Bonjour Georges,
L’entretien et surtout le fleurissement par les habitants du secteur étaient très fréquents.
Votre grand-mère, lorsqu’elle est venue pour la première fois se recueillir sur la tombe de son fils à Dugny, a très certainement contacté cette dame du village, peut-être même d’autres personnes.
Comme c’était souvent le cas un accord a été passé afin que la tombe soit parfaitement entretenue, moyennant finance bien entendu (temps passé, fleurs…).
En règle général ces personnes s’occupaient de plusieurs tombes, à la demande des familles, voire des Régiments.
Cela leur permettait un revenu supplémentaire non négligeable en ces temps de reconstruction.
En 1918,
le cimetière de Dugny comptait 2762 tombes, un carré musulmans (72 corps), un carré Allemand (39 corps) et un Ossuaire (1 médecin et 123 brancardiers) soit prés de
3000 soldats.
Il en compte actuellement 1971.
Dans les années 1920, et bien après la création des cimetières de rassemblements entretenus par le Ministère des Pensions, le fleurissement fut encore assuré, quelque fois même bénévolement.
Il y a des exemples ou le Curé de la paroisse prenait les choses en mains, et avait la charge de plusieurs dizaines de tombes militaires (dans les cimetières civils). Il tenait une liste, indiquait si les tombes étaient visitées et/ou entretenus. Et cela jusque dans les années 30.
Des liens très forts se sont tissés entre ces familles Meusiennes et les familles des défunts venus des quatre coins de France.
J’ai souvent interrogé les « Anciens » de plusieurs villages prés de Verdun, ils m’ont racontés combien cela était important aux yeux des habitants, à tel point qu’ils recevaient chez eux et à longueur d’années des familles entières venus à Verdun pendant plusieurs jours.
Des histoires d’amitiés mais aussi d’amour se sont ainsi forgées.
Bien cordialement,
Frédéric