120e et 320e RI

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ae80
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Re: 120e et 320e RI

Message par ae80 »

Bonsoir à tous,
Voici une liste de soldats du 120e d'Infanterie tirée de l'ouvrage suivant :
Guerre de 1914 1918. Tableau d’honneur. Morts pour la France.
Publications LA FARE – 55, Chaussée d’Antin Paris IXe
Imprimerie Française et Orientale E. Bertrand (Chalon-sur-Saône) 1921

Source gallica.bnf.fr/Bibliothèque Nationale de France

BALLEYGUIER (Jean-Marie-Jacques), Légion d’honneur (posthume), Croix de Guerre (palme), Saint-Cyrien de la promotion de Montmirail, sous-lieutenant au 120e d’Infanterie.
Citation : Vaillant officier. Mortellement frappé en entraînant sa section à l’attaque le 10 septembre 1914. A été cité.
(page 64)

BERNON (Baron Paul de), Légion d’Honneur (posthume), Croix de Guerre, lieutenant au 120e d’Infanterie.
Tué à Bellefontaine (Belgique), le 22 août 1914.
Citation : Modèle parfait de l’officier et du chef. Très belle conduite au combat de Bellefontaine, le 22 août 1914. Blessé d’une première balle au bras, a refusé de quitter sa section dans un moment critique. Frappé d’une balle en plein cœur quelques instants après. A été cité.
(page 97)

CONCHY (Auguste-Léon-Marie, Baron de), Légion d’honneur (posthume), Croix de Guerre (palme), capitaine au 120e d’Infanterie.
A trouvé glorieusement la mort au cours du combat de Bellefontaine (Belgique), le 22 août 1914, où, blessé grièvement de deux balles et continuant à commander sa compagnie, il fut atteint par un éclat d’obus qui le blessa mortellement.
Citation à l’Ordre de l’Armée (17 juin 1915) : A conduit avec une remarquable énergie sa compagnie à l’attaque, le 22 août 1914. Grièvement blessé de deux balles, a tenu à rester au milieu de ses hommes et a conservé le commandement de sa compagnie. A été tué à son poste de commandement, donnant à sa troupe un magnifique exemple de dévouement et d’énergie. A été cité.
[ Né le 9 juin 1871. Fils du Général Baron de CONCHY et de la Baronne née LAFONT. Marié à Mlle Germaine ROLLAND DE CHAMBAUDOIN D’ERCEVILLE, fille du Comte Maurice et de la Comtesse née d’ANISY, - dont trois enfants.]
(page 237)

DARCY (Henri-Marie), Croix de Guerre (palme), sous-lieutenant au 120e d’Infanterie.
Tué , le 12 juin 1916, au bois de Loges, au cours d’une reconnaissance nocturne qu’il avait sollicitée.
(page 265)

GILLON (Edmond), Légion d’honneur (posthume), Croix de Guerre (étoile), lieutenant au 120e d’Infanterie.
Tué aux Eparges, le 17 septembre 1915.
Citation : A constamment fait preuve d’entrain et de sang-froid dans le commandement d’une compagnie dont il n’a cessé d’encourager les hommes par son exemple. Le 17 septembre, a tenu, malgré un violent bombardement, à parcourir son secteur, dont les tranchées de première ligne étaient bouleversées par le feu. A été tué en rentrant à son poste de commandement.
[Né le 5 novembre 1884. Marié à Mlle Renée de MOLORE DE SAINT-PAUL.]
(page 391)

GUERVILLE (Marcel HUET de), Légion d’honneur, Croix de Guerre (palme), sous-lieutenant au 120e d’Infanterie.
Mort de suites de ses blessures, le 27 août 1914, reçues le 22 au combat de Bellefontaine (Belgique).
Citation : A fait preuve, le 22 août, de la plus grande bravoure et du plus grand sang-froid. A été grièvement blessé.
[Né le 1er mars 1887, frère du précédent(Robert HUET de GUERVILLE, capitaine au 8e Tirailleurs Indigènes), (fils du Vicomte et de la Vicomtesse née de MAIRESSE)
(page 418)

HUOT DE NEUVIER, (Georges-Robert), Légion d’honneur (posthume), Croix de Guerre (palme), lieutenant au 120e d’Infanterie.
Tué, le 6 novembre 1914, au front de la Marne.
Citation : Officier brave et énergique. Mortellement atteint par plusieurs balles de mitrailleuses, le 6 novembre 1914, au bois de la Gruerie, en organisant la défense de son secteur.
(page 456)

IVOI (Henri-Paul d’), Légion d’honneur (posthume), Croix de Guerre (2 palmes, 2 étoiles), licencié en droit, diplômé de l’Ecole des Sciences Politiques, capitaine au 120e d’Infanterie.
A pris part aux opérations dès le début de la campagne, d’abord en Argonne, où il reçut sa première blessure au bois de la Gruerie, puis à Perthes-les-Hurlus, aux Eparges, en Champagne, à Verdun, puis enfin dans la Somme, où, le 6 septembre 1916, il devait trouver la mort glorieuse du soldat, à la prise du village de Berny-en-Santerre.
Citation posthume : Officier d’un courage et d’une bravoure remarquables. A entraîné sa compagnie à l’attaque d’un village fortement occupé, le 6 septembre 1916 ; s’y est retranché. A été grièvement blessé au cours d’une contre-attaque, au moment où il s’élançait de nouveau à la rencontre de l’ennemi. Décédé des suites de ses blessures. A été cité.
[Né le 31 juillet 1892. Fils de M. Paul d’IVOI, Légion d’Honneur (décédé en septembre 1915), et de Mme née ARNAUDON.]
« Le Lieutenant DELEUTRE d’IVOI rentre au Corps et reprend le commandement de la 10e Compagnie. (6 janvier 1916) » JMO du 120e Régiment d’Infanterie 26N683/5
DELEUTRE D’IVOI (Paul Henri Felix) (Mémoire des Hommes)
(page 460)

LANTZ (Robert-Elie), soldat au 120e d’Infanterie.
Mort pour la France, à Verdun, le 13 mai 1915. (Hôpital Temporaire n° 5 de Verdun – maladie en service – 12 mai 1915 – Mémoire des Hommes)
[Né à Paris le 18 novembre 1897, fils du commandant, Légion d’Honneur, Croix de Guerre, et de Mme née SALOMON.]
(page 534)

TENAILLE D’ESTAIS (André-Pierre-Marie), engagé volontaire, caporal au 120e d’Infanterie.
Tué, le 9 mars 1915, à Mesnil-les-Hurlus.
[Né le 8 août 1897. Fils du capitaine de frégate et de Mme née LE VAILLANT DE BRUSLE]
(page 905)


TOUCHARD (Victor), Légion d’honneur (posthume), Croix de Guerre (palme), Médaille du Maroc, chef de bataillon au 120e d’Infanterie.
Commandant de cavalerie breveté, passa, sur sa demande, dans l’infanterie. Tué le 24 avril 1915.
Citation : Nommé chef d’escadron pour faits de guerre au Maroc ; passé sur sa demande dans l’infanterie, s’est, dès les premiers combats, affirmé comme un chef de premier ordre, et s’est particulièrement distingué les 7 et 8 avril, en entraînant ses hommes à l’attaque des positions ennemies. Est glorieusement tombé le 24 avril 1915.
[Né le 9 août 1870. Fils de M. et Mme née DRAMARD. Marié à Mlle Madeleine CARPENTIER, fille de M. et Mme née GRIPON, - dont cinq enfants.]
(page 915)

TRISTAN (Marie-Jean-Jacques de), Légion d’honneur (posthume), Croix de Guerre, Saint-Cyrien de la promotion de la Croix du Drapeau, sous-lieutenant au 120e d’Infanterie.
Citation : A brillamment participé à toutes les affaires du régiment, et a fait preuve de la plus grande activité et du plus beau courage dans le bois de la Gruerie. Mortellement blessé à la tête de sa section, le 4 novembre 1914. A été cité.
[Né le 2 juin 1893. Fils du Vicomte et de la Vicomtesse née Marie d’ORLEANS, décédée]
(page 922)

VESIAN (Guy de), soldat au 120e d’Infanterie.
Tombé en Argonne le 31 décembre 1914.
(page 950)
DE VESIAN ( François Gaston Louis Marie Guy) né le 30 juillet 1894 à Paris, n° matricule 6 898 au Corps, n° matricule 156, au recrutement d’Abbeville – classe 1914, Mort pour la France le 31 décembre 1914 au ravin du Mortier (Gruerie), Tué à l’ennemi. Jugement du 19 avril 1918, tribunal de Doullens, transcription le 15 juin 1918 à Gézaincourt (Somme). (Mémoire des Hommes)

VINCELLES ( Charles-Amédée-Jean AUBERT de), Légion d’honneur (posthume), Croix de Guerre (palme), Saint-Cyrien de la promotion de la Croix du Drapeau, sous-lieutenant au 120e d’Infanterie.
Tué à Cheminon (Marne), le 8 septembre 1914.
[Né le 26 septembre 1894. Fils du Vicomte et de la Vicomtesse née BOSCALS DE REALS.)
(page 962)
AUBERT de VINCELLES (Jean Charles Amédée Marie). Mort pour la France le 9 septembre 1914 au combat de Sermaize (Marne). Tué à l’ennemi. (Mémoire des Hommes)

REYDELLET ( Eugène), Légion d’honneur (posthume), Croix de Guerre (palme), capitaine au 120e d’Infanterie.
Citation : Officier de complément très dévoué et d’un moral très élevé, qui, malgré son âge l’admettant à la territoriale, avait tenu à servir dans un régiment actif. Mort pour la France, le 26 avril 1915, à Fresnes-en-Woëvre, au cours d’un violent bombardement.
(page 1049)
REYDELLET (Jean-Baptiste Eugène), né le 10 août 1870 à Clermont-Ferrand. (Mémoire des Hommes)



Cordialement
Eric Abadie
Cordialement
Eric ABADIE
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JeanMiche
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Re: 120e et 320e RI

Message par JeanMiche »

Bonsoir Eric,

Merci de nous faire partager vos trouvailles sur le 120ème R.I. Je suis toujours avec un vif intéressement vos écrits...

Bien à vous Jean Michel
Cordialement Jean Michel
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ae80
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Re: 120e et 320e RI

Message par ae80 »

Bonsoir à tous,
Trouvé dans le Bulletin trimestriel de l'Association amicale des instituteurs et des institutrices publics laïques de l’Oise (1914 et suite) sur le site Gallica

Le livre d’or de l’Ecole laïque

29. — Morvillers (Abel), 23 ans, instituteur à Clermont, soldat au 120e régiment d'infanterie, blessé une première fois à Maurupt-le-Haut (Marne). Blessé une seconde fois et mort des suites de ses blessures. (Etait sans nouvelles de sa mère, institutrice près de Péronne.)

Promotions – Citations

22. — Warabiot (Louis), instituteur à Crépy-en-Valois,
sous-lieutenant au 320e régiment d'infanterie :
« A porté un ordre sous une fusillade intense alors que deux agents envoyés précédemment y avaient été blessés. » (Ordre du régiment).
Parti simple soldat en août, a conquis tous ses grades sur le champ de bataille.

Promotions – Citations

151. — Le Bail (Louis), instituteur à Villers-Saint-Barthélemy. Sous-lieutenant au 120e régiment d'infanterie. Promu lieutenant de réserve le 1er avril 1915.

DISPARUS – PRISONNIERS

37. — Le Bail, instituteur à Villers-Saint-Barthélemy
(blessé interné en Suisse).

Je n'ai pas trouvé la fiche d'Abel Morvillers, instituteur à Clermont (Oise) sur le site Mémoire des Hommes. L'un ou l'une de vous aurait peut-être des renseignements sur lui ?
Cordialement
Eric

PS : J'ajoute le lien qui intéressera sûrement ceux qui étudient les 51e et 54e d'Infanterie
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... ise.langfr
Cordialement
Eric ABADIE
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ae80
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Re: 120e et 320e RI

Message par ae80 »

Bonjour à tous,
Je crois avoir trouvé la fiche d'Abel MORVILLER et non pas MORVILLERS sur le site Mémoire des Hommes
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... =903589316
Abel Vincent MORVILLER
né le 15 avril 1892 à Mézières (Ardennes)
N° matricule 530 au recrutement de Péronne
Caporal au 72e Régiment d'Infanterie 2e Cie
MPF le 24 février 1915 à Mesnil-les-Hurlus (Marne)
Jugement déclaratif de décès le 2 décembre 1918 à Péronne
Transcription le 11 juillet 1921 à Aizecourt-le-Haut (Somme)
L'âge au décès (23 ans) correspond à la fiche. De plus, la mention "Etait sans nouvelles de sa mère, institutrice près de Péronne" se recoupe avec une information puisée dans l'annuaire de l'Enseignement primaire du département de la Somme pour l'année 1899. On y peut lire que l'instituteur en charge de l'école d'Aizecourt-le-Haut est Léonce MORVILLER, père de notre soldat (?).
Malheureusement Abel MORVILLER ne figure pas dans la liste des MPF insérée dans l'historique du 72e. Laurent, le spécialiste du 72e RI, aurait peut-être d'autres renseignements sur ce soldat.
Cordialement
Eric
Cordialement
Eric ABADIE
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JeanMiche
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Re: 120e et 320e RI

Message par JeanMiche »


Bonjour Eric,

Bonne piste, il figure sur une plaque commémorative à la mairie d'Aizecourt le Haut. Mais probablement que Laurent pourra nous en dire plus, s'il passe par ici.

http://www.memorial-genweb.org/~memoria ... ays=France

Bien cordialement

Jean Michel
Cordialement Jean Michel
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ae80
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Re: 120e et 320e RI

Message par ae80 »

Bonsoir à tous,

Le lieutenant Géry Augustin DÉCHIN

Le 12 avril 1915 trouve le 120e d'Infanterie en Woëvre, près de Pintheville, enlisé dans une offensive stérile. La situation du régiment est la suivante : 2e bataillon à gauche de la route de Metz (Verdun-Metz), 3e bataillon à droite de cette route, le 1er bataillon est venu renforcer le 2e bataillon à gauche. (1)
Ce jour-là, la préparation d’artillerie commence à 10 h. 30 (2), mais « dès le matin, le Commandant JACQUET, du 2e bataillon, est tué.
Une attaque générale doit avoir lieu vers 13 heures, mais les réseaux allemands tiennent toujours, et nous sommes voués à l'impuissance. Seule, la 3e compagnie qui dispose d'une brèche, assez étroite d'ailleurs, se porte à l'assaut sous les ordres de son commandant de compagnie, le lieutenant DÉCHIN
(4). Mais elle est décimée au cours de son avance, et une quinzaine d'hommes qui, entraînés par le brave DÉCHIN, arrivent jusqu'à la tranchée ennemie, y sont entourés et pris. » (3)
Dans une lettre, son chef de bataillon (Commandant LETELLIER ?) contait le destin du Lieutenant DÉCHIN au cours de cette journée :
« Dans la journée du 12 avril, le lieutenant Déchin recevait l’ordre de se lancer à l’attaque d’une tranchée allemande. Sans hésiter, avec une bravoure que nous avons admirée, Déchin enleva sa compagnie, et il pénétrait le premier dans la tranchée ennemie. Malheureusement, l’attaque n’avait pas réussi : la plupart des hommes de la compagnie étaient tombés sous le feu des mitrailleuses. Les Allemands ont rendu hommage à la valeur déployée par cette belle troupe, en venant relever eux-mêmes ceux des nôtres qui gisaient blessés contre leur parapet. Il est très possible que le lieutenant Déchin soit prisonnier… » (5)
En fait, le lieutenant DÉCHIN, grièvement blessé ne tardera pas à mourir, en captivité, des suites de ses blessures. (3) Il expire le 26 avril 1915 au Lazaret St Clément de Metz. (6)
La journée aura coûté 44 tués, 175 blessés et 82 disparus. (2)
La 3e compagnie est citée à l'ordre de l'armée pour sa bravoure et son esprit de sacrifice. Le soldat DESCHAMPS, blessé pour la troisième fois, est cité à l'ordre de l'armée. (3)
Après une semaine en ligne, le régiment est à bout de souffle. Il est relevé le 14 par le 147e d’Infanterie et va cantonner à Watronville. Il a perdu 131 tués et 389 blessés ou disparus en huit jours.

(1) [Anonyme] Historique du 120e Régiment d’Infanterie, Librairie Chapelot, Paris, sans date, p. 12.
(2) JMO du 120e Régiment d’Infanterie – 26N685/3 – 26 juillet 1914 au 24 avril 1916.
(3) [Anonyme] Historique du 120e Régiment d’Infanterie pendant la guerre 1914 - 1918, Société des Imprimeries Watelet, Paris, 1932, p.18
(4) Le lieutenant Géry Augustin DÉCHIN, né le 17 mars 1882 à Lille, est artiste sculpteur dans le civil. Il a effectué ses études à l’Ecole des Beaux-arts et fait un séjour à Rome. Avant guerre il a réalisé plusieurs œuvres exposées à Lille notamment.
(5) La source n’a pu être précisée.
(6) Voir les deux fiches sur le site « Mémoires des Hommes ». Les numéros matricules se mélangent quelque peu. Sur l’une, on peut lire N° 1626 au recrutement de Lille, sur l’autre, N° 66 au recrutement de Lille, N° 1626 au Corps, classe 1902.

Cordialement
Eric
Cordialement
Eric ABADIE
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ae80
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Re: 120e et 320e RI

Message par ae80 »

Une carte de la Woëvre, tirée de "La Grande Guerre vécue - racontée - illustrée par les combattants" Tome 1, p.187.
L'attaque de la 4e Division se porte sur le front Marcheville - côte 225 en direction de Maizeray

Image

Bonne soirée
Eric
Cordialement
Eric ABADIE
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ae80
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Re: 120e et 320e RI

Message par ae80 »

Bonsoir à tous,
22 août 1914 - Bellefontaine (Belgique), le 120e d'Infanterie au sein de la 4e Division d'Infanterie livre bataille. Une bataille âpre, meurtrière s'engage. Les Français resteront maître du terrain mais incapables de le tenir commenceront là une longue retraite. Le 120e achevera la sienne le 5 septembre 1914 en faisant face aux Allemands à Sermaize (Marne). Je renouvelle ici tous mes remerciements à René BASTIN qui, dans son livre consacré à cette journée, m'a permis de connaître les faits heure par heure de ce qu'avait pu vivre mon grand-père, Hilaire ABADIE, classe 1911, appartenant au 2e Bataillon du 120e d'Infanterie.
Pertes évaluées à près de 900 hommes ; 8 officiers et 50 soldats de la troupe tués, 12 officiers et 321 soldats blessés, 8 officiers et 502 soldats disparus pour le seul 120e.
Le sous-lieutenant André MAILLARD figure parmi les officiers tués au cours de cette journée.
Image

Fiches d'André MAILLARD sur le site Mémoire des Hommes :
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... =838388308
et
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... =549508287


J.O. 22 juin 1920 page 8836

MAILLARD (André-Numa-Charles), matricule 35, lieutenant : blessé mortellement après avoir donné le plus bel exemple à sa troupe, le 22 août 1914. A été cité.



Cordialement
Eric ABADIE
Dernière modification par ae80 le dim. mai 21, 2023 4:53 pm, modifié 2 fois.
Cordialement
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Popol
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Re: 120e et 320e RI

Message par Popol »

Bonsoir à Toutes & Tous
Bonsoir Eric

- Eric: un grand merci pour le rappel du combat de Bellefontaine (B), le 22 août 1914, et le partage de la photographie du sous/lieutenant André MAILLARD. Les témoignages sur ce combat sont toujours les bienvenus! Aujourd'hui, il faisait bien chaud en Gaume et les commémorations étaient nombreuses ...!

- Pour l'instant, je n'ai plus de nouvelles de notre ami cheminot René BASTIN. J'espère qu'il est en bonne santé et qu'il nous prépare quelque chose pour le 22 août 2014 ...!

- Pour information, je vous signale l'existence d'un ouvrage du général CORDONNIER (commandant alors la 87e BI) intitulé "Une brigade au feu" (Editions LAVAUZELLE - Paris 1921) qui évoque ainsi les premiers combats de sa brigade mixte (120e RI + 9e BCP + 18e BCP) en août 1914. Je viens de découvrir aussi le JMO du 120e RI, bien détaillé sur ces combats.

- Une bonne soirée (bien chaude ...) de Bruxelles.
Bien cordialement
Paul Pastiels
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bruno17
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Re: 120e et 320e RI

Message par bruno17 »

Bonjour,

Le lieutenant Paul de Bernon, commandant la 3ème compagnie du 120ème d’infanterie, est mort au champ d’honneur le 22 août 1914. Paul de Bernon était sorti de Saint-Cyr dans l’infanterie et tenait garnison à Stenay (Meuse) lorsqu’éclata la guerre. Il était issu de l’une des plus anciennes familles de Vendée.

Un capitaine de son régiment écrivait à sa famille :
J’ai pu trouver, à la …ème compagnie, le soldat B… qui se trouvait aux côtés de notre pauvre camarade de Bernon au moment où il a été mortellement frappé. Voici, Madame, ce que m’a déclaré ce soldat :
"Mon lieutenant a été frappé mortellement entre 2 heures et 2h et demi de l’après-midi, à la bataille de Bellefontaine (Belgique). Il était à genoux auprès de sa section. Il est tombé en s’écriant :
_ Adieu mes amis !
Il était resté debout depuis le commencement du combat, malgré l’insistance de ses soldats qui le priaient de se coucher comme eux et à qui il aimait répondre :
_ Si je me couche, que feront mes hommes ?"

Nous avons simplement, nous, les officiers français, commis la faute de nous offrir aux balles ennemies en restant debout sous la rafale, pour donner l’exemple à nos soldats. Et vous pleurez aujourd’hui, Madame, parce que notre camarade a eu, le 22 août, cette attitude qui est celle d’un héros.
(Croix, 9 janvier 1915)

Lettre d’un sergent-major de la 3ème compagnie du 120ème d’infanterie :
Monsieur,
Je me permets de vous donner les détails que je connais sur la fin glorieuse de Mr Paul de Bernon, mon lieutenant. Très probablement, vous l’avez appris, il est tombé glorieusement au champ d’honneur, au combat du 22 août, vers 3 heures de l’après-midi, à Bellefontaine (Belgique). A l’annonce de sa mort, toute la compagnie a été fortement attristée ; c’était le meilleur gradé que nous avions. Tous nous déplorions sa mort.
Plus particulièrement que tout autre, j’avais pu apprécier ses hautes qualités lorsqu’il commandait la compagnie. Ce jour là, le 22 août, il est allé au feu avec beaucoup de sang-froid. Tout le monde admirait sa conduite sous les balles. Nous étions en réserve, et lorsque l’ordre d’aller sur la ligne de feu nous arrive, après avoir donné quelques recommandations à ses hommes, il part et les entraîne en avant. Les balles sifflaient nombreuses autour de nous. Pour donner plus de confiance à ses subordonnés, il était resté debout sur la ligne de feu et, au plus fort de la bataille, s’était assis derrière un cavalier de paille. Quelque temps après, l’ordre de nous porter au village de Bellefontaine arrivant, il part le premier avec sa section, sous les balles et les obus, et est arrêté par des fils de fer. Toujours debout, méprisant le danger, il fait passer ses hommes. Après les fils de fer, c’est le passage d’une haie. Là encore, ses hommes ayant tous passé, et les ayant placés à l’abri derrière un talus de la route, il monte sur le talus et, debout, observe avec sa jumelle les mouvements de l’ennemi. Les balles tombaient comme grêle ; pas une ne l’a atteint. Le capitaine et les autres officiers qui étaient à côté de lui, au pied du talus, admiraient son courage. Nous arrivions au village. Là, il rencontre une bande de fuyards et les somme de le suivre. Comme nous allions être cernés, il est envoyé avec sa section sur la ligne de feu. Après quelques heures de combat, il a été atteint d’une balle en plein cœur au moment où, à genoux, sa jumelle aux yeux, il observait l’ennemi. Ses dernières paroles ont été :
_ Au revoir, les amis !
Son corps a été inhumé par des hommes de la compagnie au lieu même où il a été tué.

Une lettre qu’un ancien capitaine du héros écrivait à la mère de celui-ci:

J’ai su, par un entrefilet de l’Echo de Paris, la fin héroïque de ce noble enfant et, le cœur déchiré, j’ai songé au jugement que j’avais émis sur lui alors que, en qualité d’ancien capitaine, vous aviez bien voulu me demander ce que je pensais de sa façon de comprendre le service de notre France. J’avais eu, en effet, à ce moment, le pressentiment de ce qu’il ferait sur le champ de bataille et, suivant mon habitude, je l’avais dit. L’ayant vu à l’œuvre pendant de longs jours, ayant souvent causé avec lui, j’avais compris, je crois, et ses sentiments et son cœur. Chrétien et soldat, il avait toutes les qualités de l’un et de l’autre. Il était digne de la France de Saint-Louis comme de celle de Jeanne d’Arc. Il l’a prouvé.
Je salue bien bas sa mémoire, et je grave en mon âme la fin glorieuse de mon petit camarade comme un exemple.
Pour vous Madame, le sacrifice a été une douleur épouvantable. J’espère que Dieu vous aura donné la force de la supporter ; peut-être a-t-il voulu que ces choses saintes que sont les larmes des mères et des épouses soient le sacrifice nécessaire au salut du pays qui le servit si fidèlement autrefois qu’on pouvait graver dans la pierre, en parlant de son histoire : Gesta Dei per Francos.
(Communiqué à la Grande Guerre du XXème siècle)

(A noter: sur le monument aux morts de Saint-Martin-Lars-en-Sainte-Hermine, en Vendée, où est inscrit le lieutenant, apparaît un autre membre de la famille de Bernon, François D'Assise Marie Joseph, chasseur au 8ème bataillon de chasseurs à pieds, décédé en captivité au lazaret des contagieux de Darmstadt, en 1917, Allemagne.)

Cdlt
BB
Bruno BAVEREL - Romans: "La voiture de Vandier" - "Les aventures du lieutenant Maréchal" - "Le manuscrit de Magerøya ou le Tombeau des quatre ours" (Éditions des Indes Savantes)
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