Bonsoir à Toutes & Tous
Bonsoir Alain, Jean-Pierre, Stéphan
- Une petite réaction de la tranchée belge. Après la 33e DI, un nouveau fil sur la 34e DI pourrait se développer: ce serait merveilleux !
- Voici un extrait relatif à l’action du 88e RI le 22/08/1914 provenant de l’ouvrage de N. NIEUWLAND (« L’invasion allemande dans les provinces de Namur et de Luxembourg » - 6e partie / tome VII – 1924) :
3- Le combat d’Anloy (p. 137 et s.) :
« (…) Venons aux opérations du 88e RI. Le 2e bataillon fut tenu en réserve à Sart, où le général Alby avait son poste de commandement, tandis que le 1er bataillon servit de soutien à l’artillerie sur le chemin d’Offagne à Sart. Seul fut donc engagé le 3e bataillon (commandant Ferrard).
Ce bataillon fut mis à 15h45 à la disposition du général commandant la 68e brigade et entra en ligne vers 16h30 dans le Franc-Bois et le bois Piret. La compagnie de droite (la 12e, capitaine de Beaulaincourt) vint doubler le 59e RI, déjà engagé. Les autres compagnies (la 10e, capitaine Dervaud ; la 9e, capitaine Hostalot ; et la 11e, capitaine Argenson) se déployèrent à gauche du 59e pour déborder l’ennemi par la route Sart-Maissin. Le lieutenant-colonel Mahéas, commandant le 88e, s’avançait avec le commandant Ferrard.
Des fractions ennemies qui avaient pénétré sous le bois furent rejetées. La 12e compagnie prit pied à la lisière et ouvrit le feu, à 150m, sur une longue ligne ennemie établie en face, derrière un rideau d’arbres. Le capitaine de Beaulaincourt, qui restait debout, malgré le danger, pour encourager ses hommes, ne tarda pas d’être tué : son corps put être ramené à l’ambulance de Fayt-les-Veneurs. Le sous-lieutenant Portert prit le commandement et maintient la compagnie en place. Sous le feu et celui d’une section de mitrailleuse du 59e, la ligne allemande fléchit sur ce point, puis recula. De son côté, la 10e compagnie arrêta toute avance de la ligne ennemie, après l’avoir rejetée sur le débouché Piret-Anloy. Le chef de cette compagnie, capitaine Dervaud, blessé dans les premiers, s’était retiré : le sous-lieutenant Valéry prit le commandement avec une grande fermeté.
Le colonel dépêcha la 9e compagnie pour prolonger la ligne à gauche. La 11e appuya également cette attaque et le feu violent de toute cette chaîne, dissimulée en partie derrière un long talus, maîtrisa les efforts de l’infanterie allemande, qui s’efforçait encore d’aborder le Franc-Bois et au Piret, et même la fit replier de plusieurs centaines de mètres.
Bientôt le feu croisé de l’artillerie allemande rendit intenable la lisière ; alors le colonel ramena la ligne à une trentaine de mètres en arrière et fit rechercher la liaison avec les troupes voisines, mais en vain. La 12e compagnie, mêlée au 59e régiment, s’était repliée en même temps que lui.
Des patrouilles envoyées en avant confirmèrent le recul de l’infanterie et rapportèrent que le terrain était jonché de morts et de blessés.
Vers 18h, le tir de l’artillerie ayant cessé, le colonel Mahéas, qui n’avait jamais songé qu’il pouvait être question de retraiter, décida en l’absence de toute liaison et de toute nouvelle instruction, de reprendre la marche sur Anloy : ce qu’il fit. Mais à peine avait-on, à la nuit tombante, parcouru une centaine de mètres qu’on vit Anloy en feu : on revint au débouché de Franc-Bois au Piret, où on s’installa en bivouac, en évitant tout bruit. Des lumières éparses sur le champ de bataille firent penser que des ambulanciers relevaient les blessés. La fusillade reprenait par intermittence vers Maisin et, à minuit, on entendit comme la rumeur d’un assaut. Puis ce fut le calme.
Le 23 août, vers 5h, le colonel, qui ignorait toujours les ordres de retraite, fit marcher au canon sur Maissin, la 9e et la 11e compagnies en première ligne, la 10e en soutien, mais une violente canonnade les prit en d’écharpe à la sortie du bois. Lorsqu’on arriva à 1km de Maissin, on se rendit compte que le village était au pouvoir de l’ennemi. Renseigné bientôt par des isolés du 11e corps qui battaient en retraite, le colonel donna l’ordre aussi de se replier sur Paliseul-Bouillon où le bataillon cantonna le soir. »
- Un premier ordre de bataille du 88e RI, encore fort fragmentaire, peut être établi de la manière suivante :
Colonel Jean Marie Auguste MAHEAS (1855/1915), commandant le 88e RI (tué à Roclincourt le 09/05/1915) ;
I/88e RI : E.L.A. GACHES chef de bataillon ?
II/88e RI : E.L.A. GACHES chef de bataillon ?
III/88e RI : FERRARD chef de bataillon
9/88 : capitaine Philippe HOSTALOT (1874/1914) (tué à Hurlus le 26/09/1914) + (…)
10/88 : capitaine Martial Henri Sébastien DERVAUD (1871/1914) (tué à La Certine le 09/09/1914) + sous/lieutenant François Marie VALERY(1880/1914) (tué à Vitry le François le 10/09/1914 ou Bertrix ?) (…)
11/88 : capitaine H.J. ARGENSON + (…)
12/88 : capitaine Bernard Augé Antoine Louis de BEAULAINCOURT (1875/1914)(tué à Anloy le 22/08/1914) + s/lt P.A.A. PORTET
- En passant, un peu de pub pour le fil relatif à Bertrix – Anloy :
forum2.php?config=pages1418.inc&cat=5&p ... w=0&nojs=0
- Egalement, un peu de pub pour le fil relatif à Maissin :
forum2.php?config=pages1418.inc&cat=5&p ... w=0&nojs=0
- Un grand merci à Stéphan pour le partage de ses précieuses informations!
- Une bonne soirée (nuageuse...) de Bruxelles!