Bonjour à toutes et à tous,
On va peut-être en savoir un peu plus sur cette exposition !
Le Figaro, 13 janvier 1919 :
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(Source : gallica.bnf.fr)
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L'Union des Arts avait organisé hier un concert en l'honneur de ses membres bienfaiteurs et des visiteurs de l'exposition des 155 insignes des sections automobiles. Mmes Marie Leconte, Lucy Arbell, Marguerite Deval, Lyse Berty, Magdeleine Godard, Yvonne Ducos, Ducombes, Gaston-Charles et MM Galipaux, Florian, Lithon-Chevalet, Aveline se firent successivement applaudir.
-Auparavant, on avait voté le classement des insignes préférés par le public Trois insignes furent choisis Le n° 2 « Strasbourg, Cigognes survolant la cathédrale » (section T. M. 650), le n° 137 « le Père la Victoire » (section sanitaire 140) et le n° 14, «la Wachkyrie »(section R. V. F.-B. 70).
Les auteurs de ces insignes sont priés de se faire connaître à l'Union des Arts (27, boulevard d Inkermann, Neuilly).
Ajoutons que le musée et les bibliothèques de la guerre ont retenu cette collection d'insignes si heureusement réunie par l'Union des Arts et son infatigable présidente Mlle Rachel Boyer, de la Comédie-Francaise. >>
Figaro du jeudi 16 janvier 1919
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2 ... %22.langFR
D'autres identifications dans le texte des Annales politiques et littéraires du 12 janvier 1919 :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... %22.langFR page 28 :
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Une exposition originale
Aux galeries Georges Petit sont exposées depuis l'autre dimanche, les 155 insignes des sections automobiles de l'armée.
Assemblage curieux et pittoresque, où se manifeste l'esprit d'à-propos du soldat de chez nous qui s'adapte aux circonstances et fleurit, même aux heures graves, fantaisiste et charmeur, souvent amusant, toujours original.
Qu'y a-t-il de plus semblable à un camion qu'un autre camion ? Il était difficile de reconnaître les voitures de telle ou telle unité parmi des milliers de véhicules identiques.
Aussi chaque groupe a-t-il eu l'idée bien française de peindre qui, sur la carrosserie, qui sur la bâche, des petites images en couleurs servant d'insigne distinctif.
Ces sections automobiles, destinées au transport du personnel, des munitions, du ravitaillement, ont donc rivalisé d'ingéniosité pour se différencier les unes des autres. Il est impossible de faire un choix parmi tant de vignettes
décoratives d' un art populaire et parfois très délicat. Nous reproduisons néanmoins, à titre de simple indication, la Souris blanche, l'Obus ailé, l'Eléphant au canon et la Bombarde.
La section B. 22, constituée par les autobus parisiens Batignolles-Clichy-Odéon a adopté comme emblème un moulin rouge se détachant sur une place blanche. On n'est pas plus montmartrois !
Le calembour n'a pas perdu ses droits. M. de Saint-Chaffray étant le chef de la T.M. 273, son groupe a immédiatement opté pour le Singe affreux!
Une commission régulatrice a choisi pour insigne le Ver blanc, en raison du brassard vert et blanc porté par les régulateurs.
Même amour de l'a peu près pour la Wachkyrie, à consonance wagnérienne, où l'on, reconnaît une vache qui rit.
La race canine a inspiré nombre d'artistes. On voit le Chien noir (ô Faust !), le Chien triste (pourquoi ?), le Carlin gris, le Dogue enchaîné, le Chien de berger, le Bull-dog.
Les sections sanitaires vont jusqu'à l'irrévérence. Méfions nous de leur P. C. R., trois lettres inoffensives qui signifient «Poule de la Croix-Rouge» ! Et admirons leur Bambara blessé, leur Infirmière, leurs Cow-boys chassant le Kaiser au lasso, leur Retour du convalescent.
Certains insignes sont d'une facture artistique et gracieuse : la Cigogne survolant la Cathédrale de Strasbourg, le Flamant rose, la Colombe, la Mouette, le Discobole, le Faune jouant des pipeaux. D'autres, patriotiques, comme la Marseillaise et le Père la Victoire.
Enfin, les humoristiques, tels le Conducteur tramant son camion, le Lapin à béquille, le Pas de l'oie, la Grenouille fumant la pipe, le Boche dans la mitraille, le Crapaud crapouilleur, le Fiacre, et, pour la bonne bouche, le Pinard !
Souvent, une croix de guerre est peinte à côté de l'insigne, ce qui indique que la section a été citée. Une section sanitaire s'enorgueillit justement de la fourragère qu'elle porte depuis un an.
Cette exposition est organisée par l'Union des Arts (fondation Rachel Boyer), au profit de la caisse de secours des automobilistes du front. >>
Edité pour ajouter :
<< Au début du XXe siècle, les ors et les couleurs avaient laissé leur place à des numéros brodés en cannetille sur les collets ou sur les galons de drap. Cependant, lors de la guerre de 1914-1918, avec l'apparition de l'armée de l'air, chez les combattants «pas comme les autres», volontiers frondeurs et peu enclins à respecter le règlement «jugulaire, jugulaire», on vit apparaître, peints au pochoir sur des carlingues d'avions, des signes distinctifs. Il en fut de même au sein du train des équipages et dans le service de santé où les ambulances des sections sanitaires (S.S.) étaient identifiées par nos poilus à l'aide de dessins. Madame Simone Burguet, dans sa monographie des insignes du service de santé cite «La tête de nègre» de la S.S. 124, «La chouette» pour la S.S. 20 ou «La PCRSS8» - lisez : «La poule de la Croix-Rouge de la section sanitaire n°8».
Il est probable que toutes ces marques dessinées lors de la Première Guerre mondiale furent à l'origine de nos insignes de traditions. Quant à dater de façon exacte l'apparition du premier insigne dans sa forme actuelle...>>
Source
http://www.passiondulivre.com/livre-273 ... dition.htm
Cordialement
IM Louis Jean
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