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Re: Saint-Cyr. Promotion de " La Croix du Drapeau" 1913-1914

Publié : dim. sept. 11, 2011 10:59 am
par IM Louis Jean


CHARPIOT Louis Emile René, né le 27 juillet 1895 à Dijon (Côte d'Or)
Sous-lieutenant au 17e BCP
Tué le 19 août 1914 à Eigenthal (Moselle)

combat d'Eigenthal, souvenirs d'une institutrice

Edité pour corriger l'orthographe d'Eigenthal (crédit Eric Mansuy - les corrections sont tout à fait bienvenues !) et ajouter le lien vers les souvenirs de l'institutrice

Cordialement
IM Louis Jean
sesouvenir

Re: Saint-Cyr. Promotion de " La Croix du Drapeau" 1913-1914

Publié : dim. sept. 11, 2011 11:33 am
par Eric Mansuy
Bonjour,

Une correction, si je puis me permettre : Eigenthal est en Moselle, à proximité du col de Saint-Léon.

J’en profite pour relancer une très ancienne demande, concernant un officier du même bataillon, saint-cyrien également, tombé au même endroit :

pages1418/qui-cherche-quoi/lieutenant-b ... 3584_1.htm

Bien cordialement,
Eric Mansuy

Re: Saint-Cyr. Promotion de " La Croix du Drapeau" 1913-1914

Publié : dim. sept. 11, 2011 2:19 pm
par IM Louis Jean


COLLION Jacques Jules, né le 12 avril 1893 à Dijon (Côte d'Or)
Sous-lieutenant au 106e RI
Tué le 10 septembre 1914 à Pretz-en-Argonne (Meuse)

Fils d'Alphée Jules et de Jeanne CLEYETTE
Monument aux morts de Lézinnes (89)
Source Mémorial-GenWeb

Cordialement
IM Louis Jean
sesouvenir


Re: Saint-Cyr. Promotion de " La Croix du Drapeau" 1913-1914

Publié : dim. sept. 11, 2011 10:03 pm
par IM Louis Jean
Bonsoir à toutes et à tous,

<< Affectation à la cavalerie

L'affectation à la cavalerie aura lieu à l'Ecole.

Elle sera prononcée d'après le classement d'entrée conformément aux prescriptions de l'instruction du 14 décembre 1912 et d'après les dispositions suivantes :

Les élèves qui ont demandé la cavalerie et qui remplissent les conditions d'aptitude physique au service de cette arme, seront admis comme candidats cavaliers. Leur nom est suivi sur la liste de l'indication c.c., candidat cavalier.

Ils participeront pendant la première période d'instruction à un certain nombre de reprises d'équitation supplémentaires.

Les élèves seront ensuite examinés au point de vue de l'équitation et ceux dont l'aptitude à l'équitation sera reconnue insuffisante seront éliminés.

L'affectation définitive jusqu'à concurrence du nombre d'admission, 70, sera prononcée d'après l'ordre de classement à l'entrée de l'Ecole.


Dates d'entrée

Les dates d'entrée sont fixées ainsi qu'il suit :

Mardi 4 novembre : à 9 heures, élèves admis avec les numéros 550 à 495 inclus, à 2 heures élèves admis avec les numéros 494 à 440 inclus.

Mercredi 5 novembre : à 9 heures, élèves admis avec les numéros 439 à 385 inclus, à 2 heures élèves admis avec les numéros 384 à 330 inclus.

Jeudi 6 novembre : à 9 heures, élèves admis avec les numéros 329 à 275 inclus, .../... coquilles donc extrapolation (ndt) à 2 heures élèves admis avec les numéros 274 à 220 inclus.

Vendredi 7 novembre : à 9 heures, élèves admis avec les numéros 219 à 165 inclus, .../... coquilles à 2 heures élèves admis avec les numéros 164 à 110 inclus.


Samedi 8 novembre : à 9 heures, élèves admis avec les numéros 109 à 55 inclus, à 2 heures élèves admis avec les numéros 54 à 1 inclus.

Engagements

Chaque élève recevra une lettre de nomination.

Les élèves non liés par le service devront contracter avant leur entrée à l'Ecole un engagement de huit années.
A cet effet, ils se présenteront munis de leur lettre de nomination au commandant de recrutement de leur domicile, qui après les avoir fait visiter par un médecin militaire, leur délivrera un certificat d'acceptation.

Les élèves militaires qui n'ayant pas accompli une année de service ne suivent pas le sort de la promotion admise en 1912, seront mis en route par leurs corps respectifs ; ils devront contracter avant leur entrée à l'Ecole un engagement volontaire de huit ans dont les effets remonteront à l'origine de leur premier engagement.
>>

Source http://images.expressdumidi.bibliothequ ... _09_23.pdf

Cordialement
IM Louis Jean
sesouvenir

Re: Saint-Cyr. Promotion de

Publié : jeu. sept. 15, 2011 6:06 pm
par italique
Bonjour,

Merci pour ce partage de connaissances très intéressantes.
Y-a-t-il un moyen (ou un endroit) pour connaître l'ordre d'entrée des élèves de cette promotion?
Cordialement,
Elise

Re: Saint-Cyr. Promotion de " La Croix du Drapeau" 1913-1914

Publié : ven. sept. 16, 2011 1:56 pm
par IM Louis Jean
des VOSSEAUX André, né le 30 novembre 1894
Lieutenant au 162e RI
Tué le 3 juillet 1915 en Argonne

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André des Vosseaux fit ses études aux collèges Montalembert de Limoges, Saint-Edme de Sens, Saint-François-de-Salles de Dijon, et à S.G. (1911-1913). Il entre à Saint-Cyr en 1913. Il fut affecté au 162e RI qu'il rejoignit sans retard en Woëvre.

Il reçut le baptême du feu le 22 août à Pierrepont, puis se battit de nouveau à Nouillepont et à Rouvrois-sur-Othain. Dès ses débuts ses chefs avaient signalé <<la froide bravoure de cet enfant>>. Il prit une part glorieuse à la bataille de la Marne du 5 au 9 septembre, à Soisy-aux-Bois, région de Montmirail, se montrant, aux dires de ses chefs <<Commandant de compagnie toujours aussi froidement brave, et conduisant sa troupe avec la maturité d'un vieux capitaine">>.

A la suite de cette victoire, il était proposé pour la Légion d'Honneur, à 19 ans.

Attaché pendant quelques semaines à l'état-major de la 84e Brigade, il retourne bientôt à son régiment avec cette lettre de service :
<< Le commandant de la 84e Brigade tient tout particulièrement à ce que mention soit faite dans les notes du sous-lieutenant des Vosseaux, du dévouement à toute épreuve, de l'intelligence et de la capacité de tout premier ordre dont ce jeune officier qui compte quelques mois de service à peine, a fait preuves dans les délicates fonctions qu'il a occupées. Cet officier doit être suivi particulièrement ; ses qualités d'initiative et de caractère doivent être développées dans un sens qui ne peut être qu'utile à l'unité qu'il commandera. Le colonel du régiment fera bien de profiter de toutes les occasions pour mettre ce jeune officier en valeur, et lui faire acquérir l'expérience qui viendra bientôt. >>

Eloigné de son régiment par une fièvre typhoïde, il y revient aussitôt guéri dans les premiers jours de mars 1915, et retrouve sa compagnie en Argonne au bois de la Gruerie. Là, comme à la Marne, il donne de nouvelles preuves d'intelligence et de sang-froid, notamment, dans la découverte d'importants travaux de sape que préparait l'ennemi ; il organise lui-même une formidable explosion qui surprit l'Allemand et bouleversa ses plans.

Citation à l'ordre de la 42e DI (22 mai 1915)
<< A fait preuve, en toutes circonstances, d'intelligence et d'initiative, de vigueur et d'énergie.>>

Il fur promu lieutenant le 6 juin 1915. Le 28 mai il avait appris la mort de son frère Xavier, tué à Vauquois, et ce fut pour lui une occasion de se montrer encore plus courageux et plus dévoué à sa famille, plus croyant et plus chrétien.

En juin 1915, les Allemands ayant résolu un grand effort pour tourner Verdun, lancèrent en Argonne une attaque d'une violence extrême, dirigée par le Kronprinz en personne. Le 3, ce fut un ouragan de fer et de feu. Le régiment d'André des Vosseaux déploya une merveilleuse énergie, et subit de lourdes pertes. Les jours suivants, la bataille se continua avec plus d'acharnement encore.

Le 3 juillet au matin, le lieutenant des Vosseaux et deux autres officiers prenaient leur réfection dans la cagna. Un obus tombe sur le refuge, l'effondre, et André des Vosseaux est tué avec un de ses camarades et l'ordonnance qui les servait. Le troisième officier ne fut que blessé : on le découvrit évanoui sous les décombres.

les corps furent ramenés à Florent et inhumés dans le cimetière militaire.


Citation à l'ordre du Corps d'Armée

<< Excellent officier, profondément dévoué à tous ses devoirs et ayant toujours donné le plus bel exemple à ses hommes. Tué à son poste de combat le 3 juillet 1915. >>

Un arrêté ministériel du 18 octobre 1919, publié à l'Officiel du 26 décembre suivant, et reproduisant cette citation, lui attribuait la croix de la Légion d'honneur, à titre posthume.

Témoignages. De son colonel à sa mère : <<... Officier sans peur et sans reproche, doué des plus brillantes qualités militaires, ayant surtout le coeur très haut placé et le sentiment élevé de ses devoirs, il était profondément estimé de tous ses chefs, aimé de ses subordonnés dont il avait acquis la confiance dès le premier jour. Le vide qu'il a laissé parmi nous est grand et la 10e compagnie a perdu un chef auquel chacun s'honorait d'avoir à obéir...>>

Source "livre d'or de Saint Geneviève de Versailles". Un grand merci à RV :jap: qui m'a généreusement transmis l'extrait du livre d'or retranscrit ci-dessus.

Cordialement
IM Louis Jean
sesouvenir

Re: Saint-Cyr. Promotion de " La Croix du Drapeau" 1913-1914

Publié : ven. sept. 16, 2011 4:34 pm
par IM Louis Jean
Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour,

Merci pour ce partage de connaissances très intéressantes.
Y-a-t-il un moyen (ou un endroit) pour connaître l'ordre d'entrée des élèves de cette promotion?
Cordialement,
Elise
Il est donné dans la presse de l'époque (Sans Garantie Du Gouvernement donc)

http://images.expressdumidi.bibliothequ ... _09_23.pdf

Edité pour ajouter une deuxième référence

http://ouestfrance.cd-script.fr/opdf/19 ... _56_02.pdf


Cordialement
IM Louis Jean
sesouvenir

Re: Saint-Cyr. Promotion de " La Croix du Drapeau" 1913-1914

Publié : ven. sept. 16, 2011 5:31 pm
par Rutilius

Bonjour à tous,
Bonjour sesouvenir,

« Edité pour ajouter une deuxième référence... »

Merci vivement pour cette dernière référence que j'avais vainement recherchée ... Mais voilà qui sera beaucoup plus lisible.

L’Ouest-Éclair – éd. de Rennes –, n° 5.385, Mardi 23 septembre 1913, p. 2, en rubrique « Informations – Dans l’Armée ».


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Bien amicalement à vous,
Daniel.

Re: Saint-Cyr. Promotion de " La Croix du Drapeau" 1913-1914

Publié : ven. sept. 16, 2011 6:51 pm
par IM Louis Jean
Récit du baptême de la promotion :


En casoar et gants blancs


Lorsqu'on les avertit qu'ils partaient pour les armées, on sait que les Saint-Cyriens de 1914 - promotion des « Montmirail » et de la « Croix du Drapeau» firent le serment, à la fois magnifique et fou, de monter la première fois à l'assaut en casoar et gants blancs.
M. Paluel-Marmont, qui fut leur camarade d'Ecole et de combat et qui est, de plus, le romancier estimé de Fille du Sud et de Visage Perdu, a écrit leur histoire, avec le talent d'un conteur et le coeur d'un soldat. Il a écrit l'histoire de dix-sept d'entre eux qu'une mort ou qu'un geste plus particulièrement héroïque apparente aux purs héros de notre Histoire.
Ce beau livre, qui va paraître dans quelques jours, est le plus bel hommage rendu aux six mille Saint-Cyriens tombés superbement sur les champs de bataille de la Grande Guerre. Il est aussi comme l'a écrit le général Gouraud dans sa préface « le livre des jeunes », une sorte de Plutarque destiné à devenir leur plus précieux manuel d'honneur, de courage et de dévouement à la Patrie,
Nous sommes heureux d'offrir à nos lecteurs la primeur de cet ouvrage, en publiant ici un de ses passages les plus pathétiques.

<<

Le 31 juillet, vers seize heures, les gradés de liaison rassemblèrent les « hommes » et leur lurent cette décision du « Conseil des Fines de la très bahutée promotion de « Montmirail » :

« En raison des circonstances exceptionnelles, la promotion de première année sera baptisée ce soir, à 21 heures, devant le Coquillard.

» Le baptême sera simple, militaire, sans aucun cérémonial. »

Une seconde, les « hommes » restèrent stupéfiés et silencieux. Puis, soudain, leurs poitrines décompressées se vidèrent et leurs hourras formidables retentirent.

Après le dîner, expédié comme on vide une gourde, ils remontèrent dans leurs chambres.

A 20 heures, les « hommes » et les « officiers » de Montmirail étaient rassemblés dans la cour Wagram. Tous portaient la grande tenue, les gants blancs, le casoar au shako.

Ceux-ci avaient seulement des sabres et ceux-là des fusils.

La journée, qui avait été magnifique, s'achevait dans une apothéose. La chaleur était tombée. Le soleil se couchait lentement derrière Fontenay-le-Fleury rasant la crête des murs, n'effleurant plus que d'une lumière horizontale le
glacis des mansardes les plus hautes, criblant d'or le Petit-Bois.

On ne distinguait plus l'arbre rouge de l'arbre bleu.

Les deux promotions étaient formées en carré. Les « Montmirail » sur deux rangs, le dos aux marquises, occupaient l'un des côtés du carré. Ils étaient sous les ordres de Bertrand, le « sous-système ». Les « hommes », par brigades et par groupes, commandés, par leurs « gradailles », occupaient les trois autres côtés. Une sorte de silence religieux planait. D'instinct, les « officiers » et les « hommes » s'étaient mis au garde-à-vous. Ils semblaient une armée immobile, figée.
Ils attendaient.

Alors, venant des salles de jeu, on vit s'avancer, magnifique, splendidement cyrard; Voizard, le « système », escorté de l'état-major du Conseil des Fines. Il pénétra dans le carré. D'un seul geste, les baïonnettes ornèrent les fusils. Quelque part, on entendit la voix du major des « hommes » commander :

- Présentez vos armes !...

Un frémissement lui répondit, et, de nouveau, ce fut un grand silence.

Voizard, suivi de son escorte, passait les « hommes » en revue.

Lorsqu'il eut ainsi inspecté chacun des groupes de la jeune promotion, il gagna le centre du carré et s'y arrêta.
Le soleil avait presque tout à fait disparu.

Voizard parla.

« il est un jour mémorable entre tous dans la vie d'un cyrard c'est celui du baptême de sa promotion.

» Quel nom donnerons-nous à la vôtre ?

» Le 23 avril dernier, sur le champ de manœuvres de Vincennes, en présence du roi George V et de la reine Mary, le président de la République s'est avancé jusqu'au drapeau de l'Ecole et l'a décoré.

» Votre promotion s'appellera : « Promotion de la Croix du Drapeau. »
» A vous, désormais, de lui faire une renommée.

» Aprement désireux de vouer votre existence entière et totale au service de la patrie, vous saurez, j'en suis sûr, vous rendre dignes de vos anciens. »

Sa voix s'était mise à trembler. Les mots lui échappèrent. Il ajouta simplement :

« Je vous salue, « Officiers » de la Croix du Drapeau. »

II n'y eut pas un cri, pas un chant, pas un mouvement. Le bataillon semblait un bataillon de fantômes, pétrifié en pleine parade.

Ici, Allard-Méeus, « le barde » qui devait tomber le premier en casoar, sortit des rangs des « Montmirail », s'avança et, tourné vers l'Est, récita, avec un élan superbe, des strophes patriotiques.

Puis...

Il n'y eut plus rien. Un long et terrible silence dura, plus lourd qu'un monde. Une oscillation s'empara des fusils.

Alors, au commandement de leurs gradailles, les « Croix du Drapeau » se formèrent en colonnes de compagnie et allèrent se masser contre le mur du Pékin.

Sur deux rangs, face à face, parallèlement aux salles de jeu, les « Montmirail » s'alignèrent.

C'était presque, déjà, tout à fait la nuit. A peine une indécise clarté, attardée dans le ciel, étendait-elle sur le marchfeld un reflet vert, inconsistant. Le Petit-Bois, grandi, amplifié par l'ombre, semblait le seuil monumental d'une forêt. Tout au fond, du côté d'où était venue la nuit, on distinguait une vague présence d'hommes et une sorte de long halo neigeux qui était le blanc moutonnement des casoars.

Soudain, le bataillon s'ébranla.

Il descendit vers les Anciens.

Sans musique, sans autre accompagnement que le froissement cadencé des pas dans l'herbe haute, raidis par l'émotion, mieux alignés qu'à Vincennes, les « Croix du Drapeau » s'avançaient.

A mesure, comme d'une multitude de lampes dont les flammes progressivement eussent grandi, on discernait les éclairs pointus de leurs baïonnettes, le balancement de leurs mains gantées, et leurs casoars parallèles que le vent de leur course ébouriffait.

D'un pas irrésistible, ils dévalaient le marchfeld. C'était leur dernier défilé à l'Ecole, Mais ce dernier défilé prenait pour chacun la signification émouvante d'une manière de premier départ; et ils tenaient à ce qu'il fût impeccable, digne d'eux.

Ils arrivèrent ainsi à la hauteur des « Montmirail » qui leur présentaient le sabre, et les dépassèrent...

Le zinguo ayant soudain surgi de l'ombre à quatre pas des premiers rangs, ils firent halte et reposèrent leurs fusils.

La nuit était maintenant totale. Du côté de la gare des Matelots, on entendait très loin de sourds halètements de machines et, plus près, vers celle de Saint-Cyr, des coups de sifflet, précipités, qui réclamaient d'urgence un droit de passage.

- Officiers de la « Croix du Drapeau », dit une voix, rompez vos rangs !

Les deux promotions se saluèrent de leurs armes et, dans un élan, se confondirent. Ensemble, elles se précipitèrent vers les marquises. Les premiers s'en trouvaient encore à mi-chemin qu'un chant - qui donna le signal ? - jaillit soudain de toutes les poitrines...

Ils chantaient le Chant du Départ.

Ils chantèrent ensuite La Galette.

Leur voix montait comme une mer furieuse.

L'écho, rejeté de muraille en muraille, la multipliait, reprenait leurs couplets, leur relançait en plein visage leurs refrains :

Noble Galette, que ton nom
Soit immortel dans notre histoire,
Qu'il soit embelli par la gloire
D'une vaillante promotion.

chantaient-ils. Et aussitôt sonnait à leurs oreilles :

Amis, il faut nous réunir
Autour de la Galette sainte.

Ils avaient beau courir plus vite, chanter plus fort, partout l'écho les devançait, couvrait leur chant...

Ils s'engouffrèrent dans la rue de la Pompe :

Que son nom tout-puissant,
S'il vient un jour d'alarme,
A six cents frères d'armes
Serve de ralliement.

Ils gravirent quatre à quatre l'escalier Turenne. Sur le Grand Carré, la Patrie, enlaçant les drapeaux, chantait aussi :

Qu'à défaut d'étendard,
Au jour de la conquête,
Nous ayons la Galette
Pour fixer nos regards.

Alors, un certain nombre qui étaient restés groupés autour d'Allard-Méeus - il y avait de Fayolle, de Blottefière, Durosoy, Hachette, de Salins, d'Ampherney, Robert de Saint-Just, Perrault, Le Balle, Poussin, de Castelnau, de Brésis, de Rigaud et d'autres - furent pris tout à coup d'une pensée folle.

Oui, dit Allard-Méeus, jurons de monter la première fois à l'assaut en casoar et en gants blancs.

Et tous ceux qui se trouvaient là prêtèrent ce serment.

Le lendemain, les projecteurs de Paris balayèrent les plafonds des dortoirs, par intermittence.

Le 2 août, on leur remit leurs ordres de mobilisation.

Le 3, le tramway de Versailles les emporta.

Le 4 ...


Paluel-Marmont

Source http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... %22.langFR

Cordialement
IM Louis Jean
sesouvenir

Re: Saint-Cyr. Promotion de " La Croix du Drapeau" 1913-1914

Publié : sam. sept. 17, 2011 3:09 pm
par italique
Bonjour,

Vraiment un grand merci pour toutes ces informations d'une grande valeur pour qui s'intéresse à cette promotion (on peut supposer de longues heures de recherche en tout cas, le partage n'en est que plus apprécié!).

Cordialement,
Elise