Re: Le 96e RI en octobre 1918 - Forêt de St Gobain (02)
Publié : mar. juin 22, 2010 1:27 pm
Bonjour à tous.
Nouvel arrivant, je me permets d'entrée de jeu de vous demander votre contribution. La moindre petite information permettant de ma guider sera la bienvenue.
Le centre de ma recherche est l'histoire du village dans lequel j'ai élu domicile : Brie (02), toujours très lié à celui de Fourdrain, situés tous les deux sur le versant nord du massif forestier de Saint-Gobain.
La Grande Guerre n'a laissé aucune trace écrite ou presque dans les archives communales. Curieusement, le registre de délibération du Conseil municipale pour cette période a disparu.
Brie se trouve dans un vallon en bas de pente du massif forestier
Ce que je sais :
Le village (d'une centaine d'habitants à l'époque) a reçu la croix de guerre.
L'armée allemande a crée une nouvelle route d'accès au massif (la route d'origine étant peu adapté à la circulation d'engins ou d'attelages) pour aménager des fortifications en forêt ( ligne Hindenburg).
Plusieurs maisons ont souffert (dont celle qui est la mienne aujourd'hui) ou ont été détruites.
J'ai trouvé des balles Françaises ou des douilles en assez grande quantité en effectuant des travaux dans ma cour.
Ce que l'on m'a dit (informations à vérifier donc) :
On s'est battu au-dessus du village. Des arbres contiendraient encore des éclats. Pour ma part, j'ai fait du bois dans la forêt communale et je n'ai rien trouvé.
Le château de Fourdrain a été miné par les Allemands (C'est sûr, l'ancien château a totalement disparu, et une autre bâtisse a été construite dans les années 1920 sur un autre emplacement).
L'église du même village a également était minée. Le détonateur aurait été relié à une chaise et déclenché par des soldats Français entrant dans l'édifice. J'avais donc pensé que ce triste épisode était lié à la libération du village en 1918. j'ai maintenant un doute (voir ci-après) sur sa véracité même.
Ce que j'ai appris grâce à ce forum et en particulier grâce à l'excellent travail de Marcds :
On lit sans le JMO du 96e RI (Béziers) :
Le 26 septembre, le Régiment prend possession du secteur de Moyenbrie, à l'est des ruines de Coucy-le-Château, face au massif boisé de Saint-Gobain, la puissante charnière de la ligne Hindenburg.
Bousculé en Champagne, enfoncé dans la Somme, l'ennemi devra abandonner bientôt devant nous la haute forêt de Coucy si puissamment organisée. Afin de suivre minute par minute les intentions de nos adversaires, de fréquentes et téméraires incursions sont exécutées, parfois en plein jour, sur le front du régiment devant Bassole-Aulers, Aulers, La Croix-de-Bois. Le 28 septembre, le lieutenant Plaisir réussit une très belle opération capturant 20 prisonniers et une mitrailleuses.
Le général Mangin félicite le régiment pour l'activité qu'il déploie dans son secteur.
Le 12 octobre, pressé de tout part, l'ennemi lâche pied, talonné par nos bataillons qui se lancent à sa poursuite et traversent de nuit la foret de Saint-Gobain au milieu des pires difficultés. Les Allemands ont méthodiquement préparé Lleur retraite. Les routes, coupées par d'énormes entonnoirs de mine, sont de plus, obstruées en pleine forêt par de grands arbres soigneusement abattus. Des pièges de toute nature sont semés sous nos pas (obus amorcés, mines à retard, effondrements, etc..). Surmontant tous les obstacles, le Régiment débouche de la foret de Saint-Gobain par Morieulois à l'aube du 13 et découvre la vaste plaine de Laon.
A 11 heures, le chef de bataillon Escarguel, officier supérieur adjoint au chef de corps, guidant les éclaireurs du 3e bataillon, entre à leur tête dans Crépy-en-Laonnois, dont les habitants, ivres de joie, ont peine à croire une si prompte délivrance. Cinq soldats Allemands sont fait prisonniers.
A 13h30, le 2ème bataillon atteint Brie.
Ensuite, les deux bataillons regroupés se dirigent vers la Serre (ordre de marche reçu à Crépy à16h25)
Dans la nuit du 13 au 14, malgré de très violentes rafales de mitrailleuses, Vivaise est dépassé. Le Régiment qui ne cesse d'être en flèche marque un temps d'arrêt devant Chéry-les-Pouilly qui est enlevé le 15 par le bataillon Pebay (IIIe), dont les éléments avancés poussent jusqu'au contact de la Hunding-Stellung très fortement organisée et enlèvent deux mitrailleuses.
Ce sera ensuite la bataille de La Serre au cours de laquelle le régiment sera décimé.
Ce que je constate ou déduit :
Fourdrain n'est pas mentionné. Pourquoi ? Le village est à quelques centaines de mètres de Brie Il n'est pas possible de l'ignorer pour continuer à progresser vers le nord. Fut-il libéré par un autre régiment ?
Il n'y avait plus de troupes combattantes Allemandes en ordre dans ce secteur. Sinon des combats auraient été signalés et les deux bataillons auraient sans doute mis plus longtemps à se rassembler (Ils le sont apparemment avant 16h). Brie et Crépy sont à environ une demi-heure de marche.
En résumé deux questions :
Que s'est-il passé à Fourdrain en octobre 1918 ?
Puisqu'il ne s'est rien passé à Brie, de quand datent les destructions déjà citées dans le village (1914 ? ) et quelles étaient les troupes en présence ?
Voilà. Ce n'est pas facile mais, le moindre indice peut cacher une mine de renseignements.
Merci par avance.
Cordialement
Nouvel arrivant, je me permets d'entrée de jeu de vous demander votre contribution. La moindre petite information permettant de ma guider sera la bienvenue.
Le centre de ma recherche est l'histoire du village dans lequel j'ai élu domicile : Brie (02), toujours très lié à celui de Fourdrain, situés tous les deux sur le versant nord du massif forestier de Saint-Gobain.
La Grande Guerre n'a laissé aucune trace écrite ou presque dans les archives communales. Curieusement, le registre de délibération du Conseil municipale pour cette période a disparu.
Brie se trouve dans un vallon en bas de pente du massif forestier
Ce que je sais :
Le village (d'une centaine d'habitants à l'époque) a reçu la croix de guerre.
L'armée allemande a crée une nouvelle route d'accès au massif (la route d'origine étant peu adapté à la circulation d'engins ou d'attelages) pour aménager des fortifications en forêt ( ligne Hindenburg).
Plusieurs maisons ont souffert (dont celle qui est la mienne aujourd'hui) ou ont été détruites.
J'ai trouvé des balles Françaises ou des douilles en assez grande quantité en effectuant des travaux dans ma cour.
Ce que l'on m'a dit (informations à vérifier donc) :
On s'est battu au-dessus du village. Des arbres contiendraient encore des éclats. Pour ma part, j'ai fait du bois dans la forêt communale et je n'ai rien trouvé.
Le château de Fourdrain a été miné par les Allemands (C'est sûr, l'ancien château a totalement disparu, et une autre bâtisse a été construite dans les années 1920 sur un autre emplacement).
L'église du même village a également était minée. Le détonateur aurait été relié à une chaise et déclenché par des soldats Français entrant dans l'édifice. J'avais donc pensé que ce triste épisode était lié à la libération du village en 1918. j'ai maintenant un doute (voir ci-après) sur sa véracité même.
Ce que j'ai appris grâce à ce forum et en particulier grâce à l'excellent travail de Marcds :
On lit sans le JMO du 96e RI (Béziers) :
Le 26 septembre, le Régiment prend possession du secteur de Moyenbrie, à l'est des ruines de Coucy-le-Château, face au massif boisé de Saint-Gobain, la puissante charnière de la ligne Hindenburg.
Bousculé en Champagne, enfoncé dans la Somme, l'ennemi devra abandonner bientôt devant nous la haute forêt de Coucy si puissamment organisée. Afin de suivre minute par minute les intentions de nos adversaires, de fréquentes et téméraires incursions sont exécutées, parfois en plein jour, sur le front du régiment devant Bassole-Aulers, Aulers, La Croix-de-Bois. Le 28 septembre, le lieutenant Plaisir réussit une très belle opération capturant 20 prisonniers et une mitrailleuses.
Le général Mangin félicite le régiment pour l'activité qu'il déploie dans son secteur.
Le 12 octobre, pressé de tout part, l'ennemi lâche pied, talonné par nos bataillons qui se lancent à sa poursuite et traversent de nuit la foret de Saint-Gobain au milieu des pires difficultés. Les Allemands ont méthodiquement préparé Lleur retraite. Les routes, coupées par d'énormes entonnoirs de mine, sont de plus, obstruées en pleine forêt par de grands arbres soigneusement abattus. Des pièges de toute nature sont semés sous nos pas (obus amorcés, mines à retard, effondrements, etc..). Surmontant tous les obstacles, le Régiment débouche de la foret de Saint-Gobain par Morieulois à l'aube du 13 et découvre la vaste plaine de Laon.
A 11 heures, le chef de bataillon Escarguel, officier supérieur adjoint au chef de corps, guidant les éclaireurs du 3e bataillon, entre à leur tête dans Crépy-en-Laonnois, dont les habitants, ivres de joie, ont peine à croire une si prompte délivrance. Cinq soldats Allemands sont fait prisonniers.
A 13h30, le 2ème bataillon atteint Brie.
Ensuite, les deux bataillons regroupés se dirigent vers la Serre (ordre de marche reçu à Crépy à16h25)
Dans la nuit du 13 au 14, malgré de très violentes rafales de mitrailleuses, Vivaise est dépassé. Le Régiment qui ne cesse d'être en flèche marque un temps d'arrêt devant Chéry-les-Pouilly qui est enlevé le 15 par le bataillon Pebay (IIIe), dont les éléments avancés poussent jusqu'au contact de la Hunding-Stellung très fortement organisée et enlèvent deux mitrailleuses.
Ce sera ensuite la bataille de La Serre au cours de laquelle le régiment sera décimé.
Ce que je constate ou déduit :
Fourdrain n'est pas mentionné. Pourquoi ? Le village est à quelques centaines de mètres de Brie Il n'est pas possible de l'ignorer pour continuer à progresser vers le nord. Fut-il libéré par un autre régiment ?
Il n'y avait plus de troupes combattantes Allemandes en ordre dans ce secteur. Sinon des combats auraient été signalés et les deux bataillons auraient sans doute mis plus longtemps à se rassembler (Ils le sont apparemment avant 16h). Brie et Crépy sont à environ une demi-heure de marche.
En résumé deux questions :
Que s'est-il passé à Fourdrain en octobre 1918 ?
Puisqu'il ne s'est rien passé à Brie, de quand datent les destructions déjà citées dans le village (1914 ? ) et quelles étaient les troupes en présence ?
Voilà. Ce n'est pas facile mais, le moindre indice peut cacher une mine de renseignements.
Merci par avance.
Cordialement