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Re: Interrogatoires de prisonniers
Publié : dim. juil. 20, 2014 11:47 pm
par bompassant
Bonjour à tous.
Je suis nouveau sur le site et ne sais pas si je suis dans la bonne file...
J'ai eu quatre oncles tués durant la guerre de 14-18 (2 frères aînés de mon père et 2 de ma mère) aussi ce sujet m'a toujours intéressé, même si je n'ai pas participé plus tôt aux forums qui y sont consacrés...
Ma question du jour: sait-on comment se passaient les interrogatoires de prisonniers (aussi bien du côté alliés, que du côté allemand)? J'ai été surpris, dans mes lectures, de voir que les prisonniers semblaient donner facilement des renseignements concernant leurs unités, etc...
Ces interrogatoires n'étaient-ils pas un peu "musclés"?
Merci d'avance pour toute info à ce sujet.
Cordialement.
Re: Interrogatoires de prisonniers
Publié : lun. juil. 21, 2014 7:51 am
par stcypre
Bonjour,
Du côté allemand les interrogatoires de PG n'étaient pas des plus musclés... d'après les témoignages que j'ai pu trouver lors de mes recherches.
Bien sur il a pu exister des menaces et des sévices, suivant les officiers capteurs, mais il semble que cela soit resté rare... La brutalité des capteurs ne semblait pas à la mode à l'époque... mais peut-être que je n'ai pas rencontré des PG brutalisés ?
Par contre à leur retour les PG ont eu a subir une certaine brutalité !!!!
J.Claude
Re: Interrogatoires de prisonniers
Publié : mar. juil. 22, 2014 10:57 am
par bompassant
Merci J-Claude. Si quelqu'un trouve quelque chose à ce sujet....
Re: Interrogatoires de prisonniers
Publié : mar. juil. 22, 2014 2:09 pm
par Laurent59
Bonjour, dans les dossiers d'archives au SHD de Vincennes (2e bureau d'une DI) il y a quelques dossiers concernant les interrogatoires de prisonniers allemands, les informations fournies sont parfois étonnantes de précision: fourniture en arme, fréquence des ravitaillements, positions des mitrailleuses, et nom des régiments présents...le document que je vous propose de lire contient un interrogatoire fait sur des prisonniers allemands en Argonne
Laurent
Re: Interrogatoires de prisonniers
Publié : mar. juil. 22, 2014 2:42 pm
par Tanker
Bonjour,
Concernant les Allemands, une méthode, semble-t-il, régulièrement utilisée, consistait
à introduire des Alsaciens (en uniforme français) parmi les prisonniers.
C'est par ce stratagème que les Allemands, après l'engagement du 501° RAS au Plessier-Huleu,
le 21 Juillet 1918, réussir à obtenir un bon nombre d'informations sur l'Artillerie Spéciale.
Le commandement français découvrit la chose dans une note allemande, récupérée en Août 1918,
note qui faisait le point des infos recueillies et de la méthode utilisée pour les obtenir.
Les présumés coupables, prisonniers de l'AS 308 (3° BCL du 503° RAS), ont de suite été sous le coup d'une enquête,
dilligentée par le Ministre de la Guerre, et menacés du tribunale Militaire à leur retour des camps de prisonniers.
Aucun documents concernant le "débriefing" de ses hommes et/ou leur mise en accusation
après guerre n'ont été conservés dans les Archives de l'AS.
A suivre donc . . . . Michel
Re: Interrogatoires de prisonniers
Publié : mar. juil. 22, 2014 4:23 pm
par bompassant
Merci pour ces infos. Les Prisonniers allemands semblent avoir été assez coopératifs...
Re: Interrogatoires de prisonniers
Publié : mar. juil. 22, 2014 5:41 pm
par Eric Mansuy
Bonjour à tous,
Pour ce qui est du mode opératoire des interrogatoires, voici comment il était précisé, dès le début de la guerre, au 7e Corps d’armée : « Il est rappelé qu’il y a intérêt à interroger les prisonniers de guerre aussitôt que possible après leur prise. Le résumé des interrogatoires, établi en principe dans les corps, doit faire connaître le lieu et l’heure de la prise, le lieu et l’heure où ils ont été interrogés, le degré de confiance que semble devoir mériter leurs allégations. Ces rapports, accompagnés des documents saisis, doivent être transmis sans retard à l’E.M. du Corps d’armée après avoir été complétés s’il y a lieu par les E.M. de division. »
Ultérieurement, les comptes-rendus d’interrogatoire comprenaient :
- la composition de la division à laquelle appartenait l’homme capturé ;
- son identification ;
- les circonstances de sa capture ;
- l’ordre de bataille de sa division ;
- les éléments chronologiques d’entrée en ligne de son unité, ses mouvements, et les troupes vues ;
- des informations sur le secteur (occupation du secteur, organisations défensives [tranchées, abris, mitrailleuses, défenses accessoires], consignes en cas d’attaque, ravitaillement, objectifs d’artillerie et organisations diverses [PC, travaux] ;
- des renseignements sur la division et l’unité (composition, effectifs, cadres, valeur combative) ;
- les intentions de l’ennemi.
En 1918, se posent en outre des questions sur les relèves, les pertes, les Stosstruppen, l’armement, les permissions, le moral.
Côté allemand, les questions des interrogatoires portaient essentiellement sur les mêmes points. Et si les prisonniers allemands pouvaient se montrer « coopératifs », force est de reconnaître que les prisonniers français pouvaient également être très loquaces. Ne voyez là, de ma part, aucun jugement sur des hommes qui, dans un camp comme dans l’autre, viennent d’échapper à la mort.
Bien cordialement,
Eric Mansuy
Re: Interrogatoires de prisonniers
Publié : mer. juil. 23, 2014 11:29 am
par bompassant
Merci pour ces renseignements. Je reste cependant sceptique sur la spontanéité de ces déclarations...
(Il me semble avoir connu un Eric Mansuy dans les années 70, dans le 95...).