Re: Liste des condamnés à mort et exécutés ?
Publié : ven. janv. 20, 2023 7:38 pm
Bonjour à tous
Très vieux fil datant de 10 ans qui reprenait déjà les recherches collaboratives menées par les anciens du forum dont la plupart sont soit décédés pour certains soit l’ont quitté.
Les informations du Monde relayées par d’autres médias ou sites sont en partie erronées. J’évoque, par exemple, les 1006 militaires français fusillés, addition de militaires français, de civils, de militaires étrangers fusillés, d'exécutés sommaires et d'abattus. Généawiki mentionne, par exemple, 953 militaires français fusillés dont 127 pour espionnage alors que la très majorité des fusillés pour espionnage sont des civils. Pour information, la trahison ne représente que 0,9% des militaires français fusillés dans la zone des Armées. Sur MDH, on trouve des CdG « outre-mer » dénomination « archivistique » qui n’existe pas dans le code de justice militaire, ce dernier ne définit que 2 types de CdG : les permanents et les temporaires aux armées. Nous pourrions multiplier ce genre d'exemple.
Très peu de personnes ont pu avoir accès aux archives militaires judiciaires avant l’autorisation par la CNIL concernant la mise en ligne des dossiers des fusillés.
- Guy Pedroncini avec sa thèse sur les mutineries de 1917 mais juste pour cette période.
-le général Bach qui était le chef du service historique de l’armée de terre. Historien, il a eu accès à tous les dossiers et archives sur ce sujet et a publié en 2003 son livre référence « fusillés pour l’exemple 1914/1915 » et en 2013 « justice militaire 1915/1916 ». Très grand spécialiste de la question, le général a été un des 5 rapporteurs du rapport Prost remis au Président de la République en octobre 2013 (que nous avons pu lire avant le ministre) et membre du conseil scientifique de la mission centenaire. Pour mettre fin à toutes les spéculations sur ce sujet, le général recommandait depuis longtemps la mise en ligne des dossiers des fusillés ce qui s’est finalement fait en 2014.
Les sites qui évoquent cette question souffrent de divers problèmes. Celui cité ci-dessus et, même Mémoire des Hommes en font malheureusement partie. De plus, l’idéologie s’immisce même dans ce qui devrait être la recherche historique.
On mélange, par exemple, allègrement des 2 grands types de conseils de guerre définis par le code de justice militaire (comment comparer un CdG à 7 juges séant à Marseille et un CdG temporaire ordinaire à 5 juges siégeant à 5 kms du front). On mélange aussi les fusillés (ceux qui sont passés devant un conseil de guerre), les exécutés sommaires et les abattus. Pour les 1er, on a généralement des dossiers de procédure ce qui n’est pas le cas pour les sommaires et abattus, ces derniers relevant des règlements distincts.
Prisme 14/18, dont le général Bach était la pierre angulaire, est un partisan de l’histoire quantitative qui doit servir de base à une étude générale de l’ensemble des phénomènes qui ont modifié le fonctionnement de la justice militaire conduisant aux événements que l’on connait.
Parmi tous nos articles publiés, vous trouverez dans celui-ci http://prisme1418.blogspot.com/2018/11/ ... nt-le.html, les études statistiques mensuelles concernant le nombre de pourvois en révision transmis et refusés, le nombre de recours en grâce, transmis et refusés, le nombre de condamnés à mort hors contumace, le nombre de fusillés par les conseils de guerre permanents et par les conseils de guerre ordinaires et spéciaux, le poids du politique dans le fonctionnement de la justice politique. Depuis la publication du 1er livre du général, il est clairement établi que la grande majorité des fusillés l’a été au cours de 1ère période de l’exceptionnalité du recours en grâce (01/09/1914 au 17/10/1915), 64% exactement (voir le poids du politique) et pas au cours des mutineries ce qui n’empêche pas maintenant des gens de penser que beaucoup d’exécutés sommaires ont été tués pendant les mutineries, hypothèse jamais confortée, ni étayée par les historiens spécialistes du sujet.
Cordialement
Yves
membre de Prisme 14/18
https://prisme1418.blogspot.com/
Très vieux fil datant de 10 ans qui reprenait déjà les recherches collaboratives menées par les anciens du forum dont la plupart sont soit décédés pour certains soit l’ont quitté.
Les informations du Monde relayées par d’autres médias ou sites sont en partie erronées. J’évoque, par exemple, les 1006 militaires français fusillés, addition de militaires français, de civils, de militaires étrangers fusillés, d'exécutés sommaires et d'abattus. Généawiki mentionne, par exemple, 953 militaires français fusillés dont 127 pour espionnage alors que la très majorité des fusillés pour espionnage sont des civils. Pour information, la trahison ne représente que 0,9% des militaires français fusillés dans la zone des Armées. Sur MDH, on trouve des CdG « outre-mer » dénomination « archivistique » qui n’existe pas dans le code de justice militaire, ce dernier ne définit que 2 types de CdG : les permanents et les temporaires aux armées. Nous pourrions multiplier ce genre d'exemple.
Très peu de personnes ont pu avoir accès aux archives militaires judiciaires avant l’autorisation par la CNIL concernant la mise en ligne des dossiers des fusillés.
- Guy Pedroncini avec sa thèse sur les mutineries de 1917 mais juste pour cette période.
-le général Bach qui était le chef du service historique de l’armée de terre. Historien, il a eu accès à tous les dossiers et archives sur ce sujet et a publié en 2003 son livre référence « fusillés pour l’exemple 1914/1915 » et en 2013 « justice militaire 1915/1916 ». Très grand spécialiste de la question, le général a été un des 5 rapporteurs du rapport Prost remis au Président de la République en octobre 2013 (que nous avons pu lire avant le ministre) et membre du conseil scientifique de la mission centenaire. Pour mettre fin à toutes les spéculations sur ce sujet, le général recommandait depuis longtemps la mise en ligne des dossiers des fusillés ce qui s’est finalement fait en 2014.
Les sites qui évoquent cette question souffrent de divers problèmes. Celui cité ci-dessus et, même Mémoire des Hommes en font malheureusement partie. De plus, l’idéologie s’immisce même dans ce qui devrait être la recherche historique.
On mélange, par exemple, allègrement des 2 grands types de conseils de guerre définis par le code de justice militaire (comment comparer un CdG à 7 juges séant à Marseille et un CdG temporaire ordinaire à 5 juges siégeant à 5 kms du front). On mélange aussi les fusillés (ceux qui sont passés devant un conseil de guerre), les exécutés sommaires et les abattus. Pour les 1er, on a généralement des dossiers de procédure ce qui n’est pas le cas pour les sommaires et abattus, ces derniers relevant des règlements distincts.
Prisme 14/18, dont le général Bach était la pierre angulaire, est un partisan de l’histoire quantitative qui doit servir de base à une étude générale de l’ensemble des phénomènes qui ont modifié le fonctionnement de la justice militaire conduisant aux événements que l’on connait.
Parmi tous nos articles publiés, vous trouverez dans celui-ci http://prisme1418.blogspot.com/2018/11/ ... nt-le.html, les études statistiques mensuelles concernant le nombre de pourvois en révision transmis et refusés, le nombre de recours en grâce, transmis et refusés, le nombre de condamnés à mort hors contumace, le nombre de fusillés par les conseils de guerre permanents et par les conseils de guerre ordinaires et spéciaux, le poids du politique dans le fonctionnement de la justice politique. Depuis la publication du 1er livre du général, il est clairement établi que la grande majorité des fusillés l’a été au cours de 1ère période de l’exceptionnalité du recours en grâce (01/09/1914 au 17/10/1915), 64% exactement (voir le poids du politique) et pas au cours des mutineries ce qui n’empêche pas maintenant des gens de penser que beaucoup d’exécutés sommaires ont été tués pendant les mutineries, hypothèse jamais confortée, ni étayée par les historiens spécialistes du sujet.
Cordialement
Yves
membre de Prisme 14/18
https://prisme1418.blogspot.com/