Re: NOUVEAU : Lettres et photos d'un poilu (souscription)
Publié : mer. juil. 01, 2009 10:08 pm
Bonsoir,
Pour répondre à Armand, mon père parlait très peu de la guerre, comme tous les poilus. Mais si sa correspondance était restée chez ses parents, son album photo était dans un meuble de sa chambre. Je me souviens qu'il me l'avait montré 1 ou 2 fois, entre autre une fois pour me montrer la photo de la maison qui a reçu un obus dans la marmite alors qu'il faisait la cuisine dans l'Oise (livre p 360), il m'avait dit avoir eu la chance que le vaguemestre ait apporté le courrier à ce moment précis.
Il m'avait aussi dit avoir échangé à plusieurs reprises des cigarettes ou de la nourriture avec les Allemands lorsque les tranchées étaient proches et le secteur tranquille, en les lançant par dessus le parapet.
Il m'a également raconté que dans les secteurs tranquilles, un jeu amusant consistait, lorsqu'un 'ennemi' sortait de sa tranchée pour satisfaire un besoin naturel sans aller jusqu'aux feuillées, à tirer un seul coup de fusil un mètre devant lui, non pour le tuer mais pour le plaisir de le voir partir en courant et en tenant son pantalon !
Ce sont les seuls souvenirs que j'ai, mais j'étais le petit dernier et il se confiait peut-être plus à mon frère ainé qui avait 10 ans de plus que moi.
Dans le grenier de notre maison, il y avait une douzaine de baïonnettes. Quand je lui avais demandé ce que c'était, il m'avait répondu évasivement. Comme personne n'en savait plus, elles sont restées dans les décombres de la maison lorsque nous l'avons vendue après le décès de nos parents !
Enfant j'ai joué avec son casque qui est encore dans la famille. Plus tard j'ai récupéré une caisse de bandes de mitrailleuse allemande, marquée 4e Génie, dans laquelle il devait entreposer ses photo et ses outils. Elle contenait quelques douilles, quelques cartouches, une balle de schrapnel, et le revolver qui a failli le tuer dans l'Artois (livre p 85). Elle avait passé la guerre de 40 enterrée dans notre jardin pour que les Allemands ne risquent pas de la trouver.
Après la guerre, mon père a repris son travail dans le tissage, et s'est marié en 1920. il est décédé en octobre 1968.
Le tome 2 ne va pas plus loin.
Bien cordialement
Pour répondre à Armand, mon père parlait très peu de la guerre, comme tous les poilus. Mais si sa correspondance était restée chez ses parents, son album photo était dans un meuble de sa chambre. Je me souviens qu'il me l'avait montré 1 ou 2 fois, entre autre une fois pour me montrer la photo de la maison qui a reçu un obus dans la marmite alors qu'il faisait la cuisine dans l'Oise (livre p 360), il m'avait dit avoir eu la chance que le vaguemestre ait apporté le courrier à ce moment précis.
Il m'avait aussi dit avoir échangé à plusieurs reprises des cigarettes ou de la nourriture avec les Allemands lorsque les tranchées étaient proches et le secteur tranquille, en les lançant par dessus le parapet.
Il m'a également raconté que dans les secteurs tranquilles, un jeu amusant consistait, lorsqu'un 'ennemi' sortait de sa tranchée pour satisfaire un besoin naturel sans aller jusqu'aux feuillées, à tirer un seul coup de fusil un mètre devant lui, non pour le tuer mais pour le plaisir de le voir partir en courant et en tenant son pantalon !
Ce sont les seuls souvenirs que j'ai, mais j'étais le petit dernier et il se confiait peut-être plus à mon frère ainé qui avait 10 ans de plus que moi.
Dans le grenier de notre maison, il y avait une douzaine de baïonnettes. Quand je lui avais demandé ce que c'était, il m'avait répondu évasivement. Comme personne n'en savait plus, elles sont restées dans les décombres de la maison lorsque nous l'avons vendue après le décès de nos parents !
Enfant j'ai joué avec son casque qui est encore dans la famille. Plus tard j'ai récupéré une caisse de bandes de mitrailleuse allemande, marquée 4e Génie, dans laquelle il devait entreposer ses photo et ses outils. Elle contenait quelques douilles, quelques cartouches, une balle de schrapnel, et le revolver qui a failli le tuer dans l'Artois (livre p 85). Elle avait passé la guerre de 40 enterrée dans notre jardin pour que les Allemands ne risquent pas de la trouver.
Après la guerre, mon père a repris son travail dans le tissage, et s'est marié en 1920. il est décédé en octobre 1968.
Le tome 2 ne va pas plus loin.
Bien cordialement