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Re: La tentation de la décimation. Mythe ou réalité?

Publié : sam. mai 25, 2013 2:47 pm
par chanteloube
Bonjour,
On a vu, il y a peu, quelques pistes sur l'affaire du 2 RLE et nous avions survolé, il y a quelques temps, l’affaire du 8 TIR impliquant directement FOCH.
Je me souviens avoir lu dans l’excellent livre de D. ROLLAND… que Franchey d’Esperey aurait donné au général Feraud lors des incidents de Blérencourt impliquant le 60 BCP en juin 17 de faire passer 10 mutins au conseil de guerre de la division sans attendre…..( ça m’avait surpris de la part de Franchey d’Espery).
L’un de vous aurait il au fond d’un disque dur le texte complet… SHAT/DAT 19N551 GAN EM 1 bureau 2 juin 1917.
A bientôt
CC

Re: La tentation de la décimation. Mythe ou réalité?

Publié : sam. mai 25, 2013 4:31 pm
par valier
Bonjour,
Un détail : la décimation était pratiquée dans les armées romaines; elle consistait à exécuter une personne sur dix.
Ce terme est donc inapproprié pour pour ce qui concerne l'armée française de la 3° république, même en guerre.
Bonne journée.
Jacques

Re: La tentation de la décimation. Mythe ou réalité?

Publié : sam. mai 25, 2013 4:41 pm
par chanteloube
Bonjour,
Oui Jacques, vous avez absolument raison... c'est une confusion de langage...dont je devrais me débarrasser, alors que l'un de nous, Mercadal il me semble, me l'avait déjà fait remarquer!
Il s'agit pour être précis de la tentation de choisir 10 soldats dans un cas de " refus d'obéissance collectif" ou de désigner au "hasard" ( pas forcément 10) les soldats devant répondre d'une désobéissance collective.
Il faudrait trouver une expression pour dire la chose...
A bientôt
CC

Re: La tentation de la décimation. Mythe ou réalité?

Publié : ven. juin 07, 2013 2:55 pm
par berry
Ces questions concernant les exécutions de soldats accusés d'avoir failli d'une façon ou d'une autre sont fréquentes et paraissent montrées l'incompréhension, la désabrobation.
Elles sont tragiques en effet mais l'on ne peut pas ne pas les replacer dans leur contexte. L'armée française se trouvait face à un adversaire très puissant, très résolu, ayant obtenu dès le début des succès considérables et il était clair que montrer des marques de faiblesse ne pouvait que mener à la défaite. La partie n'était pas égale, l'Allemagne nettement plus puissante que la France et cela se savait.
La guerre de 1870 avait aboutit a une défaite totale et de nombreuses défaillances avaient été notées. Le traumatisme avait été violent; il ne fallait surtout pas que ça recommence. Cette fois là la France aurait été à coup sur réduite à un pauvre satellite de l' Allemagne n'ayant, au plus, qu'à remercier de ce que son adversaire dans sa grande mansuétude aurait bien voulu lui permettre.
En 1940, face à un adversaire encore plus féroce, le pays qui n'était pas remis du formidable effort et des terribles sacrifices consentis en 14-18 n'aura pas la même énergie, avec les conséquence que l'on sait ( encore qu'il ne faille pas ignorer que les soldats de 1940 surent donners à plusieurs reprises bien du fil à retordre à leurs adversaires )

Re: La tentation de la décimation. Mythe ou réalité?

Publié : ven. juin 07, 2013 3:39 pm
par chanteloube
Bonjour,

Votre manière de raisonner est d'un bon sens absolu.....mais.....la question n'est plus de savoir combien on a fusillé, ni pourquoi on a fusillé, la question est : n'y avait-il pas d'autres moyens pour obtenir que les hommes remontent en ligne?....pour quelles raisons a-t-on tant attendu pour s'occuper un peu de la vie quotidienne des soldats? Pour organiser un peu mieux la noria des régiments au front? Pour faire avancer les permissions? Organiser les trains et les gares...Ce qui était possible en octobre 1917 ne l'était-il pas en mars?
Pour quelles raisons n'a-t-on pas tenu compte des rapports alarmant du contrôle postal qui annonçaient l'explosion ......
Les généraux qui ont cru, comme on le leur avait enseigné, que fusiller réglerait le problème.....N'y a t il pas un peu de mépris pour la troupe, pour la plèbe combattante? A ces questions les historiens peuvent apporter des réponses.
Pédroncini pense que tout vient de l'offensive manquée, Pétain et d'autres généraux avec lui pensaient que les syndicalistes et les pacifistes étaient dans le coup, Smith affirme que le commandement ne savait plus commander dans les temps de crise, R Rolland a parlé de grève des tranchées sans trop s'avancer sur ce chemin..Il y a d'autres analyses sociologiques, on peut regarder ce mouvement comme on regarde les ouvriers d'aujourd'hui mettre le feu à leurs usines qui vont fermer ou menacent de les faire sauter ....
A bientôt
CC

Re: La tentation de la décimation. Mythe ou réalité?

Publié : ven. juin 07, 2013 4:18 pm
par berry
Il y a eu des fusillés dès aout septembre 1914. D'autres moyens ?...il faut s'imaginer une situation de crise aigue, et toute la guerre de 1914 à 1918, en la circonstance, est une situation de crise aigue.
Le pays était en guerre ! il ne pouvait être question de discussions, de négociations, de palabres...les allemands seraient arrivés à Brest et à Bayonne avant qu'elles finissent. Comment les Russes, par exemple, ont-ils arrêtés les Allemands à Stalingrad ? et que les Vietnamiens ont pris Dien -Bien- Phu ? , ils furent absolument impitoyables devant la moindre défaillance.
C'est la même chose chaque fois que des adversaires résolus sont engagés dans un conflits majeur oû leur avenir est en jeu. Les malheureux pris dans ces moments terribles comptent pour bien peu, il ne s'agit pas de mépris mais de la force des choses qui dépasse l'individu infiniment.

Re: La tentation de la décimation. Mythe ou réalité?

Publié : ven. juin 07, 2013 4:44 pm
par chanteloube
re,
Je vous comprends mais je ne suis pas certain que les exemples des Russes, des Allemands ou des Vietnamiens soient à admirer.
Ils se sont signalés par d'autres actions moins admirables...il me semble. CC

Re: La tentation de la décimation. Mythe ou réalité?

Publié : ven. juin 07, 2013 4:55 pm
par berry
Oui, tout à fait Chanteloube. j'aurais pu citer les Anglais, les Américains, les Japonais...ce sont les situations de crises extrêmes qui entrainent des actes extrêmes. L'importance des enjeux.
A coté de ces combattants défaillants ou perçus comme telle dans la tempête de la Grande guerre, (et qui aujourd'hui, rétrospectivement, oserait leur jeter la pierre tant leurs épreuves étaient grandes ) beaucoup, beaucoup plus d'autres, se signalèrent par leur ténacité, leur audace dans des combats sans merci , oû ils auraient pu fuir, lever les bras, se coucher en attendant la vague d'assaut de l'ennemi. Un exemple, les Chasseurs au Bois des Caures, le premier jour de l'offensive allemande vers Verdun.

Re: La tentation de la décimation. Mythe ou réalité?

Publié : ven. juin 07, 2013 6:37 pm
par chanteloube
oui, c'est vrai.....mais, pardon de me citer:
pour quelles raisons a-t-on tant attendu pour s'occuper un peu de la vie quotidienne des soldats? Pour organiser un peu mieux la noria des régiments au front? Pour faire avancer les permissions? Organiser les trains et les gares...Ce qui était possible en octobre 1917 ne l'était-il pas en mars?
Pour quelles raisons n'a-t-on pas tenu compte des rapports alarmant du contrôle postal qui annonçaient l'explosion ......

Il faut ausi une réponse à ces questions....
Par ailleurs, les chasseurs de Driant se sont repliés en combattant, on n'a pas relevé contre eux d'abandon de poste tandis que Millant et Herduin, dans des conditions pas si différentes ont été fusillés sans jugement, il me semble.
CC

Re: La tentation de la décimation. Mythe ou réalité?

Publié : ven. juin 07, 2013 6:50 pm
par Charraud Jerome
Bonjour
oui, c'est vrai.....mais, pardon de me citer:
pour quelles raisons a-t-on tant attendu pour s'occuper un peu de la vie quotidienne des soldats? Pour organiser un peu mieux la noria des régiments au front? Pour faire avancer les permissions? Organiser les trains et les gares...Ce qui était possible en octobre 1917 ne l'était-il pas en mars?
Pour quelles raisons n'a-t-on pas tenu compte des rapports alarmant du contrôle postal qui annonçaient l'explosion ......

Il faut ausi une réponse à ces questions....
Par ailleurs, les chasseurs de Driant se sont repliés en combattant, on n'a pas relevé contre eux d'abandon de poste tandis que Millant et Herduin, dans des conditions pas si différentes ont été fusillés sans jugement, il me semble.
CC
Question difficile à trancher: Qu'est ce que flancher dans le cadre d'un combat?

Concernant ceux qui furent fait prisonnier (par les Allemands), il me semble avoir entendu parler d'une enquête les concernant à leur retour. Est ce vrai?
Cordialement
Jérôme Charraud