Re: Que penser de ce témoignage?
Publié : mar. mai 03, 2005 9:25 pm
Bonsoir à tous
Soldat au 313ème jusqu'en nov 1915, né en 1874, mon arrière-grand- père a laissé une abondante correspondance. Parmi elle, ce témoignage a retenu mon attention. N'ayant pas encore une grande expérience en la matière, et n'ayant pu confronter ce témoignage à aucun autre, je ne sais trop quoi en penser.
Ces faits étaient-ils marginaux ou au contraire les retrouvaient-on dans d'autres régiments?
Connaissez-vous d'autres témoignages convergents pour le même régiment ou pour d'autres?
D'une manière générale, quels commentaires appelle, chez vous, cet extrait? Votre avis m'intéresse.
Merci
22/10/1915
......Pendant les derniers 39 jours que nous avons passés sur la ligne, la compagnie comptait peut-être encore 170 hommes à son effectif et pour faire les corvées en réserve ou prendre la garde en 1ère ligne, on ne pouvait trouver plus de 80 hommes. Tous les autres sont employés par le bureau du colonel jusqu’au simple sergent, par un emploi quelconque qui les distrait de leur véritable service, si bien que c’est toujours les mêmes qui travaillent et qui prennent la garde. Je suis du nombre mais je t’assure que je ne me décourage pas pour cela....
Si nous les petits, nous ne remplissons pas tout à fait notre devoir de Français, nous avons des officiers qui nous montrent bien l’exemple.
Nous en avons eu les meilleurs preuves, à La Fille Morte au moment de l’attaque et des contre-attaques. Pas un seul officier, ni même un sous-officier n’était avec nous. Ils étaient tous restés cachés dans leurs sapes et ils sont restés ainsi pendant les 12 jours !
Même, le jour de l’attaque comme les fils téléphoniques avaient été coupés par les obus et que nos canons de 75 n’étaient plus renseignés sur la portée de leurs tirs, ils tiraient trop court et fauchaient ces pauvres soldats du 82ème où était André. Par 3 fois, on a envoyé un homme pour le signaler à notre lieutenant et aux 3 fois, il a été impossible de le trouver. J’y suis allé 2 fois pour ma part, voyageant dans la tranchée sous les obus et je n’ai pu transmettre qu’aux agents de liaison qui n’auraient pas dû quitter les officiers. On nous dit ne pas savoir où ils étaient. Tous les soldats en était indignés. Il ne faut donc pas s’étonner si nous ne sommes pas victorieux, la faute ne doit pas en incomber à ces pauvres martyrs impuissants à se défendre et victimes de ces bandits.......
cordialement.
Soldat au 313ème jusqu'en nov 1915, né en 1874, mon arrière-grand- père a laissé une abondante correspondance. Parmi elle, ce témoignage a retenu mon attention. N'ayant pas encore une grande expérience en la matière, et n'ayant pu confronter ce témoignage à aucun autre, je ne sais trop quoi en penser.
Ces faits étaient-ils marginaux ou au contraire les retrouvaient-on dans d'autres régiments?
Connaissez-vous d'autres témoignages convergents pour le même régiment ou pour d'autres?
D'une manière générale, quels commentaires appelle, chez vous, cet extrait? Votre avis m'intéresse.
Merci
22/10/1915
......Pendant les derniers 39 jours que nous avons passés sur la ligne, la compagnie comptait peut-être encore 170 hommes à son effectif et pour faire les corvées en réserve ou prendre la garde en 1ère ligne, on ne pouvait trouver plus de 80 hommes. Tous les autres sont employés par le bureau du colonel jusqu’au simple sergent, par un emploi quelconque qui les distrait de leur véritable service, si bien que c’est toujours les mêmes qui travaillent et qui prennent la garde. Je suis du nombre mais je t’assure que je ne me décourage pas pour cela....
Si nous les petits, nous ne remplissons pas tout à fait notre devoir de Français, nous avons des officiers qui nous montrent bien l’exemple.
Nous en avons eu les meilleurs preuves, à La Fille Morte au moment de l’attaque et des contre-attaques. Pas un seul officier, ni même un sous-officier n’était avec nous. Ils étaient tous restés cachés dans leurs sapes et ils sont restés ainsi pendant les 12 jours !
Même, le jour de l’attaque comme les fils téléphoniques avaient été coupés par les obus et que nos canons de 75 n’étaient plus renseignés sur la portée de leurs tirs, ils tiraient trop court et fauchaient ces pauvres soldats du 82ème où était André. Par 3 fois, on a envoyé un homme pour le signaler à notre lieutenant et aux 3 fois, il a été impossible de le trouver. J’y suis allé 2 fois pour ma part, voyageant dans la tranchée sous les obus et je n’ai pu transmettre qu’aux agents de liaison qui n’auraient pas dû quitter les officiers. On nous dit ne pas savoir où ils étaient. Tous les soldats en était indignés. Il ne faut donc pas s’étonner si nous ne sommes pas victorieux, la faute ne doit pas en incomber à ces pauvres martyrs impuissants à se défendre et victimes de ces bandits.......
cordialement.