Re: Affaire de LAGARDE vue par la Provence
Publié : jeu. févr. 27, 2014 8:09 pm
par chanteloube
Bonjour à toutes et à tous,
Non sesouvenir, je vais répondre quand même à votre provocation car je sais que ce site vous fait enrager et je sais aussi que nos amis attentifs à vos écrits et qui ont déjà pris votre défense, dans un autre échange un peu vif, en voient facilement les raisons, tout comme ils comprendrons là, cette fois, les vraies raisons de la police fort démocratique et fort bien pensante que vous semblez vouloir faire régner sur le forum.
Le site provence18-18.org n'est pas militant -vous vous êtes un militant masqué et vous vous cachez derrière un pseudo-
Ce site, ne vous déplaise, a le droit de dire ce qu'il veut sans qu'un petit monsieur comme vous viennent donner des leçons de morale, de démocratie et d'histoire..... Si vous pensez vraiment que ce que vous citez …..peut être considéré comme du militantisme, développez-nous votre idée de la démocratie……
En sommes, vous vous adressez aux internautes, et, planqué derrière votre pseudo, vous leurs dites : « Attention, ces gens ne sont pas bien…. vous rendez compte : les vilains mal pensants ils disent que…… nia nian nia….. ».... On pourrait aussi brûler le site.
Quand à vos misérables insinuations sur la gratuité, elles vous déshonorerons aux yeux de chacun…….c'est un niveau que vous atteignez sans peine!
Vous volez vraiment bas. Fort bas! Passons……tout le monde m’aura compris.
Et, si comme vous, j’allais pleurnicher comme un petit garçon, ou faire pleurnicher à la « modération » pour adoucir les angles…mais là, là vous êtes pris la main dans le sac, en pleine tentative de basse police…une sorte de délation quoi, de dénonciation….de la « mal pensance ». En vérité…une dénonciation anonyme...ça vous dit quelque chose…..les lettres anonymes....?
Maintenant si vous voulez que l'on parle ici d'un sujet qui vous "défrise", on peut le faire, quand vous voudrez, y compris sur les détails du plan XVII.
Exposez-nous vos idées sur la question, nous les accueillerons avec sympathie.
Les internautes vérifieront tout de même, directement, sans que vous leur teniez la main, que ce que vous relevez au sujet du plan XVII n'est pas de ma plume....et que je dis exactement le contraire……..ça ne peut pas vous avoir échappé.
Je renvoie vers un de mes textes, il vous agace parce je ne suis pas béat d’admiration devant le commandement.... Nos amis reconnaîtront la méthode .......
Je ne vous persécute pas, je dis juste à ceux qui veulent comprendre votre manière de faire, voire de mentir, d’aller vérifier par eux-mêmes…..
Auriez-vous l’intention de délivre une sorte imprimatur à ce qui se dit ici ? Comme on dit chez nous vous envoyez le bouchon un peu loin……
A moins que ce ne soit que de l'aigreur!!! De la bile mal placée....
Finalement voici un petit extrait, GRATUIT, pour que l’on comprenne la façon dont vous agissez.
Chacun sera juge de mes propos militants…
Le Plan XVII
La mise en place des forces:
La pièce capitale du dossier de mobilisation est la directive n°1. Elle fait connaître de quelle façon les forces françaises seront concentrées sur la frontière.
1ère Armée, Général Dubail.
5 corps d’armée (7ème, 8ème, 13ème, 14ème, 21ème)
2 Divisions de cavalerie (6ème et 8ème)
quelques autres éléments,
le gros des troupes près d'Épinal,
la droite (7ème CA, et 8ème DC) aux environs de Belfort.
1 er Groupe de divisions de réserve : (58ème, 63ème, 66ème)
région de Vesoul.
2ème Armée, Général de Castelnau.
5 corps d’armée (9ème, 15ème, 16ème, 18ème et 20ème),
2 divisions de cavalerie (2ème et 10ème DC)
le gros des troupes dans la région de Nancy,
la gauche (18ème et 9ème Corps) au nord de Toul.
2ème Groupe de divisions de réserve (59ème, 68ème, 70ème)
3ème Armée, Général Ruffey.
3 corps d’armée (4ème, 5ème et 6ème) le dernier à 3 divisions
comptant ensemble 12 régiments d'infanterie et 6 bataillons de chasseurs)
1 division de cavalerie (7ème)
3ème Groupe de divisions de réserve (54ème D I, 55ème, 56ème)
aux environs de Verdun
4ème armée, Général de Langle.
3 corps d’armée (12ème, 17ème et Corps colonial)
1 division de cavalerie (9ème),
en seconde ligne dans région de Sainte-Menehould-Commercy.
Le 4ème Groupe de divisions de réserve du général Valabrègue
(51ème, 53ème et 69ème), est dans la région Hirson-Vervins où il organisera une position retranchée.
5ème Armée, Général Lanrezac.
5 Corps d’armée (1ème, 2ème, 3ème, 10ème et 11ème)
1 Division de Cavalerie (4ème),
2 Divisions de réserve (52ème, et 60ème), et provisoirement le corps de cavalerie Sordet (3 divisions)
Les ler et 4ème GDR, placés aux deux extrémités du front, restent aux ordres du commandement en chef. En outre, il est prévu qu’on fera venir d'Afrique du Nord trois divisions, qui seront employées au mieux des circonstances quand elles arriveront sur le continent.
Le dispositif de concentration présenterait donc, cinq groupes.
1- Un détachement d'extrême droite (1er GDR)
2- L'aile droite (1ère et 2ème Armées)
3- L'aile gauche (3ème et 5ème Armées)
4- Un détachement d'extrême gauche (4ème GDR)
5- Une réserve (4ème Armée).
Comme on se croit assuré de la neutralité de l'Italie (des accords secrets existent), on fait venir sur la frontière de l'Est, les deux corps d'armée des Alpes.
Il n'est pas question des Anglais dont on n'a pas de raisons d'escompter l'appui.
Pour le cas où une armée anglaise viendrait en France combattre à nos côtés, l’état-major a prévu sa concentration dans la région Cambrai-Le Cateau.
Au 1er août 1914, il y a déjà 880 000 hommes sous les drapeaux : il s'agit des classes 1911, 1912 et 1913, qui forment l'armée d'active (hommes nés entre 1891 et 1893 qui ont donc de 21 à 23 ans). La mobilisation appelle 2 200 000 hommes des classes 1900 à 1910 qui forment la réserve (ces hommes sont nés entre 1880 et 1890 : ils ont donc de 24 à 34 ans) et 700 000 des classes 1886 à 1899 qui forment la territoriale (ils sont nés entre 1866 et 1879 R I et ont entre 35 et 48 ans).
71 000 engagés volontaires s’ajoutent à ces hommes mobilisés. Ils ont devancé l'appel pour choisir leur arme ou sont étrangers (26 000 en 1914) et espèrent souvent une naturalisation1.
Au total 3 877 000 hommes sont mobilisés en août 1914, sur une population de 38 millions d'habitants. Ils forment 94 divisions : 47 d'active (chacune de 17 300 hommes environ), 25 de réserve, 12 divisions territoriale et 10 de cavalerie.
A la surprise des autorités civiles et militaires l'insoumission que l'on craignait beaucoup demeure un phénomène très marginal. Le fameux Carnet B dressé à grands renforts de gendarmerie et d'indicateurs infiltrés dans les partis politiques et les syndicats, a été inutilisé.
Mise en œuvre du plan XVII:
L'intention de Joffre, une fois la concentration terminée, était de " porter toutes nos forces réunies à l'attaque des Allemands " 2
Les armées développeraient donc deux actions principales, l'une à droite entre les Vosges et la Moselle, l'autre au nord de la ligne Verdun-Metz. Un groupe de forces agissant en Woëvre et sur les Hauts de Meuse assurerait la liaison entre ces deux actions.
En conséquence:
1- Les 1ère et 2ème Armées opéreraient en Lorraine, ayant, l'une un détachement de droite (7ème CA et 8ème DC) en Alsace, et l'autre un détachement de gauche, (18ème et 9ème CA) à l'ouest de la Moselle et au nord de Toul.
2- La 5ème Armée et le corps de cavalerie Sordet agiront au nord de la ligne Verdun-Metz,
3- La 3ème Armée reliera les précédentes aux armées de Lorraine.
3- La 4ème Armée, placée primitivement en seconde ligne, se tiendra prête à intervenir soit au nord, soit au sud de la 3ème armée.
4- Les 1er et 4ème G.D.R seront établis derrière les ailes du dispositif général, aux ordres du commandant en chef.
Le général Joffre comptait donc prendre l'offensive aussi bien par son aile droite en Lorraine et en Alsace, que par son aile gauche dans la région du nord de Thionville, et cela, quoi que fassent les Allemands.
La manière dont il conduira les premières opérations et le retrait rapide de certaines troupes engagées dans l’Est et envoyées dans le Nord, en dépit des premières difficultés, peuvent laissent penser que Joffre privilégiait, en secret, l’offensive dans le Nord.3
La " doctrine militaire " en vigueur4
En 1892, l'École de Guerre avait élaboré une doctrine de guerre prudente:
" expectative et combat de démonstration par des avant-gardes laissant au gros de l’armée sa liberté d’action ".
Ces idées trouvèrent leur formulation dans le Règlement de 1895 sur la conduite des grandes unités:
" Attendre pour s’engager une manifestation de volonté chez l’ennemi et l’attirer sur un terrain où l’on pourra lutter dans de bonnes conditions "
Le commandement est donc libre de refuser le combat, les réserves seront engagées pour parer aux incidents ou pour exploiter un succès, non pour le rechercher.
En 1910, fut fondé le Centre des hautes études militaires, qui mit, peu à peu, au point un nouveau Règlement. Il parut le 28 octobre 1913. On y lut, sans surprise, à l'époque, des textes comme celui-ci:
" Le premier devoir du chef est de vouloir la bataille. La bataille, une fois engagée, doit être poussée à fond, sans arrière-pensées, jusqu'à l'extrême limite des forces. La résolution de combattre et même le choix de la forme générale du combat doivent être antérieurs à l'engagement. Le chef doit préciser ses intentions dans un plan de manœuvre : chacune de ses décisions doit venir à son heure, même si les données recueillies jusqu'ici sur les forces et les dispositions de l'ennemi sont incomplètes. Un chef qui cède à la tentation d'attendre, pour agir, l’arrivée de renseignements plus précis, court, en effet, le risque de voir son adversaire déchirer le voile par des actes décisifs […] Pour vaincre, il faut rompre par la force le dispositif de combat de l'adversaire. Cette rupture exige des attaques poussées jusqu'au bout sans arrière-pensées: elle ne peut être obtenue qu'au prix de sacrifices sanglants. Toute autre conception doit être rejetée comme contraire à la nature même de la guerre. En prenant l'initiative on fait naître les événements au lieu de les subir : un commandant en chef énergique, ayant confiance en soi, en ses subordonnés, en ses troupes, ne laissera jamais à son adversaire la priorité de l’action, sous prétexte d’attendre des renseignements plus précis. Il imprimera dès le début de la guerre un tel caractère de violence et d’acharnement que l’ennemi frappé dans son moral et paralysé dans son action, se verra réduit à la défensive "
C'est à tort qu'on a mis sur le compte du seul colonel Louis Loyseau de Grandmaison, la diffusion d’une doctrine aussi dangereuse. Semblables théories, n'auraient pu être développées sans l'adhésion résolue des plus hauts échelons de la hiérarchie.
Du Commandement, cette doctrine redescendait et s’appliquait évidemment à la troupe, dans le " Règlement sur le service en campagne "
[#F0000E]" L'attaque exige la continuité dans l'effort et une extrême énergie. Chacun ne doit n’avoir qu'une seule pensée : aller de l'avant, quand même, droit sur l'objectif indiqué, pour joindre l'ennemi au plus tôt […] La progression de l'attaque n'a qu'un but : amener la chaîne de tirailleurs à distance d'assaut. C'est avec la baïonnette que l'infanterie brise la dernière résistance de l'ennemi. L'assaut, c'est à dire l'abordage à l'arme blanche, peut seul dénouer la crise "
D’où la mystique de l’attaque à la baïonnette…
" Une offensive vigoureuse contraint l'ennemi à prendre des mesures de défense et constitue le plus sûr moyen de se garantir contre tout danger de surprise..."
Ce règlement de 1913 modifia radicalement, l'emploi de l’artillerie dans le combat. Au lieu de préparer l'attaque, elle l’appuyait, détruisant, en principe, ce qui s'opposait à sa progression. Plus besoin, semble-t-il, de prévoir de réserves pour garder des lignes de retraite pendant l'attaque ou limiter l'insuccès en cas de revers.
Ce qui conduit à ces mots terribles:
" Le succès revient non pas à celui qui a subi le moins de pertes, mais à celui dont la volonté est la plus ferme et dont le moral est le plus fortement trempé. En conservant, au moment suprême où la balance menace de pencher du côté de l'ennemi, des réserves destinées à organiser des replis, à garder les flancs ou à couvrir la retraite, on laisse échapper les dernières chances de la victoire. Les réserves ne sont pas destinées à limiter l’insuccès, mais à agir offensivement pour gagner la bataille. Un chef méconnaît son devoir, qui, dans la bataille décisive, renonce à la lutte avant d'avoir épuisé tous les moyens dont il dispose5. C'est en avant que le chef doit porter ses regards : en cas d'insuccès tous ses efforts tendront à rétablir le combat et à reprendre l'offensive "
Ainsi, ce règlement de 1913 n’envisageait pas sérieusement l'éventualité de la défensive, encore moins la possibilité d'une retraite.
Il consacrait peu de lignes à la fortification !
" Les places fortes et les systèmes fortifiés n'ont de valeur que dans la mesure où ils facilitent les opérations des armées de campagne, tel est le principe fondamental qui justifie leur existence, surtout au début de la guerre, où ils doivent servir d'appui à la couverture et l'aider à protéger la concentration des armées " 6
Presque rien sur l’aviation pourtant déjà plus tout à fait dans ses balbutiements, peu de chose sur les mitrailleuses dont nos armées furent beaucoup moins pourvues que celles de l’Allemagne7.
Depuis la récente guerre russo-japonaise on n'ignorait pourtant pas sa puissance terrifiante. Engerand affirme, mais sans citer sa source, que dans un rapport parvenu à l’État-major on peut lire que:
"...L’effet produit est à la fois matériel et moral. En raison de la rapidité et de la justesse du tir, l'ennemi éprouve les plus grandes pertes en peu de temps... La mitrailleuse est du feu d'infanterie concentré. Elle a joué un rôle considérable sur le champ de bataille. On peut affirmer qu'il en serait de même dans une guerre européenne et qu'une armée sans mitrailleuses serait en état d'infériorité sensible en présence d'un adversaire qui en serait pourvu […] C'est surtout dans la défensive que ces engins ont montré une terrible efficacité, et en particulier au moment où, les deux adversaires étant à quelques centaines de mètres les uns des autres, les hommes deviennent nerveux et tirent trop haut alors que les mitrailleuses, dans ces circonstances, fauchent littéralement les assaillants ".
Le modèle disponible étant une invention mise au point par l'industrie privée, jamais la Direction de l'artillerie n'avait voulu en reconnaître l’efficacité. Pendant dix ans on écarta le modèle Hotchkiss. On ne voulait pas prendre une telle arme au sérieux !
Les faits constatés pendant la guerre russo-japonaise contredisaient les théories en vigueur et compliquaient la bataille, on ne voulut donc rien entendre non plus de l'artillerie lourde qui exigeait une infinité d'études complémentaires et du chemin de fer à voie normale et à voie étroite. Il est fort probable aussi que son coût fit reculer la prise de décision !
Les théories du général Langlois devinrent la doxa:
"…l'artillerie seule est impuissante à déloger un ennemi, il y faut la menace de l'infanterie, c'est-à-dire l’attaque. On ne saurait reconnaître l'ennemi à coups de canon, encore moins l'user […] Le feu, ne déloge pas d'un point d'appui une bonne infanterie. On dit en Allemagne que l'assaillant ne peut avancer sans grandes pertes contre un ennemi abrité, d'où cette idée de s'arrêter, d'appeler le canon à l'aide, d'accabler l'adversaire sous une grêle d'obus, de l'user ainsi par le feu de l'artillerie sans rien exposer à ses coups. Ne laissons jamais pénétrer chez nous une telle conception de la guerre. Après une dépense épouvantable de munitions sur des points d'appui peut-être occupés par des forces insignifiantes, nous ne serons pas plus avancés, mais les coffres seront vides "
Le fin mot était dit : " Les coffres seraient vides…".
Les coffres à munitions certainement mais on peut aussi entendre les coffres de l’Etat.
" Les canons lourds dans une artillerie de campagne dont la mobilité doit être une des qualités maîtresses, sont un encombrement inutile et le transport de leurs pesants projectiles, surtout sur route, est une grave complication. Qu'ils restent dans les équipages de siège ! Il ne doit y avoir, dans les batteries de campagne, qu'une sorte de canon, de manière à réaliser l'unité de calibre, canon léger, passant partout, à tir rapide "
Éclairés par ces quelques lignes, les événements tragiques et les terribles massacres des premiers mois de la guerre s’expliquent plus facilement. Le 19 août les troupes massacrées par l'artillerie lourde allemande devant Vergaville firent la douloureuse expérience d'avoir à tenir six heures sous un bombardement.
Le plan de concentration du 15ème CA mis en œuvre
Le Plan XVII prévoit, dans un tableau mis au point par le G.Q.G.8, la concentration des Armées, à partir de l’ordre de mobilisation compté comme jour 1.
La mobilisation, comporte quatre phases successives et distinctes.
1- Une fois la mobilisation générale décrétée, l'ordre est transmis instantanément par le pouvoir central à l'armée et aux autorités civiles9 .Les diverses unités actives font le nécessaire pour assurer l'équipement des hommes, approvisionnements, chevaux, matériel, destinés à mettre sur le pied de guerre leurs effectifs de paix. De leur côté, les autorités civiles avertissent les réservistes mobilisables, leur ordonnant de se mettre en route pour rejoindre leurs corps; l'intendance commencent les opérations de réquisition des chevaux, des vivres, de matériels divers.
2- La deuxième phase est l'arrivée et l'équipement des réservistes, qui doivent, compléter les unités actives et constituer les formations de réserve. Quand les corps d'armée sont ainsi prêts, ils sont effectivement " mobilisés ".
3- Commence alors la troisième phase : la concentration, c'est à dire le transport de ces troupes et de leur matériel jusqu'aux zones du front qui leur sont assignées
4- Quatrième phase, les services de l'intérieur constituent les unités de réserve et territoriales pour alimenter en hommes les unités combattantes à partir des dépôts.
Des troupes de couverture, en principe des régiments basés sur la frontière10, mais aussi les premiers éléments débarqués des trains, veillent sur les frontières et contrôlent les possibles zones d'invasion brusquées.
Elles ne doivent pas se laisser " accrocher ". Elles jouent seulement un rôle de fusible.
Dans la région de Lunéville, dès le 27 juillet, des réservistes commencent des travaux de guerre, abattent des arbres pour barrer des routes dans la région de Bauzemont. Le 30, des compagnies venues de Nancy (peut-être du 26ème RI), aidées par des ouvriers Italiens creusent des tranchées et construisent " un fort " sur le plateau de la Rochette à six kilomètres de la frontière.
Entre le 30 juillet et le 7 août, quelques incidents ont lieu dans la zone d'opération du 15ème Ca, en particulier dans la région d'Arracourt.11
L’instruction de base à destination du 15ème Ca, provenant du général commandant la 2ème Armée est la suivante :
"…concentration par divisions successives, une avant-garde d’une brigade et un groupe de la 30ème division en mesure de se porter, sitôt constitués, sur Rozières aux Salins, par Crévechamps. Le reste du CA en mesure de suivre cette avant-garde "
Le G.Q. de la 2ème Armée est prévu à Neufchâteau, celui du 15ème CA sera à Vézelise.
Une commission de régulation, aux ordres d’un " commissaire régulateur " installé à Is-sur-Tille, veille au respect du plan. Cinq gares sont prévues pour le débarquement : Châtenois, Giroucourt, Mirecourt, Diarville, Vézelise.
Les cantonnements de concentration sont parfaitement repérés. Par exemple, l’E.M de la 2ème Armée sera au lycée de filles de Neufchâteau, le 40ème RI de Nîmes débarquera à Vézelise et se rendra à St Remimont, le 112ème RI de Toulon débarquera à Diarville et cantonnera à Crantenoy, Lemainville et Ormes. Il est en outre prévu que le personnel d’E.M arrivera le 4ème jour, le général et son EM, le 6ème, les services suivront de quelques heures. Le 58ème RI d’Avignon chargé de la protection des opérations.
Tout va se dérouler, à peu près, selon les plans prévus.
L’ordre de mobilisation ayant été signé par le Ministre de la Guerre à 15h 30. A partir de 15h 55 les télégrammes partent, ainsi libellés:
" Extrême urgence. Circulaire recommandée. Ordre de mobilisation générale. Le premier jour est le 2 août 1914 ".
Dans la soirée, les affiches bleu, blanc, rouge sont placardées un peu partout sur le territoire. Pour les chemins de fer, à 16h 50, l’ordre est transmis de mettre en place les commissions de réseaux. A 17h, ordre est confirmé aux troupes de couverture de respecter la ligne de retrait12 pour ne pas provoquer d’incidents.
La mobilisation est lancée…elle ne peut plus être arrêtée.
La 59ème Brigade, en avant garde, puisqu'elle a pris les premiers trains remontant la vallée du Rhône, s’établit à Saffais au soir du 7 août. Le général Espinasse et son E.M arrivent sur place, un peu plus tôt que prévu et s’installent à Vézelise. Les troupes suivent, dans le plus grand ordre, avec un décalage de quelques heures sur l’horaire prévu. Quelques incidents, plus amusants que dramatiques, sont signalés par le Régulateur de Mirecourt : on poursuit de présumés espions circulant à quatre dans une automobile verte, on perd la trace d’un wagon de marchandise répertorié par erreur comme devant transporter des meubles anglais et dont on s’aperçoit, avec terreur, lorsqu’on le retrouve, qu’en réalité, il est bourré d’explosifs.
Le 8 août, le 3ème RI et un groupe de l’AD/29 sont à Praye-Sous-Vaudemont, Saint-Firmin, Juvoncourt et Xirocourt, le 61ème RI et un groupe de l’AD/30 à Haroué, Vaudeville, Crantenoy, La Neuveville devant Bayon, le 6ème Hussards à Clérey au nord de Vezelize.
Une brigade mixte est mise aux ordres du général Lescot commandant la 2ème Brigade de Cavalerie basée à Lunéville. Ce détachement avancé et un groupe de AD/30, déployés entre la Pissotte et le Sanon, doivent couvrir la mise en place des troupes.
Ce même jour, à sa grande surprise et contrairement à ce qu’il avait prévu lorsqu’il travaillait à l’EM, le général de Castelnau, commandant la 2ème Armée recevait l’ordre
" d’agir offensivement en direction de Sarrebruck, sur le front Dieuze-Château-Salins-Delme "
Le 9 août, les unités de la 29ème DI et de la 30ème DI continuent à débarquer et viennent cantonner : pour la 29ème, dans la zone Vézelize, Affracourt, Vaudeville, Crantenoy, Gerbécourt ; pour la 30 ème, dans la zone Gerbécourt, Neuviller, Lemainville, Ormes.
Le 10 août, en pleine concentration, le 15ème CA, subit son baptême du feu.
Ce premier combat, dont les historiens ont mal mesuré l'importance, aura de graves répercussions.
1 Beaucoup de Russes choisissent la Légion Etrangère qui peut assurer un changement de nom et la naturalisation.
2 Un développement de trois pages est consacré aux intentions du commandement en préambule du JMO de l'armée Lanrezac.
3 Ceci est une opinion toute personnelle forgée à partir des propos du général commandant la 5ème Armée, mais que rien, à notre connaissance, ne justifie formellement dans les archives
4 Nous empruntons à l'ouvrage d'Engerand : " Les secret de la frontière " l’esprit, et très largement les mots, de cette analyse de la doctrine.
5 Souligné par nous!
6 Venant après le démantèlement des forts du Nord on comprend ce propos qui le justifie.
7 Cette affirmation fait l'objet de controverses mais, faute de documents précis, nous reprenons à notre compte certaines observations des " comités secrets "
8 Par le général de Castelnau qui y travaillait depuis l’affaire d’Agadir en août 1911. Il avait alors proposé la variante n°1 au plan XVI.
9 On a vu, au début de ce texte, un télégramme.
10 Et des réservistes rappelés discrètement à partir du 26 août comme le confirment certains témoignages recueillis dans les Pays du Sânon. Voir " Mémoire de la Grande Guerre au Pays du Sânon " Editeur : les foyers ruraux au pays du Sânon 1999- Bouxières aux Chênes
11 Un habitant de Réméréville et les JMO des unités concernées rapportent qu'un groupe du 14ème Uhlans de Morange ayant attaqué, le 3 août, quelques dragons dans son village, un véritable combat singulier au sabre s'en suivit, qui se termina par la mort du lieutenant allemand Dickman.
12 Les troupes françaises se retirent, respectant une " zone de non agressivité " comprise entre 6 et 10 km suivant les endroits.
13 De nombreuses approximations entourent cette période du début de la guerre, y compris chez des auteurs comme Duroselle duquel on serait en droit d'attendre un peu moins de souplesse. Le général Weygan, un des principaux collaborateurs et thuriféraire de Foch prétend que le 20ème CA était chargé, seul, des opérations de couverture de la 2ème Armée, alors que le plan XVII prévoyait, et de façon tout à fait explicite, la participation d’unités du 15ème Ca
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Bonsoir Monsieur le censeur
Nous sommes pressés de lire ce que vous avez à dire sur le plan XVII.
CC