Re: 5ème RCA
Publié : lun. nov. 23, 2020 10:39 am
Bonjour à tous!
Reprise du carnet de campagne de Clément ROBERT à la date du 26 août 1914.
- 26 août : Sommes désignés flanc gauche de la division - arrivés à LAROUILLIE - on commande en batterie - on apprend qu'une division de cavalerie Allemande avance sur la route - les immigrés nous encombrent - une batterie d'artillerie met en batterie derrière nous - elle tire - les femmes crient affolées, les gosses pleurent, tous les civils se sauvent. Renseignements parvenus - une brigade Allemande avec canons, mitrailleuses et cyclistes a été chargée parle 10e Hussards.
De notre côté peu de mal - du côté Allemand beaucoup - un capitaine a son shako enlevé par un obus - passons par LA CAPELLE - BUIRONFOSSE - apprenons que 4 corps d'armée Anglais sont partis sur la ligne de feu - partons à 6h du soir pour AUTREPPES - rencontrons dans la forêt un convoi d'au moins 6 kms de long - nuit très noire, pluie, embarras de voitures, caisson en panne - voiture dans le fossé. Arrivons enfin. Dormons dans une grange avec Immigrés Belges. - 27 août : Départ d'AUTREPPES à 1 h. D'après les tuyaux, là, doit s'arrêter la retraite - le pays est en état de défense - croisons des corps nouveaux. Continuons à LAIGNY - faisons repas avec invités, le major, le vétérinaire, l'aide vétérinaire. J'ai dressé une table avec une vieille porte sur des fagots.
- 28 août : Allons camper à MONTCEAU LE VIEIL - une maison - le régiment dans un champ - mise en batterie la nuit au carrefour des routes. - 29 août : Partons pour le Nord-Ouest après avoir mangé bifteck, poulet - pris un café - traversons l'Oise à RIBEMONT - assurons la liaison de la 38e Division. Vers 5h du soir l'artillerie Allemande entre en jeu - partons en fourrageurs dans leur direction. Arrêt dans un bois en angle mort à 5m des batteries ennemies. Le régiment décide de partir - il est arrosé d'obus - l'officier commandant la section de mitrailleuses décide d'attendre un peu - l'orage ne cesse pas - je prend une pièce et part au galop sur la droite. LEJEUNE prend la 2ème pièce puis part à gauche - au moment de rentrer dans le village de LISSY les obus me barrent la route.
Je tourne à droite sur un chemin. La 2ème pièce me rejoint - court repas - l'officier ne vient pas - les obus se rapprochent de nous - je décide de repartir, passe dans le village. Les Allemands sont à l'autre bout. Les routes sont encombrées, on ne peut revenir en arrière. Il ne me reste qu'une issue, le canal. Les Allemands sont, au dire d'un commandant d'infanterie, à l'extrémité du passage. J'envoie des éclaireurs et décidons avec LEJEUNE de vendre chèrement notre peau. Nous arrivons enfin au pont où nous retrouvons le régiment et l'officier très inquiet. Au régiment 1 mort et plusieurs blessés. Retournons bivouaquer à MONTCEAU LE VIEL. Avons transporté sur la voiture le corps d'un cavalier mort.
(Selon l'historique du régiment ce jour il y aura un officier blessé, le lieutenant de MAZIEUX et 7 blessés. Concernant le cavalier tué il s'agit de Lucien GRIVAUX).
- 30 août : Départ à midi - revoyons un train de combat sur la ligne de feu - le régiment va faire sauter les ponts de l'Oise - la section n'y prend pas part - cantonnons à ANGUILCOURT LE SART - on ne veut pas me vendre du tabac - au départ une demi-heure après les Allemands sont au pays, je ne plains pas la buraliste.
- 31 août : Couvrons un village pillé par l'infanterie Française - en réserve - partons pour FOURDRAIN - nous arrivons à 3h pour repartir à 5h - passons la nuit à CERNY LES BUSSY. Dormons sur la route la bride au bras. Fin pour aujourd'hui
Bonne journée
François
Reprise du carnet de campagne de Clément ROBERT à la date du 26 août 1914.
- 26 août : Sommes désignés flanc gauche de la division - arrivés à LAROUILLIE - on commande en batterie - on apprend qu'une division de cavalerie Allemande avance sur la route - les immigrés nous encombrent - une batterie d'artillerie met en batterie derrière nous - elle tire - les femmes crient affolées, les gosses pleurent, tous les civils se sauvent. Renseignements parvenus - une brigade Allemande avec canons, mitrailleuses et cyclistes a été chargée parle 10e Hussards.
De notre côté peu de mal - du côté Allemand beaucoup - un capitaine a son shako enlevé par un obus - passons par LA CAPELLE - BUIRONFOSSE - apprenons que 4 corps d'armée Anglais sont partis sur la ligne de feu - partons à 6h du soir pour AUTREPPES - rencontrons dans la forêt un convoi d'au moins 6 kms de long - nuit très noire, pluie, embarras de voitures, caisson en panne - voiture dans le fossé. Arrivons enfin. Dormons dans une grange avec Immigrés Belges. - 27 août : Départ d'AUTREPPES à 1 h. D'après les tuyaux, là, doit s'arrêter la retraite - le pays est en état de défense - croisons des corps nouveaux. Continuons à LAIGNY - faisons repas avec invités, le major, le vétérinaire, l'aide vétérinaire. J'ai dressé une table avec une vieille porte sur des fagots.
- 28 août : Allons camper à MONTCEAU LE VIEIL - une maison - le régiment dans un champ - mise en batterie la nuit au carrefour des routes. - 29 août : Partons pour le Nord-Ouest après avoir mangé bifteck, poulet - pris un café - traversons l'Oise à RIBEMONT - assurons la liaison de la 38e Division. Vers 5h du soir l'artillerie Allemande entre en jeu - partons en fourrageurs dans leur direction. Arrêt dans un bois en angle mort à 5m des batteries ennemies. Le régiment décide de partir - il est arrosé d'obus - l'officier commandant la section de mitrailleuses décide d'attendre un peu - l'orage ne cesse pas - je prend une pièce et part au galop sur la droite. LEJEUNE prend la 2ème pièce puis part à gauche - au moment de rentrer dans le village de LISSY les obus me barrent la route.
Je tourne à droite sur un chemin. La 2ème pièce me rejoint - court repas - l'officier ne vient pas - les obus se rapprochent de nous - je décide de repartir, passe dans le village. Les Allemands sont à l'autre bout. Les routes sont encombrées, on ne peut revenir en arrière. Il ne me reste qu'une issue, le canal. Les Allemands sont, au dire d'un commandant d'infanterie, à l'extrémité du passage. J'envoie des éclaireurs et décidons avec LEJEUNE de vendre chèrement notre peau. Nous arrivons enfin au pont où nous retrouvons le régiment et l'officier très inquiet. Au régiment 1 mort et plusieurs blessés. Retournons bivouaquer à MONTCEAU LE VIEL. Avons transporté sur la voiture le corps d'un cavalier mort.
(Selon l'historique du régiment ce jour il y aura un officier blessé, le lieutenant de MAZIEUX et 7 blessés. Concernant le cavalier tué il s'agit de Lucien GRIVAUX).
- 30 août : Départ à midi - revoyons un train de combat sur la ligne de feu - le régiment va faire sauter les ponts de l'Oise - la section n'y prend pas part - cantonnons à ANGUILCOURT LE SART - on ne veut pas me vendre du tabac - au départ une demi-heure après les Allemands sont au pays, je ne plains pas la buraliste.
- 31 août : Couvrons un village pillé par l'infanterie Française - en réserve - partons pour FOURDRAIN - nous arrivons à 3h pour repartir à 5h - passons la nuit à CERNY LES BUSSY. Dormons sur la route la bride au bras. Fin pour aujourd'hui
Bonne journée
François