Re: Argonne 1915 - le 150e RI dans le secteur de Bagatelle
Publié : dim. févr. 17, 2008 1:38 pm
Bonjour,
Je suis à la recherche de témoignages et de renseignements sur d'autres régiments ayant participé avec le 150e RI, aux furieux combats qui ont eu lieu dans le bois de la Gruerie et plus particulièrement à Bagatelle de janvier à août 1915. Mon grand-père Paul Farret commandait la 10e compagnie à partir du 6 mars 1915. A partir de sources familiales, de l'Historique du 150e RI, d'un article paru dans le Journal du Combattant (1960) et du livre du Capitaine Ensales sur le 150e RI., j'ai tenté de résumer l'action de ce régiment dans le secteur de Bagatelle
Le 150e dont la devise est "Par le fer quand le feu manque" était déployé dans le bois de la Gruerie et monte en ligne le 14 janvier pour tenir le secteur de Bagatelle. Les combats y font rage face à un ennemi nettement mieux armé qui a pour but de s'emparer du saillant de Bagatelle.
Dés le 29 janvier, pendant une rélève, l'ennemi force la tranchée du Bec de Poule; la contre-attaque française permet de reprendre dans un furieux corps à corps la position mais les pertes sont cruelles : nombreux tués dont le chef de bataillon Vidal de la Blache ainsi que plusieurs commandants de compagnies et la majeure partie des gradés et un grand nombre de soldats. Les 5 et 6 mars, neuf contre-attaques permettent de chasser les Allemands du boyau Sarrola.Le 19 mars, l'ouvrage de Bagatelle est perdu deux fois, repris deux fois et enfin conquis par l'adversaire. Le sergent Darson de la 12e compagnie qui a sauté le premier dans une tranchée allemande, reçoit la médaille militaire (le 29 mars au bivouac de Ronchamp).
Du 24 mars au 27 avril, les attaques françaises se succèdent malgré les pertes importantes bloquant l'avancée allemande. Le 1er mai, l'ennemi fait exploser une mine et attaque avec des lance-flammes; malgré la résistance héroïque de la 9e compagnie, il atteint notre deuxième ligne. Le capitaine Juge blessé, révolver au poing, encourage ses hommes et dirige le combat : "Tenez, tenez toujours, mes enfant! courage!" La 10e compagnie et la 11e contre-attaquent jusque tard dans la nuit et ralentissent l'avance de l'ennemi. La deuxième ligne perdue et reprise plusieurs fois, reste finalement en possession du 150e. En ce début du mois de mai, les combats sont incessants; le régiment, épuisé est relevé le 6 mai non sans perdre son chef de corps le Colonel de Chéron.
Du 10 mai au 10 août, le 150e tient les secteurs du Four de Paris et de St Thomas où la lutte est moins âpre qu'à Bagatelle. Les Allemands continuent leur pression sur le secteur et le 150e y revient en renfort. Le 30 juin, une attaque violente enfonce les lignes de ce secteur infernal. En juillet, les combats sont d'une violence extrême, le 150e est de nouveau en première ligne. La 10e compagnie (capitaine Farret) contre-attaque à la baïonnette et à la grenade, avec l'aide de fractions d'autres unités et rejette l'assaillant, réoccupant ainsi toute la position perdue. Cet appui constant donné par le 150e aux troupes avancées, en particulier pendant la journée du 13 juillet, leur permet d'arrêter le mouvement offensif de l'ennemi.
A l'occasion de ces terribles combats, Paul Farret reçoit deux citations dont l'une à l'ordre du 32e C.A. "Officier des plus énergiques et des plus courageux, qui le 1er mai a donné la mesure de son caractère dans des conditions difficiles. Au cours d'une attaque allemande des plus violentes, sous un jet de pétards intense, ne cède le terrain que pied à pied. Sur une profondeur de 100 mètres, il construit successivmeent, sous le feu, 19 barrages qu'il défend à la baïonnette et exécute plusieurs contre-attaques pour les dégager." Permettez-moi cette incursion familiale en hommage à mon grand-père.
Le 150e RI peut désormais porté, brodé au fanion de ses compagnies, le nom de "Régiment de Bagatelle", l'un de ses plus beaux titres de gloire. Le 32e Corps d'Armée dont fait partie le 150e RI reçoit une citation à l'Ordre de la 3e Armée: "Depuis 7 mois, le 32e corps d'armée défend ses positions contre les attaques incessantes de l'ennemi; dans cette lutte sans trêve ni repos, il a fait preuve des plus belles qualités : discipline, endurance, courage. Chefs et soldats sont animé du plus haut snetiement du devoir. Ils honorent n'Armé." signé SARRAIL.
Le 10 août 1915, le 32e CA quitte définitivement l'Argonne.
Amicalement, Olivier.
Je suis à la recherche de témoignages et de renseignements sur d'autres régiments ayant participé avec le 150e RI, aux furieux combats qui ont eu lieu dans le bois de la Gruerie et plus particulièrement à Bagatelle de janvier à août 1915. Mon grand-père Paul Farret commandait la 10e compagnie à partir du 6 mars 1915. A partir de sources familiales, de l'Historique du 150e RI, d'un article paru dans le Journal du Combattant (1960) et du livre du Capitaine Ensales sur le 150e RI., j'ai tenté de résumer l'action de ce régiment dans le secteur de Bagatelle
Le 150e dont la devise est "Par le fer quand le feu manque" était déployé dans le bois de la Gruerie et monte en ligne le 14 janvier pour tenir le secteur de Bagatelle. Les combats y font rage face à un ennemi nettement mieux armé qui a pour but de s'emparer du saillant de Bagatelle.
Dés le 29 janvier, pendant une rélève, l'ennemi force la tranchée du Bec de Poule; la contre-attaque française permet de reprendre dans un furieux corps à corps la position mais les pertes sont cruelles : nombreux tués dont le chef de bataillon Vidal de la Blache ainsi que plusieurs commandants de compagnies et la majeure partie des gradés et un grand nombre de soldats. Les 5 et 6 mars, neuf contre-attaques permettent de chasser les Allemands du boyau Sarrola.Le 19 mars, l'ouvrage de Bagatelle est perdu deux fois, repris deux fois et enfin conquis par l'adversaire. Le sergent Darson de la 12e compagnie qui a sauté le premier dans une tranchée allemande, reçoit la médaille militaire (le 29 mars au bivouac de Ronchamp).
Du 24 mars au 27 avril, les attaques françaises se succèdent malgré les pertes importantes bloquant l'avancée allemande. Le 1er mai, l'ennemi fait exploser une mine et attaque avec des lance-flammes; malgré la résistance héroïque de la 9e compagnie, il atteint notre deuxième ligne. Le capitaine Juge blessé, révolver au poing, encourage ses hommes et dirige le combat : "Tenez, tenez toujours, mes enfant! courage!" La 10e compagnie et la 11e contre-attaquent jusque tard dans la nuit et ralentissent l'avance de l'ennemi. La deuxième ligne perdue et reprise plusieurs fois, reste finalement en possession du 150e. En ce début du mois de mai, les combats sont incessants; le régiment, épuisé est relevé le 6 mai non sans perdre son chef de corps le Colonel de Chéron.
Du 10 mai au 10 août, le 150e tient les secteurs du Four de Paris et de St Thomas où la lutte est moins âpre qu'à Bagatelle. Les Allemands continuent leur pression sur le secteur et le 150e y revient en renfort. Le 30 juin, une attaque violente enfonce les lignes de ce secteur infernal. En juillet, les combats sont d'une violence extrême, le 150e est de nouveau en première ligne. La 10e compagnie (capitaine Farret) contre-attaque à la baïonnette et à la grenade, avec l'aide de fractions d'autres unités et rejette l'assaillant, réoccupant ainsi toute la position perdue. Cet appui constant donné par le 150e aux troupes avancées, en particulier pendant la journée du 13 juillet, leur permet d'arrêter le mouvement offensif de l'ennemi.
A l'occasion de ces terribles combats, Paul Farret reçoit deux citations dont l'une à l'ordre du 32e C.A. "Officier des plus énergiques et des plus courageux, qui le 1er mai a donné la mesure de son caractère dans des conditions difficiles. Au cours d'une attaque allemande des plus violentes, sous un jet de pétards intense, ne cède le terrain que pied à pied. Sur une profondeur de 100 mètres, il construit successivmeent, sous le feu, 19 barrages qu'il défend à la baïonnette et exécute plusieurs contre-attaques pour les dégager." Permettez-moi cette incursion familiale en hommage à mon grand-père.
Le 150e RI peut désormais porté, brodé au fanion de ses compagnies, le nom de "Régiment de Bagatelle", l'un de ses plus beaux titres de gloire. Le 32e Corps d'Armée dont fait partie le 150e RI reçoit une citation à l'Ordre de la 3e Armée: "Depuis 7 mois, le 32e corps d'armée défend ses positions contre les attaques incessantes de l'ennemi; dans cette lutte sans trêve ni repos, il a fait preuve des plus belles qualités : discipline, endurance, courage. Chefs et soldats sont animé du plus haut snetiement du devoir. Ils honorent n'Armé." signé SARRAIL.
Le 10 août 1915, le 32e CA quitte définitivement l'Argonne.
Amicalement, Olivier.