Forum PAGES 14-18

Alfred MAFFRAY - suite.

Grâce au site généalogique cité plus haut, j'ai pu entrer en contact avec Elaine Maffret. Avec l'aide de Richard Ellis, qui s'est pris d'affection pour ce soldat franco-anglais, nous avons pu joindre Elaine.

Les parents d'Alfred, Paul et Marie Julien habitait près du travail de Paul au Royal Mint.

la famille Maffret à Londres, de gauche à droite la belle-mère de Paul, Paul junior qui émigra au Canada avant 1914 et participa à la guerre dans les rangs de l'armée canadienne, Paul le père et Marie la mère. Il manque Alfred et sa soeur collection Maffret

Alfred a eu un garçon, William Alfred Maffrett né à Hackney (Londres) 15/01/1918. Sa mère Minnie Gertrude Griffin avait 10 ans de plus qu'Alfred (27 ans en 1918). William est le grand-père d'Elaine. Il n'a jamais connu son père qui n'a pas pu venir en permission pour sa naissance.

Alfred fut médaillé pour sa participation à la Grande Guerre
collection Maffret

gravure pour le cimetière archives britanniques

Paul et Marie se recueillant sur la tombe provisoire d'Alfred vers 1920 collection Maffret

33- Le maréchal des logis Jules LUSSON est né le 22 juillet 1896 à Granville (Manche) Son père Jules Lusson était avoué à Ambrières-le-grand (Mayenne) et sa mère Marie Fagou mère au foyer. Electricien de formation, le 8 avril 1915 il est incorporé au 4ème Régiment d’Artillerie Lourde, passe au 111ème RAL le 1 octobre 1915, est nommé brigadier le 1 mai 1916 puis maréchal des Logis le 14 avril 1917. C’était « un soldat courageux, toujours volontaire pour les missions d’installation des lignes téléphonique ». Il fut décoré de la médaille militaire, étoile d’argent. Il est mort le 20 mai 1919 à Vendresse (Ardennes) au cours d’une baignade. Il n’avait pas 23 ans. Il est enterré à la Nécropole Nationale de Sedan (Ardennes), tombe individuelle 737.

Texte lu par Mélodie élève de seconde.

Sources : AD de la Mayenne R2032, JMO VII / 111 à partir du 1 juin 1918, Historique du 111e
Régiment d'Artillerie Lourde - Imprimerie de l'Argus soissonnais – 1920 - numérisation : P. Chagnoux - 2011

Commentaires : de part sa formation d’électricien, Jules est téléphoniste et rejoint le front à la fin de ses classes en novembre 1915. C’est à cette époque que les régiments d’artillerie lourde (RAL) sont reconstitués. Les soldats du 4 RAL, sont incorporés au 111 RAL qui comprend 10 groupes.


Lusson est affecté au 7ème groupe noté VII / 111. Certains de ces groupes partiront pour Salonique au sein de l’armée d’Orient.

Fin 1915 et début 1916, le VII / 111 est en Champagne où il a participé à l’offensive du 25 septembre, date à laquelle Lusson est encore en instruction.
Du 23 février au 1 juillet 1916, il est à Verdun dans le secteur du fort de Douaumont qu’il défend âprement.


Mis au repos il participe à la fin de l’offensive de la Somme puis est envoyé au Chemin-des-Dames. Il est alors affecté à la 40ème DI puis la 4ème et enfin à la 17ème DI. Il contribue à la préparation de l’attaque contre Beaumont où Lusson se distingue et est cité pour la première fois
« Sous officier de grande valeur, très courageux, très actif, ayant un grand sang froid, toujours volontaire pour les missions périlleuses d’installation du réseau téléphonique, s’est distingué au cours des attaques du 17 juillet 1917 » ordre du régiment n° 388, croix de guerre.


Du 1 juin 1918 au 9 mai 1919, le groupe VII / 111 (19, 20 et 21ème batterie) appartient à l’AD 61. Il est en position sur le front de Champagne aux environs de Laval-sur-Tourbe. Le 14 juillet, le 111RAL encaisse l’attaque de Champagne, le premier échec de la nouvelle tactique allemande. Le groupe subit des pertes (2 morts, 15 blessés).
le MdL téléphoniste est Jules


Fin septembre, le groupe participe à l’offensive de Champagne du mois d’octobre 1918. L’armistice est sonné alors que le groupe est au sud de Charleville-Mézières. En décembre 1918, il se trouve dans le grand duché du Luxembourg. Lusson est à nouveau cité à l’ordre de la division le 1 novembre 1918.
« Maréchal des logis téléphoniste au VII / 111, possédant beaucoup d’entrain et d’allant, très courageux et audacieux. A rendu au groupe les plus grands services au cours des offensives fin septembre et début octobre 1918, en assurant les liaisons téléphoniques du groupe à l’artillerie. » croix de guerre, étoile d’argent.

Le groupe VII / 111 est dissous le 9 mai 1919 et certains éléments rejoignent le 102 RAL.
Bien que décédé en mai 1919, Jules est MPF, ce qui semble bien normal vu ses états de services, ... et la date de son décès.

Voilà, le parcours militaire des 33 anciens élèves du lycée Chevalier de Domfront (Orne) en Normandie est terminé. Cela a été un grand plaisir d'y associer les élèves de 2014 et de faire ces recherches qui honorent ces hommes tombés au Champ d'honneur.

Je vous propose deux cartes montrant les lieux où ces soldats sont morts. Vous y retrouverez tous les grands champs de bataille où les soldats normands (36 RI, 104 RI, 304 RI, 32 RIT, 124 RI, 130 RI, 1 RIC, 25 BCP, 14 hussards, 11 cuirassiers, 4 et 111 RAL) et bretons (247 RI, 316 RI, 86 RIT) se sont illustrés.


Source de la carte : http://www.cyberhistoiregeo.fr/spip.php?article1
Les numéros en rouge correspondent aux soldats morts dans une ambulance ou un hôpital.




On remarquera que si les premiers morts sont jeunes, les "pépères" et les "Marie-Louise" ont payé de leur sang leur tribut en 1916-1918 quand il a fallu combler les vides des deux premières années. La moitié avait moins de 26 ans.

Ne l'oublions jamais, encore plus aujourd'hui, 8 janvier 2015, où la LIBERTE vient d'être attaquée si sauvagement.

Serge RIDARD, professeur au lycée Chevalier.

Bonsoir,

un ancien élève du lycée possède une partie des bulletins de l'Association qui a fait poser la plaque que vous pouvez voir ci-contre.

La décision a été prise en lors de l'assemblée générale de 1919



mais ne fut finalisée qu'en 1928 avec 28 noms dont un, PIERRE, dont il manque le prénom mais pas son métier : instituteur.



La plaque fut posée en mai 1930, il y a 85 ans, avec les 32 noms que nous connaissons.



Sept ans plus tard, en 1937 le nom de Maurice LEBOSSE fut rajouté. Cela confirme que les autres noms sont ceux d'anciens élèves morts pendant la seconde guerre mondiale. (voir plus haut le post du 19 septembre 2014)



Cordialement.

Serge RIDARD