Re: Le Plan XVII en discussion entre nous
Publié : lun. avr. 14, 2014 5:38 pm
Bonjour,
J'ai passé hier encore plusieurs heures à Aix avec Jean Yves le Naour qui avait suivi nos échanges le concernant sur le forum et il m'a dit ceci:
Pages 252 de mon bouquin 1914 chez Perrin:
Je remonte donc une partie du fil ici pour plus de clarté mais ce que je n'ai pas retenu est accessible facilement sur le forum
Etienne avait écrit au sujet du Plan XVII dont on ébauchait la discussion
Un avis très contemporain sur le contenu du plan XVII, celui de Jean-Yves Le Naour :
<< On sait que le plan Schlieffen qui prévoit l’invasion de la France par la Belgique avec une puissante aile droite qui enveloppera la capitale est la bible de l’état-major allemand qui en discute les détails depuis plusieurs années. En France, on est bien en peine de débattre de quoi que ce soit puisque les généraux partent à la guerre en ignorant tout du plan de campagne (le plan XVII n’est qu’un plan de concentration des troupes). >>
En lien avec "1914 - La grande illusion - Jean-Yves Le Naour" sur guerres-et-conflits
A quoi j’ai répondu :
J'étais avec Le Naour à Aix il n'y a pas bien longtemps....disons une semaine...et nous avons longuement parlé de l'affaire du 15ème CA sans être tout à fait d’accord. Je suis bien plus persuadé que lui de la désorganisation qui régnait à l’E M du 20 ° CA . Duchène qui s'y comportait comme un fou furieux avec les subordonnées en porte la lourde responsabilité.
Quand au plan XVII, je ne suis pas non plus tout à fait d'accord avec la formulation de le Naour qui a probablement voulu dire que les généraux commandant d’armée n’était pas vraiment au courant de ce qu’ils allaient devoir faire. (c’est Castelnau et Fayolle qui le disent ) Si je me fie à ce que dit le général Lanrezac dans un long préambule placé au début du JMO de la 5°Armée sur les intentions du commandement, il me semble que le plan d'engagement dont Joffre a plus tard nié la paternité prévoyait aussi l'attaque dans l'est.....et même quelques variantes….. ce qui ne fait qu'aggraver les choses.
Mais bon ce n’est pas aussi important que la purge du commandement.
Lanrezac à ce moment là ne se doutait pas de ce qui allait lui arriver.
Pierre c 31 et Bernard Labarde sont intervenus, citant longuement et fort à propos de Langle de Carry et Lanrezac
J’ai rajouté ceci :
Si le plan XVII, approuvé par le conseil des ministres le 2 mai 1913, avait contenu un plan d'opérations (avec ses variantes) son sous-chef d'état-major et les généraux d'Armée pressentis seraient montés au créneau, Lanrezac en tête, pour protester contre l'absurdité de rejouer en guerre ce que l'exercice de 1912 avait démontré inepte.
je veux bien vous entendre mais que faites vous alors de ce que dit Lanrezac au début du JMO de son armée...?
il avait bien quelque idée puisqu'il écrit:
l'intention du général commandant…..est :
On peut, peut être, penser, que comme ce grandiose plan XVII a échoué, en ont été rendus responsables généraux subalternes et troupe avec des remèdes évidents: limogeages de ceux qui critiquaient ce plan,( certains le méritaient, mais pas tous, loin de là, en commençant par Lanrezac) exécutions pour la troupe, rumeurs sur des corps d'armée plus mauvais que les autres: solutions apparemment cohérentes à présenter au gouvernement et à l'opinion.
Pour camoufler l'échec il a plus tard, refusé la paternité du plan d'opération en prétendant qu'il n'y en avait pas un initialement.
Celui qui est à la manoeuvre derrière çà, est probablement le commandant Gamelin, proche de Joffre avant 14 et qui reste après-guerre comme général et verrouille la question.
Dans les années 50-60 il a publié un livre sur la Marne pour figer cette interprétation.
Le GQG a probablement motivé Castelnau et Dubail en leur disant que leur action était décisive alors qu'il s'agissait seulement de fixer des forces adverses devant eux avant l'attaque française en Belgique, qui devait concerner le gros de nos forces: 3°, 4° et 5° armée.
Selon certaines sources, Bach il me semble, il existe une étude de Gamelin, proche du Joffre de 1911, qui décrit déjà la manoeuvre générale avec l'attaque en Belgique appelée " variante" car on ne pouvait décemment pas faire savoir qu'on préparait une bataille en pays neutre à priori.
A priori sans être un expert il me semble difficile de construire un plan de mobilisation sans qu'il y ait derrière un plan d'engagement…ou alors.....ce serait inquiétant.
Mais bon je ne suis qu'au début d’un travail de recherche, ce que j’avance, peut être avec imprudence, demande confirmation par les documents écrits.
Etienne a répondu un peu plus loin, après d’autres échanges un petit moins importants :
Mais c'est Joffre lui-même qui le dit! Je recopie le texte mis en ligne plus haut par Pierre :
<< Un plan d’opération préconçu était rendu impossible par l’inconnue que représentait pour nous la Belgique. C’est pour toutes ces raisons qu’il n’y a jamais eu de plan d’opération écrit (...) Le plan d’opérations est en effet essentiellement l’œuvre du général en chef. Jamais aucun plan d’opérations n’a été établi par l’Etat-Major de l’Armée dont le travail se limite à la préparation du plan de concentration. Il est établi sous l’entière responsabilité du général en chef, sans qu’il soit possible de lui en demander communication officielle en vue d’une discussion ou d’une approbation: toute tentative de ce genre constituerait une arme trop sérieuse entre les mains de ceux qui dénoncent l’ingérence du Gouvernement dans les opérations militaires (...) Je décidais donc de remettre aux premiers jours du conflit la décision de la manœuvre à faire: pas d’idée préconçue autre qu’une volonté affirmée d’offensive toutes forces réunies. >>
Un plan a un but, or "offensives toutes forces réunies" est un moyen, non un but.
Je suis revenu pour dire :
C'est exactement le même genre de défense que Foch annonçait pour se tirer du bourbier dans lequel il avait mis Castelnau: « la retraite du 20ème c'était l'effet et non la cause »....piteuse défense en vérité!
Je rajoute ici ce jour :
Voir
http://www.provence14-18.org/Affaire15CA/
continuant
Voyez-vous Etienne, je n'ai aucune confiance, mais vraiment aucune, - les dizaines de mémoires que j'ai lues me l'ont appris-, dans les déclarations de généraux. Elles contiennent tant de jalousies et tant d'acrimonie et tant de vieux comptes à solder qu'il faut chercher ailleurs si l'on veut y voir un peu clair.
Ceci est ma manière de chercher à comprendre.
Chacun peut et doit "faire autrement"
"offensives toutes forces réunies" est un moyen, non un but", dites-vous ? Certes et alors on débouche sur quoi…Joffre en serait-il moins à mettre en cause.
Ses pairs l’ont fait et sans pitié, mais je ne me fie pas à leur jugement, ça ne me suffit pas ! Ça ne suffit pas !
Je décidais donc de remettre aux premiers jours du conflit la décision de la manœuvre à faire: pas d’idée préconçue autre qu’une volonté affirmée d’offensive toutes forces réunies. >>
Ce que dit Joffre, si c'est vrai, est au mieux un mensonge, au pire un aveu d’incompétence. A mon avis c’est la confirmation d'un immense orgueil encouragé par un troupeau d’officiers courtisans, qui a coûté à notre pays des centaines de milliers de morts… et ça.......ça ne passe pas. Et on a recommencé…..
Vous vous rendez compte, tout de même, que l’on avait confié la défense de notre pays à un individu pour le moins particulier ! Il venait des rangs de notre armée tout de même, pas d’une école de plomberie !
Etonnez-vous ensuite que des gens soient devenus pacifiste et stupidement des antimilitaristes bêlant !
Je vous concède que l’on a bien confié la Présidence à Clemenceau qui sortait du bain de Panama !
Pour terminer j'ajoute qu'il n'y a pas, dans l'histoire militaire de notre pays, un autre exemple d'un général qui ait osé, publiquement, faire porter à ses troupes, officiers et soldats, la responsabilité d'un échec,
on connait tous le jugement sévère que portait, fin 1916, le général de Castelnau, ( dont on ne peut pas dire qu'il soit un antimilitariste primaire) sur son supérieur hiérarchique :
" C'est un homme de capacités médiocres qui se cramponne au pouvoir, en débarquant successivement tous les collaborateurs qui ont pensé et agi pour lui […]. Son œuvre ? Renonçant délibérément au plan d'opérations mûrement discuté en temps de paix, il a lancé la folle offensive générale du début de la campagne, en interdisant aux commandants d'armée de prendre les précautions les plus élémentaires. La qualité extraordinaire de la troupe a sauvé le pays. […] "
Comme ce fil me paraît constructif et enrichissant j’ai continué à chercher et j’ai touvé deux choses :
D’ abord chez le Naour une citation : page 252…….celle qu’il m’a signalée:
" Le général en chef avait concocté un plan machiavélique, dissimulé aux politiques comme aux généraux, et le Conseil supérieur de la guerre même n’avait jamais eu à le discuter parce qu’il n’en avait pas eu connaissance. On a eu tort de prendre Joffre pour un naïf. Jean de Pierrefeu n’est pas dupe. Selon lui Joffre a préféré passer pour mal informé, paraître avoir été surpris plutôt que d’avouer qu’en jouant les malins il s’était pris à son propre piège et cela par légèreté, par ignorance, des conditions de la guerre. Qu’on ait pu préparer un plan semblable, tout au plus bon à servir de thème à quelques brillant conférencier, et faire reposer là-dessus le salut de la France….. »
Mais qui pouvait dénoncer un plan que presque tout le monde ignorait ? Fernand Langle de Carry, un des protégés de Joffre n’a pas mâché ses mots. Dans un ouvrage posthume, il affirme que l’échec du mois d’août est dû un plan d’opérations défectueux dont il n’avait rien su : " le plan d’opérations est l’œuvre entière du général Joffre et de son EM. Il n’a pas été soumis à l’examen et à l’appréciation du Conseil supérieur de la guerre. La plupart des commandants d’armée, comme moi entre autres, nous ne connaissions que la zone de concentration de nos armées : nous ne savions rien des intentions du général en chef. C’est sa méthode d’agir avec le seul concours de son entourage intime ? Sans consulter ses commandants d’armée sans même les mettre au courant autrement que par les instructions et les ordres qu’il leur envoie »
ensuite une citation non publiée du général Hely d'Oissel chef d'EM de Lanrezac en 1914 que je dois retranscrire
La discussion est toujours ouverte évidemment !
A bientôt.
CC
J'ai passé hier encore plusieurs heures à Aix avec Jean Yves le Naour qui avait suivi nos échanges le concernant sur le forum et il m'a dit ceci:
Pages 252 de mon bouquin 1914 chez Perrin:
Je remonte donc une partie du fil ici pour plus de clarté mais ce que je n'ai pas retenu est accessible facilement sur le forum
Etienne avait écrit au sujet du Plan XVII dont on ébauchait la discussion
Un avis très contemporain sur le contenu du plan XVII, celui de Jean-Yves Le Naour :
<< On sait que le plan Schlieffen qui prévoit l’invasion de la France par la Belgique avec une puissante aile droite qui enveloppera la capitale est la bible de l’état-major allemand qui en discute les détails depuis plusieurs années. En France, on est bien en peine de débattre de quoi que ce soit puisque les généraux partent à la guerre en ignorant tout du plan de campagne (le plan XVII n’est qu’un plan de concentration des troupes). >>
En lien avec "1914 - La grande illusion - Jean-Yves Le Naour" sur guerres-et-conflits
A quoi j’ai répondu :
J'étais avec Le Naour à Aix il n'y a pas bien longtemps....disons une semaine...et nous avons longuement parlé de l'affaire du 15ème CA sans être tout à fait d’accord. Je suis bien plus persuadé que lui de la désorganisation qui régnait à l’E M du 20 ° CA . Duchène qui s'y comportait comme un fou furieux avec les subordonnées en porte la lourde responsabilité.
Quand au plan XVII, je ne suis pas non plus tout à fait d'accord avec la formulation de le Naour qui a probablement voulu dire que les généraux commandant d’armée n’était pas vraiment au courant de ce qu’ils allaient devoir faire. (c’est Castelnau et Fayolle qui le disent ) Si je me fie à ce que dit le général Lanrezac dans un long préambule placé au début du JMO de la 5°Armée sur les intentions du commandement, il me semble que le plan d'engagement dont Joffre a plus tard nié la paternité prévoyait aussi l'attaque dans l'est.....et même quelques variantes….. ce qui ne fait qu'aggraver les choses.
Mais bon ce n’est pas aussi important que la purge du commandement.
Lanrezac à ce moment là ne se doutait pas de ce qui allait lui arriver.
Pierre c 31 et Bernard Labarde sont intervenus, citant longuement et fort à propos de Langle de Carry et Lanrezac
J’ai rajouté ceci :
Si le plan XVII, approuvé par le conseil des ministres le 2 mai 1913, avait contenu un plan d'opérations (avec ses variantes) son sous-chef d'état-major et les généraux d'Armée pressentis seraient montés au créneau, Lanrezac en tête, pour protester contre l'absurdité de rejouer en guerre ce que l'exercice de 1912 avait démontré inepte.
je veux bien vous entendre mais que faites vous alors de ce que dit Lanrezac au début du JMO de son armée...?
il avait bien quelque idée puisqu'il écrit:
l'intention du général commandant…..est :
On peut, peut être, penser, que comme ce grandiose plan XVII a échoué, en ont été rendus responsables généraux subalternes et troupe avec des remèdes évidents: limogeages de ceux qui critiquaient ce plan,( certains le méritaient, mais pas tous, loin de là, en commençant par Lanrezac) exécutions pour la troupe, rumeurs sur des corps d'armée plus mauvais que les autres: solutions apparemment cohérentes à présenter au gouvernement et à l'opinion.
Pour camoufler l'échec il a plus tard, refusé la paternité du plan d'opération en prétendant qu'il n'y en avait pas un initialement.
Celui qui est à la manoeuvre derrière çà, est probablement le commandant Gamelin, proche de Joffre avant 14 et qui reste après-guerre comme général et verrouille la question.
Dans les années 50-60 il a publié un livre sur la Marne pour figer cette interprétation.
Le GQG a probablement motivé Castelnau et Dubail en leur disant que leur action était décisive alors qu'il s'agissait seulement de fixer des forces adverses devant eux avant l'attaque française en Belgique, qui devait concerner le gros de nos forces: 3°, 4° et 5° armée.
Selon certaines sources, Bach il me semble, il existe une étude de Gamelin, proche du Joffre de 1911, qui décrit déjà la manoeuvre générale avec l'attaque en Belgique appelée " variante" car on ne pouvait décemment pas faire savoir qu'on préparait une bataille en pays neutre à priori.
A priori sans être un expert il me semble difficile de construire un plan de mobilisation sans qu'il y ait derrière un plan d'engagement…ou alors.....ce serait inquiétant.
Mais bon je ne suis qu'au début d’un travail de recherche, ce que j’avance, peut être avec imprudence, demande confirmation par les documents écrits.
Etienne a répondu un peu plus loin, après d’autres échanges un petit moins importants :
Mais c'est Joffre lui-même qui le dit! Je recopie le texte mis en ligne plus haut par Pierre :
<< Un plan d’opération préconçu était rendu impossible par l’inconnue que représentait pour nous la Belgique. C’est pour toutes ces raisons qu’il n’y a jamais eu de plan d’opération écrit (...) Le plan d’opérations est en effet essentiellement l’œuvre du général en chef. Jamais aucun plan d’opérations n’a été établi par l’Etat-Major de l’Armée dont le travail se limite à la préparation du plan de concentration. Il est établi sous l’entière responsabilité du général en chef, sans qu’il soit possible de lui en demander communication officielle en vue d’une discussion ou d’une approbation: toute tentative de ce genre constituerait une arme trop sérieuse entre les mains de ceux qui dénoncent l’ingérence du Gouvernement dans les opérations militaires (...) Je décidais donc de remettre aux premiers jours du conflit la décision de la manœuvre à faire: pas d’idée préconçue autre qu’une volonté affirmée d’offensive toutes forces réunies. >>
Un plan a un but, or "offensives toutes forces réunies" est un moyen, non un but.
Je suis revenu pour dire :
C'est exactement le même genre de défense que Foch annonçait pour se tirer du bourbier dans lequel il avait mis Castelnau: « la retraite du 20ème c'était l'effet et non la cause »....piteuse défense en vérité!
Je rajoute ici ce jour :
Voir
http://www.provence14-18.org/Affaire15CA/
continuant
Voyez-vous Etienne, je n'ai aucune confiance, mais vraiment aucune, - les dizaines de mémoires que j'ai lues me l'ont appris-, dans les déclarations de généraux. Elles contiennent tant de jalousies et tant d'acrimonie et tant de vieux comptes à solder qu'il faut chercher ailleurs si l'on veut y voir un peu clair.
Ceci est ma manière de chercher à comprendre.
Chacun peut et doit "faire autrement"
"offensives toutes forces réunies" est un moyen, non un but", dites-vous ? Certes et alors on débouche sur quoi…Joffre en serait-il moins à mettre en cause.
Ses pairs l’ont fait et sans pitié, mais je ne me fie pas à leur jugement, ça ne me suffit pas ! Ça ne suffit pas !
Je décidais donc de remettre aux premiers jours du conflit la décision de la manœuvre à faire: pas d’idée préconçue autre qu’une volonté affirmée d’offensive toutes forces réunies. >>
Ce que dit Joffre, si c'est vrai, est au mieux un mensonge, au pire un aveu d’incompétence. A mon avis c’est la confirmation d'un immense orgueil encouragé par un troupeau d’officiers courtisans, qui a coûté à notre pays des centaines de milliers de morts… et ça.......ça ne passe pas. Et on a recommencé…..
Vous vous rendez compte, tout de même, que l’on avait confié la défense de notre pays à un individu pour le moins particulier ! Il venait des rangs de notre armée tout de même, pas d’une école de plomberie !
Etonnez-vous ensuite que des gens soient devenus pacifiste et stupidement des antimilitaristes bêlant !
Je vous concède que l’on a bien confié la Présidence à Clemenceau qui sortait du bain de Panama !
Pour terminer j'ajoute qu'il n'y a pas, dans l'histoire militaire de notre pays, un autre exemple d'un général qui ait osé, publiquement, faire porter à ses troupes, officiers et soldats, la responsabilité d'un échec,
on connait tous le jugement sévère que portait, fin 1916, le général de Castelnau, ( dont on ne peut pas dire qu'il soit un antimilitariste primaire) sur son supérieur hiérarchique :
" C'est un homme de capacités médiocres qui se cramponne au pouvoir, en débarquant successivement tous les collaborateurs qui ont pensé et agi pour lui […]. Son œuvre ? Renonçant délibérément au plan d'opérations mûrement discuté en temps de paix, il a lancé la folle offensive générale du début de la campagne, en interdisant aux commandants d'armée de prendre les précautions les plus élémentaires. La qualité extraordinaire de la troupe a sauvé le pays. […] "
Comme ce fil me paraît constructif et enrichissant j’ai continué à chercher et j’ai touvé deux choses :
D’ abord chez le Naour une citation : page 252…….celle qu’il m’a signalée:
" Le général en chef avait concocté un plan machiavélique, dissimulé aux politiques comme aux généraux, et le Conseil supérieur de la guerre même n’avait jamais eu à le discuter parce qu’il n’en avait pas eu connaissance. On a eu tort de prendre Joffre pour un naïf. Jean de Pierrefeu n’est pas dupe. Selon lui Joffre a préféré passer pour mal informé, paraître avoir été surpris plutôt que d’avouer qu’en jouant les malins il s’était pris à son propre piège et cela par légèreté, par ignorance, des conditions de la guerre. Qu’on ait pu préparer un plan semblable, tout au plus bon à servir de thème à quelques brillant conférencier, et faire reposer là-dessus le salut de la France….. »
Mais qui pouvait dénoncer un plan que presque tout le monde ignorait ? Fernand Langle de Carry, un des protégés de Joffre n’a pas mâché ses mots. Dans un ouvrage posthume, il affirme que l’échec du mois d’août est dû un plan d’opérations défectueux dont il n’avait rien su : " le plan d’opérations est l’œuvre entière du général Joffre et de son EM. Il n’a pas été soumis à l’examen et à l’appréciation du Conseil supérieur de la guerre. La plupart des commandants d’armée, comme moi entre autres, nous ne connaissions que la zone de concentration de nos armées : nous ne savions rien des intentions du général en chef. C’est sa méthode d’agir avec le seul concours de son entourage intime ? Sans consulter ses commandants d’armée sans même les mettre au courant autrement que par les instructions et les ordres qu’il leur envoie »
ensuite une citation non publiée du général Hely d'Oissel chef d'EM de Lanrezac en 1914 que je dois retranscrire
La discussion est toujours ouverte évidemment !
A bientôt.
CC