Page 1 sur 1

Re: Soldat Français prisonnier décédé en Suisse

Publié : lun. mai 13, 2013 6:12 pm
par jcp66
Bonsoir
Je cherche à comprendre le parcours d'un soldat du 322ème RI.
Blessé et fait prisonnier à Lunéville le 22 août 1914, il décède le 21 juillet 1916 à l'hôpital de Erlenbach en Suisse.
Son acte de décès précise : "décédé à le 21 juillet 1916 à l'hôpital de Erlenbach (après un séjour d'un jour) venu en Suisse du Camp de Gottingen le 19 mai 1916, interné à Schonbohé à Dientingen"
Je me pose les questions suivantes :
1) S'est il évadé ?
2) Où était il prisonnier (Schonbohé, Dientingen ou Gottingen) ?

Si vous avez des idées, par avance merci.

Cordialement
jclaude



Re: Soldat Français prisonnier décédé en Suisse

Publié : lun. mai 13, 2013 8:17 pm
par Perplexe29
Bonjour à toutes et tous,
Je ne pense pas que celà soit lié à une évasion mais plus à un transfert médical vers la Suisse en concordance avec la convention de Genève de 1864:

"... Les échanges de prisonniers et la Suisse
Au cours de la guerre, certains prisonniers ont été envoyés en Suisse à cause de leur état de santé. Les conditions d’internement en Suisse ont été très strictes puis se sont adoucies au fil du temps. Seules les maladies suivantes pouvaient mener à un départ : maladie du système hématopoïétique, graves problèmes neurotiques, tumeurs et sévères maladies de peau, cécité (totale ou partielle), graves blessures de la face, tuberculose, un ou plusieurs membres manquants, paralysie, problèmes cérébraux comme la paraplégie et l’hémiplégie et les graves maladies mentales85. Par la suite, les prisonniers âgés de plus de quarante-huit ans ou qui avaient passé plus de dix-huit mois en captivité pouvaient en effet prétendre au départ pour la Suisse86. Le Comité international de la Croix-Rouge est à l’origine de ces internements qu’il a proposés fin 1914 mais qui n’ont été mis en place qu’en février 1915. La désignation au départ ne signifie en aucun cas la libération définitive mais le transfert pour Constance, siège d'une commission médicale où l’état des prisonniers est vérifié.
Le séjour en Suisse pour ceux qui ont réussi à passer les contrôles n’est pas de tout repos. Au 1er mai 1917, 13 640 prisonniers français sont internés en Suisse..." (source Wikipedia)

Un document qui reprend cette affirmation:

Image

Si j'ai pu faire avancer votre question !!!
Cordialement
Robert

Re: Soldat Français prisonnier décédé en Suisse

Publié : mar. mai 14, 2013 8:31 am
par stcypre
Bonjour,

"pouvaient en effet prétendre au départ pour la Suisse" !!!

Les PG n'en étaient pas à ce stade... Les allemands renvoyaient les malades en prenant soin de ne renvoyer que ceux qui "ne pourraient pas une fois guéri" reprendre le combat...
De plus combien sont arrivés au camp de Konstanz où les commissions spécialisées les ont renvoyés dans leur camp d'origine... en fait une des nombreuses tortures mise en place par les allemands.
Sans oublier que les "partants" devaient subir une quarantaine... car les allemands ne voulaient pas que les PG puissent donner aux autorités françaises des renseignements sur la vie en Allemagne, le moral de la population, etc...
Cordialement.
J.Claude

Re: Soldat Français prisonnier décédé en Suisse

Publié : mar. mai 14, 2013 8:35 am
par jcp66
Merci à tous pour vos réponses.
Je ne savais pas que ces transferts medicaux vers la Suisse existaient.
Merci.
Cordialement
jclaude

Re: Soldat Français prisonnier décédé en Suisse

Publié : mar. mai 14, 2013 12:04 pm
par lorrain54
Bonjour a tous :hello:

( En juin 18 on compte en Suisse 17 179 Français et 11 924 Allemands internés.) donc beaucoup plus de Français que d'Allemands , différence peut-etre liée aux civils Français également internés

Belle journée , Jean-Louis

Re: Soldat Français prisonnier décédé en Suisse

Publié : mar. mai 21, 2013 11:09 pm
par Gillesr
Bonsoir à toutes et tous,
J'apporte un petit élément de réponse via des documents qui m'ont été confié au mois de février.
Ils concernent le caporal BRINGUIER Auguste, d'Yssingeaux (43), affecté au 92ème RI durant la guerre.
Je vous livre rapidement son parcours, émanant de son carnet personnel.
2 août 1914, départ sous une pluie battante.
20 août 1914, en Lorraine. Il est très gravement blessé au combat suite à un déferlement d'obus allemands sur sa position. Il est 16h30.
21 août 1914: découvert gisant par l'ennemi tôt le matin.
22 août 1914: évacué sur l'hôpital de Saarburg où il est amputé du bras gauche. Sa jambe gauche n'est pas amputé par le chirurgien pour éviter 'un trop grand traumatisme ' !
Jusqu'au 26 août 1914: séjour à l'hôpital qu'il quitte à 16h30.
26 août 1914 : évacuation par chemin de fer sur le camp de Königsbrück; 65 heures de train dans d'atroces douleurs.
24 septembre 1914 : passage d'une commission des Etats-Unis
9 octobre 1914 : autorisation de donner des nouvelles à sa famille.
30 novembre 1914 : le camp est complètement entouré de barbelés.
2 mai 1915 : lettre du contentieux de la justice militaire concernant les prisonniers de guerre, et Auguste BRINGUIER
25 mai 1915 : lettre du cabinet du ministre de la Guerre au député de la Haute-Loire DUPUY, pour faire libérer Auguste BRINGUIER.
30 juin 1915 : liste des échanges de prisonniers dont fait partie Auguste BRINGUIER.
4 juillet 1915 : départ de Königsbrück et arrivée à Breisach
16 juillet 1915 : départ de Breisach à 06h00.
16 juillet 1915 : arrivée à Constance à 21h10
17 juillet 1915 : passage devant une commission.
25 juillet 1915 : départ pour la France à 17h00, via la Suisse.
26 juillet 1915 : Arrivée à 08h20 en territoire suisse.
26 juillet 1915 : Auguste BRINGUIER expédie un télégramme à 08h45 à sa famille de Genève, en Suisse.
26 juillet 1915 : Il envoie un télégramme à 10h20, de Zürich, en Suisse.
26 juillet 1915 : Il envoie un dernier télégramme à 13h15 en provenance de Lyon.
26 juillet 1915, au soir : lettre de la 14ème RM de Lyon à sa famille pour signifier qu'il est hospitalisé, en France et à Lyon.

Je vous joins 9 documents vous indiquant son parcours.




Image


Image


Image


Image


Image


Image


Image


Image


Image


J'ai d'autres documents, mais ceux-ci me semblent les plus idoines à la question posée.
En vous souhaitant une bonne lecture, je vous adresse un cordial salut
Gilles Roussoulet

Re: Soldat Français prisonnier décédé en Suisse

Publié : mer. mai 22, 2013 1:26 pm
par Jean RIOTTE
Bonjour à tou(te)s,
Pour répondre aux interrogations de lorrain54 et P. Mercadal:
La différence d'effectifs tient essentiellement aux termes de l'accord passé entre la France et l'Allemagne: le nombre d'internés n'est pas subordonné à une réciprocité arithmétique, mais déterminé par les infirmités et les maladies dont sont atteints les intéressés à un moment où l'Allemagne détient beaucoup plus de prisonniers que la France.
Cordialement,
Jean RIOTTE