Re: Transcription du JMO du 247e RI (août 1914)
Publié : ven. oct. 30, 2015 5:38 pm
Bonjour à tous,
Je vous propose cette transcription du J.M.O. du 247e RI, que j'ai faite pour tenter de retracer le parcours de mon AGP (dont la date de décès a été fixée au 26 août).
N'hésitez pas si vous avez des suggestions ou remarques.
L'original est accessible sur le site Mémoire des Hommes : http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 909ce171ad
J'espère pouvoir faire de même ensuite avec les unités voisines.
Bonne lecture.
Cordialement,
Yves
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4 août 1914 Formation du 247e d'Inf.
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Ce régiment comprend :
Un Etat-Major
Une C.H.R. y compris 2 Sect. de Mitrailleuses
Deux Btns.
Les Btns sont numérotés 5 et 6. Les Cies de 17 à 24 (C.M. 12/1 1914)
Ces différents éléments se mobilisent à St-Malo.
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Composition du Régiment
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Etat-Major
Colonel Comt le Régt Martenet
Capitaine adjoint Merio
Lieutn chargé des détails Bastien
-d°- Officier d'approv. Drû
-d°- chef du Service Téléphonique Mascot
-d°- Porte-drapeau Rollin
Médecin Major de 1ère Classe Heyraud
5e Btn
Chef de Btn Capitaine Bouin
Médecin aide-major Lenormand
Compagnies Capitaines Lieutenants
17e Jarty Bouquet
Tissier
18e Mallet Lemardelé
Brunet de Sairigné
19e Grevel Margaillan
Engel
20e Dubois Foucart
Aubry
6e Btn
Chef de Btn Roob
Médecin aide-major 2e cl. Guibourg
Compagnies Capitaines Lieutenants
21e Cano Yvan
Rigot
22e Schwerer Lamirault
Chagniat
23e Gay Lanquest Lion.
Ménard
24e Clt de Langavant Lanquest Frédéric
Vieil
Stns de mitrailleuses
1ère Stn Ss lieutenant Dencken
2e Stn Adjudant Belin
Effectif du régiment au départ
9 août Total général : 36 officiers 151 sous-officiers 2052 hommes de troupe
Train régimentaire : 124 chevaux, 36 voitures

9 août Le régiment est mis en route par chemin de fer en deux échelons :
- Le 1er train, composé de l'E.M. du régiment, de la Cie H.R. du 5e Btn et de la 1ère Stn de Mitr. quitte St Malo le 9 août à 22h55.
- Le 2e train, composé du 6e Btn, de la 2e Stn de Mitr. et du T.R. quitte St Malo le 10 août à 3h15.
11 août Le 1er détachement débarque à Attigny (Ardennes) à 9h30 ; le 2e détachement débarque à 14h30 au même point.
Le 5e Btn, l'E.M. du régiment, la 1ère Stn de Mitr. et le T.R. cantonnent à Bignicourt. (1)
Le 6e Btn cantonne, 2 Cies à Juniville, 1 Cie à Alincourt, 1 Cie à Ville-sur-Retourne. (1)
Le 247e fait partie de la 5e Armée commandée par le Générale de Division Lanrezac, membre du Conseil Supérieur de la Guerre de la 60e Division, commandée par le Général de Division Joppé, de la 119e Brigade commandée par le Général de Brigade Réveilhac.
Ravitaillement à Tagnon ; la viande à Alincourt.
12 août Le régiment conserve les mêmes cantonnements que le 11 août.
Quartier Général de la 60e Division à Pauvres.
E.M. de la 119e Brigade à Pauvres.
248e d'Infanterie à Pauvres.
271e d'Infanterie à Leffincourt.
13 août La 60e Division fait mouvement en vue d'étendre sa zone de cantonnement jusqu'à l'Aisne entre Vrizy et Attignies.
Cantonnements du 13 août
Quartier G. de la 60e Division à Chuvilly. [Chuffilly]
E.M. 119e Brigade à Vrizy.
247e d'Infanterie à Quilly.
248e d'Infanterie à Grivy et à Loisy.
271e d'Infanterie à Vrizy.
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(1) 2 % de mouvement par voie de terre.
14 août Le régiment conserve les mêmes cantonnements.
Gare de ravitaillement et d'évacuation : Voncq.
Ravitaillement en viande : Coulommes.
15 août Départ de Quilly à 14h15. Direction Grivy-Vrizy.
A Vrizy, le régiment reçoit l'ordre de cantonner à Terron-sur-Aisne.
Gare de ravitaillement et d'évacuation : Attigny.
Centre de livraison viande : Neuville et Day.
E.M. de la 119e Brigade au Chêne. [Le Chesne]
271e Régt d'Inf. au Chêne.
248e Régt d'Inf. à Voncq et Les Alleux.
16 août Le régiment quitte Terron-sur-Aisne à 9h15 ; il forme colonne avec le 248e et un groupe d'artillerie du 50e. La colonne sous les ordres du Lt Colonel commandant le 248e se porte dans la direction du sud de la Meuse par l'itinéraire suivant : Voncq, Les Alleux, Le Chêne et Vendresse.
Le 5e Btn cantonne à Elan, le 6e à Balaives.
Etat-Major de la 119e Brigade à Boutancourt.
271e Régt d'Inf. à Boutancourt.
248e Régt d'Inf. à Etrépigny.
Gare de ravitaillement et d'évacuation : Attigny.
Centre de livraison viande : Neuville et Day.
17 août Le régiment ne fait pas mouvement et conserve les mêmes cantonnements.
Gare de ravitaillement et d'évacuation : Nouvion-sur-Meuse.
Gare de ravitaillement en viande : Poix-Terron.
18 août La 119e Bde se porte de Balaives-Elan sur Donchery, Vrigne-au-Bois [Vrigne-aux-Bois] et St Menges.
Quartier G. de la 60e Div. }
E.M. de la 119e Bde }
Batterie d'Artillerie } Cantonnés à Donchery
Sapeurs télégraphistes }
271e Régt d'Inf. }
248e et Cie de Génie div. à St Menges.
247e Régt d'Inf. : 1 Btn à Vrigne-au-Bois, 1 Btn aux avants-postes.
Secteur du Btn : depuis le sommet nord de la boucle de la Meuse où il se relie avec les A.P. du 248e jusqu'à l'E. de Garnelle [Gernelle] où il se relie avec les A.P. de la 120e Bde.

19 août Le 6e Btn quitte Vrigne-au-Bois à 10 heures et va cantonner à Cons-la-Grandville [La Grandville] avec le 2e Groupe d'artillerie de la 60e Division.
Les A.P. sont repliés et le 5e Btn vient cantonner à Vrigne-au-Bois.
Q.G. de la 60e Div. }
} à Donchery
E.M. de la 119e Bde }
Tous ces cantonnements sont couverts par la 120e Bde qui est poussée en 1ère ligne à Sugny-Pussemange avec A.P. sur la Semoy [la Semois].
A 15h30, la 60e Division communique l'ordre de mouvement suivant :
E.M. de la 119e Brigade et 271e à Donchery.
248e à Vrigne-Meuse.
247e évacuera Vrigne-au-Bois et Cons-la-Grandville pour adopter le stationnement suivant:
E.M. du régt et 5e Btn à Dom-le-Mesnil. Ce Btn doit assurer la garde des points de passage de la Meuse entre Donchery exclus et Nouvion exclus et détache en outre une Cie à Boutancourt à la garde des parcs et une Cie à Flize à la garde du groupe des convois.
Le 6e Btn se replie de Cons-la-Grandville avec un groupe d'Artillerie sur Nouvion-s-Meuse. Il assure la garde des passages de la Meuse de Nouvion inclus au barrage au nord de Lumes inclus.
Ravitaillement quotidien pour le 20 : à partir de 8h Nouvion-s-Meuse, viande fraîche à 7h à Donchery.
La 120e Bde conserve ses cantonnements précédents, c'est-à-dire Sugny, Pussemange avec A.P. sur la Semoy, couvrant ainsi la 60e Division.
20 août Le régiment ne fait pas mouvement et conserve ses cantonnements. La journée est employée au nettoyage des armes, des effets ; des revues des vivres et des munitions sont passées.
Gare de ravitaillement : Nouvion-s-Meuse.
Distribution de la viande : Donchery.
21 août Le régiment ne fait pas mouvement ; mêmes dispositions que la veille.
22 août --------------- d° ------------------------
23 août Le régiment se porte de Dom-le-Mesnil sur Poupehan par Donchery et St Menges.
Départ à 4h. Arrivée à Poupehan à 10h. A 11h40, après une grand'halte de 1 heure 30, le régiment (à 6 Cies) reçoit l'ordre de s'établir sur la rive gauche de la Semoy pour couvrir s'il y a lieu la retraite de la 120e Bde.
Le 6e Btn s'installe en face des débouchés du Pont de Poupehan. 2 Cies en première ligne. 1 Cie disponible.
A sa gauche le 5e Btn dont le centre est au carrefour à 1500 m ouest du Pont, est établi. 2 Cies en 1ère ligne, 1 Cie en réserve à ce carrefour. Poste de commandement au carrefour.
La position est organisée, en construisant des tranchées. Les distances de tir sont repérées ; des vues sont créées en abattant des arbres.
Les munitions des voitures à munitions sont distribuées. Le T.C. est envoyé au Ban d'Alle .
Le régiment bivouaque sur place sans être inquiété.
24 août Toute la Div. repasse sur la rive gauche de la Semoy, sous la protection du 247e qui doit former arrière-garde. A 9h55, l'ordre est donné de se replier.
Le 5e Btn se dirige sur le Ban d'Alle par un sentier muletier où il arrive à 10 heures 15.
Le 6e Btn forme arrière-garde par la route de Corbion à Ban d'Alle.
A 11 heures nous recevons avis que de l'Infanterie allemande est à Alle où elle a surpris une section du 225e d'Infanterie.
Les dispositions suivantes sont prises :
Cie Mallet à cheval sur la route 1 km dans la direction d'Alle et face à Alle.
Cie Jarty à droite et Cie Grével à gauche surveillant les pentes.
A ce moment (12 heures) arrive le Btn Roob qui se forme en réserve au carrefour.
A 13 heures, le Btn Roob remplace le Btn Bouin. Ce dernier se met en marche sur Donchery. A 13h30 le Btn Roob formant arrière-garde exécute le même mouvement.
A 18 heures, en arrivant à 1 km de Donchery, le régiment reçoit l'ordre de couvrir les cantonnements de la Div. à Donchery, en établissant ses avants-postes à Briancourt.
Disposition :
Grand'garde n° 1 - Cie Canno à la Briqueterie (carrefour 2 km Est de Vrignes-au-Bois)
G. Garde n° 2 - Cie Mallet sur la même route à la sortie du chemin à un trait venant de Briancourt
Réserve - 4 Cies en cantonnement d'alerte à Briancourt.
25 août A 4 heures, ordre est donné de se replier en arrière de la Meuse par Donchery sous la protection du 248e d'Infanterie.
A Donchery, le régiment se porte sur Cheveuges où il est mis à la disposition du XIe Corps.
Arrivée à Cheveuges à 8h30.
A 13 heures le XIe Corps donne l'ordre de porter 1 Btn (Btn Bouin) à la Ferme St-Pierre, 600 m S-Est de Fresnois [Frénois], où il est mis à la disposition du Général Comt la 22e Division. Tout le poste de commandement est à la cote 307.
Le Btn Roob reste disponible à Cheveuges à la disposition du XIe Corps. A 14h30 1 Cie du 6e Btn est envoyée à Cheveuges à la garde du Quartier Général du XIe Corps.
En même temps la 23e Cie qui était détachée à Nouvion-s-Meuse depuis 3 jours pour assurer la garde du pont sur la Meuse, rejoint le régiment. Ce qui finalement porte les Cies rentrées auprès du Colonel au nombre de trois.
Le régiment est reconstitué et bivouaque sur les emplacements qu'il occupe.
26 août A 8h la situation du régiment est la suivante : le 5e Btn (Bouin) est toujours au même emplacement que la veille, le 6e Btn reçoit l'ordre d'occuper les travaux de défense établis la veille par le génie aux abords de Villers-s-Bar.
Ce Btn et une section de Mitr. traverse la crête en avant du Moulin de Mauru sous le feu de l'artillerie ennemie pour gagner Villers-s-Bar ; grâce à l'initiative heureuse et à l'à-propos du Cap. Gay commandant la Cie d'Av-Garde, le Btn prend une formation ouverte qui lui permet de traverser sans perte sensible le terrain battu.
A 8h40 le chef de Btn Roob est atteint à la cuisse droite par une balle de shrapnell ; le Cap. Cano prend le commandement du 6e Btn.
Le colonel ct le 247e établit son poste de commandement à 1 km Nord-Ouest de Moulin-Mauru sur la route de Villers-s-Bar.
A 9h les Cies continuent à progresser mais elles ne trouvent pas les travaux établis par le génie et progressent jusqu'à la route de Donchery à Dom-le-Mesnil.
3 Cies sont en première ligne : une reste en soutien à hauteur du poste de commandement du Colonel. La Cie H-R et le Drapeau avec cette Cie (Cie Schwerer).
A 10h30 le feu de l'artillerie ennemie redouble d'intensité, en même temps que les 3 Cies de 1ère ligne tombent sous le feu de tranchées et de mitrailleuses ennemies établies sur le bord de la Meuse. Elles subissent instantanément des pertes considérables ; les Capitaines Cano, Gay, Clairet de Langavant et le Lieut. Lanquest [L] sont blessés.
Le Cap. Gay doit être abandonné sur le terrain ainsi que le Lieut. Lanquest de la même Cie.
A 11h30, les 3 Cies ci-dessus sont obligées de se replier sur St-Aignan ; la Cie Schwerer reste en place soutenant leur retraite ; les pertes en tués et blessés sont considérables, sans pouvoir être exactement évaluées.
A 12h la retraite est ordonnée sur Omicourt où le Général commandant la 119e Bde rassemble sa brigade.
A 14h30 ordre est donné de reprendre l'offensive sur St-Aignan ; le 6e Btn reconstitué avec la 22e Cie intacte et 2 Cies formées avec les débris des 3 autres se reportent sur St-Aignan.
A 16h, ce Btn et la Cie H-R. avec le Colonel et le Drapeau sont maintenus en réserve dans le Bois de la Queue, au sud de St-Aignan.
Pendant que ce combat se livrait aux environs de Villers-sur-Bar, le Btn Bouin était engagé dans les conditions suivantes :
Après avoir passé la nuit sur ses emplacements en soutien du secteur de droite (position défensive Vadelincourt [Wadelincourt]-Sedan) à la disposition du Général commandant la 22e Division, en réserve à la cote 307, 1 km 500 au sud du Frénois, le 5e Btn reçoit l'ordre de s'établir en position de repli à la lisière N-Ouest du Bois de la Marfée, face au Nord et Nord-Ouest pour permettre aux troupes engagées de se replier sous la protection de ses batteries de fusils et sections de Mitr.
Vers 10 heures, un chef de Btn du 65e Régiment d'Infanterie dit au Capit. Jarty : << Par % du Général de Div., dites à votre chef de Btn de coopérer avec moi à une contre-attaque du Bois qui est à l'Est de la cote 307 >>.
3 Cies du Btn (19e, 17e, 18e) coopèrent à cette contre-attaque qui ne fut pas poussée à fond parce qu'il n'y eut pas d'attaque - la 20e Cie étant restée avec les mitrailleuses sur la position primitive (repli).
La contre-attaque n'a pas eu lieu, les 3 Cies ci-dessus plus 1 Cie du 62e Régiment d'Infanterie, qui prolongeait la ligne à gauche, viennent prendre position à 50 m au nord du village de Cheveuges, face au bois compris dans le triangle Frénois au N-Est, Villers-s-Bar à l'Ouest, Cheveuges au sud, où elles firent de petits retranchements de campagne.
Vers 14h le Général commandant la 22e Div. en réserve dit au chef de Btn Bouin << Il n'y a presque personne dans le bois (Bois désigné ci-dessus), attaquez, des renforts vous arriveront. >>
Les Cies étant disposées de la façon suivante, de la droite à la gauche, 20e, 17e, 19e, 1 Cie du 62e. La marche d'approche s'est faite par échelons successifs de 2 Cies déployées en tirailleurs.
Pendant cette marche d'approche de 800 mètres environ, qui a duré une demi-heure, le Btn a été littéralement arrosé de shrapnells tant français qu'allemands, sans interruption, les obus éclatant au-dessus des têtes rendaient très difficile la progression en avant.
A une centaine de mètres avant d'atteindre la lisière du bois, le commandant du 5e Btn donna l'ordre d'attaquer de la façon suivante :
<< Le Btn va se porter à l'attaque du bois, direction : le Nord. Axe de marche : la route, 17e et 20e à droite, 19e et Cie du 62e à gauche.
Formation : les Cies en ligne de sections par 2.
But : chasser l'ennemi du Bois s'il y est, et s'installer à la lisière Nord avec l'appui des renforts promis. >>
La marche, pendant une 1/2 heure s'était passée sans autres incidents qu'une pluie de shrapnells allemands qui éclataient fauchant les arbres au-dessus de nos têtes pendant le premier quart d'heure.
Vers 15h30, les coups de fusil entendus sous bois firent dévier la direction primitive, le Btn alla au feu en prenant une direction N-Ouest, le feu attirant le feu.
Au bout de quelques minutes dans cette nouvelle direction, les hommes qui marchaient en tête de la Cie Grével reçurent les premiers coups de fusil des tirailleurs allemands dissimulés derrière une tranchée à environ 150 m d'eux.
Il fut riposté à ces coups de fusil par des coups de fusil des nôtres qui ne firent pas partir les tirailleurs allemands. Le commandant du 5e Btn donna l'ordre de l'assaut ; bien que la plupart des gradés fussent en tête, l'assaut ne put atteindre les retranchements allemands, les hommes suivant mal leurs officiers ou leurs sous-officiers.
Personnellement le commandant du Btn, qui s'était emparé du fusil d'un homme tué fut obligé de les exhorter, de les admonester, pour les faire se lever ; ils étaient ramassés en boule ou couchés et l'assaut, de ce fait, devenait impossible.
Les morts devenant par trop nombreux, ne pouvant plus espérer prendre les retranchements, le commandant du Btn donna l'ordre de se replier.
Que fut ce repli sous bois ? Un égaillement, un peu partout, de paquets d'hommes, parfois cherchant à gagner la lisière sud du bois pour se mettre sous la protection d'une fraction d'infanterie, de repli, établi à l'est de la route Chéhéry-Frénois.
Au nombre des tués et blessés furent signalés :
le Capitaine Jarty de la 17e Cie, à la joue.
le Cap. Grével de la 19e Cie qui, soutenu par le soldat Levè de sa Cie, également blessé, n'a pas paru depuis.
le Cap. Dubois de la 20e Cie, bras cassé.
le Lieut. Bouquet de la 17e Cie, blessé à la cuisse
le Lieut. Margaillan de la 19e Cie, -d°- au rein droit
le Lieut. Foucard de la 20e Cie -d°- à la cuisse
le s/Lieut. Engel de la 19e Cie -d°- au bras gauche.
A la suite de ces combats, le 6e Btn dût battre en retraite sur Omicourt ; à 16 heures le général commandant la 60e Div. donna l'ordre de se reporter en avant dans la direction de St-Aignan.
A 18h, le 6e Btn occupait la lisière Nord du Bois de la Queue au sud de St-Aignan, puis entrait dans St-Aignan dont il devait assurer la défense pendant la nuit.
A 22h, le régiment reçoit l'ordre de se mettre en retraite sur Vandresse [Vendresse].
27 août A 5h le 6e Btn est près de Vandresse, faisant une grand'halte et reconstituant ses unités ayant été rejoint par des fractions du 5e Btn, lorsque l'ordre est donné de se reporter en avant sur St-Aignan.
Le régiment, destiné à exécuter une contre-attaque, est porté à la lisière Nord des Bois de Beauregard où il s'organise fortement.
A 17 heures, ordre de prononcer une attaque sur St-Aignan, en soutien du 336e régiment.
St-Aignan n'est pas occupé par l'ennemi. A 23 heures, le régiment est installé en cantonnement bivouac dans la partie est de cette localité.
28 août A 4h, le régiment avant-garde de la division se porte à l'attaque de Cheveuges et de là sur Fresnois.
Le Btn Schwerer av-garde occupe Cheveuges où il est renforcé par le Btn Bouin.
La marche sur Fresnois est entamée à 11h30, quand arrive l'ordre de porter la Division à une contre-attaque dans la direction de Bulson.
Le 247e va se porter par le bois de la Marfée à la lisière sud-est de ce bois en poussant un Btn jusqu'à Noyers.
A 14h30, alors que le 6e Btn se prolongeait déjà sur la lisière du bois de la Marfée, l'Etat-Major du régiment et le 5e Btn engagés dans une clairière de ce bois sont en butte au feu de l'artillerie allemande, quand vers 15h une rafale terrible de notre propre artillerie établie sur les hauteurs de l'Espérance (environs de Chéhéri) s'abat sur le régiment, blessant un officier, tuant ou blessant 32 hommes et 2 chevaux.
A ce moment une panique s'empare des hommes déjà engagés dans les taillis. C'est une débandade folle que peut seule arrêter l'attitude très ferme des officiers qui, mettant revolver à la main, rallient les fuyards autour du Drapeau.
Les positions sont reprises ; le 6e Btn est à lisière S.E. en face de Noyers et Chaumont St-Quentin, le 5e Btn est en réserve dans la clairière. Le 271e est à notre droite occupant la lisière Est. C'est ce régiment qui doit déclencher la contre-attaque ; le régiment reste là, en position jusqu'à la nuit, aucun mouvement ne se produit.
Les patrouilles envoyées à Chaumont-St-Quentin découvrent de nombreux morts et blessés du combat de la veille, abandonnés dans ce village.
A 22h les brancardiers et infirmiers qui ont achevé de soigner nos blessés, sont envoyés sous les ordres du M. le Médecin Major Le Normand au village de Chaumont-St-Quentin où ils recueillent 3 officiers français blessés et 5 soldats qu'ils rapportent ensuite à Cheveuges où ils les remettent à l'ambulance après avoir donné des soins à 150 autres blessés qu'ils sont obligés de laisser dans le village, faute de moyens de transport.
A 20h le 271e et le 248e quittent leurs positions, le 247e est alors rassemblé et bivouaque en ligne de sections par 4 dans la clairière.
Vers 21h, alors que tous reposaient, un cri se fait entendre ; les hommes, encore sous l'impression de la surprise terrible qu'ils avaient éprouvé quelques heures auparavant du fait de notre artillerie, se lèvent affolés. Les uns s'enfuient à travers bois, les autres saisissent leur fusil aux faisceaux et se mettent à tirer sur leurs camarades dans la nuit noire.
La voix des officiers leur criant « Cessez le feu » les rassure enfin. Le calme est rétabli mais le régiment ne saurait être maintenu plus longtemps dans ces bois sans courir le risque d'une nouvelle panique.
En colonnes par 4, il est emmené à Cheveuges, où le chef de Corps demande au Général commandant la 60e Division l'autorisation de cantonner à St-Aignan. Autorisation qui est donnée d'autant plus volontiers que l'ordre venait d'arriver de battre en retraite, dans la nuit, dans la direction de Vandresse.
29 août Le régiment quitte St-Aignan à 3 heures et se dirige par Sapogne, Villers-le-Tilleul (grand'halte d'une heure) sur la Cour des Rois, cantonnement du 5e Btn, la Saintinerie, cantonnement du 6e Btn, et Hurtebise, cantonnement de la Cie H.R. et de l'E.M. du régiment.
Le régiment est installé dans ses cantonnements à 17 heures. La nuit se passe sans incidents, les cantonnements sont gardés.
30 août Le régiment doit prendre place à 5h40 dans la colonne qui se forme à Guincourt, derrière le 271e, le 6e Btn devant précéder 1 groupe d'artillerie, le 5e Btn le suivre, quand à 5h15, en débouchant des cantonnements, l'E.M. du régiment est accueilli par une fusillade très violente et coupé des deux Btns dont les cantonnements sont presque encerclés par l'ennemi.
Sous la protection des feux fournis par un certain nombre de télégraphistes et sapeurs de la Cie H.R., l'E.M. du régiment peut se dégager avec le Drapeau et gagner par les bois la route entre Guincourt et Tourteron, route que doit suivre la colonne.
Le T.C. qui était déjà engagé dans la direction de Guincourt doit abandonner 3 voitures dont les chevaux sont tués ; les autres font demi-tour et peuvent s'échapper par un chemin de terre dans la direction de Tourteron ; l'officier de détails est blessé en tête du T.C. ainsi que le vétérinaire auxiliaire et quelques conducteurs.
Pendant ce temps et à la même heure, le 6e Bataillon est attaqué à la Saintinerie au moment où il se rassemblait pour prendre place dans la colonne.
Le 5e Btn à la Cour des Rois. Des voitures et les Cies du 6e Btn descendent en désordre sur le cantonnement du 5e Btn, pressés par l'ennemi. Les capitaines Bouin et Jarty se mettent en travers, les arrêtent d'abord et réussissent à les ramener en avant face à l'ennemi.
Le capitaine Bouin fait occuper la lisière Nord du village par les 18e et 19e Cies et 1 Stn de Mitr., à l'est de la route qui monte sur la Saintinerie. Par la 20e et 1 Stn de la 17e à gauche de la même route, il fait filer les chevaux de selle et les voitures par le chemin un trait qui descend sur la Luloterie [la Lulotterie, Ecordal].
Vers 6 heures l'ennemi cherchant à tourner le village par l'ouest, le capitaine Bouin fit renforcer ce front par 2 autres Stns de la 17e ne gardant en réserve qu'une Stn. N'ayant pu se mettre en relation avec le chef de corps voyant que personne ne venait à son secours et quoique ayant tenu le temps nécessaire pour permettre l'arrivée de ce secours, le capitaine Bouin donna l'ordre de se replier dans la direction d'Attigny par le chemin de terre, suivi par les voitures, en laissant une stn sur la ligne de feux pour décrocher d'abord la droite, puis la gauche de la ligne.
Le terrain couvert que le Btn avait à traverser en se repliant permit de ne rien précipiter et de faire le mouvement avec ordre, méthode et régularité. Les Cies battirent en retraite en ligne de stns par 2, à intervalle d'une vingtaine de mètres, une stn laissée sur la ligne de feux et devant tenir 5 minutes, une 2e établie à 500 ou 600 mètres en arrière pour la recuillir et se laisser dépasser.
Sous la protection de 2 Cies du 347e établies en position défensive à la Luloterie et en arrière de cette ferme, les Btns furent rassemblés et mis à la disposition du Lt Colonel commandant le 347e. Celui-ci les fit placer en arrière d'un de ses bataillons, où ils restèrent en position jusqu'à 16h.
Au moment où le 347e se retira, le capitaine Bouin quitta également sa position et gagna Attigny où il retrouva le Lieut. Colonel Martenet.
A 10h le Lieut. Colonel, la Cie H.R. et le Drapeau restent sur le champ de bataille aux environs de Tourteron pendant que des patrouilles, des cyclistes cherchent les 2 Btns engagés d'abord à la Cour des Rois et à la Saintinerie et qui ont dû retraiter.
L'E.M. du régiment est obligé de se conformer au mouvement de recul général dans la direction d'Attigny. Le mouvement s'opère lentement, de façon à ne pas donner à ce mouvement en arrière du Drapeau, pour les troupes engagées, l'aspect d'une retraite.
Après de nombreux arrêts sur le champ de bataille, le Lieut. Colonel arrive vers 15h au pont d'Attigny où il s'arrêt et recueille un premier détachement du régiment.
Peu de temps après, il est rejoint par des éléments des 5e et 6e Btns que ramènent les capitaines Bouin et Jarty.
De l'ordre est remis immédiatement dans ces éléments qui constituent 2 Cies à l'effectif d'environ 250 hommes chacune, et mises la 1ère sous le commandement du capitaine Jarty, la 2e sous le commandement du s/lieutenant de Cairigné.
A 17h le régiment reçoit l'ordre de laisser écouler tous les éléments du 11e Corps, de la 60e Div. de Réserve et d'interdire ensuite à l'ennemi le passage par les ponts d'Attigny.
Des dispositions sont immédiatement prises : avec l'aide de la Cie divisionnaire du Génie, des barricades sont élevées, le pont est obstrué, la stn de mitrailleuses est en batterie à l'ouest de ce pont en un point d'où elle peut le battre efficacement, pendant que la Cie Jarty est fortement installée dans des maisons en face du pont pour le prendre d'enfilade.
A 21h le régiment reçoit l'ordre de se porter en arrière au bivouac, et de laisser à un btn du 14e de ligne, la garde des ponts jusqu'au lendemain 7 heures.
Le régiment va bivouaquer à 2 km S. d'Attigny en plein champ, près de la route de Vaux-Champagne.
31 août A 4 heures le Gal commandant la 119e Bde, qui a bivouaqué près du régiment, le porte dans la direction d'Attigny qui n'est pas encore occupé par l'ennemi.
A 8h, la 60e Division bat en retraite par Saulx Champenoise [Saulces-Champenoises], Pauvres, Mont St Rémy où nous faisons une grand'halte de 3 heures puis sur Cauroy. Nous bivouaquons à proximité de cette localité où nous sommes rejoints par le sergent-major artificier avec 3 voitures à vivres et à bagages.
Quelques distributions sont livrées par l'officier d'approvisionnement du 271e d'Infanterie. La nuit se passe sans incident.
Je vous propose cette transcription du J.M.O. du 247e RI, que j'ai faite pour tenter de retracer le parcours de mon AGP (dont la date de décès a été fixée au 26 août).
N'hésitez pas si vous avez des suggestions ou remarques.
L'original est accessible sur le site Mémoire des Hommes : http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 909ce171ad
J'espère pouvoir faire de même ensuite avec les unités voisines.
Bonne lecture.
Cordialement,
Yves
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4 août 1914 Formation du 247e d'Inf.
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Ce régiment comprend :
Un Etat-Major
Une C.H.R. y compris 2 Sect. de Mitrailleuses
Deux Btns.
Les Btns sont numérotés 5 et 6. Les Cies de 17 à 24 (C.M. 12/1 1914)
Ces différents éléments se mobilisent à St-Malo.
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Composition du Régiment
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Etat-Major
Colonel Comt le Régt Martenet
Capitaine adjoint Merio
Lieutn chargé des détails Bastien
-d°- Officier d'approv. Drû
-d°- chef du Service Téléphonique Mascot
-d°- Porte-drapeau Rollin
Médecin Major de 1ère Classe Heyraud
5e Btn
Chef de Btn Capitaine Bouin
Médecin aide-major Lenormand
Compagnies Capitaines Lieutenants
17e Jarty Bouquet
Tissier
18e Mallet Lemardelé
Brunet de Sairigné
19e Grevel Margaillan
Engel
20e Dubois Foucart
Aubry
6e Btn
Chef de Btn Roob
Médecin aide-major 2e cl. Guibourg
Compagnies Capitaines Lieutenants
21e Cano Yvan
Rigot
22e Schwerer Lamirault
Chagniat
23e Gay Lanquest Lion.
Ménard
24e Clt de Langavant Lanquest Frédéric
Vieil
Stns de mitrailleuses
1ère Stn Ss lieutenant Dencken
2e Stn Adjudant Belin
Effectif du régiment au départ
9 août Total général : 36 officiers 151 sous-officiers 2052 hommes de troupe
Train régimentaire : 124 chevaux, 36 voitures

9 août Le régiment est mis en route par chemin de fer en deux échelons :
- Le 1er train, composé de l'E.M. du régiment, de la Cie H.R. du 5e Btn et de la 1ère Stn de Mitr. quitte St Malo le 9 août à 22h55.
- Le 2e train, composé du 6e Btn, de la 2e Stn de Mitr. et du T.R. quitte St Malo le 10 août à 3h15.
11 août Le 1er détachement débarque à Attigny (Ardennes) à 9h30 ; le 2e détachement débarque à 14h30 au même point.
Le 5e Btn, l'E.M. du régiment, la 1ère Stn de Mitr. et le T.R. cantonnent à Bignicourt. (1)
Le 6e Btn cantonne, 2 Cies à Juniville, 1 Cie à Alincourt, 1 Cie à Ville-sur-Retourne. (1)
Le 247e fait partie de la 5e Armée commandée par le Générale de Division Lanrezac, membre du Conseil Supérieur de la Guerre de la 60e Division, commandée par le Général de Division Joppé, de la 119e Brigade commandée par le Général de Brigade Réveilhac.
Ravitaillement à Tagnon ; la viande à Alincourt.
12 août Le régiment conserve les mêmes cantonnements que le 11 août.
Quartier Général de la 60e Division à Pauvres.
E.M. de la 119e Brigade à Pauvres.
248e d'Infanterie à Pauvres.
271e d'Infanterie à Leffincourt.
13 août La 60e Division fait mouvement en vue d'étendre sa zone de cantonnement jusqu'à l'Aisne entre Vrizy et Attignies.
Cantonnements du 13 août
Quartier G. de la 60e Division à Chuvilly. [Chuffilly]
E.M. 119e Brigade à Vrizy.
247e d'Infanterie à Quilly.
248e d'Infanterie à Grivy et à Loisy.
271e d'Infanterie à Vrizy.
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(1) 2 % de mouvement par voie de terre.
14 août Le régiment conserve les mêmes cantonnements.
Gare de ravitaillement et d'évacuation : Voncq.
Ravitaillement en viande : Coulommes.
15 août Départ de Quilly à 14h15. Direction Grivy-Vrizy.
A Vrizy, le régiment reçoit l'ordre de cantonner à Terron-sur-Aisne.
Gare de ravitaillement et d'évacuation : Attigny.
Centre de livraison viande : Neuville et Day.
E.M. de la 119e Brigade au Chêne. [Le Chesne]
271e Régt d'Inf. au Chêne.
248e Régt d'Inf. à Voncq et Les Alleux.
16 août Le régiment quitte Terron-sur-Aisne à 9h15 ; il forme colonne avec le 248e et un groupe d'artillerie du 50e. La colonne sous les ordres du Lt Colonel commandant le 248e se porte dans la direction du sud de la Meuse par l'itinéraire suivant : Voncq, Les Alleux, Le Chêne et Vendresse.
Le 5e Btn cantonne à Elan, le 6e à Balaives.
Etat-Major de la 119e Brigade à Boutancourt.
271e Régt d'Inf. à Boutancourt.
248e Régt d'Inf. à Etrépigny.
Gare de ravitaillement et d'évacuation : Attigny.
Centre de livraison viande : Neuville et Day.
17 août Le régiment ne fait pas mouvement et conserve les mêmes cantonnements.
Gare de ravitaillement et d'évacuation : Nouvion-sur-Meuse.
Gare de ravitaillement en viande : Poix-Terron.
18 août La 119e Bde se porte de Balaives-Elan sur Donchery, Vrigne-au-Bois [Vrigne-aux-Bois] et St Menges.
Quartier G. de la 60e Div. }
E.M. de la 119e Bde }
Batterie d'Artillerie } Cantonnés à Donchery
Sapeurs télégraphistes }
271e Régt d'Inf. }
248e et Cie de Génie div. à St Menges.
247e Régt d'Inf. : 1 Btn à Vrigne-au-Bois, 1 Btn aux avants-postes.
Secteur du Btn : depuis le sommet nord de la boucle de la Meuse où il se relie avec les A.P. du 248e jusqu'à l'E. de Garnelle [Gernelle] où il se relie avec les A.P. de la 120e Bde.

19 août Le 6e Btn quitte Vrigne-au-Bois à 10 heures et va cantonner à Cons-la-Grandville [La Grandville] avec le 2e Groupe d'artillerie de la 60e Division.
Les A.P. sont repliés et le 5e Btn vient cantonner à Vrigne-au-Bois.
Q.G. de la 60e Div. }
} à Donchery
E.M. de la 119e Bde }
Tous ces cantonnements sont couverts par la 120e Bde qui est poussée en 1ère ligne à Sugny-Pussemange avec A.P. sur la Semoy [la Semois].
A 15h30, la 60e Division communique l'ordre de mouvement suivant :
E.M. de la 119e Brigade et 271e à Donchery.
248e à Vrigne-Meuse.
247e évacuera Vrigne-au-Bois et Cons-la-Grandville pour adopter le stationnement suivant:
E.M. du régt et 5e Btn à Dom-le-Mesnil. Ce Btn doit assurer la garde des points de passage de la Meuse entre Donchery exclus et Nouvion exclus et détache en outre une Cie à Boutancourt à la garde des parcs et une Cie à Flize à la garde du groupe des convois.
Le 6e Btn se replie de Cons-la-Grandville avec un groupe d'Artillerie sur Nouvion-s-Meuse. Il assure la garde des passages de la Meuse de Nouvion inclus au barrage au nord de Lumes inclus.
Ravitaillement quotidien pour le 20 : à partir de 8h Nouvion-s-Meuse, viande fraîche à 7h à Donchery.
La 120e Bde conserve ses cantonnements précédents, c'est-à-dire Sugny, Pussemange avec A.P. sur la Semoy, couvrant ainsi la 60e Division.
20 août Le régiment ne fait pas mouvement et conserve ses cantonnements. La journée est employée au nettoyage des armes, des effets ; des revues des vivres et des munitions sont passées.
Gare de ravitaillement : Nouvion-s-Meuse.
Distribution de la viande : Donchery.
21 août Le régiment ne fait pas mouvement ; mêmes dispositions que la veille.
22 août --------------- d° ------------------------
23 août Le régiment se porte de Dom-le-Mesnil sur Poupehan par Donchery et St Menges.
Départ à 4h. Arrivée à Poupehan à 10h. A 11h40, après une grand'halte de 1 heure 30, le régiment (à 6 Cies) reçoit l'ordre de s'établir sur la rive gauche de la Semoy pour couvrir s'il y a lieu la retraite de la 120e Bde.
Le 6e Btn s'installe en face des débouchés du Pont de Poupehan. 2 Cies en première ligne. 1 Cie disponible.
A sa gauche le 5e Btn dont le centre est au carrefour à 1500 m ouest du Pont, est établi. 2 Cies en 1ère ligne, 1 Cie en réserve à ce carrefour. Poste de commandement au carrefour.
La position est organisée, en construisant des tranchées. Les distances de tir sont repérées ; des vues sont créées en abattant des arbres.
Les munitions des voitures à munitions sont distribuées. Le T.C. est envoyé au Ban d'Alle .
Le régiment bivouaque sur place sans être inquiété.
24 août Toute la Div. repasse sur la rive gauche de la Semoy, sous la protection du 247e qui doit former arrière-garde. A 9h55, l'ordre est donné de se replier.
Le 5e Btn se dirige sur le Ban d'Alle par un sentier muletier où il arrive à 10 heures 15.
Le 6e Btn forme arrière-garde par la route de Corbion à Ban d'Alle.
A 11 heures nous recevons avis que de l'Infanterie allemande est à Alle où elle a surpris une section du 225e d'Infanterie.
Les dispositions suivantes sont prises :
Cie Mallet à cheval sur la route 1 km dans la direction d'Alle et face à Alle.
Cie Jarty à droite et Cie Grével à gauche surveillant les pentes.
A ce moment (12 heures) arrive le Btn Roob qui se forme en réserve au carrefour.
A 13 heures, le Btn Roob remplace le Btn Bouin. Ce dernier se met en marche sur Donchery. A 13h30 le Btn Roob formant arrière-garde exécute le même mouvement.
A 18 heures, en arrivant à 1 km de Donchery, le régiment reçoit l'ordre de couvrir les cantonnements de la Div. à Donchery, en établissant ses avants-postes à Briancourt.
Disposition :
Grand'garde n° 1 - Cie Canno à la Briqueterie (carrefour 2 km Est de Vrignes-au-Bois)
G. Garde n° 2 - Cie Mallet sur la même route à la sortie du chemin à un trait venant de Briancourt
Réserve - 4 Cies en cantonnement d'alerte à Briancourt.
25 août A 4 heures, ordre est donné de se replier en arrière de la Meuse par Donchery sous la protection du 248e d'Infanterie.
A Donchery, le régiment se porte sur Cheveuges où il est mis à la disposition du XIe Corps.
Arrivée à Cheveuges à 8h30.
A 13 heures le XIe Corps donne l'ordre de porter 1 Btn (Btn Bouin) à la Ferme St-Pierre, 600 m S-Est de Fresnois [Frénois], où il est mis à la disposition du Général Comt la 22e Division. Tout le poste de commandement est à la cote 307.
Le Btn Roob reste disponible à Cheveuges à la disposition du XIe Corps. A 14h30 1 Cie du 6e Btn est envoyée à Cheveuges à la garde du Quartier Général du XIe Corps.
En même temps la 23e Cie qui était détachée à Nouvion-s-Meuse depuis 3 jours pour assurer la garde du pont sur la Meuse, rejoint le régiment. Ce qui finalement porte les Cies rentrées auprès du Colonel au nombre de trois.
Le régiment est reconstitué et bivouaque sur les emplacements qu'il occupe.
26 août A 8h la situation du régiment est la suivante : le 5e Btn (Bouin) est toujours au même emplacement que la veille, le 6e Btn reçoit l'ordre d'occuper les travaux de défense établis la veille par le génie aux abords de Villers-s-Bar.
Ce Btn et une section de Mitr. traverse la crête en avant du Moulin de Mauru sous le feu de l'artillerie ennemie pour gagner Villers-s-Bar ; grâce à l'initiative heureuse et à l'à-propos du Cap. Gay commandant la Cie d'Av-Garde, le Btn prend une formation ouverte qui lui permet de traverser sans perte sensible le terrain battu.
A 8h40 le chef de Btn Roob est atteint à la cuisse droite par une balle de shrapnell ; le Cap. Cano prend le commandement du 6e Btn.
Le colonel ct le 247e établit son poste de commandement à 1 km Nord-Ouest de Moulin-Mauru sur la route de Villers-s-Bar.
A 9h les Cies continuent à progresser mais elles ne trouvent pas les travaux établis par le génie et progressent jusqu'à la route de Donchery à Dom-le-Mesnil.
3 Cies sont en première ligne : une reste en soutien à hauteur du poste de commandement du Colonel. La Cie H-R et le Drapeau avec cette Cie (Cie Schwerer).
A 10h30 le feu de l'artillerie ennemie redouble d'intensité, en même temps que les 3 Cies de 1ère ligne tombent sous le feu de tranchées et de mitrailleuses ennemies établies sur le bord de la Meuse. Elles subissent instantanément des pertes considérables ; les Capitaines Cano, Gay, Clairet de Langavant et le Lieut. Lanquest [L] sont blessés.
Le Cap. Gay doit être abandonné sur le terrain ainsi que le Lieut. Lanquest de la même Cie.
A 11h30, les 3 Cies ci-dessus sont obligées de se replier sur St-Aignan ; la Cie Schwerer reste en place soutenant leur retraite ; les pertes en tués et blessés sont considérables, sans pouvoir être exactement évaluées.
A 12h la retraite est ordonnée sur Omicourt où le Général commandant la 119e Bde rassemble sa brigade.
A 14h30 ordre est donné de reprendre l'offensive sur St-Aignan ; le 6e Btn reconstitué avec la 22e Cie intacte et 2 Cies formées avec les débris des 3 autres se reportent sur St-Aignan.
A 16h, ce Btn et la Cie H-R. avec le Colonel et le Drapeau sont maintenus en réserve dans le Bois de la Queue, au sud de St-Aignan.
Pendant que ce combat se livrait aux environs de Villers-sur-Bar, le Btn Bouin était engagé dans les conditions suivantes :
Après avoir passé la nuit sur ses emplacements en soutien du secteur de droite (position défensive Vadelincourt [Wadelincourt]-Sedan) à la disposition du Général commandant la 22e Division, en réserve à la cote 307, 1 km 500 au sud du Frénois, le 5e Btn reçoit l'ordre de s'établir en position de repli à la lisière N-Ouest du Bois de la Marfée, face au Nord et Nord-Ouest pour permettre aux troupes engagées de se replier sous la protection de ses batteries de fusils et sections de Mitr.
Vers 10 heures, un chef de Btn du 65e Régiment d'Infanterie dit au Capit. Jarty : << Par % du Général de Div., dites à votre chef de Btn de coopérer avec moi à une contre-attaque du Bois qui est à l'Est de la cote 307 >>.
3 Cies du Btn (19e, 17e, 18e) coopèrent à cette contre-attaque qui ne fut pas poussée à fond parce qu'il n'y eut pas d'attaque - la 20e Cie étant restée avec les mitrailleuses sur la position primitive (repli).
La contre-attaque n'a pas eu lieu, les 3 Cies ci-dessus plus 1 Cie du 62e Régiment d'Infanterie, qui prolongeait la ligne à gauche, viennent prendre position à 50 m au nord du village de Cheveuges, face au bois compris dans le triangle Frénois au N-Est, Villers-s-Bar à l'Ouest, Cheveuges au sud, où elles firent de petits retranchements de campagne.
Vers 14h le Général commandant la 22e Div. en réserve dit au chef de Btn Bouin << Il n'y a presque personne dans le bois (Bois désigné ci-dessus), attaquez, des renforts vous arriveront. >>
Les Cies étant disposées de la façon suivante, de la droite à la gauche, 20e, 17e, 19e, 1 Cie du 62e. La marche d'approche s'est faite par échelons successifs de 2 Cies déployées en tirailleurs.
Pendant cette marche d'approche de 800 mètres environ, qui a duré une demi-heure, le Btn a été littéralement arrosé de shrapnells tant français qu'allemands, sans interruption, les obus éclatant au-dessus des têtes rendaient très difficile la progression en avant.
A une centaine de mètres avant d'atteindre la lisière du bois, le commandant du 5e Btn donna l'ordre d'attaquer de la façon suivante :
<< Le Btn va se porter à l'attaque du bois, direction : le Nord. Axe de marche : la route, 17e et 20e à droite, 19e et Cie du 62e à gauche.
Formation : les Cies en ligne de sections par 2.
But : chasser l'ennemi du Bois s'il y est, et s'installer à la lisière Nord avec l'appui des renforts promis. >>
La marche, pendant une 1/2 heure s'était passée sans autres incidents qu'une pluie de shrapnells allemands qui éclataient fauchant les arbres au-dessus de nos têtes pendant le premier quart d'heure.
Vers 15h30, les coups de fusil entendus sous bois firent dévier la direction primitive, le Btn alla au feu en prenant une direction N-Ouest, le feu attirant le feu.
Au bout de quelques minutes dans cette nouvelle direction, les hommes qui marchaient en tête de la Cie Grével reçurent les premiers coups de fusil des tirailleurs allemands dissimulés derrière une tranchée à environ 150 m d'eux.
Il fut riposté à ces coups de fusil par des coups de fusil des nôtres qui ne firent pas partir les tirailleurs allemands. Le commandant du 5e Btn donna l'ordre de l'assaut ; bien que la plupart des gradés fussent en tête, l'assaut ne put atteindre les retranchements allemands, les hommes suivant mal leurs officiers ou leurs sous-officiers.
Personnellement le commandant du Btn, qui s'était emparé du fusil d'un homme tué fut obligé de les exhorter, de les admonester, pour les faire se lever ; ils étaient ramassés en boule ou couchés et l'assaut, de ce fait, devenait impossible.
Les morts devenant par trop nombreux, ne pouvant plus espérer prendre les retranchements, le commandant du Btn donna l'ordre de se replier.
Que fut ce repli sous bois ? Un égaillement, un peu partout, de paquets d'hommes, parfois cherchant à gagner la lisière sud du bois pour se mettre sous la protection d'une fraction d'infanterie, de repli, établi à l'est de la route Chéhéry-Frénois.
Au nombre des tués et blessés furent signalés :
le Capitaine Jarty de la 17e Cie, à la joue.
le Cap. Grével de la 19e Cie qui, soutenu par le soldat Levè de sa Cie, également blessé, n'a pas paru depuis.
le Cap. Dubois de la 20e Cie, bras cassé.
le Lieut. Bouquet de la 17e Cie, blessé à la cuisse
le Lieut. Margaillan de la 19e Cie, -d°- au rein droit
le Lieut. Foucard de la 20e Cie -d°- à la cuisse
le s/Lieut. Engel de la 19e Cie -d°- au bras gauche.
A la suite de ces combats, le 6e Btn dût battre en retraite sur Omicourt ; à 16 heures le général commandant la 60e Div. donna l'ordre de se reporter en avant dans la direction de St-Aignan.
A 18h, le 6e Btn occupait la lisière Nord du Bois de la Queue au sud de St-Aignan, puis entrait dans St-Aignan dont il devait assurer la défense pendant la nuit.
A 22h, le régiment reçoit l'ordre de se mettre en retraite sur Vandresse [Vendresse].
27 août A 5h le 6e Btn est près de Vandresse, faisant une grand'halte et reconstituant ses unités ayant été rejoint par des fractions du 5e Btn, lorsque l'ordre est donné de se reporter en avant sur St-Aignan.
Le régiment, destiné à exécuter une contre-attaque, est porté à la lisière Nord des Bois de Beauregard où il s'organise fortement.
A 17 heures, ordre de prononcer une attaque sur St-Aignan, en soutien du 336e régiment.
St-Aignan n'est pas occupé par l'ennemi. A 23 heures, le régiment est installé en cantonnement bivouac dans la partie est de cette localité.
28 août A 4h, le régiment avant-garde de la division se porte à l'attaque de Cheveuges et de là sur Fresnois.
Le Btn Schwerer av-garde occupe Cheveuges où il est renforcé par le Btn Bouin.
La marche sur Fresnois est entamée à 11h30, quand arrive l'ordre de porter la Division à une contre-attaque dans la direction de Bulson.
Le 247e va se porter par le bois de la Marfée à la lisière sud-est de ce bois en poussant un Btn jusqu'à Noyers.
A 14h30, alors que le 6e Btn se prolongeait déjà sur la lisière du bois de la Marfée, l'Etat-Major du régiment et le 5e Btn engagés dans une clairière de ce bois sont en butte au feu de l'artillerie allemande, quand vers 15h une rafale terrible de notre propre artillerie établie sur les hauteurs de l'Espérance (environs de Chéhéri) s'abat sur le régiment, blessant un officier, tuant ou blessant 32 hommes et 2 chevaux.
A ce moment une panique s'empare des hommes déjà engagés dans les taillis. C'est une débandade folle que peut seule arrêter l'attitude très ferme des officiers qui, mettant revolver à la main, rallient les fuyards autour du Drapeau.
Les positions sont reprises ; le 6e Btn est à lisière S.E. en face de Noyers et Chaumont St-Quentin, le 5e Btn est en réserve dans la clairière. Le 271e est à notre droite occupant la lisière Est. C'est ce régiment qui doit déclencher la contre-attaque ; le régiment reste là, en position jusqu'à la nuit, aucun mouvement ne se produit.
Les patrouilles envoyées à Chaumont-St-Quentin découvrent de nombreux morts et blessés du combat de la veille, abandonnés dans ce village.
A 22h les brancardiers et infirmiers qui ont achevé de soigner nos blessés, sont envoyés sous les ordres du M. le Médecin Major Le Normand au village de Chaumont-St-Quentin où ils recueillent 3 officiers français blessés et 5 soldats qu'ils rapportent ensuite à Cheveuges où ils les remettent à l'ambulance après avoir donné des soins à 150 autres blessés qu'ils sont obligés de laisser dans le village, faute de moyens de transport.
A 20h le 271e et le 248e quittent leurs positions, le 247e est alors rassemblé et bivouaque en ligne de sections par 4 dans la clairière.
Vers 21h, alors que tous reposaient, un cri se fait entendre ; les hommes, encore sous l'impression de la surprise terrible qu'ils avaient éprouvé quelques heures auparavant du fait de notre artillerie, se lèvent affolés. Les uns s'enfuient à travers bois, les autres saisissent leur fusil aux faisceaux et se mettent à tirer sur leurs camarades dans la nuit noire.
La voix des officiers leur criant « Cessez le feu » les rassure enfin. Le calme est rétabli mais le régiment ne saurait être maintenu plus longtemps dans ces bois sans courir le risque d'une nouvelle panique.
En colonnes par 4, il est emmené à Cheveuges, où le chef de Corps demande au Général commandant la 60e Division l'autorisation de cantonner à St-Aignan. Autorisation qui est donnée d'autant plus volontiers que l'ordre venait d'arriver de battre en retraite, dans la nuit, dans la direction de Vandresse.
29 août Le régiment quitte St-Aignan à 3 heures et se dirige par Sapogne, Villers-le-Tilleul (grand'halte d'une heure) sur la Cour des Rois, cantonnement du 5e Btn, la Saintinerie, cantonnement du 6e Btn, et Hurtebise, cantonnement de la Cie H.R. et de l'E.M. du régiment.
Le régiment est installé dans ses cantonnements à 17 heures. La nuit se passe sans incidents, les cantonnements sont gardés.
30 août Le régiment doit prendre place à 5h40 dans la colonne qui se forme à Guincourt, derrière le 271e, le 6e Btn devant précéder 1 groupe d'artillerie, le 5e Btn le suivre, quand à 5h15, en débouchant des cantonnements, l'E.M. du régiment est accueilli par une fusillade très violente et coupé des deux Btns dont les cantonnements sont presque encerclés par l'ennemi.
Sous la protection des feux fournis par un certain nombre de télégraphistes et sapeurs de la Cie H.R., l'E.M. du régiment peut se dégager avec le Drapeau et gagner par les bois la route entre Guincourt et Tourteron, route que doit suivre la colonne.
Le T.C. qui était déjà engagé dans la direction de Guincourt doit abandonner 3 voitures dont les chevaux sont tués ; les autres font demi-tour et peuvent s'échapper par un chemin de terre dans la direction de Tourteron ; l'officier de détails est blessé en tête du T.C. ainsi que le vétérinaire auxiliaire et quelques conducteurs.
Pendant ce temps et à la même heure, le 6e Bataillon est attaqué à la Saintinerie au moment où il se rassemblait pour prendre place dans la colonne.
Le 5e Btn à la Cour des Rois. Des voitures et les Cies du 6e Btn descendent en désordre sur le cantonnement du 5e Btn, pressés par l'ennemi. Les capitaines Bouin et Jarty se mettent en travers, les arrêtent d'abord et réussissent à les ramener en avant face à l'ennemi.
Le capitaine Bouin fait occuper la lisière Nord du village par les 18e et 19e Cies et 1 Stn de Mitr., à l'est de la route qui monte sur la Saintinerie. Par la 20e et 1 Stn de la 17e à gauche de la même route, il fait filer les chevaux de selle et les voitures par le chemin un trait qui descend sur la Luloterie [la Lulotterie, Ecordal].
Vers 6 heures l'ennemi cherchant à tourner le village par l'ouest, le capitaine Bouin fit renforcer ce front par 2 autres Stns de la 17e ne gardant en réserve qu'une Stn. N'ayant pu se mettre en relation avec le chef de corps voyant que personne ne venait à son secours et quoique ayant tenu le temps nécessaire pour permettre l'arrivée de ce secours, le capitaine Bouin donna l'ordre de se replier dans la direction d'Attigny par le chemin de terre, suivi par les voitures, en laissant une stn sur la ligne de feux pour décrocher d'abord la droite, puis la gauche de la ligne.
Le terrain couvert que le Btn avait à traverser en se repliant permit de ne rien précipiter et de faire le mouvement avec ordre, méthode et régularité. Les Cies battirent en retraite en ligne de stns par 2, à intervalle d'une vingtaine de mètres, une stn laissée sur la ligne de feux et devant tenir 5 minutes, une 2e établie à 500 ou 600 mètres en arrière pour la recuillir et se laisser dépasser.
Sous la protection de 2 Cies du 347e établies en position défensive à la Luloterie et en arrière de cette ferme, les Btns furent rassemblés et mis à la disposition du Lt Colonel commandant le 347e. Celui-ci les fit placer en arrière d'un de ses bataillons, où ils restèrent en position jusqu'à 16h.
Au moment où le 347e se retira, le capitaine Bouin quitta également sa position et gagna Attigny où il retrouva le Lieut. Colonel Martenet.
A 10h le Lieut. Colonel, la Cie H.R. et le Drapeau restent sur le champ de bataille aux environs de Tourteron pendant que des patrouilles, des cyclistes cherchent les 2 Btns engagés d'abord à la Cour des Rois et à la Saintinerie et qui ont dû retraiter.
L'E.M. du régiment est obligé de se conformer au mouvement de recul général dans la direction d'Attigny. Le mouvement s'opère lentement, de façon à ne pas donner à ce mouvement en arrière du Drapeau, pour les troupes engagées, l'aspect d'une retraite.
Après de nombreux arrêts sur le champ de bataille, le Lieut. Colonel arrive vers 15h au pont d'Attigny où il s'arrêt et recueille un premier détachement du régiment.
Peu de temps après, il est rejoint par des éléments des 5e et 6e Btns que ramènent les capitaines Bouin et Jarty.
De l'ordre est remis immédiatement dans ces éléments qui constituent 2 Cies à l'effectif d'environ 250 hommes chacune, et mises la 1ère sous le commandement du capitaine Jarty, la 2e sous le commandement du s/lieutenant de Cairigné.
A 17h le régiment reçoit l'ordre de laisser écouler tous les éléments du 11e Corps, de la 60e Div. de Réserve et d'interdire ensuite à l'ennemi le passage par les ponts d'Attigny.
Des dispositions sont immédiatement prises : avec l'aide de la Cie divisionnaire du Génie, des barricades sont élevées, le pont est obstrué, la stn de mitrailleuses est en batterie à l'ouest de ce pont en un point d'où elle peut le battre efficacement, pendant que la Cie Jarty est fortement installée dans des maisons en face du pont pour le prendre d'enfilade.
A 21h le régiment reçoit l'ordre de se porter en arrière au bivouac, et de laisser à un btn du 14e de ligne, la garde des ponts jusqu'au lendemain 7 heures.
Le régiment va bivouaquer à 2 km S. d'Attigny en plein champ, près de la route de Vaux-Champagne.
31 août A 4 heures le Gal commandant la 119e Bde, qui a bivouaqué près du régiment, le porte dans la direction d'Attigny qui n'est pas encore occupé par l'ennemi.
A 8h, la 60e Division bat en retraite par Saulx Champenoise [Saulces-Champenoises], Pauvres, Mont St Rémy où nous faisons une grand'halte de 3 heures puis sur Cauroy. Nous bivouaquons à proximité de cette localité où nous sommes rejoints par le sergent-major artificier avec 3 voitures à vivres et à bagages.
Quelques distributions sont livrées par l'officier d'approvisionnement du 271e d'Infanterie. La nuit se passe sans incident.