Bonsoir à tous,
Un extrait savoureux du
Journal de Victor Demange :
« Mardi 23 février [1915].
Un poilu du 253e, poète amateur, a pondu une chanson sur la cote 607 ; la voici dans toute sa saveur :
A la Cote 607 (air :
Sous les ponts de Paris)
I
Partant de Laveline,
Passant par Combrimont,
On a repris bonne mine,
On chante des chansons,
Mais une fois là
Faut plus de ça,
Les Boches sont là qui reluquent
Soyons prudents, parlons tout bas,
Attention ! les Boches sont là !
II
La mine réjouie, arrivés à Lesseux,
La halte terminée, on va le cœur en feu,
Tout en blaguant,
Tout en fumant,
Chacun va, le cœur plein d’gaieté ;
Boches à Frapelle, Boches à Beulay,
Pas un n’nous empêchera d’gueuler.
III
De Lusse à Herbeaupaire, ça sent l’Boche à plein nez,
Vous sentez la tanière, partez, vous m’dégoûtez.
Si vous n’partez pas
L’deux cent cinquante trois
Fera sûrement votre affaire ;
Vous resterez, par lui fauchés,
Morts, et pour toujours zigouillés.
Refrain
Terrible 607, tu ne nous fais pas peur.
Ni tes marmites, ni tes gros 137
N’émeuvent pas d’un Français le grand cœur.
Mais c’qu’il y a d’malheureux
Et parfois mouill’ les yeux,
C’est qu’il n’y a plus d’amour ni d’femmes chouettes
A la Cote 607. »
En souvenir d’une belle expérience humaine partagée à la Cote 607 avec Seev Kahn et son épouse, Alexander Kallis, Thierry Ehret et Leo Ott…
http://www.vogesenkaempfe14-18.de/levimax.htm
Bien cordialement,
Eric Mansuy