BILLOTTE Georges Jean Marie
Sous-lieutenant au 72e RI
Né le 17 janvier 1893 à Brest, fit ses études au Lycée de Brest, puis au Lycée Sainte-Geneviève (1910-1913), fut reçu à Saint-Cyr en 1913.
Nommé sous-lieutenant au 72e RI le 2 août 1914, il prend part à la bataille de Charleroi.
"Plaqué" par un obus et évacué par suite d'une crise d'appendicite, pendant la bataille de la Marne, il est opéré à Nantes. Il tint à passer sa convalescence dans la propriété de Pénescluze que son fère Roger et lui aimaient tant.
A peine entré dans sa chambre, il fondit en larmes en voyant, à côté de sont lit, le lit vide de son frère. Il savait celui-ci "disparu", mais ignorait qu'il avait été tué le 23 août 1914, à Bièvre (Belgique). Avant de quitter Pénescluze, il rédigea le testament suivant, qui a été trouvé dans l'un des tiroirs du bureau de la chambre commune des deux frères :
"21 décembre 1914
Mon vieux Roger,
Si tu as ce bout de papier à lire, c'est que j'aurai été tué. J'ai tenu, malgré la peine que je savais devoir éprouver, à venir à Penès passer ma permission pour me sentir plus près de toi, dont nous n'avions aucune nouvelle certaine à cette date. Tu ne sauras jamais depuis que nous avons appris ta disparition, par quels tourments nous sommes passés. Nous t'aimons tous tant ! Papa et Maman faisaient peine à voir quand on parlait de toi et sois certain que mon chagrin égalait le leur. Tu as toujours été pour moi un frère excellent et je suis certain que, moi mort, tu penseras encore souvent à ton vieux Georges qui t'aimait tant, ainsi que notre petite Anne ! Souviens-toi de moi souvent et sois fier de ton frère qui sera mort pour son pays et pour l'Alsace. Si tu te maries et que tu aies un fils, appelle-le Georges, en souvenir de ton frère qui sera mort pour son pays et pour l'Alsace. Si tu te maries et que tu aies un fils, appelle Georges, en souvenir de ton frère, qui de là-haut priera pour votre bonheur à tous; si on retrouve mon corps, dis que je désire qu'on l'enterre à Lorient ; je me sentirai plus près de vous trois.
Adieu, mon vieux Roger, sois heureux et sois bon pour nos chers parents.
Ton frère, Georges."
Retourné au front, il prend part au combat des Eparges et aux divers engagements qui suivirent. Dans sa dernière lettre, datée du dimanche de Pâques, il exprime le regret de n'avoir pu assister à la messe, de n'avoir même pas entendu le son d'une cloche en ce grand jour. La seule chose qu'il ait pu faire, c'est de se confesser. Il ne pensait pas que cette confession était la dernière de sa vie et comme une préparation à la mort.
Le 6 avril, mardi de Pâques, à Riaville (Meuse), une attaque à la baïonnette est commandée. Billotte sort de sa tranchée à la tête de sa section ; et par son exemple et par sa parole, il entraîne ses hommes, et il tombe, atteint d'une balle au coeur.
Il a reçu la Croix de guerre.
Citation à l'ordre de la division :
"Après avoir brillamment entraîné ses hommes à l'assaut des tranchées allemandes, a été tué sur les défenses accessoires ennemies".
Le 5 février 1920, le Journal Officiel publie sa nomination dans la Légion d'Honneur
"Vaillant officier, ayant su conquérir l'affection de ses hommes et l'estime de ses chefs mortellement blessé à la tête de sa troupe, qu'il entraînait à l'assaut des positions ennemies le 6 avril à Maizeray" (Croix de guerre avec palme).
Voici son frère.
Source : livre d'or de l'Ecole Sainte-Genevière (page 51) et livre d'or de la faculté de droit de Paris
Voir l'excellent travail de Laurent dont vous trouverez les liens ci-dessous
blog :
http://laurent59.canalblog.com/archives ... 69511.html
site :
http://72emeri.pagesperso-orange.fr/