bonjour à toutes et tous:
La vie des femmes dans les territoires éloignés des combats ( que l’auteur appelle « front intérieur »)
Un article de 16 pages a été réalisé par Frédéric Rousseau, il est consultable en ligne :
http://www.persee.fr/doc/anami_0003-439 ... 2_232_2681
quelques brefs extraits :
« [..] En dépit des difficultés de la vie quotidienne les femmes essayent de cacher au papa, au mari permissionnaire, la misère du foyer… Mais ce n’est pas toujours facile
(note personnelle : était-ce seulement réalisable ? )
En effet plusieurs exemples sont cités plus loin dans le texte, parmi lesquels, le témoignage du soldat Camille Chabassut qui s’insurge en découvrant, lors d’une permission, que sa famille est dans la misère et dans la quasi famine.
La situation économique se dégrade sérieusement sur ce « front intérieur », elle eut pour conséquence des grèves (cf l’article). Il semblerait aussi que les femmes aient eu à subir un climat de suspicion, de contrôle social et de surveillance morale, fort intensifié par la situation de guerre. Certaines furent arrêtées pour avoir tenu des propos « alarmistes ».
La situation des femmes / mères de prisonniers n’est pas plus enviable : jusqu’à la fin 1915, la famille a souvent dû se débrouiller seule pour assurer le ravitaillement des prisonniers.
Je confirme, avec cette lettre de mon arrière-grand-père (adressée en avril 1917 à son fils prisonnier) dans laquelle il s’étonne que celui-ci n’ait pas reçu !!!! l’argent envoyé : "On" t'a envoyé de l'argent (je précise qu'à part le père, le "on" concerne les femmes: la mère, les soeurs et même les belles soeurs, tout le monde vit sous le même toit pour des raisons d'économie et d'entraide). Le père envoie donc un nouveau mandat, ce sont de grosses sommes (et doublées ! ) pour une famille modeste.
Dans ce milieu rural, les enfants n'avaient pas l'habitude de l'argent de poche, ils travaillaient très jeunes et ne demandaient pas d'argent aux parents. A cette époque, cela ne se faisait pas, c'eût été contraire à leur éducation et à leur fierté. On peut donc évaluer, en lisant entre les lignes, que l'ampleur des difficultés dans les camps de prisonniers dépassait la honte à quémander.
bref, l'article de Frédéric Rousseau est à lire en entier. Bien à vous, Brigitte

