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Re: Contrôle postal 1914 1918

Publié : ven. déc. 14, 2012 9:46 am
par Laurent59
Bonjour à tous, quelqu'un a t il déjà consulté le dossier des "contrôle postale" des corps d'armée en 14 18, dossiers disponibles à la consultation au SHD à Vincennes ?
quel est la nature des documents ?

merci

Laurent :hello:

Re: Contrôle postal 1914 1918

Publié : sam. déc. 15, 2012 10:30 am
par Putine

Bonjour Laurent ! :hello:
Bonjour a tous ! :hello:

Cet theme est tres interessant pour moi. Ou on peut lire sur le travail des "contrôle postale" ?

Amicalement
Igor



Re: Contrôle postal 1914 1918

Publié : sam. déc. 15, 2012 11:16 am
par Laurent59
bonjour, il existe de nombreux dossiers aux archives à vincennes ces dossiers contiennent des lettres saisies mais je ne connais pas exactement le contenu des dossiers
je vais aux archives debut janvier 2013 j'espere en savoir plus

cdlt laurent

Re: Contrôle postal 1914 1918

Publié : sam. déc. 15, 2012 12:36 pm
par Stephan @gosto
Salut Laurent,

J'ai fouillé un peu ce type d'archives à Vincennes. Je n'ai pas les photos prises à cette occasion sous les yeux actuellement, mais de mémoire, il s'agit de comptes-rendus périodiques sur différentes thématiques variant suivant les périodes concernées et les attentes du commandement (moral, perception de l'ennemi, nourriture, encadrement, l'arrière, etc.) et qu'illustrent des extraits choisis, plus ou moins longs, des courriers concernés. Pour ma part, c'était dans la série 16 N.

Bonne journée.

Stéphan

Re: Contrôle postal 1914 1918

Publié : sam. déc. 15, 2012 1:04 pm
par Laurent59
merci Stephan je me sentais seul sur ce sujet...les courriers sont ils conservės en l'etat?

laurent :hello:

Re: Contrôle postal 1914 1918

Publié : sam. déc. 15, 2012 2:18 pm
par Stephan @gosto
Re,

Pour ce que j'ai vu, non : il s'agit d'extraits reportés dans le corps des rapports.

@+

Stéphan



Re: Contrôle postal 1914 1918

Publié : sam. déc. 15, 2012 3:56 pm
par michelstl
Bonjour Igor
Bonjour Laurent ! :hello:
Bonjour a tous ! :hello:

Cet theme est tres interessant pour moi. Ou on peut lire sur le travail des "contrôle postale" ?

Amicalement
Igor

Si cela peut t'intéressser:

- quelques informations sur les Commissions de contrôle; voir la remarque No 3 à l'intro à cette page
http://michelsl.com/Correspondances.14-18/INTRO

- y voir aussi des enveloppes de correspondances 1914-1918 (traitées par différents pays) ayant subis le contrôle postal.




Au plaisir

Re: Contrôle postal 1914 1918

Publié : sam. déc. 15, 2012 5:41 pm
par Putine


Bonjour Michel ! :hello:

Merci infiniment pour votre aide !! :love:

Amicalement
Igor


Re: Contrôle postal 1914 1918

Publié : dim. déc. 23, 2012 12:11 am
par chanteloube
Bonsoir,
Je confirme tout ce qui a été dit.....j'ajoute, mais il me semble l'avoir déjà dit, que des registres contiennent des courriers retenus...mais que certaines pages semblent avoir été arrachées...par qui? pourquoi?
Un petit article commis en 2004, pour ceux qui ont du temps de libre:

Tous les soldats de 14 /18 écrivent, officiers ou hommes de troupe, et presque tout le temps : aux parents, à l’épouse, aux amis de la famille, aux camarades de combat, même peu éloignés, car il est difficile, voire impossible, de se déplacer. Pour beaucoup, écrire devient une habitude, presque une manie.
Ces lettres, lorsqu’on les fait surgir du passé, sont toujours d’une lecture émouvante si l’on s’avise que ceux qui les écrivaient n’étaient jamais certains d’être encore vivants lorsqu’elles atteindraient leurs destinataires.. Acharnement quotidien à faire savoir qu’on est en «bonne santé», mais aussi, les correspondances le montrent bien, nécessité d’entretenir un aller-retour constant de colis apportant un complément indispensable de nourriture, de tabac et souvent de linge (renvoyé par la famille après lavage). «Lettres et colis sont aussi nécessaires au moral du soldat que les boules de pain, la soupe, le quart de jus et le pinard» pense Jacques Meyer.
Tous étaient avides de nouvelles, tous voulaient rassurer. Au fond, tous espéraient ne pas être oubliés.
Un certain nombre d’associations caritatives, alertées par le commandement conscient de ce problème, «inventèrent» les «marraines de guerre». Cela permit aux soldats sans courrier parce qu’originaires des territoires occupés, d’avoir une interlocutrice. On découvrit même, après enquête, qu’une officine suisse, proche de «la Croix rouge», mais manipulée par les services secrets allemands, tentait de soutirer des renseignements militaires aux soldats français, en leur faisant poser des questions précises par des marraines de guerre «expérimentées». A l’inverse, existe aussi la trace d’une tentative d’intoxication des Allemands, par le biais du courrier adressé aux prisonniers français en Allemagne.
Cette correspondance, il faut aussi le dire, était gratuite. La «Franchise militaire», n’étant en fait que l’extension généralisée d’une facilité réduite à un timbre par semaine en temps de paix. La guerre venue, «Le Trésor et Postes», administration militaire unique, commune aux deux services, oblitéra sans frais les correspondances des soldats et la gigantesque masse du courrier qui leur était adressé.
Le Bureau central de la Poste militaire, installé au Conservatoire National de Musique de Paris, triait cette marée par secteurs postaux. À chaque numéro correspondait une division. Les sacs dirigés ensuite sur des «Bureaux frontières», à la limite de la Zone des Armées, étaient transportés par «des Ambulants d’Armée» vers les «vaguemestres d’étapes» qui les répartissaient entre «les Bureaux divisionnaires» où s’effectuait le tri par régiment. Les enveloppes étaient remises enfin aux vaguemestres des compagnies qui s’efforçaient, quelle que soit la situation, de les faire parvenir et assuraient, trop souvent hélas, la triste mission de renvoyer le courrier avec la sinistre mention : «le destinataire n’a pu être touché à temps» L’acheminement du courrier venant du front se faisait par le chemin inverse, les bureaux divisionnaires le frappant de leur timbre, appliquant le cas échéant, les mesures de «retard systématique» selon les instructions reçues. À ces différentes étapes, le contrôle s’exerçait, s’ajoutant à celui pratiqué de temps en temps, au départ, par un officier de l’Etat-Major du régiment.

La censure pèse sur la sincérité de toutes les correspondances de soldats, fussent-ils de haut rang. Nous parlons ici de la Censure du courrier. «Anastasie», la censure de la presse, était, elle aussi, bien organisée, elle fut vite aussi célèbre que «Rosalie», la baïonnette.
Il nous a donc semblé opportun de dresser, un court historique retraçant les étapes de la mise en place de cet organisme et de son évolution au cours de la guerre.
Dès la mobilisation, la censure est établie sur le courrier de tout militaire en campagne. Le contrôle s’applique aussi de façon stricte à la correspondance allant en direction du front car la vague «d’espionnite» qui sévit alors sur toute la France entretient un climat général de soupçon. Officiellement. Il s’agit, affirme-t-on, d’éviter la divulgation des mouvements de troupe.
Les correspondances privées et commerciales à destination de l’étranger sont donc absolument toutes lues avant de franchir nos frontières et les télégrammes très étroitement surveillés. En octobre 14, par exemple, l’officier du 15 ème Corps assurant le service de censure à Nîmes, rend compte, directement au Ministre de la Guerre, que quelques télégrammes émanant du Consulat de Belgique à Marseille lui paraissent suspects. L’enquête, montrera qu’en réalité, il s’agit de régler un problème de fournitures militaires concernant les peaux des animaux abattus par le service des subsistances de l’Armée belge repliée en France, mais que le langage employé laisse planer, en effet, un doute sur le sens des messages transmis.
Le télégraphe, resté libre dans la zone des armées, puisque l’Etat-Major au début de la guerre utilise, avec une rare imprudence d’ailleurs, les lignes civiles pour ses communications, va très vite faire l’objet d’une surveillance renforcée lorsqu’on s’apercevra que les officiers s’en servent pour tourner le Contrôle Postal et donner à leurs familles des indications trop précises sur leurs lieux de cantonnement.
Combiné avec ces mesures, «le retard systématique» est généralisé dans la «Zone d’Avant» dès le 25 novembre 1914. Au départ, comme à l’arrivée, les lettres sont bloquées au moins trois jours, et les militaires ont la possibilité d’augmenter le délai jusqu’à huit jours. En principe il s’agit de préserver le secret de la mise en place des offensives. Les comptes rendus de «censeurs» parvenant au Q.G montrent cependant que les infractions se multiplient. Le 22 décembre 1914, Joffre est obligé de rappeler que «les militaires ne doivent donner dans leur correspondance, aucune indication, ni sur la localité où ils se trouvent, ni sur le déroulement des opérations»
À la suite de quoi les commandants d’unités recevront des consignes encore plus strictes, destinées aussi à limiter la diffusion d’informations sur la très mauvaise situation des armées françaises en ce terrible hiver 1914 -15.
Le 4 janvier 1915, «le Contrôle Postal Militaire» est officiellement institué sous forme de «visites inopinées» dans les bureaux de Trésorerie, (on met en service à ce moment là, les fameuses «bandes modèle N°509» du Contrôle de la correspondance aux armées et les cachets «Contrôlé par l’autorité militaire»), assorti de la menace, clairement formulée, d’interdire aux militaires de cacheter leurs lettres.
La lecture des lettres censurées –dont on n’a conservé que des extraits recopiés, puisque les lettres saisies, sauf celles transmises au Ministre, étaient détruites– montre que ces mesures, mal connues des soldats, n’atteignent pas le but recherché. Au front la grogne grandit et les familles en sont informées. Les lettres de Noël de cette époque le disent très explicitement et lui auraient valu la prison si elles avaient été arrêtées (lettres du 6-7-8 février 1915).
Un autre mécontentement se fait jour, celui des entreprises, dont la correspondance commerciale est entravée, disent-elles, par le «retard systématique» mais qui, en réalité, sont gênées de voir certaines de leurs curieuses transactions révélées au grand jour. Le censeur de Pontarlier découvrira ainsi qu’une entreprise française continue à fournir du coton à une entreprise suisse, alors même que tout le monde sait que celle-ci commerce avec les Allemands. Le coton était considéré comme une matière première stratégique car il entrait dans la fabrication du fulmi-coton, base de beaucoup d’explosifs militaires. Les procès qui se tiendront en 1920 et le Journal Officiel du 25 janvier 1919 montreront que diverses entreprises et en particulier les aciéries de Wendel avaient eu des comportements pour le moins scandaleux, avant, et pendant la guerre.
Excipant des retards ainsi provoqués, les entreprises Peugeot et Japy demandent au Ministre du Commerce que leur courrier échappe à la règle commune. Ce que l’officier censeur de la région refuse catégoriquement.
Les pressions sont telles que le 5 février 1915, le Ministre du Commerce et des Postes demande un assouplissement de la règle du retard systématique. Son collègue de la Guerre transmet à Joffre qui saisit l’occasion et le 2 mars fait parvenir au cabinet du Ministre un «projet à soumettre au Gouvernement», organisant «les Commissions de contrôle postal», dans les moindres détails, les conditions de leur fonctionnement, la légalisation de la saisie du courrier. Il rappelle au passage «qu’il conviendra que les agents des Postes, mieux informés des droits du Commandement en temps de guerre, cessent de s’opposer à des ordres donnés dans leur forme légale», et précise les formes d’application du «Retard systématique».
Les exigences des militaires vont encore s’accroître.
Le 15 avril 1915, par exemple, pour éviter les risques de diffusion des mauvaises nouvelles susceptibles de tarir le recrutement de Tirailleurs, il est décidé qu’ils ne communiqueront plus avec leurs familles que par le truchement de leurs officiers et au moyen de cartes postales proposant en arabe un certain nombre de formules toutes faites.
Les officiers censeurs «font de plus en plus de zèle», ouvrent sciemment la correspondance des membres du Parlement et des Ministres, malgré l’interdiction qui leur a été notifiée le 11 juillet 1915. Le Ministre de la Guerre a beau demander une enquête à chaque bavure, rien n’y fait
La plus flagrante date du 7 décembre 1915, elle concerne Jules Guesdes, alors au gouvernement ministre socialiste sans portefeuille et pas très bien vu des militaires.
La correspondance entre «civils de l’intérieur» est aussi l’objet d’une certaine attention et trace est restée, dans le courrier du Ministre de la Guerre, de sévères admonestations adressées à des personnalités importantes qui s’étaient laissées aller à des écrits privés trop défaitistes.
Le 9 juillet 1915 paraît un document de travail qui débouche sur un texte définitif instaurant une surveillance constante et générale sur le courrier. Le texte définitif du 27 juillet 1915, restera en vigueur toute la durée de la guerre. Il sera suspendu le 21 novembre 1918.
Les lettres des militaires devront désormais être déposées ouvertes dans les boites des vaguemestres et non dans les bureaux de Poste civils. «Le colportage», on désigne sous ce terme, son transport par des tiers : soldats partant ou revenant de permission, civils autorisés à se rendre dans la zone des Armées, du courrier est interdit. Les commissions de censure, invitées à lire le plus grand nombre possible de lettres par opération (environ 250), rendront compte de leurs investigations au moyen d’une grille d’analyse standardisée et proposeront des sanctions selon un barème précis. Les grands bureaux qui «filtrent» tout le courrier établiront des comptes rendus que l’on exige sincères.
«L’opinion profonde» des civils et des militaires devait ainsi remonter jusqu’au Ministre. Mais ce travail, souvent remarquablement rédigé –les textes de Louis Gillet, par exemple, sont des modèles de synthèse– n’est en définitive exploité par le Haut Commandement que pour organiser la répression.
S’ils l’avaient pris au sérieux, les généraux des Corps d’Armée concernés auraient senti venir la crise qui suivit les malheureuses offensives de mars-avril 17 et apporté remèdes et améliorations à la situation des soldats, bien avant que les mutineries n’éclatent. Cette dernière affirmation est une opinion toute personnelle et n'engage que moi
A bientôt CC

Re: Contrôle postal 1914 1918

Publié : ven. janv. 04, 2013 3:49 pm
par Laurent59
bonjour à tous, j'ai consulté une bonne dizaine de dossiers concernant le controle postale, Stephan en a bien décris le contenu, ce sont principalement des statistiques par jour qui permettent de définir les critères concernant le morale de la troupe: de quoi parle les courriers ?: la paix, la souffrance, les repas, les plaintes, l'encadrement, la colère, le quotidien...les documents sont classés par n° d'Armée dans laquelle se trouve votre division et votre régiment. Ensuite il faut éplucher tout le carton afin de retrouver (ou pas) les statistiques de votre régiment.

Dans les documents sont parfois repris des extraits des courriers pour lequel le controle a mis une observation, la pluspart des courriers suivis par la censure ont été réacheminés au destinataire, certains ont été conservés avec une note précisant le motif.

On y trouve également des courriers de civils dans la zone armée, civils soupçonnés de divulguer des informations nuisibles, des échanges de correspondances avec l'étranger (très suivi). Il y a des chansons censurées et des poèmes, des revues de propagande allemande...et Française

Si vous vous intéressez uniquement à un régiment, c'est beaucoup de travail de dépouillement pour parfois un petit résultat, il faut donc bien fouiller dans le bon dossier (voir répertoire Nicot sur le controle postale divisionnaire).

Les dossiers commencent vraiment a être très dense dès la mi 1917 où le sentiment de ras le bol général se fait bien sentir dans les courriers, les politiques de l'arrière et le haut commandement en prend plein son grade avec des termes en vocabulaire très fleuri; c'est souvent drôle et très émouvant à relire sachant que le courrier n'a jamais connu son destinataire !

Laurent :hello: