42e régiment d'artillerie de campagne
Le barrage du 1 er groupe complétait celui du 3e autour de l'importante position du Fort de Vaux ; pour reconnaître les objectifs et observer les tirs, le maréchal des logis DUSSART *, de la 2e batterie, s'en va seul à Damloup et y reste quarante-huit heures ; le sous-lieutenant HUREL, les maréchaux des logis CORDIER et GUILLÉE de la 3e batterie, pénètrent dans le fort de Vaux à moitié encerclé ; les aspirants JEANJEAN et DE MITRY, les maréchaux des logis CORDIER, GUILLÉE, DUSSART et SÉGARD se rendent continuellement à La Laufée et au Mardi Gras.
Tous ces points, sont soumis à un feu violent et permanent. La position du 3e groupe qui était la seule permettant de battre les Pentes nord du Fort de Vaux ne se trouvait guère qu'à 1.000 mètres des premières lignes, du côté de la Ferme de Thiaumont ; les batteries étaient bien dissimulées et des consignes sévères étaient données pour le camouflage ; elles n'eurent pas à subir de tirs de démolition, mais elles eurent leur part des tirs d'arrosage qui rendent les ravitaillements très difficiles à exécuter, les balles achevaient de rendre la position très dangereuse.
Le 22 et le 23 avril, les 1er et 3e groupes.sont relevés, certaines sections passent vingt-quatre heures au cantonnement des échelons à Haudainville et les groupes remplacent à leur tour, les 25 et 26 avril, 2 groupes du 43e qui appuyaient l'infanterie de la 4e D. I.
Le régiment revient en entier sous les ordres de son colonel, dont le P. C. est à Souville et l'organisation est la suivante :
Commandant SAYET, P. C. à Fleury : 1er et 3e groupes du 42e, 1er groupe du 43e.
Commandant JACQUES, P. C. près du fort Saint-Michel : 2e groupe du 42e, un groupe du 11e.
Il y a en outre un groupement d'A. L.
Le secteur de la D. I. s'étend de la Ferme Thiaumont à Vaux-devant-Damloup, à travers le bois de la Caillette ; le 2e groupe y est employé depuis son arrivée, il y éprouve les mêmes difficultés que du côté de Vaux, d'une part, dans la reconnaissance de nos éléments les plus avancés : aucune tranchée ni boyau n'existe, les fantassins occupent une ligne mal définie, faite de trous d'obus ; d'autre part, dans l'établissement des communications téléphoniques : chaque nuit, des téléphonistes du groupe partent à 1 h., pour le Fort de Souville, et lorsqu'ils ont réussi dans leur mission, quelques coups de réglage sont rapidement commandés et observés du fort.
Les batteries sont soumises à des bombardements qui balaient méthodiquement tout le terrain, le jour comme la nuit ; entre les rafales, les officiers peuvent entendre chanter leurs hommes, le maître pointeur BRANDIN, les servants GOUY, VANDEPUTTE, JOLY, GÉLAUDE, de la 4e batterie qui répondent aux maréchaux des logis ANDRÉ et NICOLAS, de la 5e : c'est signe que tout va bien.
Les nouvelles positions données aux 1er et 3e groupes furent plus pénibles encore que les précédentes, le 1er groupe était à 1.000 mètres au sud-ouest de Fleury et le 3e à cheval sur la voie ferrée qui se trouve au nord de la Côte Saint-Michel.
...
Malgré cette situation, tous les tirs sont exécutés avec ponctualité ; la nuit, les conducteurs font des prodiges d'adresse pour amener les ravitaillements à travers les trous d'obus et la chance veut que pendant toute cette période, les pertes en hommes soient relativement très faibles ; cependant, le 25 avril, le capitaine GALAMEZ, restant dehors, malgré le bombardement, pour encourager ses hommes, est tué par un obus tombant à 2 mètres de lui, après avoir dit au lieutenant PETITNICOLAS un quart d'heure plus tôt : « Des hommes comme nous, on ne les tue pas! » Le capitaine GALAMEZ était un vieux militaire, d'une rude franchise, mais au cœur sensible, connaissant son devoir, exigeant pour ses hommes mais d'autant plus exigeant pour lui-même, estimé et respecté de tous ; il est mort pour la France, avec la haine de l'Allemand, son souvenir est vivant au 1er groupe.
Les P. C. des bataillons étaient installés dans des redoutes, au sud du Fort de Douaumont ; comme aucune ligne téléphonique n'était possible, les communications se faisaient de là par optique avec le Fort de Souville qui, lui, correspondait avec l'arrière également par optique, lorsque son téléphone était coupé, et, en outre, par T. S. F. ou par pigeons voyageurs. De plus, des détachements de liaison étaient placés auprès des chefs de bataillon. Le sous-lieutenant HUREL ne cède son tour à personne pour ce service. L'aspirant DE MITRY, accompagné des maréchaux des logis DUSSART et SÉGARD et des servants GIRAUD et LASALLE, est envoyé auprès d'un chef de bataillon du 170e ; le personnel est à moitié enseveli, les hommes reviennent au groupe isolément tout noirs de poudre, mais le maréchal des logis DUSSART en profite pour ne rentrer que deux jours plus tard, ayant quitté l'abri éboulé pour aller en première ligne; son absence dure trois jours, il n'avait sur lui qu'une demi-boule de pain et une boîte de conserve.
La même mission incomba successivement dans le 3e groupe au sous-lieutenant DURAND, aux aspirants MILLISCHER, CUVELIER, VINCENT, aux maréchaux des logis DAIMÉ, LEJEUNE, BLANCHER, CORNET, PERSONNE qui, par des prodiges d'ingéniosité, font parvenir des renseignements.
Le 2e groupe envoie comme agents de liaison ou observateurs, de la 4e batterie, l'adjudant-chef LUSSIEZ dont la seule présence aux tranchées est un réconfort pour les fantassins, l'aspirant GROS, les maréchaux des logis LEFÉVÈRE, GAUTHIER, VANDERCAMMEN, PEY, NOTH et le brigaaier GEST ; de la 5e batterie, le lieutenant DELALANDE, l'aspirant DUVIVIER, les maréchaux des logis BARBARY, LEMAIRE, BLANC et le brigadier JOURDAIN ; de la 6e batterie, le lieutenant VEIL, l'adjudant BABILOTTE, les maréchaux des logis SOUM, MASSE et LIBERT. Le maréchal des logis PEY, en liaison auprès du colonel commandant le 147e, avec le téléphoniste POUPÁRT, est grièvement blessé; il est évacué sans proférer une plainte ; le maréchal des logis LIBERT est blessé près du bois de Fleury ; les aspirants GROS et DUVIVIER au poste optique du Ravin de la Mort, le maréchal des logis GAUTHIER, au Fort de Souville, en réparant son projecteur, il ne quitte son poste qu'à l'heure de la relève et vient le réoccuper trois jours après, ayant refusé d'être évacué.
Après avoir contribué pour une bonne part à l'arrêt de l'attaque allemande du 28, le régiment est relevé en deux nuits et se trouve rassemblé à Landrecourt, le 30; chaque batterie n'avait guère été employée que pendant quinze jours, mais l'intensité de l'action avait été telle que les hommes étaient épuisés.
Les pertes étaient sensibles, mais relativement très faibles.
Offloiers : 1 tué, 1 blessé.
Sous.omciers. 1 tué, 7 blessés, dont 2 aspirants.
Brigadiers et canonniers : 4 tués, 24 blessés.
Le capitaine GALAMEZ avait été fait chevalier de la Légion d'honneur le 24 avril.
Le capitaine GÉNIN recevait la même récompense. Cet officier, faisant partie de l'armée territoriale, était arrivé au régiment en septembre 1914, avec la batterie du 50e d'artillerie ; depuis, il avait été nommé au commandement de la 6e batterie et promu capitaine. Dégagé de toute obligation militaire, il aura à cœur de rester jusqu'après l'armistice au régiment avec lequel il prendra part à toutes les opérations, modèle d'énergie pour les plus jeunes ; il aura l'honneur d'entrer à la tête des batteries dans sa terre natale de Lorraine pour laquelle il avait offert toute son activité.
Le lieutenant HOUDAILLE fut également décoré, les maréchaux des logis GAUTHIER, de la 4e batterie, et DOUVILLEZ, de la 7e batterie, cités à l'ordre de la IIe armée, celui-ci pour avoir commandé des tirs trois jours de suite, en restant debout sous un bombardement très violent, afin d'encourager les servants.
Furent cités à l'ordre du 3e C. A., le maréchal des logis LIBERT, les lieutenants MONGIN et RICOME ; à l'ordre de la division, 33 officiers, gradés, servants, conducteurs, téléphonistes, médecin, aumônier, infirmier, tous avec des motifs qui mériteraient d'être relevés ; il y eut enfin 72 citations à l'ordre du régiment.
Historique du 42e régiment d'artillerie de campagne : du 31 juillet 1914 au 11 novembre 1918 (pages 53 et 54)
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DUSSART (Antoine-Joseph) maréchal des logis au 42e régiment d'artillerie
VOIR l'article qui lui est consacré plus bas dans cette page.
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AVRIL 1916
LAVALLOIR Pierre Gaston
Mort pour la France le 9 avril 1916 à l'ambulance 1/155 de Louvois (Marne) des suites de blessures de guerre.
Né le 8 mars 1885 à Paris 19e arrondissement (ex Seine)
2e canonnier conducteur au 42e régiment d'artillerie (42e RA)
Classe 1905 - Bureau de recrutement de la Seine 1er bureau (75) - Matricule au Rt : 3817
Mention : Mort pour la France
Lieu de transcription du décès : Montreuil (Seine-Saint-Denis) (ex Seine et Seine-et-Oise)
Marchand de volailles, établi rue de Fontarabie dans le 20e arrondissement de la capitale, il effectue son service au 29 régiment d'artillerie entre octobre 1906 et septembre 1908. Là, de canonnier conducteur au moment de son incorporation, il devient 2e canonnier servant à cheval le 7 avril 1908. Il rentre dans ses foyers le 25 septembre de cette même année avec un un certificat de bonne conduite accordé pendant son service militaire.
En 1911, entre le 21 mars et 12 avril, il participe à une période d'exercices au 42e d'artillerie, tout comme deux ans et demi plus tard, entre le 20 septembre et le 6 octobre 1913 dans le même régiment.
A la date du 31 juillet 1914 il demeurait au 3, rue Marcadet à Paris (18e arrondissement). Le lendemain, 1er août 1914, il est rappelé à l'activité le par décret pour répondre à l'ordre de mobilisation générale. Il rejoint le corps le 3 août 1914, soit le 42e d'artillerie à La Fère)
N° matricule au corps : 015529 ou 015329.
Il décède le 9 avril 1916 à Louvois (Marne) commune située à une quinzaine de kilomètres au Nord-Est d'Epernay de blessures de guerre à l'Ambulance 1/155.
Inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire à titre posthume
"
Brave canonnier "Mort pour la France" le 9 avril 1916 des suites de ses blessures. Croix de guerre avec étoile de Bronze."
Sources : archives de la ville de Paris - recrutement militaire de la Seine
Lavalloir, Pierre Gaston, n° matricule au recrutement 3817 - Classe 1905
BOINET Ferdinand Emile
Mort pour la France le 20 avril 1916 au combat de Verdun (Meuse) -Tué à l'ennemi.
Né le 3 août 1890 à Amiens (Somme)
2e canonnier servant au 42e régiment d'artillerie (42e RA)
Classe 1910 - Bureau de recrutement d'Amiens (Somme) - Matricule au recrutement : 1301
Mention : Mort pour la France
Lieu de transcription du décès : Amiens (Somme)
Journal officiel du 16 mars 1920 page 4304
42e régiment d'artillerie de campagne.
BOINET (Ferdinand-Emile), matricule 03333, deuxième canonnier servant : servant très consciencieux et très dévoué, ayant toujours fait bravement son devoir. Glorieusement tué à Verdun, le 21 avril 1916. Croix de guerre avec étoile de bronze.

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Cordonnier de profession en 1910, il connaît la musique instrumentale (trompette), nous indique son feuillet matricule.
Il effectue son service au 42e régiment d'artillerie où il est incorporé le 9 octobre 1911 et 2e canonnier servant le même jour. Maintenu au corps après le 1er octobre (
1913) en l'exécution de l'article 33 de la loi du 21 mars 1905. Il est renvoyé dans ses foyers le 8 novembre 1913 et se retire à Amiens au 21, rue Jacquart.
Rappelé à l'activité par décret de mobilisation générale du 1er août 1914, il arrive à la Fère au 42e régiment d'artillerie le lendemain 2 août. Il est versé à la 9e Batterie. Il est tué à l'ennemi sous Verdun, le 20 avril 1916. "Mort pour la France"
Campagne contre l'Allemagne du 2 août 1914 au 20 avril 1916.
Boinet, Ferdinand Emile, né le 3 août 1890 à Amiens (Somme), classe 1910, matricule n° 1301, Bureau de recrutement d'Amiens 1R1020 Archives de la Somme
DENIMAL Achille Gaston
Mort pour la France le 22 avril 1916 au Combat de Vaux, secteur de Verdun (Meuse) - Tué à l'ennemi.
Né le 6 juillet 1888 à Seraucourt-le-Grand (Aisne)
2e canonnier conducteur au 42e régiment d'artillerie (42e RA)
Classe 1908 - Bureau de recrutement de Saint-Quentin (Aisne) - Matricule au Rt : 1672
Mention : Mort pour la France
Lieu de transcription du décès : Seraucourt-le-Grand (Aisne)
Manouvrier natif et demeurant à Seraucourt-le-Grand, Achille Gaston
DENIMAL est un homme de taille élevé pour l'époque puisqu'il mesure 1 mètre 78. Il a les cheveux et sourcils blonds, les yeux marron, le menton rond et le visage ovale.
Reconnu "Bon" pour le service armé par le conseil de révision du canton de Saint-Simon, il se voit attribué le N° matricule au recrutement 1672.
Incorporé au 29e régiment d'artillerie, il effectue son service armé entre le 8 octobre 1909 et septembre 1911 comme canonnier conducteur. Au 29e d'artillerie on lui affecte le n° matricule 1327. Passé au 42e régiment d'artillerie le 1er janvier 1911, il termine son temps sous les drapeaux puis passe dans le réserve le 1er octobre de la même année alors qu'il est de retour dans ses foyers un certificat de bonne conduite en poche.
Entre le 5 et le 27 février 1913, il participe à une période d'exercices au 42e d'Artillerie.
Il est rappelé à l'activité par décret ordonnant la mobilisation générale du 1er août 1914. Il arrive au corps à La Fère deux jours plus tard, le 3 août. Il reçoit un autre n° matricule au 42e régiment d'artillerie : le 0963.
Il est tué au combat de Vaux, secteur de Verdun (Meuse), le 22 avril 1916 (avis officiel du 7 mai 1916).
"Mort pour la France"
Un secours de 150 francs a été alloué le 9 décembre 1917 à M. DEMINAL Charles Olivier (père), domicilié 45, rue de Beauvais à Neuilly-en-Estielle (sic) * (Oise)
Sources : archives départementales de l'Aisne - cote 1R2_0539 - Denimal Achille Gaston - Classe 1908
* LIRE :
Neuilly-en-Thelle (Oise)
LECLERE Alfred Désiré Joseph
Mort pour la France le 22 avril 1916 au combat de Vaux, secteur de Verdun (Meuse) - Tué à l'ennemi.
Né le 12 janvier 1888 à Bassoles-Aulers (Aisne)
maître pointeur au 42e régiment d'artillerie (42e RA)
Classe 1908 - Bureau de recrutement de Laon (Aisne) - Matricule au recrutement : 309
Mention : Mort pour la France
Lieu de transcription du décès : Chauny (Aisne)
Journal officiel du 16 mars 1920 page 4305
42e régiment d'artillerie de campagne.
LECLÈRE (Alfred-Désiré-Joseph), matricule 0270, maître pointeur : maître pointeur d'un grand sang-froid. ayant toujours fait preuve de courage et d'une grande conscience. Tué sur la position de batterie, près de Fleury-les-Douauont, le 22 avril 1916, pendant qu'il ravitaillait en munitions. Croix de guerre avec étoile de bronze.

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ROUSSEL Henri Louis Auguste
Mort pour la France le 24 avril 1916 au combat de Verdun (Meuse) - Tué à l'ennemi.
Né le 1 février 1891 à Paris 16e arrondissement (ex Seine)
2e canonnier servant au 42e régiment d'artillerie (42e RA)
Classe 1911 - Bureau de recrutement de la Seine 2e bureau (75) - Matricule au Rt : 1340
Mention : Mort pour la France
Lieu de transcription du décès : Paris 16e arrondissement
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Depuis novembre 1915, le capitaine GALAMEZ a pris le commandement de la 3e Batterie du 42e régiment d'artillerie.
GALAMEZ Georges Omer
Mort pour la France le 25 avril 1916 à Douaumont, secteur de Verdun, (Meuse)
Né le 8 mars 1872 à Chapelle-d'Armentières (La) (Nord)
capitaine au 42e régiment d'artillerie (42e RA)
Classe 1892 - Bureau de recrutement de Saint-Omer (Pas-de-Calais) - Matricule au recrutement : 1322
Mention : Mort pour la France
Lieu de transcription du décès : Saint-Quentin-la-Chabanne (Creuse)

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Journal officiel du 4 mai 1916 page 3838
Légion d'honneur pour chevalier
GALAMEZ (Georges-Omer), capitaine au 42e régiment d'artillerie. (Ancienneté.)
J.O. du 24 mai 1916 page 4621
Errata au Journal officiel du 4 mai 1916 : tableau spécial de la Légion d'honneur (chevalier) :
Page 3838, 2e colonne, au lieu de: «Pour prendre rang du 3 mai 1916,
Galamez (Georges-Omer), capitaine au 42e rég. d'artillerie », lire : « Pour prendre rang du 24 avril 1916 ».