Officier à titre " indigène "

pierreth1
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Re: Officier à titre " indigène "

Message par pierreth1 »

Bonjour,

Mon intervention ne visait, à l'évidence et explicitement, que les officiers à titre indigène d'Algérie : ils étaient, à ma connaissance, les seuls à avoir la nationalité française (à défaut de la citoyenneté), de par la départementalisation de l'Algérie.
Ce qui n'était le cas d'aucun de ceux originaires des autres colonies (dont le Sénégal), ou des protectorats (Tunisie et Maroc entre autres).

Pour les Juifs du M'zab, cela ne proviendrait-il pas du fait que cette région n'était peut-être pas encore, en 1871, sous souveraineté française ? Mes souvenirs de CM2, à une époque où le livre d'histoire que nous distribuait l'école publique s'intitulait "Histoire de France et d'Algérie" et alternait un chapitre de l'une et un chapitre de l'autre, ces souvenirs donc, sont maintenant bien lointains...
Cordialement
Bernard
Bonjour
Concernant le Mzab effectivement en 1871 cette région n'est pas encore totalement pacifiée, mais normalemenet en droit français dans la mesure ou le Mzab sera integre à l'Algérie Française donc aux départements d'Algérie le décret Crémieux aurait du s'appliquer (ce qui l'a en fait empéché c'est un mode de vie de ces "tribus juives" proche de celle musulmanes notamment la polygamie.. la loi française ne s'y appliquera qu'à partir de 1882, mais dès 1882 elle aurait du s'appliquer totalement!

Concernant la nationalite, française, dans les colonies le sujet est plus complexe qu'il n'y parait: en 1862, la cour d'Alger déclare que «tout regnicole du pays conquis revêt par le seul fait de l’annexion la nationalité du pays au profit duquel l’annexion est faite" mais elle précise aussi: "tout en n’étant pas citoyen français, l’indigène musulman ou israélite est Français" décision confirmée par la Cour de cassation le 15 février 1864 autreùment dit la séparation nationalité/citoyenneté est faite à ce moment là!
le sénatus-consulte du 14 juillet 1865. dit dans son article 1er : « l’indigène musulman est Français, néanmoins il continuera d’être régi par la loi musulmane. (…) Il peut sur sa demande être admis à jouir des droits de citoyen français ; dans ce cas il est régi par les lois civiles et politiques de la France », et dans son article 2 : « l’indigène israélite est Français, néanmoins il continue à être régi par son statut personnel. (…) Il peut sur sa demande être admis à jouir des droits de citoyen français ; dans ce cas il est régi par la loi française ».

Donc tous les habitants "indigènes" des colonies sont français mais ne sont pas citoyens! mais cela crée une situation pour le moins schyzophrène car bien entendu tout indigène français, venant vivre en France métropolitiane devient citoyen.. par ailleurs tout français originaire de la guyane, des antilles d ela réunion est français citoyen suite à la révolutiond e 1848 et à l'abolition de l'esclavage, par ailleurs , les habitants des quatre communes françaises du Sénégal (Dakar, Saint-Louis, Gorée et Rufisque) « avaient été faits (citoyens) français par la conjugaison de la loi du 24 avril 1833 et de l’abolition de l’esclavage en 1848; la loi du 29 septembre 1916 les avait plus tard confirmés eux ainsi que leurs descendants, comme citoyens français ». De même, le décret du 5 avril 1848,stipule que les indigènes des cinq villes françaises de l’Inde ont obtenu le droit de vote indépendamment de leur statut personnel »

Il a souvent été dit que le statut "indigène" en Afrique du Nord était du au fait que ses habitants étaient musulmans et polygame, mais à contrario il n'y avait pour les habitants du Sénégal (les fameuses 4 communes) aucun problème pour être citoyen et musulaman!!!

Donc tous les "indigènes" ont la nationalité française mais pas la citoyenneté sauf..
Cordialement
Pierre
pierreth1
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Re: Officier à titre " indigène "

Message par pierreth1 »

Bonjour Jacques

Je suis au regret de devoir vous contredire : le terme FSNA était utilisé avant 1958. Il m'est arrivé, pour aider mon père alors gendarme en Algérie, de taper à la machine pendant les vacances scolaires (avec deux doigts, "à la gendarme") un PV d'audition de témoin, à partir de son carnet de déclarations, en ayant sous les yeux le modèle à suivre. J'ai bien le souvenir d'avoir lu cette expression (c'est là que je l'ai découverte) et de l'avoir tapée à la machine. Les dernières grandes vacances scolaires que j'ai passées en Algérie sont celles de 1956...

Pour le décret Crémieux, que j'avais pris la peine de lire dans le bulletin des lois, je l'ai évoqué de mémoire. J'attendrai toutefois d'en retrouver le texte exact pour en reparler.

Bon week-end également

Bernard
Bonjour
concernant le terme FMA c'est la loi "Lamine Guèye" en 1946 et la loi du 20 septembre 1947 portant Statut organique de l'Algérie, qui font que les musulmans d'Algérie sont devenus, officiellement du moins, des citoyens, conservant leur statut civil personnel, et appelés par l'administration des Français musulmans d'Algérie (FMA).

Cordialement Pierre
pierre
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b sonneck
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Re: Officier à titre " indigène "

Message par b sonneck »

Bonjour,

Merci, Pierre, pour ces intéressantes précisions sur les colonies autres que l'Algérie. Je pensais, à tort donc, que seuls les indigènes de cette dernière colonie avaient la nationalité. Pour la citoyenneté, les choses ont été effectivement assez complexes et ont d'ailleurs évolué au fil du temps, pour ce qui concerne l'Algérie. Certaines catégories de fonctionnaires et de militaires indigènes ont été ainsi admis d'office à la citoyenneté, à ce que j'avais lu sur un autre forum il y a pas mal de temps. Ma mémoire ne va pas jusqu'à dire à quelle époque (autour de la seconde guerre mondiale peut-être).
Cordialement
Bernard
pierreth1
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Re: Officier à titre " indigène "

Message par pierreth1 »

Bonjour,
Le statut d'indigène pour l'Algérie est très complexe (alors qu'au départ il semble simple) ainsi bien que les musulmans soient les seuls concernés depuis le décret Crémieux (qui si il est promulgue en octobre 1870 par le gouvernement provisoire est en fait initialisé par napoléon III en mars 1870..) en réalité le terme musulman "n'a pas un sens purement confessionnel mais qu'il désigne au contraire l'ensemble des individus d'origine musulmane qui n'ayant point été admis au droit de cité, ont nécessairement conservé leur statut personnel musulman, sans qu'il y ait lieu de distinguer s'ils apparteinnent ou nom au culte mahométant"! le cartesianisme français et spécialement juridique m'épatera toujours! ceci ressort d'une décision de la cour d'appel d'Alger en 1903! autrement dit un chretien dont les parents auraient été algérien musulmans resterait regi par l'indigénat! et donc du tribunal du cadi! il y a donc un caractere "ethnique" et pas seulement religieux. Autre spécificite, l'obtention de la citoyennete etait traitee par la même procédure que dans le cadre de la naturalisation des étrangers et l'on parlait de naturalisation alors que de jure ils étaient déja français..
Cordialement
Pierre
pierre
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fred S
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Re: Officier à titre

Message par fred S »

Bonsoir,

voici, un 21e nom dans cette liste:

ABDELKADER BEN, Abbou Lt 2° Spahis
ABDOUL WAHABOU, Kané Slt 36° Bat Tirailleurs Sénégalais
AKLI, Ali Benahmed Lt 1° Rgt de marche de Tirailleurs
AOUACH, Georges, Mohammed Lt 1° Rgt Tirailleurs Algériens
BELKIHEL, Brahim Ben Mohammed Slt 7°Rgt de Tirailleurs
BELMEDANI, Sliman Ben Ahmed Lt 1° Rgt de Tirailleurs de Marche
BOUHENNA, Ahmed ben Mohamed Bendjelloul Ben Mohamed Lt 1° Rgt de Tirailleurs Algériens
DADI SITA Slt 2°Rgt Mixte de Zouaves et de Tirailleurs
DAHMANI, Mohamed Ben Yahia Slt 8°Bat de marche de Tirailleurs Indigènes du Maroc
DO HUU VI Capt Régiment de marche de la légion Etrangère
EL ABED, Mustapha Ben Mohamed Slt 7° Rgt de marche de tirailleurs
FAHIM MOHAMMED, Ould Bellahouel Lt 6° Rgt de Tirailleurs algériens
GABAH, Mohamed Lt 2° Escadron de Spahis
HACHEMI, Khalloul Hocene Ben Tayeb Slt 5° Rgt de Zouaves et de Tirailleurs Algériens
HIDRA MOHAMED, Ben Mouloud Slt Rgt de Tirailleurs Marocains
KELFA HAMED Slt 2° Rgt de Tirailleurs d emarche
MAGHROUT Mohamed Ben Brahim 1er puis 5e Tirailleurs avant de passer au 83RI
MATOUK, Hammou Bénidir Lt 7° Rgt de marche de Tirailleurs Algériens
SAMBA, Diallo Slt 68° Bat de Tirailleurs sénégalais
TRAIDA, Mohamed Ould Kaddour Ould Mohammed Slt 2° Rgt de Tirailleurs Algériens
ZERROUK, Abdelkader Lt 1° Rgt Tirailleurs Algériens


Mohamed Ben Brahim MAGHROUT, les éléments glanés sur MDH et GALLICA nous apprennent que, né le 28 avril 1881 à MARENGO il s'est engagé en 1898. Sergent au 1er Tirailleur, il est promu sous-lieutenant indigène en 1908, puis lieutenant indigène en 1913, il passe alors au 5e Tirailleur.Le 4 février 1914, il est admis avec son grade dans l'armée française et rejoint en avril de la même année le 83RI où il commandera une section de la 1ère compagnie. Porté disparu le 22 août 1914 à BERTRIX, il succombera en fait à ses blessures, ne pouvant être secouru ni porté vers nos lignes. Promu capitaine à titre posthume le 24 juin 1916 et fait chevalier de la légion d'honneur en 1922.
Ses nom et prénoms varient d'une source à l'autre: MAGHROUT, MAGHROUTH, Ben Brahim, Ben Braham, Mohamed, Mohammed,...Je n'ai pas réussi à trouver sa fiche matricule sur le site ANOM.
Naturalisé français alors qu'il était en garnison à BIZERTE (TUNISIE), 1er tirailleur.

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Dernière modification par fred S le mar. avr. 03, 2018 11:32 pm, modifié 2 fois.
Cordialement,
Fred.
Je suis preneur de tous docs ou photos sur le 83ème RI
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fred S
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Re: Officier à titre

Message par fred S »

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Cordialement,
Fred.
Je suis preneur de tous docs ou photos sur le 83ème RI
Audet
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Re: Officier à titre indigène

Message par Audet »

Bonjour,
Merci pour ce message très intéressant pour moi. Je suis tombée sur votre site en mettant Oudjari ds le moteur de recherche.
Je suis en train de corriger les mémoires de mon Gd Père, le Général Gérard Sylvestre Audet 1883 - 1972.
Sorti de St-Cyr en 1903,- https://fr.wikipedia.org/wiki/Sylvestre ... rard_Audet -, ayant vécu enfant en Tunisie, son père Eugène était médecin militaire - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k ... texteImage -.
Mon grand-père était de la promotion "Centenaire de la Légion d'Honneur" sortie en 1903.
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Je cite ses mémoires :
"Je fus nommé Sous-Lieutenant au Ier Tirailleurs, à Blida, le 24 octobre 1903. Ai-je besoin de dire avec quelle joie et quelle fierté je revêtis la tunique bleue à col jaune, crevée aux manches de soie rouge, avec le pantalon flottard, et me coiffai du képi bleu...

...Le Colonel m'affecta d'abord à la 11è Compagnie du 3ème bataillon à Blida. Elle était commandée par le seul capitaine indigène qui existât alors dans les régiments de Tirailleurs : le capitaine Oudjari.

Cette affectation avait été suggérée par le Lt-Colonel pour me mettre tout de suite dans le milieu où je pourrais le mieux connaître le caractère et l'esprit de la troupe indigène. Le Lt-Colonel m'avait fait de même désigner un ordonnance qui ne parlait pas un mot de français, pour m'obliger à apprendre l'arabe, au moins l'arabe des tirailleurs, farci de Sabir. J'eus à me féliciter de cette méthode qui hâta beaucoup mon initiation.

Le capitaine Oudjari était une belle figure de soldat. Comme tous les jeunes berbères, il avait dans son enfance gardé les moutons et les chèvres dans la montagne. Il s'était engagé à 18 ans et avait conquis ses grades successifs par sa magnifique conduite dans toutes les expéditions coloniales de la France : au Tonkin, à Madagascar, à la Mission Foureau-Lamy, à la conquête des oasis sahariennes. Il avait été blessé plusieurs fois. Il commandait sa Compagnie avec énergie, abusant peut-être un peu du nerf de bœuf, qui ne quittait pas son poignet, en quoi les tirailleurs reconnaissaient un chef de leur race. Foncièrement français de coeur, ayant réussi à se donner un peu d'instruction, il avait épousé une française très honorable, qui tenait dignement son rang. Il avait un fils au collège de Blida, qui était un brillant élève et dont il était très fier(1)
Sous ses dehors rudes, le capitaine Oudjari dissimulait une délicatesse de sentiment - dont j'eus la preuve à mon premier jour de services -.

Il fit paraître au rapport de la Compagnie une note disant que pour sa prise de commandement le Sous-Lieutenant Audet irait seul à l'exercice et aurait l'honneur de commander la Compagnie. C'était jour d'exercice des employés et la Compagnie était à effectif complet. Je revis encore mon émotion, moi sous-lieutenant de 20 ans, quand je parus devant la 11ème Compagnie rassemblée sous les armes : 250 tirailleurs superbes dans leur tenue bleue frappée au « tombeau » rouge du Ier Tirailleurs. L'adjudant me présenta le bulletin d'appel et je fis ma voix forte et autoritaire pour commander la mise en marche. J'emmenai la Compagnie au pied de la montagne des Deux Cèdres qui domine Blida et pris comme thème de manœuvre l'attaque d'un ennemi supposé installé à 200 m. plus haut sur un éperon. Et j'entraînai la Compagnie dans un assaut furieux sur des pentes raides, à travers les chênes verts et les lentisques. Les tirailleurs avaient de bonnes jambes, mais j'en avais aussi et c'est moi qui menai le train. Je fis la pause sur un méplat de la montagne d'où on avait une vue magnifique sur Blida et la plaine de la Mitidja. Au retour les tirailleurs disaient que le sous-lieutenant grimpait bien vite et qu'avec lui on ne devait pas s'attendre à des exercices de tout repos. D'avoir commandé une si belle Compagnie et de l'avoir entendue « souffler » derrière moi, je me sentais consacré lieutenant de tirailleurs et fus dès lors plein d'assurance. En fait, j'avais encore à faire mon apprentissage et c'est à quoi le capitaine et les lieutenants français de la Compagnie s'employèrent pendant deux mois.

1 J'ai retrouvé ce fils plus tard, médecin militaire en Tunisie quand j'y étais Commandant supérieur ; et j'ai eu le plaisir, en souvenir de son père, de donner satisfaction à un désir qu'il m'exprima.

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Mon grd-père dessinait et nous a laissé de très nombreuses aquarelles d'Afrique du Nord. Notamment, j'ai un tableau du capitaine Oudjari. Il a bien écrit son nom en bas du tableau et je le reconnais avec la photo que vs avez publiée. Ce tableau est en province et je vous transmettrai sa photo.

Bien à vous,

Marie-Laure Munsch-Pfaender,


bruno17 a écrit : ven. juil. 01, 2011 2:35 pm Bonjour,
L'un des rares capitaines "indigènes": le capitaine Oudjari, du 1er régiment de tirailleurs algériens. Il fit partie de la mission Foureau-Lamy aux côtés de notre arrière grand-père de 1898 à 1900. Lieutenant, il assurait le commandement de la 3ème section. Après la mission, il se convertit au christianisme et épouse une française. Il est envoyé au Maroc avec le grade de capitaine et y trouve la mort en 1911. Son fils Louis fut médecin-lieutenant au 21ème tirailleurs algériens.
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Cordialement
BB
Quelques officiers "indigènes":
-Lieutenant BELMEDANI Sliman Ben Ahmed : tué à l’ennemi le 22 avril 1915 à Langemark en Belgique.
-Lieutenant MATOUK Hammou bénidir : né en 1893 à Béni-Yenni, Algérie, tué à l’ennemi le 25 septembre 1915 à Souain dans la Marne.
-Sous-lieutenant ZERROUK Abdelkader : né en 1874 à Sid-Laroussi, département d’Alger, décédé des suites de blessures de guerre le 5 octobre 1914 à Thélus, Pas-de-Calais.
-Lieutenant AKLI Ali Benahmed : né en 1876 à Frikat, département d’Alger, décédé le 28 octobre 1914 des suites de blessures, à l’hôpital de Bois-Bernard dans l’Aisne.
-Lieutenant AOUACH Mohammed Georges: né le 28 juillet à Médéa, Algérie, tué à l’ennemi le 18 juin 1918 dans le secteur de Montchenot lors de la seconde bataille de Reims.
-Lieutenant BOUKENNA : tué le 20 septembre 1918.

(A lire également: "Sahara-Tchad (1898-1900) carnet de route de Prosper Haller, médecin de la mission Foureau-Lamy" par Jean-Claude et Françoise Abadie).
Marie-Laure Munsch-Pfaender,
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bruno17
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Re: Officier à titre

Message par bruno17 »

Bonjour et merci pour ce témoignage et la découverte de la belle écriture de votre grand-père le général Audet. J'avais rencontré il y a quelques années à La Rochelle, où sa fille était institutrice, le colonel Michel Oudjari, petit-fils du capitaine Ahmed Bendjelloud OUDJARI qu'a côtoyé votre grand-père à Blida en Algérie. Nous avions passé une soirée très sympathique à évoquer ces vétérans des tirailleurs algériens ; le fait que le capitaine Oudjari ait vécu la mission Foureau-Lamy en même temps que l'arrière-grand-père de ma femme, le lieutenant Aouach, nous offrait une sorte de fil conducteur qui nous permit d'échanger sur le vie extraordinaire de ces soldats aux destins peu communs. J'ai appris que Michel Oudjari était décédé en 2020 à Mont-de-Marsan où il résidait. Bien cordialement. Bruno Baverel
Bruno BAVEREL - Romans: "La voiture de Vandier" - "Les aventures du lieutenant Maréchal" - "Le manuscrit de Magerøya ou le Tombeau des quatre ours" (Éditions des Indes Savantes)
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rpetit
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Re: Officier à titre

Message par rpetit »

Un intéressant personnage, officier lui aussi à titre indigène, Slimane Bendali, né en 1880, lieutenant au 2e RMZT en 1914-1915, fait chevalier de la légion d'honneur en novembre 1915 et qui termine... Grand-croix en 1954 (JO du 9 mars 1954).

Né à Aïn Beïda en 1880. Engagé volontaire à Constantine en 1898, il fait les campagnes d'Algérie, de Tunisie, du Tonkin et de Chine. Lors de la Première Guerre mondiale, alors lieutenant au 2e régiment mixte de zouaves et tirailleurs, il est blessé grièvement en septembre 1914, puis se distingue en juin 1915 et en octobre de la même année. Il est fait chevalier de la Légion d'Honneur pour ces fait d'armes le 22 novembre 1915. Il est titulaire d'une pension à 85%. Interprète militaire, il est détaché comme agent liaison auprès du roi d'Arabie 1916, puis est envoyé comme agent de renseignements en Égypte et en Syrie en 1918. Prend sa retraite d'officier en 1921. Bachagha en 1942, il prend sa retraite 1947 à Châteaudun-du-Rhumel (Constantine). Chevalier de la Légion d'honneur en novembre 1915, promu officier en 1925, commandeur en 1933, élevé à la dignité de grand officier le 17 septembre 1946, puis de grand-croix le 4 mars 1954.

Extrait Livre d'or de l'Algérie (1937)
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Citation accompagnant la Légion d'Honneur (JO du 22/11/1915)
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Extrait de Wattel, Les Grand'Croix de la Légion d'honneur, p.410
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