Forum PAGES 14-18

Bonjour,

Plusieurs visiteurs m’ont fait part ces derniers temps d’une habitude que les soldats avaient pendant cette guerre, un fait généralisé apparemment (d’après un guide sur le champ de bataille de Verdun) qui consisterait à donner aux soldats français 7 à 8 litres de pinard par jour.

Auriez-vous des exemples sur ce genre de phénomène ?

Cordialement,


Frédéric

Bonjour Fred,

Ces litres en surnombre venaient du fait que dans les escouades on ne déclarait pas les morts et les blessés partis du front...Ce qui fait que les Poilus avaient du rab de rab...
Amitiés et bonjour à Val.
J.Claude

Bonjour, ci joint un extrait tiré de Les soldats et le vin du XIXe siècle à la fin de la Première Guerre mondiale:
" c’est bien en octobre 1914 qu’il est décidé que la distribution de vin, interdite en temps
de paix, s’élèvera à un quart de litre quotidien. A cette ration réglementaire et gratuite, on
ajoute un autre quart remboursable, qui devient gratuit par un vote du Parlement en janvier
1916. Chaque soldat dispose d’un demi litre quotidien auquel il peut ajouter un troisième
quart remboursable (officiellement à partir de janvier 1918, mais officieusement dès 1916).
Selon les dirigeants politiques et militaires, les conditions de vie dans les tranchées et l’héroïsme
des « poilus » justifient un tel effort.

(...)

Laurent

Bonsoir à tous, ce vin était un vin très ordinaire, ne titrant probablement pas plus que 8 ou 9 degrés. Mais quelle était la consommation journalière moyenne par personne avant la guerre?
Cordialement.
Patrick

Bonjour
7 à 8 litres homme jour me semble excessif. en effet pour une compagnie de 150 hommes on arriverait à 1,2 M3/ jour, Il faut les porter (je reviens toujours aux petits problèmes de logistique) parce bien entendu pas question d'amener ce volume dans la tranchée.. ou alors en chargeant à 50 litres par porteur il faut deja 24 porteurs! plus la soupe, le pain, au final uil n'ya plus de combattants.....
On peut aussi penser que le stock se constitue sur les arrieres, idem faites le calcul rapporte au nombre d'hommes, il va falloir choisir vin/ munitions, alimentation, fourrage..
Autre calcul un vin à 8 degre pour un8 litres cela fait une alcoolemie de 5,12 g/litre de sang.......certes un ivrogne aura une alcoolemie bien plus faible car il "distille" son foie etant une machine a épurer. malgre tout à 7/8 litres il ne reste pas beaucoup de soldat en etat de un fusil... même si nous avons dans nos souvenirs de sympathiques alambics sur patte..D'autant qu'il faut y rajouter les gnoles maison etc

En outre à 7 litres Homme jour, en cas d'arret de l'impregnation je ne vous dis pas le nombre de deliriuum tremens... car on rentre dans la dependance à l'alcool
Personnellement j'ai eu à prendre en charge de tels consommateurs, le moins que je puisse dire est que la majorité auraient bien ete incapable d eporter un barda à certaines heures du jour (notamment un Cipal qui consommait quotidiennement son litre de boisson anisee, mais qui vers 18 heures etait plutot incoherent dans ses propos....)
Cordialement
Pierre

Mais quelle était la consommation journalière moyenne par personne avant la guerre?

Bonjour à tous,

Question intéressante. J'ai trouvé un début de réponse dans l'article suivant (datant de 1908) où l'on parle d'un quart de litre par jour... dans les régions les plus alcoolisées (il s'agit d'alcool, et non de vin).
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2 ... f146.image

Un autre document intéressant, qui ne concerne que le vin. Si je comprends bien, juste avant guerre, on en était à environ 0,38 l de vin par personne en France (142 litres).
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... f364.image

Bonne journée,
Yves

Bonjour !
J'ai souvenir (ancien) d'un article sur l'Intendance pendant la Grande Guerre dans un numéro de la Revue Historique de l'Armée (devenue des Armées) sur l'approvisionnement des troupes en " vin ".
Cordialement,

Bonjour,

8 litres... voilà les poilus ceinturés de 4 bidons de pinard...

En lien avec l'intervention de Laurent59, les AFGG donnent les rations quotidiennes suivantes : 37cl à partir de décembre 14, portés à 50cl le 15 février 1915 (en fait, 37cl gratuit + 12cl à charge du corps).

Le demi-litre de vin devient donc la règle jusqu'à la fin de la guerre, sans préjuger des achats ponctuels des unités, et bien sûr des achats à titre personnels.

Comme l'indique Yves, cette consommation est habituelle pour l'époque , notamment pour les travailleurs de force.

Il doit certainement exister des études détaillées sur ce sujet !

Cordialement,

Régis

Bonjour à tous,

Je me permets de joindre ce lien concernant le pinard :

http://guerre14.e-monsite.com/medias/files/pinard.pdf

Bonne lecture .

Bonjour à toutes et à tous,

Il me semble que les consommations avancées sont des moyennes calculées à partir de chiffres de l'intendance, donc la plus grande méfiance est de rigueur! Le pinard coulait beaucoup et souvent ailleurs que dans les bidons des Poilus.....

Durant le temps que j'ai passé sous les drapeaux, j'ai eu à régler ce genre de "soucis" pour un parc de jeep(s) dont certaines consommaient, pour une circulation dans le camp, 30 litres pour 100 km d'après leur carnet de bord! Après entente avec les officiers de permanence pour une surveillance renforcée des garages pendant le week-end, les consommations sont brusquement redescendues.

Il faut aussi comprendre que les soldats ne buvaient beaucoup qu'au repos, pas en ligne.....Des correspondances que je possède montrent que , en cantonnement, trois litres par jour....ce n'était pas extraordinaire!

J'ai connu l' époque où, à la campagne, lorsque deux amis se rencontraient il était courant d'aller « boire chopine » ou un litre au bistrot du coin!

A bientôt

CC