Page 1 sur 1

Re: habillement des soldats au moment de la mobilisation

Publié : jeu. mai 01, 2008 7:32 pm
par nathalie16
bonjour

depuis très longtemps je me pose une question purement matérielle : au moment de la mobilisation en août 14, les réserves de vêtements dans les casernes étaient elles suffisantes pour habiller tous les hommes qui étaient rappelés en quelques jours ?

y avaient ils des prioritaires (ou priorités) ?

certains avaient ils déjà leur paquetage pour X ou Y raisons ?

que pouvaient garder les hommes qui leur appartenait (je parle des vétements)

merci de m'éclairer
Nathalie

Re: habillement des soldats au moment de la mobilisation

Publié : jeu. mai 01, 2008 8:35 pm
par geojeff
Bonjour Nathalie,

je vous conseille le film "Le Pantalon" de Yves Boisset

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_g ... =9436.html

et

http://www.allocine.fr/film/critiquepub ... =9436.html (quelques critiques spectateurs)

Le scénario : 1915 sur le front de l'Aisne. suite à une erreur de paquetage, le soldat Lucien Bersot n'a pas reçu le pantalon de laine garance mais un pantalon de toile blanche. Il en réclame un vrai. Devant son insistance, un sous-officier lui en tend un récupéré sur un mort. Bersot le refuse...

Je crois que le film est inspiré d'une histoire vraie.

Amicalement
Jean-François

Re: habillement des soldats au moment de la mobilisation

Publié : jeu. mai 01, 2008 9:29 pm
par nathalie16
merci

je connais l'histoire qui est effectivement vraie,

Re: habillement des soldats au moment de la mobilisation

Publié : ven. mai 02, 2008 12:12 pm
par Bruno Tardy
Bonjour,
Mon père, mobilisé le 5 octobre 14, a été habillé après quelques jours. Certains de ses effets personnels lui ont été payés.
Par contre, pendant toute la guerre, il a demandé à sa mère de lui envoyer chaussettes, caleçons, chemises, ceintures de flanelle.
Voici quelques extraits de correspondance, ses lettres sont précises :

6/9/14 [lettre crayon]
Ma chère Maman
Je profite d’un moment de repos pour vous envoyer de mes nouvelles. Je vous ai envoyé une carte hier mais je ne sais pas si vous l'avez reçue ni si vous recevrez celle la.
Après un voyage de 16 heures dans des wagons à bestiaux nous sommes arrivés hier à Briançon à minuit. Là on nous attendait et on nous a menés dans une chambre où nous nous sommes couchés sur un peu de paille. Après avoir dormi tant bien que mal pendant 3h1/2 nous nous sommes levés vers 4h1/2, à 5 heures nous avons donné nos feuilles et nous nous sommes promenés jusqu'à 10 h dans la cour de la caserne.
Le soir et ce matin nous avons fait un peu d'exercice. On nous apprend à saluer, à faire demi-tour, etc. Pour la nourriture jusqu'à maintenant nous avons été peu favorisés, nous n'avons ni gamelle, ni quart, ni assiette, aussi mange-t-on où l'on peut de la viande plus ou moins délavée sur du pain, mais à la guerre comme à la guerre et avec la cantine (où il n'y a presque rien) on arrive à se tirer d'affaire. Nous ne sommes pas encore habillés car on manque d'effets.

N°3 - 10/9/14 [lettre crayon]
On nous a habillés et je suis sorti deux ou trois fois en militaire.[…]
Dans quelques temps si le froid s'accentue je vous demanderais de m'envoyer un jersey.

N°4 - 13/9/14 [lettre encre]
Ma chère Maman
[…]Je viens de faire ma lessive et je vois que j'ai 2 paires de chaussettes déchirées (en coton) si vous pouviez de m'en envoyer une ou deux vous me ferez plaisir. ....

31/10/14 - La Valbonne Ain [codé, carte lettre crayon]
Ma chère Mimi
[…]Je voudrais que vous me prépariez pour ce jour là un paquet où vous mettrez un cache nez peu encombrant mais chaud et peu voyant et 3 paires de bonnes chaussettes de laine, les deux paires fines grises étaient un peu petites. Je ne crois pas qu'il me manque autre chose, en tout cas je vous écrirais encore. Je ferais mon possible pour aller demain à Lyon où j'ai pas mal d'emplettes à faire.
On a estimé l'autre jour nos effets. On va me payer mon jersey 6 f et ma ceinture de flanelle qui vaut 3f, 2f50 c'est toujours ça.


Cordialement
Bruno

Re: habillement des soldats au moment de la mobilisation

Publié : ven. mai 02, 2008 2:43 pm
par Jany
Bonjour à tous,

Je confirme le grand besoin de l'aide des familles pour l'habillement.

Extraits de lettres de ma famille :

14 novembre 1914 - Mon AGO à mon AGM, sa soeur :
" Je te remercie des offres que tu me fais ma chère Joséphine. Ce que je pourrais te demander, de me faire un passe-montagne de préférence gris sombre."

21 Décembre 1914 - Mon AGO à mon AGM, sa soeur :
"Et toi ma chère Joséphine tu me demandes de penser à toi en mettant les chaussettes si chaudes que tu m'as tricotées. J'en porte une paire déjà et je les trouve bien chaudes et comme pointure elles sont parfaites."

19 février 1915 - bien plus triste encore (la belle soeur de mon AGO demande que ses vêtements presque neufs soient remis alors qu'il venait d'être tué à un autre membre de la famille, également au front) :
"A ce propos mon mari avait remis ses brodequins, 2 chemises et 3 tricots à notre pauvre Henri. Si cela retourne à sa femme, veuillez la prier de vous remettre le tout, mon cher Eugène, au moins que vous puissiez en profiter car ce pauvre petit n'en aura pas profité longtemps."

Bien cordialement,
Sylvie

Re: habillement des soldats au moment de la mobilisation

Publié : ven. mai 02, 2008 11:39 pm
par nathalie16
bonsoir
merci pour ces 1ers témoignages ; auriez vous les livrets militaires de vos aieuls indiquant ce qu'ils avaient reçus au moment de leur mobilisation ;
merci de continuer à m'apporter vos témoignages
amicalement
Nathalie

Re: habillement des soldats au moment de la mobilisation

Publié : sam. mai 03, 2008 1:29 pm
par Frederic S.
Bonjour,
A ce sujet, je possède cette photo ayant pour légende : "Les dames de bonne volonté cousant à la caserne au moment de la mobilisation" (il s'agit de la caserne du 218e RI, à Pau), qui m'intrigue beaucoup.

Image
Image

On dirait que ces femmes cousent des manchons (ou couvre-képis) destinés à couvrir le rouge du képi : qu'en pensez-vous ? J'ai du mal à savoir ce qu'elles font, car celui que la femme du 1er plan tient m'a l'air bien grand...

Cordialement,
Frédéric S.