s’organise pour parer aux contre-attaques. Cinq fois, l’ennemi se précipite sur nos positions ; cinq fois, il est arrêté par notre feu et laisse des morts nombreux sur le terrain.
Les sergents Ducournau et Delas contribuent pour une grande part à l’échec de ces assauts.
A la nuit, l’intensité du combat diminue. Les unités durement éprouvées se regroupent. L’avance a été de 600 m environ et l’ennemi, sur lequel nous avons des vues plongeantes, va chercher plus en arrière, vers Pinon et les hauteurs à l’est de nouvelles positions de résistance.
Cette journée du 17 septembre est une nouvelle victoire à l’actif du 18e R.I..
Elle a été riche en butin ; Le régiment a pris à l’ennemi 3 canons de 105, 2 canons de 77, 3 minenwerfers, 35 mitrailleuses, 200 prisonniers. Le chiffre seul des mitrailleuses, enlevées dans un élan magnifique à un ennemi qui a su utiliser toutes les ressources du terrain, est un éclatant témoignage de l’héroïsme de nos hommes.
Pertes 1 officier tué, 4 blessés, 42 hommes de troupes tués 295 blessés, 10 disparus.
En espérant que cela conviendra à Hervé, désolé pour la qualité mais les photos viennent d'une photocopie scannée.
Bien cordialement.
Denis