Re: MONT CORNILLET : 20 mai 1917
Publié : jeu. mai 05, 2005 5:18 pm
Bonjour,
récit de 2 médecins, Forestier et Lumière, du 2°Zouaves pénétrant dans le tunnel di Cornillet le 20 mai 1917 :
" Sur les trois ouvertures du tunnel, deux étaient obstruées : celles des galeries médianes et de l'Ouest; l'entrée de la galerie Est était libre, rendant sur ce point l'exploration facile . Forestier et Lumière s'y engagent : le couloir est plus large que haut, deux mètres cinquante sur près de trois mètres, un boisage retient les parois et la voûte, la voie étroite Décauville court au milieu, la chenille d'un tuyau d'aération serpente au plafond; peu de cadavres sur une longueur de trente mètres, puis un amas de corps enchevêtrés tombés comme assomés sur place; plus loin dans une enclave, un poste de TSF de grande puissance, intact, auprès duquel quatre hommes sont étendus, face au sol, un cinquième assis sur une chaise tient dans ses mains les récepteurs d'un téléphone, la tête recouverte du masque, il ne donne aucun signe de vie . Quelques mètres encore et le passage au carrefour d'une galerie transversale est entièrement obstrué par un effondrement de la voûte; c'est là que le tunnel a reçu le coup de grâce et qu'un obus de gros calibre, tombant sur une cheminée d'aération, a écrasé la chambre où se trouvaient deux chefs de bataillon, puis porté par le couloir transversal l'asphyxie dans les moindres recoins . Les cadavres trouvés dans ce couloir portent tous les mêmes stigmates de la même mort : gros oedème de la face et rupture vasculaire provoquée par l'explosion . Ces gens là n'ont pas souffert . Mais il faut revenir sur ses pas ..."
A suivre, cordialement BB
récit de 2 médecins, Forestier et Lumière, du 2°Zouaves pénétrant dans le tunnel di Cornillet le 20 mai 1917 :
" Sur les trois ouvertures du tunnel, deux étaient obstruées : celles des galeries médianes et de l'Ouest; l'entrée de la galerie Est était libre, rendant sur ce point l'exploration facile . Forestier et Lumière s'y engagent : le couloir est plus large que haut, deux mètres cinquante sur près de trois mètres, un boisage retient les parois et la voûte, la voie étroite Décauville court au milieu, la chenille d'un tuyau d'aération serpente au plafond; peu de cadavres sur une longueur de trente mètres, puis un amas de corps enchevêtrés tombés comme assomés sur place; plus loin dans une enclave, un poste de TSF de grande puissance, intact, auprès duquel quatre hommes sont étendus, face au sol, un cinquième assis sur une chaise tient dans ses mains les récepteurs d'un téléphone, la tête recouverte du masque, il ne donne aucun signe de vie . Quelques mètres encore et le passage au carrefour d'une galerie transversale est entièrement obstrué par un effondrement de la voûte; c'est là que le tunnel a reçu le coup de grâce et qu'un obus de gros calibre, tombant sur une cheminée d'aération, a écrasé la chambre où se trouvaient deux chefs de bataillon, puis porté par le couloir transversal l'asphyxie dans les moindres recoins . Les cadavres trouvés dans ce couloir portent tous les mêmes stigmates de la même mort : gros oedème de la face et rupture vasculaire provoquée par l'explosion . Ces gens là n'ont pas souffert . Mais il faut revenir sur ses pas ..."
A suivre, cordialement BB